Critiques spectateurs de Dante_1984

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Hierro : L'île du mal

Hierro : L'île du mal

Maria coule des jours paisibles avec son fils jusqu’au jour où celui-ci disparaît mystérieusement du ferry où il se trouve. La police étant impuissante, Maria est contrainte d’enquêter elle-même. Les films espagnols s’avèrent toujours une manne providentielle pour d’éventuelles découvertes fortuites. Malgré quelques productions en demi-teinte (The dark hour, Les témoins du mal…), le cinéma de genre hispanique se porte plutôt bien et ce, grâce à des modèles qui perdurent dans les mémoires ; tant celle du grand public que des fins connaisseurs. On citera entre autres L’orphelinat qui a vu nombre de ses idées copiées çà et là ou le très efficace Darkness. C’est donc avec un très bon à-priori que l’on entame ce Hierro.

D’emblée, le cinéaste pose une ambiance assez lourde sur son récit. Des plans rapprochés, une photographie sombre et froide qui donne un rendu superbe. Pour un premier métrage, nul doute que Gabe Ibanez parvient à instaurer une atmosphère oppressante. Toutefois, l’introduction tend à induire en erreur le spectateur par le biais de cet accident spectaculaire étant donné que Hierro est un film d’ambiance où l’action est quasi-inexistante. L’histoire avance alors entre deux genres. On ressent les influences du cinéma fantastique bien entendu, mais le réalisateur joue plus ou moins habilement sur le fil du rasoir. Si les visions de Maria demeurent nébuleuses, c’est pour mieux pour nous intriguer. Alors thriller psychologique ou film fantastique ?

Difficile de répondre à pareille interrogation car l’on tend souvent à recadrer les apparitions irréelles, ainsi que la véritable teneur des évènements dans un cadre plus rationnel. Ainsi, on restera dans le doute et ce, même après le dénouement sur ce que voulait transmettre Gabe Ibanez. A ce titre, on en ressort frustré par tant d’artifices mis en œuvre pour, au final, n’aboutir qu’à une conclusion prévisible si l’on demeure attentif ou familier de ce genre d’intrigues nébuleuses à double tranchant. Malheureusement, on dénotera également une tendance à focaliser l’attention du spectateur sur des détails insignifiants qui ne servent, la plupart du temps, nullement le récit. « Tout ça pour ça ! » Serait-on en droit de penser. A contrario, on ressent une forte symbolique de l’eau. Moyen de communication entre l’enfant et la mère, seul exutoire d’un parent esseulé, métaphore d’une solitude insurmontable ou même reflet d’une vie déchiré par la perte d’un proche, les allusions ne manquent pas.

Bref, Hierro ne sera donc pas à ranger aux côtés de ses illustres prédécesseurs. On attribuera ces errances à des maladresses du débutant, notamment au niveau de la narration parfois alambiquée et tortueuse qui tend vers plusieurs chemins sans véritablement en choisir un en particulier. Le scénario se révèle en fin de compte suffisamment prévisible pour les aficionados de ce type de production. Il demeure néanmoins une esthétique léchée qui parvient à imposer un climat de tristesse et d’angoisse (qu’est-il advenu de l’enfant ?) presque palpable. Intéressant, mais trop de défauts, ainsi qu’une trame narrative lancinante à la limite de l’apathie, ne permettent pas à Hierro de dépasser le stade de DTV sympathique, mais pas exceptionnel.

6

Publié le 1 Décembre 2010

L'Immortel

L'Immortel

Un mafieux repenti est victime d’un règlement de compte. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il survit. Une guerre des gangs éclate en plein Marseille et la police se charge de ramasser les cadavres. Deuxième métrage de Richard Berry qui y fait une petite incursion devant la caméra, L’immortel retrace l’histoire vraie et incroyable de Jacky le Mat. On plonge littéralement dans le milieu marseillais. La mafia, ses influences et ses petites combines sont omniprésentes au sein du bassin marseillais. Une criminalité omnipotente qui gangrène les rues de la ville. Avec pareil sujet, le cinéaste opte pour un traitement très noir. Un polar âpre qui ne lésine pas sur la violence via des images fortes et brutales. A ce titre, la séquence du parking où Charly se fait trouer comme une passoire laisse interdit. Le problème étant de crédibiliser une fusillade qui, en temps normal, ne devrait pas laisser la victime survivre. Force est de constater que Richard Berry s’en sort avec brio grâce à une mise en scène nerveuse et proche de l’action. Si le cinéma français est en berne depuis quelques temps, L’immortel semble être l’exception de 2010 car, mis à part deux ou trois films dans une année, les films français n’ont rien de notables, quelque soit le genre confondu. Le plus flagrant étant la comédie (une comparaison avec celles des années 1960-1970 suffira à taire les mauvaises langues). Mais que serait un film parfaitement maîtrisé au niveau de la mise en scène sans un casting digne de ce nom pour lui donner vie. Avec en tête d’affiche un Jean Reno plus crédible que nature et un Kad Merad dans un rôle de mafieux sans scrupules très surprenant, nul doute que L’immortel remplit allègrement son contrat sur bon nombre d’aspects. En conclusion, L’immortel est un polar fort. Violent et âpre, il n’en demeure pas moins que les interrogations fusent quant au possible changement du protagoniste. Peut-on changer après une vie de crime ? Peut-on espérer retrouver la sérénité ? Au-delà de ces interrogations, L’immortel allie un savoir-faire français qui se perd à l’efficacité d’une mise en scène nerveuse et sans fioritures. L’une des meilleures productions françaises de 2010.

8.5

Publié le 30 Novembre 2010

La Belle et la Bête

La Belle et la Bête

Nouvelle version du célèbre conte, cette mouture 2009 est réalisée par David Lister qui n’est autre l’homme derrière Le sang des vikings. Un métrage qui reprenait déjà le mythe afin de le transposer chez les vikings. Il en ressortait un film étrange, parfois bancal, mais non dénué de certaines qualités. Le cinéaste s’attachait à développer la relation entre la jeune femme impétueuse et la bête (sous la forme d’un barbare immense) plutôt que de nous infliger des effets spéciaux malvenus compte tenu des faiblesses du budget. Or, pour ce nouveau film, David Lister fait tout le contraire de son précédent film (et je ne parle pas de l’immonde Malibu Shark attack). En effet, le film se noie sous une pléthore d’images de synthèse pour le moins grotesque et totalement désuète. Un troll plus moche que la bête elle-même, des maquillages grossiers et peu convaincants, tout cela sent irrémédiablement la production fauchée qui veut se convaincre elle-même de ces moyens et idées à exploiter. Que ce soit l’un ou l’autre, il n’y a rien de bien mémorable pour nos yeux.

L’histoire s’affranchit du récit original au profit d’un scénario qui se veut « réaliste ». A l’instar du film de Michael Cohn (Blanche-neige : Le plus horrible des contes), cette version 2009 tente d’immerger le conte dans une réalité sombre et tumultueuse, en vain. Ce qui fonctionnait parfaitement avec le film suscité via une atmosphère des plus vindicatives et pessimistes au possible, ici, on ne nous octroie que des conspirations de bas étages, ainsi que quelques passages gores totalement hors de propos. Le chemin de croix est long et pénible pour David Lister qui finit de s’enfoncer via une bête plus caricaturale que torturé. Outre un maquillage peu amène, on notera des réactions sommaires et futiles, ainsi qu’un doublage asthmatique qui finit de décrédibiliser le personnage. Notons enfin, que la relation entre Belle et la Bête se révèle sans relief et sans la magie qui caractérise l’histoire.

En conclusion, La belle et la bête revisité par David Lister multiplie les écueils en dépit d’une histoire qui suscite pourtant l’imaginaire. Entre un récit bizarrement remaniée, une réalisation simpliste et une ambiance qui pointe aux abonnés absents, voici un petit DTV fauché qui préfère saccager le conte plutôt que d’apporter une vision singulière et attachante. Il ne s’adressera certainement pas à un jeune public et les plus âgés seront déçus par un tel traitement peu respectueux de l’œuvre originale.

4

Publié le 29 Novembre 2010

L'Elite de Brooklyn

L'Elite de Brooklyn

Nouvelle réalisation d’Antoine Fuqua, L’élite de Brooklyn reprend grosso modo le même principe que Training day à la différence prêt que l’on quitte la cité des anges pour la grosse pomme. Ainsi, on suit les destins croisés de trois flics de la police de New York où se mêle corruption et état d’âmes face à leur métier de flics. Pour cela, le cinéaste suit tour à tour le flic infiltré, le flic aigri proche de la retraite et celui sur le point de franchir le point de non-retour en volant l’argent de la drogue. Trois personnages en apparence très différents qui possèdent plus de points communs qu’il n’y paraît aux premiers abords.

En effet, chacun est tiraillé par un dilemme qui les hante jour et nuit. Que cela soit les problèmes d’argent, l’amitié ou la solitude, tous doivent surmonter leurs problèmes afin de savoir où il se trouve. Plus qu’un simple film policier, L’élite de Brooklyn nous entraîne dans les bas-fonds où suinte une criminalité toujours grandissante. La haine envers les policiers n’a jamais été aussi forte, les tensions raciales à leur paroxysme. Un contexte délétère et âpre qui sera le cadre de leur quête d’identité. Car avant tout, l’histoire amène – pour ne pas dire accule – les protagonistes face à leurs actes et leur devenir en conséquence. Qui sont-ils réellement derrière le masque qu’ils se sont créés ?

En cela, le récit demeure passionnant lorsque l’on saisit la véritable nature de chacun et leurs aspirations aussi diverses que variées. Un traitement complexe qui n’enlève absolument rien à cette ambiance typique des polars les plus sombres. C’est sur ce point que le nouveau film d’Antoine Fuqua se rapproche davantage de Training day qui exposait déjà à l’époque une quête d’identité et les choix qu’ils nous incombent de faire afin d’être honnête envers les autres, mais surtout nous-mêmes. Voilà pourquoi les polars du cinéaste sont les plus prisés, les mieux réussis. Là où certain ne se contente que d’une violence gratuite et une exposition des faits sommaires, le réalisateur analyse, décortique et développe une véritable partie de la vie des ces quartiers. Une parcelle de vie noyait dans une fiction passionnante, à la limite d’une approche dramatique.

Bref, L’élite de Brooklyn s’avère le digne successeur de Training day. Sombre, réaliste et d’une infinie richesse, voilà un film plus complexe qu’il n’y paraît. Nanti d’une réalisation sobre et efficace, d’un casting de haute volée et d’une histoire à la fois prenante et touchante, voilà le dernier polar à ne manquer sous aucun prétexte.

8

Publié le 29 Novembre 2010

Yeti

Yeti

Une équipe de football américain traverse l’Himalaya pour effectuer un match au Japon (c’est bien connu les Américains préfère faire un détour par le Tibet, plutôt que de traverser le Pacifique pour rejoindre le pays du soleil levant). Malheureusement pour eux, leur avion s’écrase. Les rares survivants commencent à s’organiser pour s’en sortir, mais un yeti rôde aux alentours. Le premier point qui m’a frappé en débutant ce nouvel opus de la saga Maneater Series est son histoire quasi-identique avec Les survivants. Excellent film (tiré d’une histoire vraie) de Frank Marshall où une équipe de football traverse la cordillère des Andes et s’écrasent en pleine montagne. Simple coïncidence, me direz-vous ? A ce stade là, c’est fort probable. Néanmoins, plus on progresse dans le récit et plus les points communs deviennent nombreux. Le plus flagrant étant la décision de manger les cadavres de leurs amis, fraîchement entreposés dans la neige. Si cela ne s’appelle pas du plagiat éhonté alors, il n’y a pas plus de neige au sommet de l’Everest qu’il n’y en a au cœur du Sahara.

Non satisfait de s’accaparer les idées d’autres productions, Yeti se noie sous une avalanche d’incohérences et de stupidités rarement inégalées. Quand on sait que le réalisateur n’est autre que Paul Ziller, responsable de l’effroyable Loch Ness terror ou bien encore le catastrophique Baal, on comprend mieux la nullité grandissante qui envahit cette production de seconde zone. La trame redondante n’apporte aucunement la moindre intensité. Les protagonistes sont aussi empâtés que leur esprit rédhibitoire. Chacun a bien appris son rôle de casse-pieds ou de rigolos de services, sans oublier le héros sans peur et sans reproches. On se réjouirait presque de les voir mourir des mains du Yeti, seulement où se trouve t-il ? Certainement en train de gambader dans la forêt ou de sauter comme un cabri à tout vent.

En effet, l’attraction principale du film se voit tour à tour un gros empoté qui peine à marcher. Il se trouve alors dans la phase « acteur qui se cache sous une montagne de latex », ce qui n’est pas plus mal au vu de la suite des évènements. Car l’on pourrait croire qu’avec un faciès aussi peu avenant, il se cacherait ou ne sortirait que la nuit, mais non. Notre ami possède un tempérament très social ! Aussi lorsque de rares visiteurs daignent lui rendre visite, il s’empresse de les accueillir comme il faut. Voilà qui est la moindre des choses pour un hôte de marque. Mais il faut leur apprendre les bonnes manières à ces vanupieds. Seulement, il peine à les trucider. Il préfère se contenter des cadavres qui, il faut le reconnaître, gesticule beaucoup moins. Outre ce costume aussi moche qu’encombrant, on nous inflige des images de synthèses encore plus pathétiques qui finissent de ridiculiser le Yeti. A ce moment, il entre dans la phase « je suis la réincarnation d’un kangourou des neiges ».

Vous l’aurez compris aisément qu’il n’y a rien à en tirer de bon. Yeti aurait pu s’intituler L’abominable petite série B des neiges pour avertir le spectateur de son inutilité, même si le nom du cinéaste devrait suffire à avertir la majorité d’entre nous. Toujours est-il que ce genre de productions mériterait de ne jamais voir le jour (ce qui n’arrivera certainement jamais). Au lieu de créer un bon petit survival animalier avec peu de moyens, mais de la volonté et du travail, on se retrouve en présence d’un étalage d’incohérences dans une histoire aussi invraisemblable que copiée sur d’autres films. On constatera également la performance des plus anecdotiques d’un casting aussi ringard que dénué de talent. Est-il besoin de poursuivre ? Yeti ou comment sombrer dans une avalanche de nullité.

5.2

Publié le 26 Novembre 2010

The Tortured

The Tortured

Lorsque leur enfant est enlevé par un maniaque, puis torturé et retrouvé mort, la vie d’Elise et Craig s’en retrouve à jamais bouleversé. Rongé par une haine sans borne, il décide de détourner le convoi et de kidnapper l’assassin de leur enfant pour le torturer. L’histoire introduit d’emblée la détresse du père qui a vu, sous ses propres yeux, son fils enlevé. Durant la première partie du film, on tend à s’appesantir sur les tourments qui hantent le couple. La douleur ineffable de la mort de son enfant et l’impuissance de voir croupir pour le restant de ses jours derrière les barreaux son assassin.

Aussi, le film se ponctue de flashbacks relatant le bonheur qui étreignait cette famille. Des teintes colorées et criardes au niveau de la photographie rendent cette impression de joie d’autant plus visibles. Puis, retour à la réalité. La photographie s’assombrie, la palette de couleur se veut davantage morose. L’inacceptable s’impose à eux et rien pas même, la vengeance ne pourra leur rendre leur fils. En cela, The tortured traite du châtiment réservé aux pires criminels qui puissent exister ? Une vie en prison ou même une mort rapide suffiront-elles à apaiser la colère des familles ? Bien sûr que non et c’est sur ce point que le déclic va se faire pour nos deux protagonistes. Il décide donc d’appliquer leur propre justice.

De fait, la seconde partie ne fait pas dans le détail une fois les hostilités entamées. On sombre dans les affres du torture-porn qui monte crescendo dans la souffrance à mesure que l’histoire avance. C’est brutal, parfois insoutenable, mais l’on se dit, qu’il le mérite amplement. Voilà qui est sûrement vrai, mais cela n’empêche pas le couple de se poser des questions. En ayant fait ce choix, ne sont-ils pas devenus comme le monstre qu’il torture ? A fortiori, ont-ils renoncé à une part de leur propre humanité au profit d’une vengeance qui les consume ? La question mérite d’être posée. Toujours est-il que la conclusion en décontenancera plus d’un. Sans rien en révéler, elle confronte le couple à leurs actes et leur folie destructrice. Un rebondissement de dernière minute à la morale des plus discutables étant donné un épilogue plus que bref et trop facile pour paraître crédible.

Bref, The tortured est un DTV qui mérite le coup d’œil. On s’interroge sur nos propres réactions face à la monstruosité humaine. Il en découle un plaisir coupable de voir le maniaque se faire torturer. Un bon torture-porn en dépit d’un final sujet à caution.

7.31818

Publié le 25 Novembre 2010

Killing Room

Killing Room

Quatre volontaires acceptent de se soumettre à des essais médicaux contre une compensation financière. Sur place, on les conduit dans une pièce close et on leur demande de remplir un questionnaire. Tout semble se déroulait pour le mieux, lorsque le médecin en charge de l’expérience se présente et abat sans aucun mobile l’un des patients. L’expérience peut commencer. Auteur de la préquelle de Massacre à la tronçonneuse (également responsable du moins connu Nuits de terreur), Jonathan Liebesman nous revient avec un huis-clos aux faux-airs de Cube. Car c’est en premier au film de Vincenzo Natali que l’on pense avec pareil pitch. Mais cette comparaison se révèlerait vite usurpée si on la développait plus en avant. Tout simplement car Cube joue sur la claustrophobie et la paranoïa ambiante. Si paranoïa il y a dans The killing room, la claustrophobie n’est pas véritablement au rendez-vous.

En effet, monsieur Liebesman focalise son histoire sur les émotions ressenties par les « cobayes ». De leur comportement découle des réactions très différentes en fonction de chaque personnage. Individus qui, au passage, possède suffisamment d’épaisseurs pour s’y attacher un tant soit peu, mais ce n’est pas sur ce point qu’il faut s’attarder. Non, le véritable point fort de ce film réside dans l’observation des évènements. Tel un collaborateur des organisateurs de l’expérience, on se prend à scruter les hommes comme de vulgaires rats en train de se frayer un chemin dans un labyrinthe inextricable. Tout est axé sur la psychologie. La froideur de Peter Stormare, les doutes de sa nouvelle collaboratrice, mais surtout les interrogations des cobayes qui ne comprennent strictement rien à ce qu’ils vivent.

Tout comme un puzzle habilement agencé, les pièces de l’intrigue prenne forme sous nos yeux. Certains détails, incompréhensibles de prime abord, revêt des aspects bien plus profonds qu’il n’y paraissait. De fait, certains passages peuvent nous laisser perplexes, mais tout prend son sens au moment opportun. Entre voyeurisme et approche scientifique très stricte où rien n’est laissé au hasard, The killing room est un thriller psychologique qui pose un rythme volontairement lénifiant pour s’attarder sur les réactions du psychisme humain et les conséquences qui en découlent. Un projet ambitieux qui sème le trouble dans notre propre esprit en s’accaparant quelques bribes de la réalité. Les références au projet MK-Ultra (destiné principalement à la manipulation mentale sur des civils) y sont nombreuses et se justifie par des arguments on ne peut plus discutables de la part des responsables de cette expérience.

Bref, The killing room est un métrage habile. Peu avare en explications démonstratives, il préfère suggérer plutôt que de montrer. Nul doute que les implications font froid dans le dos et s’avèrent semblables à du « terrorisme patriotique ». Des expériences plausibles, pis probables, caché à l’insu du public (et pour cause…). Intéressant tant sur la forme que sur son contenu, le nouveau film de Jonathan Liebesman se conclut sur un retournement de situation à l’image de l’ensemble du film : surprenant, habile, mais avant tout maîtrisé.

7.2

Publié le 25 Novembre 2010

La  Fureur des Gargouilles

La Fureur des Gargouilles

A Paris, une étrange créature terrifie la population. La capitale française ne voit nullement le danger et les autorités font la sourde-oreille. C’est dans ce contexte que Jack va mener son enquête pour découvrir l’origine de la créature et la traquer sans relâche. A moins que ça ne soit le contraire ? Après avoir officié sur un autre opus de la saga Maneater series, le sinistre Vipers, Bill Corcoran récidive à nouveau en parvenant à surpasser son travail précédent. Il n’était pas aisé de faire pire en termes de médiocrité, mais force est d’admettre que ce cinéaste au rabais est parvenu sans mal à ses fins. Même si la capitale aurait pu s’avérer un excellent terrain de jeu pour cette charmante gargouille (il n’y en a qu’une seule contrairement à ce qui est annoncé dans le titre), on se retrouve avec un téléfilm fauché qui emprunte une mise en scène digne de Plus belle la vie. N’étant pas fan de ce feuilleton pathétique, inutile de préciser que rien, mais alors rien, n’est entrepris pour faire frissonner le spectateur.

Niveau ambiance, on frôle le zéro absolu. Les quartiers insolites de Paris ? A la trappe ! L’effervescence des grandes avenues et des quartiers les plus connus ? Que nenni ! Au lieu de mettre en valeur la ville lumière par quelques moyens que se soit, La fureur des gargouilles promènent ses personnages bien plats dans des ruelles qui se ressemblent et terriblement désertes. Malheureusement, la liste des défauts ne s’arrête pas en si bon chemin. Outre des lignes de dialogues aussi indigestes qu’un morceau de viande avarié, les acteurs sombrent davantage dans la caricature et le cabotinage plutôt que dans une peur primitive face à la gargouille.

Concernant cette dernière, on ne la voit que trop rarement. Une ombre, un peu de peinture rouge sur un mur ; voilà ce que vous réserve la plupart du temps l’histoire. Si le dénouement permet de mieux voir la gargouille, c’est dans l’intention de nous faire prendre en considération des effets spéciaux sommaires, malgré une bonne incrustation de la créature dans l’image (peut-être le seul point où l’on ne peut faire trop de reproches !). Enfin, je terminerais ce tour d’horizon catastrophique par un rythme apathique. Un meurtre, beaucoup de bavardages inutiles, un meurtre et ainsi de suite. Encore une fois, on meurt davantage d’ennui que de peur. C’est ridicule, lent et même le final demeure d’une platitude exaspérante. Du début à la fin, il n’y a pas la moindre intensité pour nous contenter.

Bref, La fureur des gargouilles est certainement le plus mauvais film de la saga Maneater series, qui n’est pourtant pas avares en navets. On nage dans une nullité quasi-permanente. Protagonistes sans reliefs, scénario tout aussi plat, décors vides… La liste est longue et elle n’est certainement pas exhaustive. Amateur de survival animalier, il n’y a rien à se mettre sous la dent.

2.4

Publié le 24 Novembre 2010

FX 2: Effets Très Spéciaux

FX 2: Effets Très Spéciaux

Les talents de Rollie Tyler sont à nouveau sollicités pour coincer un tueur en série qui s’attaque à de jeunes femmes solitaires. Malgré tout le soin apporté à sa mise en scène, le plan ne fonctionne pas comme prévu et l’ami de Rollie meurt assassiné. Pour Rollie, c’est le début d’une longue traque qui commence pour découvrir la vérité. Se serait-il fait manipuler une fois de plus ? Suite du bon FX – Effets spéciaux, ce second opus intitulé Effets très spéciaux garde le célèbre du duo du créateur d’illusions et du bon vieux flic bourru qui, depuis leur première aventure, se sont reconvertis respectivement en vendeur de jouets électroniques et en détective privé. La vieille équipe reprend du service dans une intrigue plus équilibré en termes de rebondissements et de narration, même si le premier volet n’avait pas grand chose à se reprocher sur ce dernier point. Toujours est-il que le défaut majeur du premier FX est gommé comme il se doit. En effet, on avait pu constater que celui-ci se servait du savoir-faire de Rollie beaucoup trop tard dans l’intrigue. Dans le cas présent, les tours de passe-passe et la venue d’un nouvel acolyte pour le moins surprenant permettent d’incorporer les trucages dans chaque séquence où l’on souhaitait en voir. On se surprend même parfois à voir Rollie se prendre pour Mac Gyver en se servant des objets qui l’entourent pour en faire des armes de fortune qui mettent à mal les nerfs des poursuivants. Astucieux et amusant. On regrettera simplement de voir surgir Brian Dennehy, une fois encore, seulement 40 minutes après le début du film. En dehors de cela, le plaisir est au rendez-vous, le faux-suspense bien ménagé et les petits tours de Rollie fonctionnent à merveille. Bref, FX 2 se révèle en tout point supérieur à son aîné (ce qui est plutôt rare pour une suite). La place allouée aux talents de Rollie est enfin mis en valeur comme il se doit. On se retrouve ainsi avec un film drôle, prenant et indéniablement sympathique, un nouvel opus qui ravira les amateurs du duo.

8

Publié le 24 Novembre 2010

FX: Effet de Choc

FX: Effet de Choc

Un spécialiste des effets spéciaux se voit confier un travail pour le moins particulier : faire croire à l’assassinat d’un mafieux. Néanmoins, rien ne se passe comme prévu et il se retrouve accusé du véritable meurtre de la victime. Fuyant, les individus qui l’ont engagé, il va tout tenter afin de prouver son innocence. C’est bien connu, le cinéma est l’art de tromper son audimat. L’illusion de faire croire en usant de subterfuges aussi astucieux qu’inventif. Aussi, quoi de mieux que de choisir un maître des effets spéciaux pour une intrigue policière dans la grande veine des années 1980. Une époque où l’on ne s’embarrassait pas des stéréotypes outranciers du cinéma de genre (le flic incorruptible, le bon gars serviable qui se fait avoir…). 24 ans plus tard, il en ressort une certaine atmosphère désuète où l’on se prend à remarquer çà et là, plusieurs poncifs éculés du film policier. La principale originalité du film – surtout pour l’époque – réside à se servir d’un personnage qui n’a rien à faire dans les combines mafieuses afin de donner un souffle de fraîcheur au récit. En mettant à profit son talent pour les trucages, l’on se dit que les situations se serviront abondamment de ce concept plus qu’accrocheur. Toutefois, le potentiel de l’idée ne se déploie que dans la séquence finale dans l’immense demeure des mafieux. On y décèle des trouvailles inventives, ainsi que des procédés originaux pour conduire les bad guy à la débâcle. Avant cela, Rollie utilise bel et bien deux ou trois astuces, mais rien de foncièrement singulier au vu de ce qu’il nous offre par la fin. Voilà qui est dommage, même si l’intrigue demeure bien ficelé et le plaisir présent au regard du film. Bref, Fx effets spéciaux est un film policier assez intrigant quant à son idée de départ totalement novatrice. On regrettera néanmoins de voir le plein potentiel s’amenuisait au fur et à mesure de l’intrigue pour exploser dans un déluge de morts toutes plus originales les unes que les autres. Un peu tard pour laisser pleinement éclater le génie créatif, mais un divertissement de très bonne facture.

7.33333

Publié le 24 Novembre 2010

The Strangers

The Strangers

De retour d’une soirée, un couple passe la soirée dans une maison isolée en campagne. Rapidement, ils vont se retrouver assaillis par des personnes aussi inquiétantes que dérangeantes. Première réalisation de Bryan Bertino, The strangers reprend la recette toujours juteuse du huis-clos isolé où des psychopathes s’amusent à jouer avec les nerfs de leurs pauvres victimes. Rien d’original à se mettre sous la dent, mais peut-être y trouverons-nous quelques moments intenses et violents au long du récit. Force est d’admettre que le cinéaste s’applique à placer ses personnages dans une ambiance très posée où le suggestif s’avère plus angoissant que les brèves apparitions de ce trio pour le moins improbable qui a décidé de jouer au jeu du chat et de la souris avec ce couple. Des ombres fugitives, une présence dans le dos facilement devinable, tout est fait pour créer une atmosphère digne des plus grands ; ce qui s’avère pour le moins propice à une réelle implication du spectateur et pourtant, The strangers possède la fâcheuse habitude de faire retomber à plat les affrontements qui s’avère davantage une épreuve psychologique plutôt qu’une torture physique. Aussi, si vous pensez assister à un torture-porn, ce n’est nullement le cas ici, comme aurait pu le suggérer le synopsis ou la présentation de la jaquette dvd. On se retrouve davantage dans le thriller. Parfois éprouvant, parfois immersif, mais jamais dérangeant sur le plan graphique. Cela ne serait pas un problème si tant est que l’histoire tienne sur la longueur. Malheureusement, The strangers peine à trouver son rythme. En pâtit la variété des séquences qui, au final, deviennent de plus en plus convenues. En conclusion, The strangers est un film d’horreur qui jouit de certaines qualités (atmosphère, développement des protagonistes…), mais ses ambitions se retrouvent freinées par des écueils maladroits concernant la gestion de l’histoire, ainsi que son déroulement. Il en reste tout de même un film honnête à mi-chemin entre le thriller et l’horreur (même si celle-ci est rarement visible à l’écran). Les amateurs de Ils et Motel devraient y trouver leur compte.

7.32

Publié le 22 Novembre 2010

Pontypool

Pontypool

Un animateur d’une radio locale devient le témoin d’évènements étranges qui semble gagner la petite ville tranquille de Pontypool. Rapidement, la station radio est assaillit par de mystérieux agresseurs. Que se passe t-il ? Adaptation d’un roman qui n’est malheureusement pas sorti dans nos contrées, Pontypool est un grand coup de cœur sorti de l’on ne sait où. Une véritable surprise donc qui revêt des apparats de récit apocalyptique en se focalisant uniquement sur une poignée de personnages et un lieu unique. Pontypool prouve amplement que les concepts singuliers et un talent certain pour la mise en scène suffisent à palier n’importe quel budget rachitique. The signal était un exemple flagrant. Il faudra dorénavant compter avec le film de Bruce McDonald.

Dès les premières secondes, on saura que l’on est sur le point d’assister à une histoire atypique, qui sort des chantiers battus. Un film qui prend à contre-pied toutes nos attentes, quelle qu’elle soit. L’histoire revisite, à sa manière, le mythe du zombie. Un thème où il est très difficile de se faire nom et encore plus d’innover. En effet, combien de métrages prennent un groupe de survivants tentant de slalomer entre nos chers cadavres avariés ? On a droit à quelques productions cultes, mais surtout à pléthore de série B, voire Z, qui se contente simplement de plagier les maîtres du genre. Même si Pontypool ne l’avouera qu’à demi-mot (sans faire de mauvais jeu de mots, comprendrons ce qui auront vu le film), il ne fait pas étalage de ses influences et ne cite à aucun moment le terme de zombie.

Il est bien au-dessus de cela car, avant tout, Pontypool est un film d’ambiance. Un huis clos âpre où se dégage une atmosphère chargée. Les témoignages à la radio intriguent. On se demande ce qu’il peut bien se passer à l’extérieur, sans toutefois se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe. De fait, on ne se trouve pas seulement spectateur du film, mais auditeur de l’émission de radio de Mazzy. Une idée immersive au possible qui nous met dans les bonnes conditions afin d’appréhender la suite des évènements. Plus l’histoire avance, plus le mystère s’épaissit. L’étrangeté s’invite et les raisons de la contamination étonnent, interpellent. C’est tellement… inattendu et si bien trouvé que l’on adhère totalement au concept.

Ainsi, la deuxième partie – clairement accès dans le survival – prend un tournant déroutant. On s’amuse parfois de la situation, mais l’on ressent ce besoin, presque vital, d’exprimer leurs émotions. Il est difficile de ne pas trop en révéler, aussi je dirais que cette seconde partie apporte une touche psychologique à son récit, peut-être même métaphysique si l’on pousse l’analyse de ce qu’elle implique à son paroxysme.

Bref, Pontypool est une œuvre atypique, folle, originale. Le genre de productions qui surprend et parvient à réjouir le plus blasés des cinéphiles. Nanti d’une réalisation maîtrisée où la paranoïa monte crescendo, d’un panel de personnages très attachants et d’un concept tout bonnement génial, Pontypool est clairement le film à découvrir en cette fin d’année. Assurément l’un des moments forts de cette année 2010 pour l’hexagone.

7.73333

Publié le 11 Novembre 2010

Fée Malgré Lui

Fée Malgré Lui

Un joueur de hockey se voit contraint de devenir la fée des dents pendant deux semaines alors qu’il s’est amusé à briser le rêve d’un enfant. Grand habitué des comédies familiales, le réalisateur Michael Lembeck s’octroie les services de Dwayne Johnson pour son nouveau film. Déjà familier du genre, l’acteur semble reprendre un rôle quasi-identique à celui de Maxi papa, à la différence prêt qu’il est un joueur de hockey et non de football américain. Fée malgré lui se destine avant tout à un jeune public. Les bons sentiments sont toujours présents à l’écran et l’histoire ménage un faux suspense pour les plus petits. Une comédie fantastique gentillette qui se laisse agréablement suivre. Le cinéaste fait ce qu’il sait faire de mieux. En l’occurrence : proposer un divertissement sans ambages pour un public précis. Qu’en sera-t-il pour les plus âgés ? On pourra le trouver niais. Le ton mielleux qu’emploi le récit laissera de marbre les plus intransigeants tandis que les gags ou les péripéties de la fée des dents sont plus ou moins reprises sur des productions similaires. Néanmoins, il est important de souligner que le petit message qui se cache sous cette comédie s’adresse à tous. La poursuite de nos rêves, quand bien même ils paraissent si loin de nous ou irréalisables, à n’importe quel prix. Faire fi des autres et de leur scepticisme et surmonter les difficultés pour parvenir à l’objectif que l’on s’est fixé. Voilà un beau message, porteur d’optimisme et de courage. C’est parfois difficile, mais la persévérance et le travail mène au meilleur de nous-mêmes. Dwayne Johnson porte à lui seul le film sur ses solides épaules, même si on notera la présence de Julie Andrews (Mary Poppins !) et d’Ashley Judd. En conclusion, Fée malgré lui ravira les plus petits. Une comédie fantastique sans temps morts, sympathique et avec un happy end de circonstance. Les plus grands, quant à eux, pourront faire la moue face à des séquences éculées bien que distrayante. Un très bon prétexte pour réunir toute la famille devant l’écran.

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Publié le 11 Novembre 2010

Carnage - Blood hunt

Carnage - Blood hunt

Plusieurs personnes égarées pour diverses raisons se perdent dans la campagne irlandaise. Ils trouvent refuge dans une maison retirée dans les bois. Sur place, ils vont être confrontés à un guerrier gigantesque revenu du fond des âges pour assouvir sa vengeance. N’allons pas quatre chemins dès le départ, j’ai voulu regarder ce film non pas pour son histoire ou je ne sais quelle autre raison, mais pour la seule et unique présence de Vinnie Jones en tête d’affiche. C’est dire l’espérance que je portais dans ce film que personne n’attendait au tournant et il y a de quoi. Dès les premières minutes, on se rend compte des limites budgétaires dont a souffert ce petit DTV. Une introduction qui montrera par certains aspects que Legend of the bog ne recèlera rien de marquant. Pis, il tend à induire le spectateur en erreur.

En effet, cette mise en bouche tend vers le comique grand guignolesque. « Rends ma botte. Je te rends ta main. » Puis le cadavre salue de sa main amputée le chasseur. A partir de cet instant, on peut croire que l’on aura droit à un film qui ne se prend pas au sérieux et qui s’assumera parfaitement comme tel. En cela ce n’est pas gênant. Toutefois, on se rend vite à l’évidence qu’il n’y a rien de comique dans la suite des évènements et que le cinéaste use d’un traitement tout ce qu’il y a de plus sérieux. De fait, on se sent un peu floué par ce qui avait été annoncé de prime abord. Toujours est-il que l’on espère trouver tout de même un survival âpre et prenant à défaut d’être original ou novateur.

Là encore, les attentes pointent aux abonnés absents. Le cadre – la campagne irlandaise – aurait pu s’avérer un atout déterminant dans la réussite du film. Mais, contrairement à d’autres productions telles que Plague town, Legend of the bog ne parvient à aucun moment à instaurer une atmosphère atypique et angoissante. Pour preuve, la musique irlandaise pallie constamment cette carence en s’implémentant à n’importe quel moment de l’intrigue si bien, que cela en devient vite agaçant (même si je l’apprécie en d’autres circonstances). Au lieu de soigner les incursions du géant ou la traque de celui-ci, les personnages (plats et insipides) donne davantage l’impression de patauger dans les marécages plutôt que de survivre à une véritable menace. A ce titre, les morts – ou une tentative d’assassinat involontaire en particulier – font partie des plus stupides qu’il m’ait été donné de voir (sacré chauffeur de taxi !).

Bref, on ne parlera pas forcément de déception dans le cas où ce film n’était pas attendu, mais l’on ne peut qu’être affligé du piètre résultat que nous inflige un réalisateur maladroit et peu regardant sur son projet. Legend of the bog manque de conviction, d’audace, mais surtout de talent. Mis à part la présence de Vinnie Jones qui, tant bien que mal essaye de faire ce qu’il peut pour sauver le film du naufrage, on ne retiendra que peu de choses de cette histoire convenue et sans surprise. La seule prestation de l’acteur ne peut suffire pour susciter la sympathie à l’égard de cet obscur petit DTV qui se fera oublier bien vite.

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Publié le 10 Novembre 2010

Le Virus

Le Virus

Dans un monde post-apocalyptique, un chasseur de primes traque un renégat qui a tué son frère. Une lutte s’engage entre les deux hommes alors qu’un virus décime la population. Responsable d’un des pires films de Dolph Lundgren, j’ai nommé Le dernier des dragons, Isaac Florentine s’attaque à la science-fiction. Enfin, c’est un bien grand mot puisque Cold harvest n’en possède que les bribes. On installe l’histoire dans un monde post-apocalyptique insipide et on laisse les acteurs partir en roue libre dans cette production modeste qui ne suscitera pas grand chose de notre part. Des décors en carton qui se suivent et se ressemblent, un récit sans aucun intérêt, tout est réunit afin de nous infliger une sombre fumisterie.

Car, sous ses airs de récit post-apocalyptique, Cold harvest ne cache ni plus ni moins qu’un film d’action qui se prend pour un western moderne avec sa petite mélodie cinglante pour introduire des duels plus que risibles. Gros plan sur l’œil du héros solitaire au cœur tendre, gros plan sur le méchant de service, rapprochement sur les doigts et… la fusillade commence ! Des poncifs éculés, des caricatures éhontées, la liste se rallonge inexorablement et il semble inévitable de classer Cold harvest dans la rubrique des navets sans imagination. Tout comme les chorégraphies des combats où Gary Daniels prend la pose à chaque plan. Coup de jambe, saut de cabri, retourné acrobatique et pirouette seront de la partie sans pour autant satisfaire l’amateur d’affrontements nerveux et bien mis en scène. Tout ici est prétexte à faire avancer l’histoire sans se soucier un seul instant qu’il y a quelques malheureux hères qui oseront s’atteler à pareil film. Je viens de perdre 89 minutes de mon temps pour un film qui n’en valait même pas la peine.

Bref, Cold harvest mélange la science-fiction (seulement quelques éléments), l’action et le western pour nous servir un cocktail indigeste et hautement improbable. Enfin, pour ceux qui espèrent voir tout de même les résultats du virus qui a ravagé la planète, là encore, on rigole bien étant donné que vous ne verrez même pas un malade en train de vomir son petit déjeuner. Tout juste à t-on droit à quelques clochards malfamés qui dévisagent le héros lors de son passage dans les ruelles de cartons. Jusqu’au bout Cold harvest s’avère inutile à tout point de vue, peut-être que certain le trouveront drôle, la nullité ambiante étant tellement exacerbée que le ridicule l’égrènent dans ses moindres recoins.

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Publié le 10 Novembre 2010

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