Critiques spectateurs de Dante_1984

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Mutant assassin

Mutant assassin

Des employés municipaux en charge de la maintenance des souterrains d’un vieux bâtiment se retrouvent pourchassés par une créature mutante qui ne peut s’empêcher de manger tout ce qu’elle trouve sur son passage afin de se régénérer. Ah, les savants et leurs expériences aussi incroyables qu’inimaginables. Lorsque ces dernières se retournent contre leur créateur, c’est pour que celui-ci se métamorphose en un monstre hideux prêt à dépecer tout sur son passage. La première réalisation de Randy Daudlin ne révèle rien d’extraordinairement novateur dans son scénario qui multiplie nombre de références aux modèles du cinéma d’horreur et en particulier au survival animalier. Toutefois, à force de clin d’œil et autres séquences copiés sur d’autres films, Bottom feeder ne parvient pas à trouver son propre chemin dans les méandres de ces égouts putrides et nauséabond. L’introduction tend à nous faire découvrir l’origine du mutant, ce qui en soit n’est pas si mal, car on ressent réellement un effort pour ne pas créer un monstre prétexte au seul dessein de massacrer les pauvres hères qui croiseront son chemin. Son design est également assez surprenant, sorte de croisement plus ou moins réussit d’un homme, d’un rat et d’un chien (?!). Bien que l’idée demeure originale, le résultat se veut mitiger et peu crédible. On nage dans le grand guignolesque où la créature évolue en une aberration de la nature. On aime le style ou pas. En dehors de cela, la première demi-heure est assez laborieuse. Une mise en place chaotique qui s’appesantit un peu trop sur la justification de l’équipe de nettoyage à se trouver en ces lieux lugubres plutôt que de s’atteler à créer un climat de peur dans les recoins les plus sombres de ces tunnels inhospitaliers. De ce côté, il aurait davantage été judicieux de suggérer la présence du monstre plutôt que d’attendre des assauts qui tardent à venir et, lorsqu’ils surviennent, sont rapidement expédiés bien que l’hémoglobine soit au rendez-vous. En conclusion, Bottom feeder est un survival animalier très classique. Il peine à démarrer convenablement et ne parvient à aucun moment à s’affranchir des poncifs du genre. De ce fait, la traque de la créature prend des airs de déjà-vu dans un cadre peu avenant. Il reste un Tom Sizemore au-dessus du lot qui sauve le film du naufrage total. Une production tout juste moyenne.

5

Publié le 29 Septembre 2010

Menace Toxique

Menace Toxique

Après un Terrain miné nous interpellant sur les méthodes peu scrupuleuses des compagnies pétrolières, Steven Seagal s’attaque aux industriels qui se débarrassent de leurs fûts toxiques en toute impunité et ce, avec la bénédiction du gouvernement. Menace toxique reprend, à peu de choses près, le même déroulement que son prédécesseur tout en dénonçant l’inertie et l’impuissance des populations locales face aux riches industriels et la pollution qu’ils égrainent dans leurs belles contrées. C’est assez basique sur le fond, mais réellement intéressant sur le plan écologique car, encore une fois, il ne suffit pas de castagner du méchant pour le plaisir. On y apporte une justification – même si celle-ci passe de temps à autre au second plan – afin de contenter un public amateur d’action et qui recherche peut être une forme d’engagement de la part de la production. Cela fonctionne à moitié car, bien que cela demeure une intention louable, on ne peut nier qu’un film avec Steven Seagal est un avant tout un divertissement sans fioritures. L’acteur revient après le très réussit L’ombre blanche dans une production où il ne partage la tête d’affiche avec aucun interprète de renom. Les bad guy paraissent bien fades en comparaison de ses précédentes productions. On a l’impression que le cinéaste nous ressort les stéréotypes même du grand méchant sans vergogne sans y apporter une touche d’originalité. On retiendra la présence de Marg Helgenberger dans un rôle somme tout attrayant. En conclusion, Menace toxique pourrait faire suite à Terrain miné dans le combat contre les vils industriels sans scrupules où puissance et argent rime dans leur vocabulaire. Une série B d’action distrayante, classique certes, mais nullement soporifique.

6.66667

Publié le 29 Septembre 2010

Carny - Carnage

Carny - Carnage

Une créature terrifiante est l’attraction principale d’un cirque ambulant. Lorsqu’il arrive dans une petite ville du Nebraska répondant au doux nom de Reliance, la créature s’échappe lors d’une représentation. Elle dévore la population locale tandis que le shérif la traque sans relâche. Auteur du sympathique Kaw et d’une suite somme toute honorable à Planète hurlante, Sheldon Wilson fait une petite incursion dans les productions RHI pour la franchise Maneater series en s’inspirant de la légende du diable du New Jersey. On commence avec la venue de forains dans la petite ville aux mœurs très conservatrices. Le réalisateur s’applique à décrire toute une galerie de « monstres de foires » tels que l’on a pu en voir dans Freaks. Voilà qui est plutôt sympathique comme mise en bouche. Cela nous change de l’habituel groupe qui échoue dans un milieu isolé et se fait traquer par la bête. Bien que de réels efforts se fassent ressentir pour tenter de se démarquer, il faut reconnaître que les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film. En effet, l’introduction passée, Carny retombe rapidement dans une traque des plus conventionnels. La bête s’enfuit, on la poursuit. La bête tue, on veut la tuer. On ponctue le récit de quelques massacres afin de rythmer cette chasse on ne peut plus particulière et le tour est joué. Concernant la créature en elle-même, cela oscille entre le correct et le tout juste passable. Elle ressemble étrangement aux gargouilles qui veillent sur les cathédrales. Un design inattendu qui fait son petit effet et ce, même la surprise passée. Les effets spéciaux sont également dans la tranche supérieure du genre (comprenez qu’ils ne sont pas abominables ou ridicules). Malgré des premières minutes ou l’on ne voit qu’une ombre fugitive ou de subreptices images de la créature, cette dernière s’avère bien rendue aussi bien en terme d’images de synthèses que les quelques séquences où un animatronique entre en jeu. On regrettera simplement que la créature semble davantage flotté dans les airs plutôt que réellement effectuer un vol digne de ce nom. En dépit de cette anicroche, le budget de la production se révèle donc bien employé au vu du résultat final. En conclusion, Carny est un survival animalier qui ne créera pas de remous, mais qui, malgré tous les poncifs dont il use, se révèle un divertissement correct. Dans le fond, l’histoire est très classique, mais plaisante à suivre.

4.5

Publié le 28 Septembre 2010

Zombies

Zombies

Karen décide de repartir à zéro en déménageant dans une maison appartenant à la famille de son défunt mari. Sur place, elle découvre une demeure en ruines et d’étranges rumeurs sur un évènement tragique survenu plusieurs décennies auparavant concernant le décès de plusieurs enfants. Alors que l’annonce du désistement de Tobe Hooper laissé augurer du pire pour l’avenir de ce projet, un certain J.S. Cardone se mettait derrière la caméra. Quand l’on connaît la filmographie du cinéaste, nul doute que cela a dû en faire frémir plus d’un. L’effroyable suite de 8 mm et le scénario pitoyable du Pacte du sang auront laissé une empreinte marquante dans son sillage. Bref, cela n’était pas pour nous rassurer et lorsque l’on voit pléthores d’avis négatifs sur le film, on se dit que l’on ne s’est nullement trompé et que l’on sombre dans les affres de la nullité astronomique. Est-ce le cas ? Fort heureusement, non. Les premières minutes démarrent et tous ses préjugés volent en éclats aussi facilement qu’il aisé de dire tout et n’importe quoi sur ce Zombies. Au niveau des reproches, on peut blâmer les scénaristes qui se sont reposés sur leurs doux lauriers. Sans se fatiguer, ils nous desservent une histoire convenue sans de véritables innovations avec en prime quelques incohérences. On pourra également trouver que le titre français du film porte très mal son nom et peut prêter à confusion. En effet, les zombies s’apparentent davantage à des fantômes au teint blafards plutôt qu’à nos chers morts-vivants. Toutefois et malgré ses défauts, Zombies parvient à instaurer une atmosphère angoissante via une photographie superbe et un cadre pour le moins propice à la venue de phénomènes paranormaux. La forêt est décrite comme un lieu intemporel où l’homme n’est pas à sa place et n’a rien à y faire. C’est lugubre, inquiétant et savamment étudié pour exploiter au maximum le terrain. Ainsi, chaque ombre, chaque plan laisse suggérer d’une présence latente derrière un tronc d’arbre ou tout autre élément susceptible de dissimuler ces charmants bambins. Bref, Zombies n’est pas peut-être pas le film que tout le monde attendait, mais il revêt des apparats de films d’épouvante en s’accaparant les codes de l’horreur. Un mélange des genres qui tient la route et parvient, malgré une histoire très prévisible, à créer un climat oppressant et inquiétant à plus d’un titre. A mon humble avis, un film mésestimé qui ne mérite pas sa piètre réputation.

5.5

Publié le 28 Septembre 2010

Frontière(s)

Frontière(s)

Un groupe de jeunes délinquants quittent Paris pour se retrouver à la campagne. Pendant leur fuite, ils font une halte dans une auberge pour le moins particulière. Les tenanciers s’avèrent plus qu’étranges. Dans le paysage français, les films de genre ne rencontrent pas toujours le succès qu’ils méritent. En dehors d’un public de connaisseurs, il est bien difficile pour ce genre de production de se faire un nom pour se type de production. Je pense notamment à Haute tension ou Martyrs. En ce qui concerne Frontières, il est parvenu à faire quelques remous, mais pas pour de bonnes raisons. Il aura suscité une vive polémique autour de ses idées pour le moins douteuses. En effet, l’histoire véhicule des stéréotypes qui mettent à mal les classes sociales les moins privilégiées. Le réalisateur s’amuse à les caricaturer sans la moindre vergogne sans faire de distinctions. En gros, les personnes issues des cités sont de la racaille et les paysans campagnards ne sont qu’une bande d’arriérés incestueux et racistes qui s’amusent à dépecer leurs rares clients (c’est bien connu on mord la main qui nous nourrit). En tout cas, ils se rejoignent sur leur vocabulaire rachitique où les lignes de dialogues démontrent également une certaine limite dans l’élaboration de leurs idées. De ce point de vue, Frontières empeste la pudibonderie et les idées reçues à plein nez. C’est grossier, caricatural et surtout, aux antipodes de la réalité (même si ce n’est pas ce que l’on recherche dans ce type de film). En dehors de cela, on peut déceler dans le film de Xavier Gens quelques séquences gores et des moments assez intenses. Ne nous y trompons pas, cela ne rattrape en rien l’ensemble qui est aussi limité que les pensées rétrogrades qu’il tente de généraliser. Ce genre de concept enclave les populations dans un communautarisme pernicieux et, par la même occasion, encourageant les extrémistes de tout ordre à se complaire dans leurs idées arriérées et obscurantiste. En conclusion, Frontières se révèle une torture-porn édulcoré par un message sous-jacent méphitique. Les rares moments où l’horreur prend tout son sens sont relégués derrière des caricatures véritablement stupides et sommaires. Frontières ou comment entretenir une haine raciste puérile.

6.73913

Publié le 27 Septembre 2010

Dark Ride

Dark Ride

Une bande d’amis part en vacances sur les routes. En chemin, ils décident de faire un petit détour pour dormir dans une maison hantée (drôle d’idée !). Il s’avère que l’attraction abrite un dangereux psychopathe qui aime s’amuser à massacrer les malheureux arrivants. Avant l’excellent Perkins 14, Craig Singer nous avait fait part d’un film d’horreur également sélectionné pour l’After dark horrorfest : Dark ride. Il est très difficile, pour ne pas dire utopique, d’espérer transcender un genre aussi balisé et éculé que le slasher. Chaque production revêt le même scénario avec quelques variantes. En général, on se penchera davantage sur les meurtres et leur originalité plutôt que sur une réelle évolution dans le genre pour juger de ses qualités. Pourtant, Dark ride créée l’illusion de pouvoir effectuer ce changement salvateur. Une introduction superbe qui présente le cadre, ainsi qu’un tueur impitoyable. Le cinéaste joue sur la peur inhérente à pareil endroit avec jeu de lumières et fausses frayeurs grâce aux animatroniques. Puis, lorsque l’on s’y attend le moins, le tueur fait son apparition. Dès lors, on se dit que les festivités débutent sous les meilleurs auspices. Néanmoins, l’histoire retombe aussi vite qu’un soufflet. En effet, Craig Singer ne parvient pas à s’affranchir des éternelles redites du genre. Outre le fait de ne rien proposer de réellement novateur, le récit peine à démarrer. Mis à part l’introduction et la scène de l’évasion du tueur (également magnifique et impressionnante), il ne se passe pas grand chose. Il faut attendre près d’une heure pour que le massacre commence. Certes, les scènes valent leur pesant d’hémoglobine et le cadre demeure original (bien que sous-exploité à sa juste valeur), mais il est difficile de ne pas contempler une petite déception au vu des promesses faites au départ. En conclusion, Dark ride est un slasher dans la moyenne du genre. Après une introduction qui nous laisse pantois pour la suite des évènements, il faut reconnaître que l’enthousiasme retombe assez vite après une dizaine de minutes passait en compagnie de ces jeunes freluquets. Le film sombre rapidement dans le conventionnel sans véritablement démontrer la volonté de s’en départir. Sympathique, mais pas inoubliable.

6.8

Publié le 27 Septembre 2010

L'Ombre Blanche

L'Ombre Blanche

Jack Cole est muté à la police de Los Angeles où sévit un serial killer de la pire espèce. Avec son nouveau coéquipier, il mène l’enquête et découvre que ces meurtres cachent une vérité qui risque d’impliquer un puissant homme d’affaires. L’ombre blanche est certainement l’un des meilleurs films de Steven Seagal, si ce n’est le meilleur. Outre le retour de l’acteur en grande forme après un Piège à grande vitesse moyen, pour ne pas dire médiocre, et une brève participation dans Ultime décision, L’ombre blanche dispose d’un scénario davantage développé que dans ses précédentes productions. La première partie du film débute une histoire à la Seven, toute proportion gardée bien entendue, où l’on découvre l’enquête des deux flics. Le duo Seagal / Wayans fonctionne à merveille. Entre des dialogues à l’humour typique des comédies policières (L’arme fatale…), les règlements de compte et les habituels bastons dans des endroits clos de préférence (pour casser un maximum de mobilier), le film de John Gray joue sur plusieurs tableaux sans faire de fioritures. La seconde partie de l’histoire revêt des enjeux plus conséquents que précédemment. Ainsi, le récit prend de l’ampleur et des ressources insoupçonnées pour entretenir le spectacle. Certes, on ne criera pas au génie scénaristique, mais constater qu’un film produit et joué par Steven Seagal peut contenir une histoire avec un véritable fond fait toujours plaisir. D’ailleurs, je n’ai pas le souvenir que le scénario fut aussi élaboré dans d’autres de ses films. Toujours est-il que l’on prend un véritable plaisir à suivre le duo dans leurs péripéties. Les combats se révèlent plus brefs que d’habitude bien qu’il gagne en violence. Ajoutons à cela, des lignes de dialogues où l’humour est quasiment omniprésent et l’on obtient une petite perle du cinéma d’action. En conclusion, L’ombre blanche est une réussite où le mélange des genres fonctionne à merveille en distillant une touche humoristique somme toute bienvenue et très sympathique. Un film percutant et direct.

8.25

Publié le 25 Septembre 2010

Inside

Inside

Dans une petite ville des Etats-Unis, une vague de suicides frappe les habitants. Lindsay tente de découvrir ce qui touche ses proches. Serait-ce une malédiction lancée sur toute la communauté ? Production ayant pris directement le chemin de notre dvdthèque, Inside marque une profonde influence du cinéma asiatique. L’histoire de spectre vengeur ne floue personne sur ses intentions. Toutefois, il ne faut pas s’arrêter à ce constat un peu austère. En effet, Inside dénonce l’obscurantisme religieux à travers une communauté pieuse qui ne jure que par la sainte église, les sermons du dimanche et la rédemption des âmes perdues. C’est assez surprenant, pour ne pas dire inquiétant, de voir à quel point la foi peut aveugler le jugement des hommes. Pour peu, on se croirait revenu au temps de l’inquisition : « Adopte ma foi ou meurt par les flammes de l’enfer ». Rassurez-vous, point de bûcher à l’horizon pour les hérétiques que nous sommes, bien que certains habitants semblent nostalgiques de cette époque tourmentée. D’ailleurs, cette croyance aveugle dans la religion oblitère toute objectivité chez la population. On pourrait se croire face à une bande de fanatiques religieux tout droit sorties d’une secte. La brève scène de tentative d’exorcisme de Lindsay en est le parfait exemple. A force de prêcher la parole de Dieu, on en oublie ses préceptes les plus simples que sont la compassion, l’amour de son prochain et, du moins je pense, l’ouverture d’esprit. Bien entendu, c’est le contraire qui se produit. Comme dans tout extrémisme, les proportions deviennent démesurées et la frontière du bien et du mal s’estompe avec une facilité déconcertante. Ainsi, ces soi-disant bons chrétiens refusent toute différence. Dans ce contexte où les mentalités obtus fusent de toutes parts, le récit prend son envol. La seconde originalité du film réside dans les meurtres. Nullement surprenant ou effrayant, il n’en demeure pas moins que les faire passer pour un suicide – le péché ultime pour les chrétiens – recèle une connotation sous-jacente insoupçonnée. Ce n’est pas tant l’intolérance qui les guide dans leur croisade contre les étrangers (comprenez ce qui n’adopte pas leur dogme), mais leurs peurs. La peur de la damnation éternelle. La peur d’une alternative à leur mode de vie. La possibilité de s’épanouir sans une spiritualité exacerbée. Bref, Inside recèle suffisamment de messages et de profondeurs pour inviter le spectateur à se poser plusieurs questions sur ses croyances, sa vie et son devenir. Qu’est-ce que la foi ? Comment parvenir à trouver une harmonie entre spiritualité et croyances d’autrui ? Cela pourrait se résumer en seul mot : tolérance. Un film passé inaperçu qui aurait mérité amplement une plus importante notoriété.

8

Publié le 24 Septembre 2010

Ultime décision

Ultime décision

Des terroristes prennent le contrôle d’un Boeing 747 en plein vol, avec à son bord 400 passagers. Un commando est dépêché afin d’enrayer la menace, mais tout ne se passe pas comme prévu. Après un 58 minutes pour vivre qui excellait entre terrorisme et prise d’otages en plein vol, Ultime décision reprend la recette du film d’action où la situation tourne à la catastrophe en la présence de fanatiques bien décidé à faire payer aux infidèles leurs péchés. Nul doute que pareil film aurait eu du mal à se frayer un chemin dans nos salles obscures après les attentats du 11 septembre étant donné le sujet abordé. Cinq ans avant les actes terroristes qui ont changé la face du monde, Ultime décision parvient donc à trouver son public grâce à des moyens conséquents, un casting soigné et une tension permanente. Nanti d’un budget de près de 60 millions de dollars, nul doute que le film de Stuart Baird dispose de moyens à la hauteur d’un spectacle nerveux et trépident à plus d’un titre. Contrairement à ce que l’on pourrait penser et sa présence en tête d’affiche au côté de l’impeccable Kurt Russell, Steven Seagal n’occupe qu’un rôle secondaire, pour ne pas dire anecdotique dans le récit. Mis à part l’exécrable et immonde Clementine où il ne faisait qu’une piètre figuration, il s’agit du seul film où il n’occupe pas le devant de la scène. Car 8 ans après son premier film, Steven Seagal possédait déjà une filmographie où il ne faisait aucun doute sur le dénouement de chaque histoire. C’est lui le vainqueur, quoi qu’il arrive. Une volonté de la part des scénaristes de ne pas créer un faux-suspense et de réellement tenir la distance tout au long de l’intrigue. En dehors de cela, le réalisateur ménage parfaitement le suspense et parvient, malgré l’épreuve imposé par le cadre, à varier les situations sans jamais susciter l’ennui. Bref, Ultime décision est un huis-clos tendu où les choix de chacun influent sur la suite des évènements. Intense sans lésiné sur la réflexion – les protagonistes se penchent sur les différentes manières d’aborder l’assaut - on oublie les fous furieux qui foncent tête baissée pour trouver un film d’action qui tient toutes ses promesses. Rythmé et prenant.

7.2

Publié le 24 Septembre 2010

Tooth and Nail

Tooth and Nail

Après que le monde ait sombré dans le chaos, un groupe de survivants tente de s’organiser dans les ruines d’un ancien hôpital afin de subvenir à leurs besoins. Néanmoins, un groupe de cannibales les assaille. Ils vont devoir lutter pour leur survie. Les films post-apocalyptique ont toujours su réunir les foules sur des principes simples, mais séduisant : un monde tombé dans la déchéance, des groupes se forment, la survie devient la préoccupation de tout un chacun. En cela, Tooth and nail ne déroge pas à la règle. Tout en respectant les bases du genre, l’histoire lorgne du côté d’un survival peu engageant. La faute à une mise en scène impersonnelle et apathique qui ne parvient nullement à susciter l’angoisse, l’empathie pour les protagonistes ou une quelconque émotion capable de nous immerger dans cet univers. Univers qui se retrouve réduit à peau de chagrin avec l’hôpital et quelques rares plans des alentours. C’est désert, morne et très convenu. Outre des limites budgétaires qui peuvent être handicapantes pour ce type de production, on ressent davantage une absence d’imagination flagrante plutôt qu’un manque de moyens évidents. Ajoutons à cela une intrigue qui s’étend sur la longueur et l’on obtient un métrage mou, bancal et banal. Le réalisateur peine à instaurer un climat tendu par le biais d’une menace constante, fugitive et pernicieuse. Au lieu de cela, on a l’impression de se retrouver devant un essai maladroit d’un projet au potentiel certain plutôt qu’à un véritable long-métrage achevé. Pourtant, tout n’est pas à jeter. On décèle dans ces couloirs obscurs, quelques plans gores sympathiques, mais rapidement expédié et un contexte toujours propice aux pires exactions humaines. Les explications sur la chute de la civilisation sont plutôt bien trouvées. Elles ne font pas dans la grandiloquence bien qu’elles auraient méritaient plus de répondant par la suite. Astucieuses, mais sous-développées. En conclusion, Tooth and nail se révèle une œuvre bancale. Tantôt sympathique grâce à quelques idées intéressantes, tantôt exaspérantes par la maladresse générale dont pâtis l’ensemble. Il en ressort un ennui évident au vu de séquences convenues et un goût d’inachevé où l’on ne fait qu’entrevoir les possibilités amenées par le sujet. Nul doute que le film de Mark Young ne laissera pas un souvenir impérissable.

4

Publié le 23 Septembre 2010

Terrain Miné

Terrain Miné

En Alaska, une puissante firme pétrolière tente d’exploiter la région en faisant fi des réglementations et sans se soucier de la pollution que pourraient causer ses agissements. Employé de la multinationale, Forest Taft ne tarde pas à découvrir les manigances de ses supérieurs qui voient en lui une nouvelle menace à exécuter sans tarder. Première et unique réalisation de Steven Seagal à ce jour, Terrain miné est le premier film de sa « période écolo » (suivi de Menace toxique et Le patriote). De prime abord, on pourrait trouver cela surprenant, néanmoins donner à un film d’action un objectif autre que le divertissement pur peut s’avérer intéressant. Certes, le message se veut assez simpliste, voire naïf sur certains aspects, mais il a le mérite d’être présent tout au long de l’histoire. Pour cela, un changement de cadre s’avérait indispensable. On quitte les mornes mégalopoles suffocantes des Etats-Unis où Steven Seagal n’avait pas son pareil pour nettoyer les rues à sa manière pour découvrir les paysages idylliques de l’Alaska. Le côté aventureux et engagé du récit tend à délaisser l’action, moins présente que dans ses précédentes productions, au profit d’une prise de conscience générale sur les dangers de la pollution ainsi que de la surexploitation d’un milieu naturel. On ajoute également un soupçon de mysticisme inuit pour insuffler à l’histoire un retour à la nature salvateur pour l’homme et la découverte d’un mode de vie différent, pour ne pas dire aux antipodes du nôtre. En dehors de cela, les amateurs de l’acteur auront leur quota de combats, ainsi qu’un casting très intéressant. Joan Chen en fidèle compagne, mais surtout Michael Caine en industriel cynique et cupide qui ne pense qu’au profit engrangé par l’or noir. Le personnage haïssable par excellence. En conclusion, Terrain miné dénonce clairement les agissements des puissantes firmes pétrolières par le biais d’un scénario, parfois simpliste dans son déroulement, mais engagé dans un combat qui semble déséquilibré et, à fortiori, perdu d’avance face aux moyens employés par les multinationales. Entre action et aventure, la seule réalisation de Steven Seagal parvient à interpeller l’attention du spectateur sur les problèmes de pollution tout en proposant un divertissement très honorable.

6.5

Publié le 23 Septembre 2010

Unrest

Unrest

Des étudiants en cours d’anatomie se voient attribuer un cadavre qui ne semble pas reposer en paix. En effet, sitôt une personne touche la morte qu’elle passe de vie à trépas. Allison, la jeune étudiante qui sent un malaise profond avec le passé de cette femme, décide d’enquêter afin que les activités paranormales cessent. Il existe déjà quelques films où les hôpitaux sont le cadre principal des forces surnaturelles ou de psychopathes du dimanche. D’emblée, on songe à Kingdom hospital ou le très efficace Anatomie. Le jeune cinéaste Jason Ipson choisit un endroit propice à un film d’ambiance. Point assez étonnant, puisque rare sont les films à s’approprier les couloirs aseptisés des ces usines de soin et où le talent l’est encore plus. Fort heureusement, Unrest parvient à créer la surprise. Avant tout, nous sommes en présence d’une atmosphère véritablement oppressante. La mise en scène retranscrit avec brio la froideur de l’hôpital en jouant sur les pénombres environnantes. Il suinte littéralement un pernicieux effet de malaise dans ces couloirs. Une indéfectible sensation éprouvante, indéfinissable et pourtant, belle et bien présente. La photographie peaufine ces impressions au profit d’une implication immédiate dans l’histoire. Une beauté triste qui amène à contempler la mort sous un regard différent, celui des médecins. Une approche très cartésienne qui endigue toute théorie plus ou moins farfelue sur l’essence même de l’âme et de son devenir après la mort. Entre un pragmatisme assumé – inhérent au domaine médical - et phénomènes incontrôlables et inexpliqués, la frontière demeure étroite sur bien des points. A ce titre, la présence du spectre tourmenté n’est jamais explicite, mais suggestive, accentuant encore plus le climat poisseux de l’histoire. Seule ombre au tableau, la légende aztèque demeure nébuleuse et certains points du récit resteront irrésolus. En conclusion, Unrest se révèle avant tout comme un film à l’atmosphère soignée et délictueuse au possible. Il n’en demeure pas moins certaines séquences horrifiques qui recèlent de mémorables moments éprouvants pour les nerfs. Enfin, l’interprétation des acteurs est à saluer. Elle se veut à l’image du film : étonnante, réussit et toute en retenue pour nous faire ressentir un maximum d’émotions.

8.5

Publié le 22 Septembre 2010

Piège à grande vitesse

Piège à grande vitesse

Casey Ryback prend des vacances bien méritées avec sa nièce après avoir déjoué un complot terroriste sur le navire où il était cuisinier. Malheureusement pour lui, le train qu’il vient de prendre se trouve victime d’une nouvelle prise d’otages. Il va devoir déjouer les plans des dangereux malfrats pour sauver la vie de sa nièce et celle des otages. Piège à grande vitesse peut-être vu comme le premier ratage dans la filmographie de Steven Seagal. Non pas qu’il soit aussi mauvais que certains de ses films post-2000, mais l’on s’en approche quelque peu. Tout d’abord, il n’était pas nécessaire d’octroyer à Piège en haute mer une suite. L’histoire étant ce qu’elle est, elle se suffisait à elle-même. C’est donc bien un cinéma d’exploitation qui ne vise qu’à engranger les dollars qui nous est présentés. L’histoire a également du mal à tenir la route ou, en l’occurrence, les rails. Casey Ryback semble être sujet à une malédiction similaire à celle de John McLane : au mauvais endroit, au mauvais moment. Les terroristes font pâle figure face à Steven Seagal. Rien ne semble pouvoir arrêter sa course effrénée pour contrer leurs plans. C’est peu réaliste, les ficelles de l’intrigue sont parfois discutables et l’on ressent une légère impression de déjà-vu face à ce spectacle nerveux. En plus de cela, Eric Bogosian semble bien insipide dans son rôle de génie psychopathe mégalomaniaque en comparaison de Tommy Lee Jones en William Stranix. Piège à grande vitesse n’est pas un ratage total, le rythme est régulier est nerveux, mais une suite décevante compte tenu de ce que le premier épisode nous avez déjà offert. En conclusion le film de Geoff Murphy est une sorte de séquelle bis où l’on reprend tous les ingrédients du premier volet, on y incorpore quelques éléments de la saga Die Hard, on saupoudre du style Steven Seagal et l’on obtient un film d’action moyen qui ne renouvelle strictement dans la courte franchise. Une petite déception qui dispose de moyens limités (certains effets spéciaux sont carrément ridicules) pour convaincre comme il se doit son public.

6

Publié le 22 Septembre 2010

Piège en haute mer

Piège en haute mer

Des terroristes prennent en otage un navire de la marine américaine. Grand mal leur en face puisqu’un certain Casey Ryback, simple cuisinier (ou peut-être pas) se trouve à bord et est le seul à réchapper de la prise d’otages. Après Nico, Piège en haute mer marque la seconde collaboration de Steven Seagal et Andrew Davis. Un film d’action dans la tradition du genre qui se révèle également l’une des meilleures productions de Steven Seagal. Nous voici donc embarquer dans un Piège de cristal version marine où Steven ne casse pas la tête à de petits malfrats ou autres dealers, mais à des terroristes, vraisemblablement entraîné. Un challenge à la hauteur du personnage. Comme à son habitude, on ne s’ennuie pas à un seul instant. Sur un rythme effréné, Piège en haute mer se contente simplement d’aligner les scènes d’action où Steven Seagal occupe la majorité des plans. Voilà qui ne révolutionnera en rien le genre, mais qui s’avère suffisamment efficace afin de divertir les aficionados de l’acteur. Enfin, le film d’Andrew Davis marque également l’un des meilleurs affrontements où Steven Seagal s’oppose à un bad guy de choix : Tommy Lee Jones. Bien que le combat final se veut beaucoup trop précipité (quelques échanges de coups de couteaux et de close-combat), Tommy Lee Jones est certainement le meilleur adversaire que Steven est dû affronter dans un de ces films (avec également Michael Caine dans Terrain miné et William Forsythe dans Justice sauvage). Soit dit en passant, il campe également un terroriste psychotique torturé dans le thriller Blown Away, bien plus sombre, mais toujours impeccable. En conclusion, Piège en haute mer ne déroge pas à la règle du bon film d’action. Outre ses influences de Piège de cristal, l’histoire demeure distrayante à plus d’un titre. Une excellente pioche dans la filmographie de Steven Seagal.

8.25

Publié le 22 Septembre 2010

Mega Piranha

Mega Piranha

Grand habitué des nanars d’une débilité effarante, Eric Forsberg récidive pour notre plus grand malheur avec cette nouvelle production signée Asylum. Pour ceux qui auraient conservé un souvenir marquant, voire traumatisant, de Mega shark Vs Giant octopus, incroyablement nul à tous les niveaux, Mega piranha pourrait bien le détrôner dans la course à la débilité pitoyable. Toujours plus bas, toujours plus ridicule, Asylum ne semble avoir aucune limite dans le crétinisme le plus abrutissant qui soit.

Cette fois, se sont de bon vieux piranhas transgéniques qui seront la victime de la firme d’aliénés. On aura encore droit aux bons vieux poncifs du genre que les scénaristes se sont appropriés afin de les péricliter dans la vase grouillante de l’Amazone. Jugez plutôt par vous-mêmes : un haut fonctionnaire demande à un Navy seals de se rendre au Venezuela suite au décès de l’ambassadeur (jusque là rien de bien méchant). Il s’avère que sa mort n’est pas dû ni à des terroristes ou une quelconque explosion, non se serait trop merveilleux. En fait, il s’agit d’une bande de piranhas affamés et génétiquement modifié par une scientifique au cerveau rabougrie (Pourquoi donc s’amuser à triturer les gènes de ces bons vieux piranhas ?). Le problème est qu’ils ne cessent de grandir. Ainsi, on va se retrouver avec des piranhas de la taille d’un pachyderme qui continue à jalonner l’Amazone comme si de rien n’était.

A partir de ce moment, on nage dans le grand n’importe quoi le plus total. Les petits poissons vont avoir un comportement aussi incroyable qu’inimaginable. Vous vous souvenez du megalodon attaquant un Boeing 767 en plein vol ? Quelle rigolade ! Avec Mega piranha, on fait un nouveau bond dans l’histoire cinématographique avec le MPVNI – comprenez Mega piranha volant non-identifié – qui s’attaque à un hélicoptère (mal modélisé). Il faut le voir pour le croire et encore, ceci n’est qu’un petit aperçu de séquences toutes plus ridicules les unes que les autres. Enfin, la mise en scène se révèle vomitive. Faux-raccords, répétitions d’images de synthèses pour combler les vides, dialogues insipides, rien ne nous est épargné. C’est laid, idiot, absurde et à la fois tellement typique d’Asylum qu’il est difficile de leur en tenir rigueur.

En conclusion, Mega piranha se veut la méga-somme de ce que l’on peut faire de pire dans un film, quel qu’il soit. Inutile de ressasser tous les points négatifs, la liste ne serait jamais exhaustive ! Une production insignifiante et dangereuse pour vos neurones qui risquent de succomber, non pas à ces chers petits poissons carnassiers, mais à un fatras d’imbécillité grand guignolesque. Il faut reconnaître que l’asile d’aliénés s’est surpassé et ce, malgré son illustre réputation en matière de nanars.

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Publié le 21 Septembre 2010

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