Night of the Demons

Comment puis-je critiquer à sa juste valeur ce remake si je n’ai toujours pas vu l’ancienne version ? Car le film de Kevin Tenney datant de 1988 est sacrément dur à trouver. Mais grâce mon expérience dans le domaine des séries b d’horreur, je peux sans nul doute penser que son film est dans la même veine que ses deux suites réalisées par Brien Trenchard-Smith et Jim Kaufman. C’est-à-dire un défouloir gore réjouissant. Pas toujours réussi mais assez fendard pour passer un bon moment « out » de la réalité. Alors peut-importe que cette nouvelle mouture soit un remake ou un plagiat car le résultat est le même. A part les décors et les acteurs, la recette n’a pas changée. Et c’est bien ça qui est décevant car j’aurais aimé voir autre chose que ce que j’avais déjà vu avec les films précédents. Déjà que Demon House n’était vraiment pas terrible, celui-ci fais certes mieux mais il se démarque tellement peu des autres qu’il en devient terriblement banal. Pire encore lorsqu’on pense aux moyens déployés : 10 millions de dollars de budget, le scénariste de Mothers of Tears et Toolbox Murders 2004 et un casting alléchant. Etonnant que le scénario soit si maigre de la part d’Adam Grierasch. Je ne m’attendais pas à grand-chose vu le sujet mais quand même… Des jeunes qui boivent, se droguent et s’envoient en l’air durant Halloween dans une maison soit disant hantée, c’est très bien. Mais si on y injecte pas un tant soit peu de folie de notre époque, ça en devient lassant. Quelques séquences sortent du lot mais entre elles le temps se fait long. Dommage car les seins de Diora Baird sont toujours aussi beaux (rires). Rien de tel que le naturel et en ce sens, les effets spéciaux sont bien foutus. Je fus tout aussi étonné du coté sombre que le réalisateur a infligé à son film. A ce titre, le début est étonnant. Il est juste regrettable que le reste ne suive pas et se contente de bourrer un cahier des charges facile à remplir. Les kilos d’Edward Furlong ne m’ont pas gêné et les 37 ans (!) de Shannon Elyzabeth encore moins. Car en fin de compte, ils m’ont fait passer un bon moment malgré la déception de l’ensemble. Indulgent ? Je dirais plutôt sympathique.

Le soir d’Halloween, un groupe de jeunes gens éberlués se rendent à une soirée dans un sinistre manoir. Sur place, la fête tourne court pour la majorité d’entre eux. Cependant, pour sept individus restés sur place, les festivités ne font que commencer. Remake du film éponyme de Kevin Tenney sorti en 1988 (que je n’ai pas vu), Night of the demons ne possède rien d’original en soit. Le cadre, le moment et les forces qui entrent en jeu s’avère en tout point commun aux poncifs du cinéma d’horreur et, serais-je tenter de dire, plus particulièrement du slasher. Pourtant, le film d’Adam Gierasch – auteur du passable Autopsy – ne s’inscrit pas dans cette veine. Il ne recherche pas également l’innovation ou l’originalité. Bien au contraire, cette production s’assume parfaitement comme tel : un pur produit d’exploitation décomplexé. A l’instar de Jack Brooks, dans un tout autre registre bien sûr, Night of the demons tente de faire raviver la flamme de ces séries B des années 1980. Des films aux relents désuets, archi-convenu, mais nanti d’une atmosphère si propre à cette période que cela confère un charme tout particulier pour ces films. Reprendre cette recette se révèle alors de bon aloi si tant est que l’on apporte son grain de sel dans le potage (de potiron, pour rester dans l’esprit d’Halloween !). Dans le cas présent, on dénotera un humour second degré omniprésent qui se conjugue à merveille avec le physique généreux des actrices. C’est gros, parfois énorme, mais ô combien jouissif de s’adonner à ce genre de petits exercices potaches de temps à autres. En conclusion, ce Night of the demons ravira les nostalgiques. Classique jusqu’au bout des ongles élimés de démons, il n’en demeure pas moins que l’amusement (à défauts de frissons) est au rendez-vous. Un moment sans prise de tête, mais sans surprise. Qu’importe, le réalisateur l’assume parfaitement et pallie ce manque de fraîcheurs par un trip généreux, décomplexés et bigrement prenant si tant est que l’on accroche à l’esprit Halloween.