La Route

Et bien le moins que je puisse dire c’est que je n’ai jamais vu un film aussi « noire » et dénué d’espoir. Enfin presque car sinon, ou serait l’intérêt ? Je n’ai pas lu le livre mais je me fis volontiers aux spécialistes de la critique qui prétendent que le respect bouquin/film est à son plus haut niveau. A part entière, il est vrai que THE ROAD est somptueux. Mais difficile à appréhender ! Personnellement, je n’ai pas réussi à m’immiscer entièrement et comme je l’aurais voulu dans le film. Mais cela n’est pas un reproche ! N’oublions pas que certains longs-métrages doivent être vu plusieurs fois pour être réellement assimiler à leurs justes valeurs. C’est bel et bien le cas ici mais je peux sans nul doute déjà prétendre que THE ROAD est une réussite. Premièrement grâce à des comédiens en état de grâce. A chaque film, je crois que Viggo Mortensen ne cesse de nous étonner. Véritablement investi et habité par son rôle de père protecteur, il livre une performance physique et psychologique vraiment incroyable. En plus concentré mais tout aussi étonnante de retenue, Charlize Theron prouve aussi son immense talent dans son rôle de mère qui « ose », et je la comprends, regretté son propre fils. Pas beaucoup de comédiens mais un maximum d’effets ! J’ai eu peine à reconnaître Robert Duvall. Etonnant en clochard à moitié aveugle. Et que dire de Guy Pearce qui à l’image de Charlize Theron en encore plus court, arrive à nous étonner. Les performances des comédiens n’en étaient pas moins très difficiles au vu de l’atmosphère et des décors poisseux et lugubres qui parsème le film à hauteur de 99%. J’ose à peine imaginer le calvaire enduré… Je félicité donc l’immense travail accomplie par Javier « Twilight » Aguirresarobe. Grâce à lui, THE ROAD tire une grande partie de sa force visuelle face aux spectateurs. Ceux-ci qui ne peuvent s’empêcher, grâce à la réalité des choses, d’être concernés par tout ce qui se déroule. Comment ne pas être interpellé devant un tableau aussi consternant ? De là à dire que les responsables des décors ont fait du bon travail, il n’y a qu’un pas. Surement secondé par l’écrivain Cormac McCarthy, le scénariste Joe Penhall a écrit une histoire déchirante. La survie d’un père et son fils dans un monde post-apocalyptique. Les péripéties traversées, les choix douloureux, les actes physiques surhumains, les souvenirs qui remontent à la surface,… Tout, je dis bien tout est calculé pour que l’effet face mal. Le tout aidé par des flashs back langoureux et une triste voix off. Je m’attendais surtout à un final déchirant et même si celui l’est surement, le fait que l’histoire qui m’a été contée n’est en soit pas terminée en soit me fait dire qu’une autre vision me sera certainement très utilise pour apprécier un film qui mérite plus l’Oscar que le surestimé AVATAR.