Critiques spectateurs de Dante_1984

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Cortex Control

Cortex Control

Lance Bishop coule des jours paisibles jusqu’à ce qu’un beau jour, un désaxé fait irruption dans son bureau et manque de le tuer. Dès lors, une succession d’événements va l’amener à penser que l’armée essaye de prendre le contrôle de son esprit. Avant de s’établir dans des remakes plus ou moins acceptables, Nelson McCormick a fait ses premiers pas de réalisateur par le biais de projets on ne peut plus modestes. Cortex control s’avère une sorte de jonction entre des débuts difficiles et pas forcément valorisants avec des films bénéficiant d’une distribution étendue, mais tout aussi discutable. Le chaînon manquant risque d’en décontenancer plus d’un.

Contre toute attente, cette production SyFy nous prend au dépourvu. Au lieu de se retrouver avec un film lambda doté d'une histoire abracadabrantesque et à l’interprétation pathétique, on se surprend à constater le contraire, et ce, de la plus belle des manières. Tout d’abord, le scénario ne manque pas d’aplomb et d’originalité. Entre thriller paranoïaque à l’atmosphère inquiétante et science-fiction (pas si éloigné de notre réalité en fait), Cortex control saisit notre attention dès les premiers instants. Un récit qui entretient le doute tout en nous octroyant un divertissement de premier ordre. L’histoire s’étend sur le contrôle mental et la propension de l’individu à se faire manipuler.

Notre réalité est-elle véritable ou, a contrario, le reflet d’une élite toute-puissante ? Sommes-nous maîtres de notre destin ou leur jouet ? Toujours est-il que les réponses à ces questions laissent perplexes étant donné la plausibilité du concept. Pas de faux-fuyants ou d’explications à trois francs six sous, ici, on s’accorde à nous fournir des arguments pleinement justifiés. On n'espérait pas un scénario aussi accompli pour la modeste entreprise que voici. En dépit des faibles moyens employés, le reste du film suit allègrement le même chemin. Un casting sobre, une mise en scène sympathique qui pâlit un cadre urbain assez redondant, le résultat global est au-delà de nos attentes.

Bref, Cortex control est sans doute le meilleur film dans la chaotique filmographie de Nelson McCormick. On retiendra principalement un scénario à la fois singulier et complexe. Les enjeux et les réflexions qui en découlent ont le mérite de nous intriguer tout en nous proposant un regard angoissant et, peut-être, véridique sur le monde qui nous entoure. Notre société est-elle le numéro absurde d’un cirque de fous et de moutons ? Plus simplement, notre identité semble biaisée par un docte conformiste et délétère sur nos possibilités et nos aspirations. Comme quoi, des moyens limités n’excusent pas la nullité de certaines productions. Cortex control prouve allègrement que les ambitions ne se reflètent pas sur une planche à billets.

8

Publié le 26 Octobre 2011

Prophetie 2012 : La Fin Du Monde - Armageddon Prophecy : Le jugement dernier

Prophetie 2012 : La Fin Du Monde - Armageddon Prophecy : Le jugement dernier

Alors que la planète est soumise à une intense activité tectonique, le gouvernement met en corrélation les derniers événements avec l'alignement de l'équateur galactique qui n'est censé se produire que tous les 26 000 ans. Grand habitué des productions SyFy, Jason Bourque est surtout connu pour enchaîner d'immondes scénarios (Loch Ness terror) avec des films un peu plus potables, bien que très modestes. Parmi ceux-là on peut citer rapidement les histoires de Wyvern ou L'art de la guerre 2. Avec Doomsday prophecy, il signe un énième film catastrophe sur le thème d'une fin du monde imminente. On y trouve notamment de nombreuses références aux anciennes croyances et particulièrement celles des Mayas. Vous pensez à 2012 ? À vrai dire, la vérité n'est pas loin...

De par l'équipe du film, mais également de ses faibles moyens, nos attentes s'en retrouvent amoindries et, par certains aspects, nos craintes s'avèrent justifiées. La raison ? Principalement des acteurs qui interprètent des personnages tout aussi apathiques qu'eux-mêmes. Un casting dénué de talents qui navigue cahin-caha dans un scénario passablement alambiqué. Certes, l'idée de départ portant sur l'interconnexion entre la Terre et des événements cosmiques demeure plausible et séduisante, mais trop rapidement, l'histoire s'enlise dans le farfelu. Outre une succession de séquences prévisibles, les visions du protagoniste et les arguments téléphonés qui s'ensuivent ternissent une entame intrigante.

On a du mal à saisir la dualité qui émane des deux camps (comprenez, l'éditeur et l'archéologue contre le gouvernement) étant donné que personne ne sera épargné par un cataclysme d'ordre global. Enfin, la nature humaine étant ce qu'elle est, nous voici embarqués dans une course contre la montre dont on devine aisément l'issue, et ce, au prix d'efforts minimes. Dès lors, le récit perd de son intérêt et ce ne sont pas les malheureuses séquences en image de synthèse qui contrediront cet état de fait. Au lieu de se tenir à quelques plans larges ou des effets de reflets (dans les vitres des gratte-ciel new-yorkais), le réalisateur préfère exposer l'étendue de ses limites budgétaires. Inutile de préciser que l'on n'y croit pas une seule seconde.

Bref, Doomsday prophecy est un film catastrophe dans la moyenne des productions SyFy. Malgré une base scénaristique intéressante à exploiter, le récit se complaît dans la prévisibilité et l'absurdité. La faute principalement à des personnages qui s'improvisent « sauveurs de l'humanité » sans parvenir à nous convaincre le moins du monde. Qui plus est, les visions prophétiques apportent davantage de ridicules au cours de l'histoire plutôt qu'une réelle utilité pour justifier la suite des événements. Doomsday prophecy ne se révèle qu'un produit bas de gamme des plus modestes. Pas vraiment indigeste ou catastrophique (dans le mauvais sens du terme), mais suffisamment médiocre pour qu'il sombre dans l'oubli.

5.33333

Publié le 25 Octobre 2011

The Poughkeepsie Tapes

The Poughkeepsie Tapes

Dans la petite ville de Poughkeepsie, les autorités découvrent dans une maison des centaines de cassettes vidéo retraçant le parcours macabre d’un tueur en série qui a agi pendant des années à l’insu de tous. Avant de réaliser l'opportuniste et misérable Quarantine, John Erick Dowdle s’était déjà attaqué au faux documentaire en la personne de ce Poughkeepsie tapes. Une histoire pour le moins dérangeante qui prend place dans un cadre bucolique ou comment l’horreur s’invite dans notre foyer, et ce, de la plus insidieuse des manières possibles. En ayant vu Quarantine avant Poughkeepsie tapes, l’on pourrait craindre le pire et, pourquoi pas, trouver l’origine du mal qui ronge le remake de Rec. Étrangement, il n’en est rien.

Dès les premiers instants, on sent que l’on aura droit à une production à la fois sérieuse et appliquée dans son déroulement. À la manière d’un documentaire d’investigation (l’approche est similaire à des émissions telles qu’Enquêtes criminelles ou Faites entrer l’accusé), le film décompose avec minutie son intrigue. On parle du tueur en série et des victimes sans les voir, les différents protagonistes de l’affaire apportent leur point de vue sur ce sordide fait divers, tout est agencé pour nous préparer psychologiquement à la rencontre d’un psychopathe hors-norme. À ce titre, les séquences "documentaires" sont réalisées de la même manière que les émissions suscitées. Une approche qui entretiendra l’ambiguïté entre la réalité et la fiction tout au long du récit.

Mais Poughkeepsie tapes n’est pas un simple compte-rendu aux images propres et censurées. Très rapidement, le cinéaste parsème son film d’extraits vidéo directement issus des cassettes retrouvés au domicile du serial killer. Dès lors, le changement d’ambiance s’opère. Image flou, cadrage approximatif, couleurs qui s’estompent, mauvaises qualités de la bande vidéo (ondulation de l’image) ou le son crachotant et éructant les bruitages ou les invectives du tueur, les détails ne manquent pas pour définir le soin apporté à l’élaboration de ces extraits. L’atmosphère s’en retrouve décuplée. C’est bien simple, il suffit de cinq petites minutes pour rentrer dans le vif du sujet, suivre les débats et les exactions du serial killer qui monte crescendo dans l’horreur.

On se trouve en présence d’un faux documentaire appliqué, doté d'une ambiance immersive et pourvu d'un sens du malsain certain. Ne vous attendez pas à un florilège d’hémoglobine, mais plutôt à une torture psychologique qui recèle tout de même de nombreux moments de violence physique. Une manière glauque de mettre en œuvre le jeu du chat et de la souris sans que le félin soit inquiété plus que cela de ses méfaits. S’il est dérangeant par son côté brut de décoffrage, Poughkeepsie tapes dénonce également le cynisme des médias (tout comme Megan is missing) sur l’importance d’un sujet quand un autre occupe la tête d’affiche (en l’occurrence pour le cas présent les attentats du 11 septembre). À la fois sordide et troublant, un film qui a le mérite de décrire un fait divers (en partie véridique) sans concession avec un soupçon de voyeurisme, mais surtout avec le réalisme qu'incombe pareil exercice.

6.75

Publié le 19 Octobre 2011

Paranormal Activity : Tokyo Night

Paranormal Activity : Tokyo Night

Alors que sa soeur a les deux jambes fracturées, Koichi est contraint de s'occuper d'elle. Dans leur maison, des événements surnaturels ne tardent pas à se manifester. Koichi décide d'enquêter à l'aide de sa caméra. Après le succès retentissant de Paranormal activity premier du nom, il semblait inévitable qu'un deuxième volet y succède dans la foulée. Plus surprenant est de voir surgir une seconde suite qui n'est pas un troisième opus, mais plutôt une histoire alternative à l'univers original en parallèle de sa suite initiale. Il est donc difficile de définir ce qu'est réellement Paranormal activity : Tokyo night. Épisode 2.5 achevé à la va-vite ou spin-off peu scrupuleux, une interrogation demeure : Quel intérêt ?

Très limité, c'est le moins que l'on puisse dire. La raison est simple, Tokyo night n'apporte strictement rien à la franchise (tout juste se contente-t-il de surfer sur la vague du succès) et abuse des ficelles du faux documentaire. Dès lors, on a droit à une succession de séquences convenues alignant grossièrement des événements prévisibles et nullement angoissants. Entre les discussions plus ou moins justifiées de Koichi et Haruka et des longueurs incessantes, les interventions du spectre se font attendre. Vous vous souvenez du terrible robot de piscine dans le deuxième volet ? Eh bien, il s'agit des mêmes séquences sans celui-ci. En d'autres termes, il ne se passe rien à l'écran pendant la majeure partie du film.

Ennuyeux, Tokyo night l'est à n'en pas douter. L'atmosphère est au niveau zéro tandis que les plans inutiles se succèdent sans fin. Du sel écrasé, des bruits suspects ou un verre qui se brise, voilà tout ce que l'on est capable de nous offrir. Comme si cela n'était pas suffisant, la réalisation est très inégale. Certes, cela demeure du faux documentaire. Il doit donc en découler un certain amateurisme, mais l'on ressent un grand manque d'application. Il s'agit davantage de bâclage qu'une volonté d'apporter un aspect authentique au film. Caméra tremblotante, angles approximatifs, rien n'est entrepris pour s'immerger dans l'histoire. Récit qui, au demeurant, reste au point mort. Il n'y a aucun enjeu de taille, aucune envie de poursuivre l'aventure.

Bref, Tokyo night est aussi inutile qu'inattendu. Au lieu de s'ancrer dans la culture nippone pour apporter un complément rafraîchissant à la saga Paranormal activity (et, pourquoi pas, aux ghost story asiatique), le film de Toshikazu Nagae se révèle simplement un produit opportuniste sans réelle volonté de proposer une quelconque nouveauté. Des séquences qui se suivent et se ressemblent (on ressasse encore et toujours les mêmes manifestations), une ambiance à des années-lumières du premier volet, un scénario insipide, sans oublier les problèmes purement techniques, Tokyo night multiplie les tares à un rythme effarant. A noter que certaines scènes frôlent le ridicule (notamment le rituel de purification). Un film plat et peu crédible doté d'un montage catastrophique.

6.30769

Publié le 17 Octobre 2011

Ikigami : Préavis de mort

Ikigami : Préavis de mort

Au Japon, la loi de prospérité nationale consiste à sacrifier une poignée de citoyens au bénéfice de la productivité et de la performance de la société. Pour cela, une micro-capsule est injectée à une personne sur mille. Lorsque le temps est venu, les personnes concernées sont prévenues de leur décès avant leurs 25 ans. Ils ont vingt-quatre heures pour vivre pleinement leurs derniers instants. Adaptation du manga éponyme, Ikigami possède une histoire des plus originales. L'archipel nippon est connu pour mélanger faits de société à la fiction, mais rarement le résultat aura été aussi probant.

C'est donc un Japon moribond qui nous est dépeint à travers cet univers qui n’est pas sans rappeler les grandes fresques de la science-fiction où l’humanité est emprisonnée dans une société répressive, froide et impersonnelle. On pense notamment à George Orwell ou Philip K. Dick pour les comparaisons les plus évidentes, mais le contexte est profondément ancré dans un réalisme qui n'est pas sans rappeler notre époque. Le concept même d'Ikigami est de faire prendre conscience de la valeur de la vie dans un monde la reconnaissant simplement comme une manne providentielle. Productivité, consommation, mais surtout exploitation. L'auteur pointe du doigt une dictature passive des pouvoirs en place.

Par ailleurs, il existe une véritable peur qui paralyse la population : celle de raisonner. Remettre en cause l'ordre établi et la loi de prospérité nationale est un crime de la pensée. Autrement dit, si vous n'acceptez pas le système, vous êtes contre le système. Si les dires d'un sacrifice nécessaire demeure ancrés dans toutes les têtes, il ne s'agit en fait que d'un subterfuge destiné à flouer la vérité : la liberté est illusoire en ce monde. Nous sommes les esclaves d'un trouble du système des valeurs qui nous empêchent de vivre pleinement notre existence. En d'autres termes, on accorde beaucoup trop d'importance à la futilité d'un hypothétique avenir au lieu de se baser le moment présent.

Ikigami n’est pas un film à catégoriser dans un genre précis. Contexte de science-fiction, ambiance similaire au thriller et traitement intimiste qui laisse place à une dramaturgie poussée. Il s'agit plus simplement d'une odyssée sur l'appréhension de la vie et de la mort à travers un panel de personnages aussi différents qu'attachants. Teinte froide, mise en scène sobre, histoire profonde et intelligente, Ikigami est une oruvre marquante, à la fois originale et poignante. On se laisse porter par cette fable douce-amère qui ne peut laisser insensible. Une oruvre méconnue à découvrir de toute urgence.

8

Publié le 14 Octobre 2011

Megan Is Missing

Megan Is Missing

Megan et Amy sont deux adolescentes comme les autres. Elles se partagent leurs joies et leurs peines. Un jour, Megan fait la connaissance d'un certain Josh sur un forum. Quelques jours plus tard, Megan disparaît, mais le ravisseur semble déjà se tourner vers sa meilleure amie. Cette histoire est tirée d'un fait divers de 2007. Pour ce faire, Michael Goi a choisi de reconstituer ce récit sous la forme d'un faux documentaire. Une approche brute de décoffrage qui jongle avec les webcams, les portables et autres caméras afin d'insuffler une patte amateuriste à l'ensemble. Aucun effet visuel, une caméra tremblante, un cadrage parfois approximatif, pas de doute, on a vraiment l'impression d'être face à des images réelles.

Au vu du scénario, Megan is missing pointe du doigt les dérives d'Internet. Plus qu'une mise en garde, c'est un véritable électrochoc sur les conséquences des dangers de la toile qu'on nous inflige. Toutefois, il est bon de signaler que la première heure est assez plate, voire redondante à certains moments. Elle recèle simplement les états d'âme et le quotidien des deux jeunes filles. Une manière de s'attacher aux personnages, mais qui peine à retenir notre attention. À tel point que l'on a l'impression de s'être fourvoyé sur ledit film, annoncé comme « choquant » par les critiques. L'on pense alors qu'il ne passera rien de bien méchant à l'écran, jusqu'à ces vingt-deux dernières minutes.

Une fois le cadre posé, les protagonistes dépeints avec force, on plonge dans l'horreur. La seconde partie du récit nous propose de visionner les derniers instants de la vie d'Amy immortalisé sur son caméscope. Dès lors, l'atmosphère se métamorphose brutalement. À ce moment, on a du mal à réaliser ce qui défilent sous nos yeux. Séquestration, tortures physiques et psychologiques, viol, rien n'est épargné à la malheureuse victime. La caméra, entité inconsciente, filme patiemment son calvaire. Difficile d'avoir foi en une quelconque humanité au vu de ces images tout en sachant qu'elles décrivent avec perversité un « homme » froid, méthodique et insensible.

En démarrant lentement, Megan is missing risque d'en décourager plus d'un. Une exposition des personnages assez laborieuse, mais nécessaire compte tenu de l'exercice abordé. Outre la dénonciation évidente (en fait, un véritable signal d'alarme) des dangers d'Internet, on notera un opportunisme à peine dissimulé de la part des médias. Des émissions tape-à-l'oeil, des reconstitutions discutables et des interviews aussi plates que naïves : le show à l'américaine dans toute sa splendeur. Puis, au moment où l'on s'y attend le moins, l'histoire coupe court avec l'insouciance de la jeunesse pour imposer une vision violente et sans concession de la réalité. Une conclusion difficile à supporter pour un sujet qui est tout autant révoltant à son évocation.

5.90909

Publié le 5 Octobre 2011

Tucker & Dale fightent le mal

Tucker & Dale fightent le mal

Un groupe de jeunes étudiants décident de partir en vacances dans des contrées isolées et pour le moins inhospitalières. Sur place, la première approche avec les locaux n’est pas des plus chaleureuses. Vous pensez avoir déjà vu ce pitch. Vous en avez marre de cette rengaine éternelle des campagnards décérébrés face aux beaux gosses à la cervelle tout aussi creuse, alors surtout ne manquez pas Tucker and Dale Vs evil ! Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le premier long-métrage d’Eli Craig ne recrache pas un scénario basique maintes fois employé. Il fait beaucoup mieux en tournant en dérision les poncifs du cinéma du genre et plus spécialement du slasher et autre survival.

L’idée est simple, mais séduisante. La comédie horrifique sait ravir les amateurs si tant est qu’elle fasse appel à des références cinématographiques spécifiques, respecte le genre et propose une bonne dose d’humour noir à savourer sans modération. Inutile de le signaler, tout y est dans cette production hautement jouissive. Drôle et à la fois sanglant dans les moments adéquats, l’on s’amuse à contempler une succession de quiproquos montant crescendo dans les méprises jusqu’aux pires maladresses. Il advient de préciser que notre charmant duo de campagnards au grand cœur à fort à faire face à eux : une bande d’ados complètement paranoïaque, sans doute due à une overdose de série B ou Z d'horreur.

Bien entendu, les références pleuvent et, sans atteindre la qualité d’un Shaun of the dead, le film d’Eli Craig lui est comparable dans sa démarche. Un hommage tonitruant à tout ce que nous a habitué le survival ou le slasher ces dernières années, le meilleur comme le pire. Ici, tout est prétexte à divertir le spectateur. Aussi, ce n'est pas étonnant de retrouver tous les éléments fondateurs des genres suscités. Les clichés et les caricatures sont légion, mais passent sans la moindre difficulté étant donné la nature parodique de l’œuvre. Puisque l’incompréhension et la mésentente sont les moteurs du film, il n’y a pas de trame préétablie. L’histoire se suit alors non sans déplaisir dans l’instant présent.

Une énorme surprise que cette comédie horrifique sortit de nulle part. Drôle du début à la fin, Tucker & Dale Vs evil parvient non seulement à attirer la sympathie des amateurs du genre, mais devrait également attiser la curiosité des novices en la matière. L’un comme l’autre y trouveront leur compte dans un moment absolument jouissif où les préjugés alimentent des séquences à la fois incongrues et cocasses. Il y avait bien longtemps que l’on ne s’était pas amusé de telle manière avec un film parodique, bien construit, mais surtout respectueux d'une frange cinématographique souvent mésestimée. Un florilège d’humour noir dont on ne se lasse pas.

7.88889

Publié le 4 Octobre 2011

Le Chaperon Rouge

Le Chaperon Rouge

Alors que son village est persécuté par un loup-garou, Valerie est amoureuse de Peter même si elle est promise à Henry. Entre peur et doute, elle devra apprendre à faire confiance à ses proches pour faire le choix de son cœur. Après les mièvreries romantico-sanglantes de Twilight, Catherine Hardwick récidive avec un nouveau projet mielleux qui sent bon la naïveté. Inutile de se leurrer, cette version 2011 du Chaperon rouge n’a pas grand-chose en commun avec le célèbre conte dont il est issu. Sortez les violons, les candélabres et les mouchoirs, on nage en plein mélodrame.

Apparemment, la cinéaste n’a pas jugé nécessaire de se renouveler avec une formule destinée à émouvoir les petits cœurs et les adolescentes en mal de romance à l’eau de rose. On ne prend que les noms du conte, ainsi que quelques détails et l’on massacre le tout à grand coup d’amourette passionnel. Au lieu de se retrouver avec une histoire sombre et réaliste à souhait (comme c’était le cas avec Blanche Neige – Le plus horrible des contes), on se trouve en présence d’un ersatz de Twilight au pays du grand méchant loup. L’atmosphère en pâtit sérieusement et n’est nullement angoissante ou intrigante. À vrai dire, on se moque de l’identité du grand méchant loup. Les personnages étant tellement fades qu’il importe peu de découvrir la vérité.

Pour ce qui est de la mise en scène, rien de très surprenant. Les effets de style se multiplient sur fond de musique planante et totalement anachronique par rapport aux images. Il reste une photographie assez séduisante. Si le casting s’avère des plus inégal (les seconds rôles sont davantage passionnants que les protagonistes eux-mêmes), on remarque des physiques très conformistes (jeune fille blonde, clone de Robert Pattinson…) pour servir l’histoire. Le film auquel aurait pu prétendre la réalisatrice n’est en fait rien d’autre qu’un produit formaté et agencé pour une tranche d'âge bien spécifique.

Tant par ses (rares) qualités que ses (nombreux) défauts, Le chaperon rouge rappelle indubitablement Twilight. Outre son scénario calqué sur les péripéties de son précédent film, on retrouve les mêmes têtes à claques, des effets spéciaux similaires (notamment le design du loup) et des enjeux aussi superficiels que pathétiques. Mis à part une image propre (peut-être un peu trop), la réalisation manque d’enthousiasme. Tout comme les intentions sont clairement établies et le public ciblé, l’ensemble se révèle très académique. Catherine Hardwicke ne prend aucun risque et récite sa leçon par cœur. Terriblement creux.

5.77778

Publié le 21 Septembre 2011

2012 : L'âge de glace

2012 : L'âge de glace

Alors qu'’un glacier menace de heurter le continent nord-américain, une famille essaye d’échapper au désastre en prenant la route pour la Floride. L’année fatidique 2012 refait parler d’elle. Non pas à travers un énième livre, mais une nouvelle production des studios Asylum. Après deux incursions dans le domaine (Doomsday et Supernova), il apparaît clairement qu’Asylum ne cherche rien d’autre qu’à nous infliger des films catastrophes au budget et aux prétentions rachitiques. Nous nous aventurons donc, une fois de plus, dans cette entreprise vouée à la médiocrité.

Après les facéties aquatiques de 2010 – Moby Dick, Trey Stokes récidive de nouveau chez Asylum. Point d’aspect moralisateur comme dans 2012 – Doomsday ou de relents patriotiques de 2012 – Supernova à l’horizon. Le réalisateur se contente de déglutir les formules éculées du parfait petit film catastrophe sans ambition. On ne s’appesantira pas sur les personnages ou l’histoire qui, au passage, n’a rien de très crédible et ferait passer l’iceberg du Titanic pour un pauvre glaçon perdu au fond de votre verre. C’est maladroit, absurde, mais surtout très laid.

Certes, Trey Stokes ne possède pas les moyens nécessaires pour ce genre de produits, mais on ne peut adhérer à des images de synthèse aussi sommaires. Des explosions timides, une éruption volcanique brouillonne ou des tempêtes de neige très classiques, rien n’est entrepris pour capter l’attention du spectateur, et ce, malgré la volonté de Trey Stokes à multiplier les effets pyrotechniques et les séquences cataclysmiques. Le déroulement du récit dispose d’un rythme somme toute constant, mais là encore, les piètres situations ne sont qu’un ramassis d’idées pompées et recyclées à la va-vite par les responsables du projet.

Bref, 2012 – Ice age ne se révèle rien de plus qu’un énième film catastrophe sans saveur. La faute à un budget limité, une histoire maintes fois vue, mais surtout à un manque d’ambition flagrant de la part de l’équipe. Qui plus est, le film n’a rien à voir avec 2012. Il se contente d’arborer un titre racoleur pour tenter d’attirer l’attention (comme le fit 2012 – Terre brûlée). Un procédé fallacieux qui ne mérite que mépris de notre part, car au final, l’on juge 2012 - Ice age pour ce qu’il est : une production terriblement conventionnelle et trop médiocre pour faire la différence.

2.33333

Publié le 19 Septembre 2011

2012 : Doomsday

2012 : Doomsday

Les derniers jours de notre civilisation qui se retrouve menacée par l’arrêt brutal de la rotation de la Terre. Alors que le film de Roland Emmerich n’était pas encore sorti dans les salles, Asylum s’est entiché du mythe 2012 avant l’abattage médiatique (une belle campagne de décrédibilisation jusqu’à présent !) que l’on connaît actuellement. On pourrait donc penser que l’on court au désastre (au sens propre comme au figuré), mais le réalisateur a décidé d’être « sérieux » dans le traitement de son histoire. Cela ne l’empêche pas pour autant de nous fournir un spectacle hautement suggestif quant à son contenu.

Si l'on a droit au scénario cataclysmique que tout bon film catastrophe se doit d’aborder, certains éléments (pour l’heure invérifiable, quoique…) laissent songeurs, tels que l’influence de la gravité lors d’un alignement galactique. On peut également se pencher sur les catastrophes naturelles engendrées par l’arrêt de la rotation de notre planète. À ce titre, il y a un réel effort d’effectué pour poser les bases d’un récit intéressant, mais qui sombre trop rapidement dans une campagne bas de gamme d’évangélisation de nos pauvres âmes damnées (la mienne comme les vôtres) !

En effet, on patauge dans des propos hautement sentencieux sur l’athéisme et la remise en question des acquis, tant en ce qui concerne les traditions religieuses que notre état d’esprit. En d’autres termes, les incroyants seront maudits pour l’éternité et brûleront dans les flammes de l’enfer. Puis, au lieu de se tourner vers le centre d’attraction principal (la fin d’un monde), 2012 – Doomsday persévère sur cette voie si bien que l’on ne voit plus que cela. « Dieu est partout » « Il nous met à l’épreuve » « Les voies du seigneur sont impénétrables ». Rien de bien neuf sous le Soleil donc concernant les fondamentalistes religieux.

Bref, le film de Nick Everhart partait d’un bon sentiment. Seulement, il faut compter avec un scénario qui tend vers le pamphlet procatholique plutôt que de se concentrer sur le nœud du problème : la fin de notre monde (ou du monde selon le point de vue). D’ailleurs, les cataclysmes peinent à montrer le bout de leur nez. Une éruption volcanique bien fade, une tempête à peine potable, mais surtout une conclusion des plus indigentes. Trois misérables plans expédiés à la va-vite, moins de trois minutes pour illustrer le jour de la fin des temps, c’est peu, très peu. Plus sérieux qu’à l’accoutumée, cette production Asylum n’en demeure pas moins médiocre et suggestive.

5.83333

Publié le 19 Septembre 2011

Le Rite

Le Rite

Un jeune prêtre est envoyé en Italie afin d’assister un prêtre exorciste dans son sacerdoce. Sur place, ses croyances sont mises à mal lorsqu’il constate de véritables cas de possessions. Après le claustrophobique Chambre 1408, Michael Håfström nous fait part d’une nouvelle adaptation d’un roman moins connu du grand public. Prenant pour thématique l’'exorcisme, –sujet ô combien récurrent dans la culture horrifique – le cinéaste se risque à confronter aux ténors de la catégorie. Une position audacieuse qui, ont le verra par la suite, s’avère à la fois jouissif et très classique.

Tout débute avec Michael, un prêtre qui s'interroge sur sa fonction, mais également sur ses croyances. Au fur et à mesure du récit, il est partagé entre sa foi inconditionnelle d’une divinité toute puissante et un cartésianisme farouche. D’ailleurs, la profession de son père (thanatopracteur) n’y est pas étrangère. L’affrontement permanent entre deux mondes, deux points de vue différents. Tel est le message fondateur de l’histoire : la remise en cause de ses acquis au profit d’une réalité insoupçonnée et difficile à admettre. De ce côté, le récit se joue des contraires pour mieux nous piéger dans sa toile.

À cela, il faut compter sur la présence d’un monument du septième art : Anthony Hopkins, dont je ne vous ferais pas l’affront de préciser ses plus grands rôles. À lui seul, le film mérite le détour. Une composition tout en finesse qui monte crescendo au fil de l’histoire. Personnage ambigu, parfois désabusé qui n’aura de cesse de nous intriguer sur la nature de son travail. Vrai exorciste ou magicien en soutane ? Le doute est permis et entretenu jusqu’à un dénouement saisissant. En ce qui concerne l’ambiance, on reste dans un contraste de tons très sombres qui sied parfaitement au genre. Une photographie soignée, un cadre délétère qui accentue les séances d’exorcisme, tout est orchestré pour que Le rite soit immersif au possible.

Malgré ce déferlement de qualités indéniables, il convient de préciser que l’ensemble demeure extrêmement banal. L’histoire n’offre aucune originalité au thème de l’exorcisme et, finalement, les tenants et les aboutissants sont connus de tous bien avant qu’ils n’apparaissent à l’écran. En cela, Le rite s’avère frustrant puisque les amateurs du genre resteront sur un récit, certes plaisant, mais maintes fois ressassé. En ce cas, il est préférable de se contenter d’une ambiance savamment soignée et d’une interprétation sans faille pour éviter d’être déçu. Efficace, mais classique.

6.88889

Publié le 16 Septembre 2011

Alien Invaders - Invasion au Far West

Alien Invaders - Invasion au Far West

À l'’époque du Far West, un petit village est envahi par des extraterrestres en quête d’uranium. L’horreur au pays du western semble avoir le vent en poupe depuis quelque temps. Certes, les productions ne bousculent pas sur nos écrans, mais ce mélange surprenant se démocratise depuis quelques années. Dans le cas présent, ce n’est pas forcément de l’horreur, mais de la science-fiction qui s’invite au Far West. La saga ManEater Series s’octroie donc un nouveau film pour le moins inattendu puisque les créatures mangeuses d’hommes viennent cette fois-ci de l’espace !

Si le scénario peut paraître saugrenu de prime abord, High plain invaders ressasse les poncifs du survival animalier dans la plus grande tradition du genre. En somme, un groupe de survivants face aux envahisseurs, une bonne dose de bravoure suicidaire, des personnages plats stéréotypés (la chasseuse de primes est horripilante) et l’on obtient un DTV modeste qui emprunte bon nombre d’aspects à moult productions. Tremors et The Burrowers pour le côté western. Starship troopers et plus généralement ce qui a trait aux invasions extraterrestres pour la science-fiction.

Toutefois, cela ne fait pas de High plain invaders un mauvais film, du moins une catastrophe impropre à la consommation. L’ensemble est mené sans temps morts, même si les situations n’ont rien de fondamentalement original. Quant aux bestioles, l’on songe immédiatement aux arachnides de Starship troopers, la vélocité en moins. Leur côté robotique insuffle une raideur dans leurs déplacements. On a davantage l’impression de se trouver face à une arme ultra-sophistiquée (surtout pour l’époque !) plutôt qu’à une créature venue de l’espace. D’ailleurs, leur cri de ralliement ressemble à un système d’alarme.

Bref, High plain invaders est un film sans prétention. Des effets spéciaux tout aussi modestes que la distribution, des bestioles beaucoup trop rigides, un récit saugrenu, les défauts ne manquent pas. Pourtant, le film de Kristoffer Tabori dispose d’un capital sympathie assez inattendue ; peut-être est-ce dû au genre en lui-même, assez rare pour s’intéresser aux productions qui le choisissent comme fondement à leurs projets. Toujours est-il que l’on se plaît à suivre l’histoire. Cela n’empêche pas pour autant de constater les restrictions budgétaires et de considérer High plain invaders pour ce qu’il est : un DTV divertissant, mais limité.

6

Publié le 15 Septembre 2011

8213: Gacy House

8213: Gacy House

Une équipe spécialisée dans les activités paranormales (particulièrement celles qui touchent les serials killers), séjourne dans l'ancienne maison de John Gacy. Rapidement, les événements surnaturels ne tardent pas à se manifester. Après un film catastrophe des plus médiocres (2012 : Supernova), Anthony Fankhauser s'attaque au faux documentaire avec une sombre histoire passablement farfelue (le fantôme de Gacy qui revient d'entre les morts pour tuer à nouveau !). Bien qu'il emprunte le titre alternatif de Paranormal entity 2, il n'y a strictement rien à voir avec son homologue.

Après la surprise que fut Paranormal entity, nous aurions pu espérer davantage de la part de ce 8213 Gacy House. On était en droit d'attendre un film sérieux servi par un casting impliqué. Malheureusement, les premières minutes n'augurent rien de bon. Imaginez-vous retrouver devant un épisode de Secret story où chaque intervenant explique ses états d'âme alors que l'on embraye directement sur des plans de caméras fraîchement installées. C'est ennuyeux, mais surtout lassant puisque cela se répète tout au long de l'histoire. Tant l'intrigue que les acteurs tournent en rond dans cette maison inhospitalière.

Du côté frisson, rien de bien réjouissant à vous mettre sous la dent. Du fait d'un trop grand nombre de protagonistes, on ressent davantage un sentiment de convivialité (un comble pour ce genre de film !) façon soirée bière, pizza et ouija à portée de main. Des portes qui claquent, des bruits suspects, des ombres fugitives. Ce n'est rien de plus que du recyclage bas de gamme qui démontre l'apathie du cinéaste quant à nous proposer un spectacle du moins attrayant à défaut d'être novateur. Qui plus est, la maison est beaucoup trop vaste pour susciter la moindre sensation d'étouffement face aux crimes perpétrés en ces lieux.

Bref, 8213 Gacy house risque d'en laisser plus d'un sur sa faim. Une histoire prémâchée, des intervenants qui parviennent à se convaincre eux-mêmes dès le départ (c'est un peu comme prêcher un converti), une réalisation plate et inconsistante où se multiplient les mêmes cadrages. Il est évident que l'on est bien loin de Paranormal entity ! On mélange Blair Witch avec House of bones (ou tout autre récit sur une maison hantée), on le saupoudre d'une bonne dose de maladresse, un soupçon de fainéantise et une absence flagrante de talent pour obtenir ce piètre résultat. S'il est moins léthargique que Paranormal activity 2 (quoique...), 8213 Gacy House n'en demeure pas moins pataud et sans âme.

4

Publié le 14 Septembre 2011

Paranormal Entity

Paranormal Entity

Une famille est victime de phénomènes paranormaux au sein de leur foyer. Tout semble indiquer les manifestations d'un esprit maléfique. On connaît tous la propension d'Asylum à nous desservir un maximum de mockbusters en un minimum de temps. La plupart étant d'une qualité misérable, au mieux médiocre. Il est facile de deviner que Paranormal entity fait référence au film d'Oren Peli. Pourtant, nous n'assistons pas à un massacre en règle ou à une parodie de bas-étage comme sait si bien le faire la société de production.

En lieu et place de cela, l'on se surprend par le sérieux de la mise en scène et de l'atmosphère qui découle de cette histoire. Certes, on nous ressasse les ficelles du faux-documentaire, mais l'ensemble fonctionne parfaitement. Caméra à l'épaule renforçant la subjectivité de l'instant, nombre de protagonistes réduits au minimum (trois ; quatre si l'on prend en compte le dernier intervenant) et le cadre hautement angoissant du simple fait de sa banalité. Tous les ingrédients sont réunis, mais l'on décèle un atout majeur en le comparant à Paranormal activity : il n'y a pas de temps mort.

Tout est orchestré pour vivre dans l'instant les événements qui accablent la famille Finley. Cela va des crises de somnambulisme, les bruits de pas ou les coups sur les portes. On peut les considérer comme des artifices éculés, mais le sérieux de la distribution et l'ambiance qui émane de cette maison permet de s'immerger comme il se doit dans le film. Les interventions de l'esprit sont davantage saisissantes (la scène des clochettes) et mieux amenées que dans Paranormal activity. Une surprise d'autant plus déconcertante que l'on s'attendait à une daube sans nom.

Bref, cette nouvelle production Asylum nous prend au dépourvu. Loin des facéties habituelles de la firme, Paranormal entity parvient à distiller au compte-gouttes une atmosphère des plus angoissantes. Le réalisateur accomplit un exploit étant donné le peu de budget dont il a bénéficié (prouesse qu'il ne renouvellera pas avec le pathétique Titanic 2 !). Le faux documentaire prouve qu'il recèle de très bonnes idées si tant est que l'on soit respectueux du genre et que l'on montre un minimum d'implication dans un projet des plus modestes. Comme quoi tout est possible...

7.35714

Publié le 12 Septembre 2011

The Orphan Killer

The Orphan Killer

Un psychopathe investit un campus en vue de retrouver sa soeur séparée de lui pendant leur enfance. Sur place, il n'hésitera pas à massacrer les étudiants au sein de l'école. Avec cette première incursion dans le cinéma de genre, Matt Farnsworth voulait, semble-t-il, frapper un grand coup dans la fourmilière. Un visuel accrocheur, un boogeyman qui l'est tout autant ; progressivement, il s'est installé une certaine attente envers cette modeste production. Le slasher étant un sous-genre à part, on ne comptera pas sur l'originalité de son scénario, mais plutôt sa manière à aborder le thème récurrent du tueur fou qui trucide tout et n'importe quoi sur son passage.

Certes, on navigue en terrain connu avec cette sombre histoire d'un pauvre petit orphelin qui tente de retrouver sa soeur. C'est tellement charmant que cela en deviendrait presque attendrissant. Le cinéaste ne fait pas dans la dentelle et entre dans le vif du sujet. Une bande-son nerveuse, une introduction brève, mais efficace, tout semble parti sur le bon chemin et pourtant, on n’échappe pas aux personnages ultra-stéréotypés (la blonde ingénue, le mauvais garçon beau gosse...). De ce côté, n'espérez rien tirer de réjouissant. La mise en scène peine également à s'affirmer. Tantôt catastrophique, tantôt acceptable, le réalisateur ne parvient pas à trouver un juste milieu et cela se ressent durement pendant le film.

Pour ce qui est des assassinats et du sang, les amateurs de gore s'en donneront à coeur joie. Démembrements, éviscérations, décapitations et j’en passe, l'hémoglobine coule à flot sur fond de métal. En cela, Orphan killer demeure des plus distrayants. D'autant plus que le psychopathe dispose d'une certaine présence. Un masque réussi, une folie meurtrière permanente, on sent qu'il n'est pas venu causer broderie et macramé autour d'une tasse de thé. Là encore, l'enthousiasme est élimé au profit de flashbacks récurrents qui peuvent expliquer les motivations du tueur, mais casse le rythme de l'histoire. On se détache alors quelque peu du film.

Bref, Orphan killer se révèle davantage comme une production hommage brutal, plutôt qu'une réelle innovation dans le paysage du slasher. Ce serait suffisant si le récit ne se ponctuait pas d'erreurs grossières qui entachent un carnage dans les règles de l'art. Outre une mise en scène tout juste potable, on retiendra ses incessants retours en arrière qui gâchent véritablement notre plaisir. À cela s'ajoute, les écueils récurrents du genre (protagonistes, scénario...) et l'on obtient un film moyen, mais sympathique dans son domaine. Classique, gore et parfois efficace, Orphan killer multiplie les sentiments contradictoires tout au long de son histoire. En somme, il ne chamboulera pas nos habitudes, mais contentera les aficionados de slasher.

6.5

Publié le 7 Septembre 2011

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