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Lucio Fulci

Biographie

Né à Rome, le 17 juin 1927, Fulci semble d'abord tenté par une carrière de médecin, mais il abandonne ses études de médecine, se lançant alors dans des études d'art dramatique et de cinéma. Il débute devant la caméra sous le pseudonyme de Louis Fuller, mais il comprend assez vite qu'il préfére la réalisation. Ses premiers pas dans le métier, il le fait en tant que réalisateur de seconde équipe. Il assise Steno et Riccardo Freda, se spécialisant dans les comédies (ex: Un amércain à Rome). En 1954, on le retrouve au générique des Aventures et amours de Casanova, de Steno (en tant que scénariste)...... en compagnie de Mario Bava. Aussi bien Fulci que Mario Bava, n'avaient pas encore franchis le pas qui allait les conduire vers le giallo et l'horreur.

Son premier film seul, sera Les voleurs (1959), toujours dans le registre de la comédie. Véritable bide, la carrière de Lucio ne décolle pas. Il reste dans le registre de la comédie à l'italienne, un genre à son sommet dans les années 1960, et se lance dans des comédies musicales (" Ragazzi del Juke Box", "Urlatori alla Barra" et "Agenti Secretissimi "). Mais, plus ambitieux que ces oeuvrettes qui n'ont pas laissées de traces très marquante, Fulci arrive à convaincre les producteurs de lui confier la direction d'un western spaghetti à l'ambiance sombre (Le temps du massacre) ou- enfin-, il commence à montrer ce dont il est capable. Mais, il prend son temps, et se lance dans le giallo en 1969 : Perversion Story.

Le réalisateur transalpin aborde les années 1970 en alternant les genres les plus divers: de l'aventure (Croc-Blanc), au western (Les Quatre de l'Apocalypse), en passant par le giallo (La longue nuit de l'exorcisme). Fulci se dira très peiné par l'échec de son film le plus ambitieux, Beatrice Cenci, un récit historique. L'histoire de cette fille qui tue son père qui la violait est condamnée par l'Eglise Catholique. Et, quand on connait le poids de celle-ci en Italie, on imagine sans peine les portes des producteurs qui se ferment. D'ou le fait qu'il axe la suite de sa carrière sur des films de série B. Les producteurs veulent le cantonner dans des registres bien précis, pour répondre à la demande du public. C'est méconnaître le bonhomme qui va se lancer dans ce que la postérité reconnaitra comme des films cultes.

1979: la société Variety Films, à la recherche d'un metteur en scène pour une fausse suite au Zombie de George Romero fait appel à Lucio Fulci pour Zombie 2 (L'enfer des zombies). Scénario des plus simples mais résultat des plus efficaces dans l'horreur pure. Le film connaît un triomphe mondial ( près de 30 millions de $ de recettes), et ce, même si beaucoup de pays l'ampute de scènes jugées excessivement gores. Comme une magnifique énucléation. Ainsi, c'est sur le tard, que Fulci reçoit le statut de maître incontestée de l'Horreur. Suivront trois autres films tout aussi, voire plus, insupportables: 1) Frayeurs, 2)L'au-delà, 3) La maison près du cimetière, qui alignent les détaills les plus gores possibles. C'est à ce point vrai qu'il sera difficile par la suite d'aller encore plus loin sans tomber dans le ridicule. Le début du déclin commence avec L'éventreur de New-York (1982), qui, certes conserve des scènes malsaines et des scènes de meurtres d'une rare cruauté , mais qui est un peu bancal.. Echec cinglant au box- office. Producteurs et financiers l'abandonnent, le contraignant à revoir ses ambitions à la baisse.

Les films suivants sont la marque d'un réalisateur en perte de vitesse (mais, pouvait-il rester au sommet ?): une série B futuriste improbable (2072, les mercenaires du futur), un film s'inspirant de L'Exorciste (Manhattan Baby), des giallos indignes du maître (Murderock, Aenigma). Il échoue à retourner aux sources avec Zombi 3 en 1988, et malade, laisse la place à Bruno Mattei, qui se contente de livrer ce que les producteurs souhaitent sans tenter d'élever le film au niveau des films que Fulci a consacré aux morts-vivants. Dorénavant, ses films auront bien du mal à s'exporter. A noter qu'en 1992, Joe D'amato (Anthropophagous) tente de lui remettre le pied à l'étrier avec les Portes du Silence. Mais, rien n'y fait. Lucio Fulci est alors, abandonné de tous, et complètement ruiné. Il meurt le 13 mars 1996, à la veille de tourner Le masque de Cire (que réalisera avec une certaine efficacité le chef opérateur Sergio Stivaletti), que lui a proposé son grand rival italien, Dario Argento.

 

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