Lovely Bones

On ne peut nier le fait que peter jackson soit un réalisateur exceptionnel. Ses vieux films tel que bad taste, meet the feebles ou le célébrissime braindead sont cultes. Mes nouveaux films sont aussi incontournables, avec la trilogie seigneur des anneaux ou le remake de king-kong. Mais tous ces films ont un défaut... ils s'eternisent ! le réalisateur a tendance à nous pondre des métrages qui s'étirent inutilement (fantomes contre fantomes n'avait pas besoin de tant de temps, king kong... il dure deux fois plus longtemps que l'original alors que l'histoire est tres basique !)... et bien the lovely bones, c'est la même chose en pire ! alors oui, l'ambiance est bien fichue, les acteurs sont excellents, certains plans sont jolis mais le déroulement est anémique et on s'ennuie ferme (en tout cas je me suis emmerder). on attend que l'histoire progresse, mais non, il ne se passe rien. 2h20 pour raconter qu'une fille est morte et qu'elle observe sa famille et le tueur, c'est franchement chiant. l'idée originale n'est pas mal (mais faut pas éxagerer, pas besoin de s'extasier) mais en faire un métrage avec une heure de moins aurait été tellement plus convainquant. surtout quand on voit la fin, totalement lamentable. on a l'impression qu'elle a été baclé et on se dit "tout ça pour ça ? on se fout de moi, c'est pas vrai !). bref, j'ai vu toute la filmographie de peter, et je suis catégorique, c'est son premier gros ratage !

Une réalisation de Peter Jackson sublime, un scenario atypique, le point de vue de la victime est bien pensé, la photographie impeccable, l'actrice Saoirse Ronan joue superbement bien, la musique bien choisi. Que dire de plus? Un film a voir pour ce qui ne l'on pas encore vu.

Une jeune fille de quatorze ans est assassinée par un maniaque sexuel psychopathe pervers pédophile en plus d'avoir une gueule de con : bref, un bel enculé quoi ! Une fois dans l'au-delà, sorte d'antichambre du Paradis, la victime va être en mesure d'assister aux évènements vécus par sa famille et par son agresseur, et les influencer par la force de ses émotions ...

Adaptation du roman La Nostalgie de l'Ange d'Alice Sebold, que Peter Jackson lu alors qu'il tournait Le Seigneur des Anneaux, ce film ne laissera pas grand monde indifférent, autant par la richesse des émotions qu'il dégage, que par son traitement visuel original lors des scènes dans l'au-delà. Je ne m'attarderai pas sur ces dernières, car la force du film réside selon moi davantage dans sa partie "réaliste" que lors de ces passages fantastiques à l'esthétique soignée. Le film se présente ainsi comme un thriller appréhendé du point de vue de la victime, ce qui en fait son originalité. L'enquête policière est ainsi quasiment absente, au profit d'un aspect plus intimiste, notamment le deuil et ses conséquences sur la famille de la jeune victime. Un parfum de nostalgie flotte sur cette histoire triste et émouvante, mais aussi parfois dure et révoltante.

Saoirse Ronan illumine le film de sa présence rafraichissante, et son talent n'a d'égal que l'étrangeté de son prénom. Face à elle, Stanley Tucci se distingue également dans la peau d'un ignoble tueur en série. Le mauvais rôle pour cet acteur, qui offre ici une partition aussi glaçante que dérangeante. Sans oublier le couple Mark Wahlberg - Rachel Weisz, émouvant dans la peau de parents écrasés par la douleur que cause une telle disparition. Un casting très réussi au service d'une histoire mêlant à la fois le thriller et le drame familial. On n'a qu'une envie durant ce film : voir le tueur morfler comme c'est pas permis et terminer son calvaire au trente-sixième sous-sol de l'enfer. A noter une très belle musique qui accompagne la plupart des scènes en leur apportant une touche de mélancolie.

Un grand coup de chapeau à Peter Jackson, qui diversifie ici sa palette de réalisateur en nous offrant une oeuvre aussi bouleversante qu'atypique dans son traitement. A découvrir impérativement ! 8,5/10.

Ce film peut susciter quelques regrets. L'histoire de cette adolescente assassinée par un voisin aurait pu être une tragédie émouvante avec des éléments de fantastique entre poésie et fascination. Hélas, ici Peter Jackson se ridiculise avec ce pensum bondieusard qui laisse à penser qu'il est bon pour une jeune fille de mourir violemment des mains d'un prédateur sexuel, car ainsi elle pourra rejoindre d'autres petites filles victimes du même homme. Elles pourront vagabonder dans les champs d'un meilleur monde ( le Paradis, évidemment ) et s'amuser follement sur fond de décors et de musique new age : la chanson " Song to the Siren " du groupe This Mortal Coil ( musique de la publicité pour le parfum Noa ) illustre probablement la scène la plus ridicule de l'année, à mettre en compétition avec le dernier plan du film " Hors de Contrôle " avec Mel Gibson qui sort le 17 février mais rarement le cinéma contemporain aura été si bête. Ce qui peut être ainsi considéré comme un des films les plus désastreux de l'année est remarquablement réalisé, a de très belles scènes réparties de ci de là mais est complètement gâché par l'américanisation détestable de Peter Jackson incapable du moindre recul sur le mode de pensée religieux de son pays d'adoption. Le portrait de la jeune héroïne interprétée est plutôt touchant dans les 40 premières minutes, très belle mise en place de l'histoire qui permet l'identification avec les personnages traumatisés. L'arrivée du personnage de Susan Sarandon ( remarquable dans sa création d'un vrai personnage ) et sa relation avec le petit frère est savoureuse, touchante, drôle, humaine. Mais ensuite, patatras, le film s'englue dans une mièvrerie insupportable et débouche sur une morale détestable avec intervention du doigt divin de la justice et pardon obligatoire des victimes pour ne pas faire de mal à ceux qui restent et qui doivent accepter que " tout va bien, je vais bien ". Et le personnage de Stanley Tucci, au jeu outrancier, aggravé par une coiffure ( ah cette mèche... ) et des costumes qui veulent crier : " Regardez-moi, je suis une caricature de pédophile héritée des représentations homophobes de films des années 70 " est la cerise sur ce gâteau oublié dans les caves d'une boulangerie en cessation de paiement depuis bien longtemps... En plus quand cet acteur précise qu'il voulait que dans son apparence son personnage passe inaperçu, comme insoupçonnable aux yeux des autres, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a raté, et de très loin, son objectif. Comment Peter Jackson a-t-il pu être si bouleversant avec un film proche dans sa thématique " Créatures Célestes " ( qui révéla Kate Winslet ) et s'écraser ici à ce point contre le mur du talent ? Décevant à un point qui dépasse l'entendement car il aurait pu être réussi... Et malgré tout le mal que je viens d'en dire, je ne déconseille pas forcément ce film qui a le mérite d'être une expérience unique pour tout cinéphile curieux de vivre des expériences particulères.

Le livre m'avait beaucoup plu. Le film en est digne, visuellement magnifique, joué sobrement et doté d'un scénario qui a la bonne idée de ne pas tirer sur les cordes habituelles. C'est beau, c'est humain, ça touche la cible sans effort. Merci Mr Jackson.