Critiques spectateurs de Ghylin

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The Hunger Games

The Hunger Games

Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s'être rebellée et stratégie d'intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s'affronter jusqu'à la mort. L'unique survivant est déclaré vainqueur. La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune s½ur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie. Elle a pour seuls atouts son instinct et un mentor, Haymitch Abernathy, qui gagna les Hunger Games il y a des années mais n'est plus désormais qu'une épave alcoolique. Pour espérer pouvoir revenir un jour chez elle, Katniss va devoir, une fois dans l'arène, faire des choix impossibles entre la survie et son humanité, entre la vie et l'amour... Cette dystopie sympathique écrit par une américaine dont le nom m'échappe aurait pu être la révélation de l'année. Ce sera hélas, en ce qui me concerne, un énième prout puant et ridicule des studios américains... Pour ceux qui s'attendraient à un film digne de "Battle Royal", passez votre chemin!! Il y a les méchants de la télé, voyeurs et cyniques, et les gentils pauvres gens des districts... Trop de manichéisme tue le manichéisme... Katniss est une héroïne virginale et prude, marionnette agitée par les fils de la bonté et de l'amour des autres... A tout juste 22 ans, Jennifer Lawrence a la peau sans défaut et un visage si peu expressif qu'elle croit incarner la bravoure à la perfection. De l'autre côté, la belle société des riches organisateurs de jeu emprunte à l'esthétique de la Rome Antique (grande pourvoyeuse de jeux du cirque), aux Nazis (et leur culte du guerrier), tout en étant parfaitement ridicule dans des tenues que n'aurait pas renié Jean-Paul Gaultier à l'apogée de sa période blanche (snif...) La télé-réalité c'est le mal, pourtant ici où est le voyeurisme tant décrié? On a l'impression que l'arène est en vase clos, sans spectateur, trop occupés qu'ils sont à boire du champagne au goulot. L'histoire est ultra-prévisible. Beauté + Pureté + Amour = Va pas mourir la demoiselle! En effet, la morale est constamment sauve, et l'héroïne préservée pour deux autres films, (y'a pas de raison qu'après un carton pareil, on ne remette pas le couvert) A l'instar d'une Jeanne d'Arc, la demoiselle coupable d'un chaste baiser d'amour aura la vie sauve. Les WASP applaudiront. Mais y'a de la baston? Ah oui, ça bastonne, mais on ne voit pas grand chose tant la caméra est près de l'action et brouille notre vision des corps luttant. Ca ressemblerait pas un peu à de la censure? De plus, là où un "Battle Royal" dévoilait des trésors de comportement humains affreux, cruauté en tête, "Hunger Games" fait la part belle à une héroïne caricaturale, en témoigne la scène où la petite Rue du district 11 rend l'âme parmi les fleurs tandis que Katniss la berce en chanson... Quatre-vingt deux minutes d'ennui et de soupirs plus tard, c'est la libération! Pour combien de temps, hélas...?

6.61538

Publié le 13 Avril 2012

Boy A

Boy A

A 24 ans, Jack sort de prison où il a passé toute son adolescence pour un meurtre qu’il a commis lorsqu’il était enfant. Dès sa libération, Terry, assistant social, l’emmène le plus loin possible de ce scandale encore présent dans tous les esprits. Terry lui donne un autre nom, lui trouve un travail, une maison. Dans cette ville d’Angleterre qu’il ne connaît pas, Jack se construit une nouvelle vie à laquelle il tente de se tenir. Mais si l’anonymat est un répit, il est aussi une douloureuse contrainte puisque Jack ne peut révéler à ses nouveaux collègues ou amis, et à la fille dont il tombe amoureux, la vraie nature de son passé. Jusqu’au jour où, par hasard, Jack devient un héros local et que sa photo apparaît à la Une des quotidiens… Il est des films dont on pourrait débattre durant des heures, des jours, tant leur sujet est sensible, et pourtant, on se laisse simplement porter par l'émotion. "Boy A" est de cette trempe. Le film fait écho à l'affaire "James Bulger", un fait-divers qui bouleversa tout le Royaume-Uni en 1993. En effet, deux garçons de dix ans enlevèrent et torturèrent un bambin de 3 ans... Condamnés à la prison jusqu'à leur majorité, les jeunes meurtriers furent libéré en 2001, et prirent de nouvelles identités pour reconstruire leur vie, loin de la vindicte populaire qui leur promettait rapidement la mort. Le personnage de Jack/Eric est interprété avec beaucoup d'émotion par Andrew Garfield, constamment sur le fil d'une réadaptation difficile, à fleur de peau... La menace d'être découvert et de perdre tout ce qui lui apporte du bonheur dans sa nouvelle vie est présente dès les premières minutes, s'accentuant par la suite jusqu'à atteindre une acmé dévastatrice, sans retour possible... De nombreux flash-back expliquent sans excuser les origines du meurtre, ces destins brisés dès l'enfance, racines de tant de maux. Je l'ai revu hier soir sur Arte, après l'avoir vu au ciné en 2009. L'émotion est toujours aussi forte, les larmes toujours présentes...

10

Publié le 13 Avril 2012

2H37

2H37

2h37 pm. Le corps d'un adolescent est retrouvé dans les toilettes du lycée. Le film remonte alors le temps pour suivre le début de journée de six lycéens et tenter de faire la lumière sur ce qui s'est passé. Fiction, interviews réalistes et points de vue opposés se mêlent, tandis que les adolescents se retrouvent confrontés à leurs problèmes. Des angoisses les plus banales (intégration, relations amoureuses, pressions scolaires), aux plus sombres,... l'adolescence se révèle être pour eux l'âge où il faut choisir entre vivre et mourir. Et ils ont tous de bonnes raisons de choisir la voie du suicide... Lequel est passé à l'acte? Jusqu'aux dernières minutes, on ignore qui est derrière la porte des waters... Si certains ont des problèmes largement surmontables, communs à de nombreux adolescents, pour plusieurs d'entre eux la vie au lycée est un calvaire (on pense surtout au personnage de Stephen). La mise en scène est intéressante, reprenant différent points de vue des ados à des moments clés où ils se croisent. Plus le film avance, plus le vernis lisse recouvrant l'existence des lycéens se fissure, libérant alors des révélations plus glauques et dramatiques les unes que les autres. Comment ne pas penser alors à "Elephant" de Gus Van Sant? Si copiage il y a, n'oublions pas qu'il est réalisé par un jeune homme de vingt ans alors, évacuant dans ce métrage un drame personnel. Les séquences d'"interview" en noir et blanc entrecoupent l'intrigue, donnant par petites touches des informations sur les ados... Jusqu'au final déroutant, perturbant, la scène du suicide en elle-même... et de nouveau les interviews... Un film étrange, inclassable, très beau, maîtrisé, et bouleversant. Murali Thalluri, le réalisateur, n'a pas encore transformé l'essai, mais il est attendu de pied ferme, c'est certain, par ceux qui auront vu sa première oeuvre...

9

Publié le 12 Avril 2012

Episode 50

Episode 50

Deux équipes de télévision suivent des experts en paranormal : l'une des équipes est composée de sceptiques cherchant à démontrer la supercherie entourant les mythes sur les fantômes ; l'autre est convaincue de leur existence... Avec ses allures de téléfilm mou du genou, je n'attendais pas grand chose d' "Episode 50", pourtant j'ai été agréablement surprise par quelques aspects sympatoches de la chose. Déjà, la durée de l'histoire : 1h15 ça a le mérite de ne pas emmerder trop longtemps le téléspectateur. Cependant, la fin étant baclée vitesse grand V, un petit quart d'heure supplémentaire n'aurait pas été du luxe. La présence de plusieurs personnages sceptiques m'a rempli de joie! Ras-le-bol des films où la part d'explications rationnelles n'est même pas évoquée. Ici, croyants et athées sont traités de manière égale, ce qu'on n'avait pas vu depuis X-files, il est bon de le souligner. Hélas, l'histoire bascule quand même rapidement du côté du surnaturel à grosses ficelles, avec une explication toute trouvée par une gentille demoiselle qui fouille dans un seul et unique dossier à l'intérieur des archives de l'asile et découvre le fin mot de l'histoire! Baclé, je vous dis! La fin se barre sérieusement en quenouille avec des effets spéciaux pauvrets, et surtout des dialogues ridicules qui rendent les dernières minutes très drôles. "Au nom du Christ... Va te faire foutre!" une réplique qui restera longtemps dans les annales du nanard... Tout est montré trop vite et trop mal, les acteurs sont terriblement nazes et les effets spéciaux hideux. Pas grand chose à sauver de ce métrage qui partait pourtant bien.

5.6

Publié le 9 Avril 2012

Sunshine Cleaning

Sunshine Cleaning

Qu'est-ce qui pourrait pousser deux nanas mignonnes comme tout et pas trop bêtes à devenir nettoyeuses de scènes de crime? Une pincée de hasard mêlée à de la débrouillardise et surtout à un passé pas toujours facile...

Les femmes sont courageuses, on le sait, et les deux héroïnes de ce film ne dérogent pas à la règle! Confrontées à de multiples épreuves (deuil, célibat, chômage, etc...) les deux soeurs ne choisissent pourtant pas la facilité pour leur reconversion. On assiste alors à des scènes plutôt comiques où Rose et Norah découvrent les joies du nettoyage de substances organiques diverses, le coeur au bord des lèvres la plupart du temps. Cela dit, ça nous fait beaucoup rire et c'est là l'essentiel.

A plusieurs reprises, le film emprunte le chemin pas toujours évident du drame, avec des flash-backs émouvants (les petites filles sous le système d'arrosage) ou l'évocation d'une mère disparue trop tôt... Cependant, il ne sombre jamais dans le pathos et l'entrain communicatif des deux actrices principales nous redonne bien vite l'espoir.

Bref, un coup de coeur simple et efficace, le portrait de deux soeurs attachantes aux prises avec la vie, le tout emballé dans un peu d'humour noir efficace et rafraîchissant. On en redemande, evidemment!

10

Publié le 16 Février 2012

The Poughkeepsie Tapes

The Poughkeepsie Tapes

Lorsque des centaines de cassettes vidéos montrant des meurtres, démembrements, tortures et autres joyeusetés, sont retrouvés dans une maison abandonnée au jardin garni de corps putréfiés, la police découvre l'existence d'un tueur en série inédit...

A la manière d'un Projet Blair Witch, le film traite les bandes retrouvées comme dans un documentaire, Pierre Bellemarre en moins. L'effet est sympathique et réaliste, on n'a aucun mal à se glisser dans la tête des différents intervenants, crédibles et justes.

Les bandes vidéos sont abimées, donnant une image sautillante et manquant de couleur, tandis que la bande-son présente de multiples passages inaudibles ou tout simplement incompréhensibles. Forcèment, quand tout le monde hurle en même temps, on a un peu de mal à s'y retrouver. Certains passages sont totalement farfelus, à l'image de la victime en sous-vêtements sautant sur un ballon gonflable pour le faire exploser sous les injonctions du tueur... L'effet "psychopathe" est terrible, le meurtrier apparaissant parfois avec le costume de Scaramouche, criant sa haine sur ses victimes avec une voix très convaincante.

Le seul bémol à ces vidéos est le suivant: certaines scènes se passent hors caméra, on voit seulement une ombre ou un bras dépasser mais pas la scène centrale, hors il paraît évident que si le tueur souhaites garder un souvenir de son forfait, il va bien évidemment filmer toute la boucherie... Cela dit, ce bémol est vraiment insignifiant au regard du reste du film.

Les meurtres sont éprouvants, les tortures insoutenables et la soumission de Cheryl épouvantable. D'ailleurs, son calvaire grandit peu à peu, jusqu'à atteindre un paroxysme dégueulasse en fin de film... Je n'en dirai pas plus...

De par son réalisme et la possibilité qu'un tel individu puisse traîner dans les environs, "The Poughkeepsie Tapes" rempli son contrat de trouille sans aucun problème.

6.75

Publié le 19 Janvier 2012

Apollo 18

Apollo 18

Officiellement, Apollo 17 fut le dernier voyage sur la lune organisé par la Nasa en 1972. La mission Apollo 18, "annulée pour des raisons budgétaires", a en fait eu lieu secrètement l’année suivante. Les images qui en furent rapportées, et qui ont été retrouvées, révèlent une réalité que la NASA essaie de nous cacher depuis 40 ans… C’est pour ça qu’aucun autre astronaute n’y est retourné depuis cette époque.

Un film à la PBW sur la Lune??? Avec un postulat de départ mélant secret d'Etat et paranoïa, l'histoire de ce film est convaincante dès le début. Les images sont bien traitées pour paraître issues de documents d'archives datant des 70's, et les trois acteurs peu connus incarnent des astronautes crédibles.

La mayonnaise prend bien, et la montée du stress se fait en douceur, sans musique mais avec d'inquiétants bruits. Finalement on verra peu de choses, et c'est aussi bien. Les scénaristes ont su créer une menace réaliste, probable... et si on en voyait plus, l'effet serait nettement moins effrayant! S'ajoute à la menace extérieure un véritable effet claustro dans la capsule LEM, ce qui rend la panique des protagonistes tout à fait proportionnée.

La NASA a officiellement démenti l'existence d'une mission Appolo 18 suite à la projection de ce film, les débats renaissants quant à la vérité sur l'arrêt des missions lunaires américaines.

A vous de découvrir ce qu'il s'est passé sur le côté obscur de la Lune... Pour ma part, ma réponse sera: "Et pourquoi pas?"

6.45455

Publié le 16 Janvier 2012

Vincent

Vincent

Un moment de beauté burtonienne, porté par des dessins magnifiques et la voix du grand Vincent Price, à qui Burton rend ici hommage. Pas besoin d'un long discours, regardez et écoutez, c'est tout.

9.23077

Publié le 6 Janvier 2012

The Dead Outside

The Dead Outside

Encore un réalisateur (ici, une réalisatrice) anglaise marchant sur les traces de Danny Boyle après les "28 jours..."??? Rien n'est moins sûr...

La Grande-Bretagne est encore infectée! Damned! Cette fois, l'action se déroule en Ecosse, dans une ferme isolée où réside une étrange jeune fille, April. Daniel, en survie, s'incruste dans son monde et peu à peu découvre les secrets de cette survivante.

Avec un budget minime et une caméra numérique, Kerry Anne Mullaney nous livre un film de zombies reprenant les codes du genre (cahier des charges respecté au niveau des infectés), tout en peignant le portrait de deux personnages étranges. Hantés par leur passé, des flash-back à la pelle, on en apprend un peu plus sur eux au rythme des attaques de zombies. April est à la limite de la folie, agressive et très secrète, et la jeune actrice qui campe se rôle s'en sort parfaitement bien. Attention toutefois à ne pas vous laisser tenter par la VF, elle est complètement ratée pour le personnage d'April ce qui gâche vraiment le film.

Finalement, les attaques de zombies sont peu fréquentes et peu spectaculaires, c'est le mystère de l'origine de l'infection qui nous tiendra en haleine jusqu'au bout du générique de fin (mais alors vraiment le bout du bout!!), la réalisatrice lâchant des bribes d'informations noyées dans des souvenirs violents et opaques...

L'image est filtrée de gris-bleu, l'atmosphère est triste et mélancolique. La caméra est constamment penchée d'une vingtaine de degrés, ce qui donne un aspect encore plus délabré à l'image. Les maquillages des infectés sont très simples et très efficaces. Et pour une fois qu'on a des zombies qui semblent avoir encore une part d'humanité en eux, ce serait trop bête de passer à côté de ce film...

7.33333

Publié le 6 Janvier 2012

Dead Man's Shoes

Dead Man's Shoes

Je viens de finir Dead Man's Shoes, je regrette simplement de l'avoir vu en VF et non pas en VOST, car le doublage est moyen. Cependant, l'histoire est excellente, bien menée, de rares temps morts transformés en véritables instants contemplatifs, et des acteurs vraiment bons (mention spécial pour Paddy Considine). Le personnage de Richard délivre sa propre justice, à l'image de sa morale, cependant la mise en scène ne fait pas forcément pencher la balance en sa faveur.

Film noir et film d'auteur, mené par une bande son superbe mélangeant plusieurs styles musicaux, Dead Man's Shoes mérite qu'on s'y attarde.

8.66667

Publié le 30 Décembre 2011

La Piel que Habito

La Piel que Habito

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu’interne, dont est victime l’organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offre la thérapie cellulaire. Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l’ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye…

On le sait depuis plus de 20 ans maintenant, Almodovar aime mélanger les genres, et si ses histoires tournent presqu'exclusivement autour de personnages féminins, il fait la part belle aux gays, lesbiennes, transgenres, etc... Il en sera une fois de plus question dans ce film.

Antonio Banderas incarne un médecin manipulateur, sa maturité rencontrant ici une folie insoupçonnée. Quand à Marisa Paredes, toujours magnifique, c'est tout en retenue qu'elle jouera un personnage malsain...

Elena Anaya est sublime, les mots me manquent pour dire à quel point ce rôle est taillé sur mesure pour elle. D'une beauté à couper le souffle, elle porte le personnage de Vera dans les registres de la douceur et de la violence avec une poésie incroyable.

Car en effet, une fois de plus le réalisateur espagnol nous entraîne dans une histoire mêlant une incroyable poésie et une horreur d'une cruauté insoutenable. (on repense à "La mauvaise éducation" sur fond de pédophilie, ou "Tout sur ma mère" avec la perte d'un enfant) Lorsque l'on s'aperçoit du véritable dessein du médecin, il est déjà trop tard pour ne pas être fasciné.

Si "Volver" et "Etreintes brisées" m'ont plus, ces deux films m'ont laissé une impression d'inachevé au regard de la carrière d'Almodovar. Avec "La Piel que habito", le réalisateur réalise un de ces films les plus percutants et aboutis, un véritable chef d'oeuvre.

8.28571

Publié le 22 Décembre 2011

The Thing

The Thing

Pour tous ceux ayant vu le film de 1982, on passera donc sur l'effet de surprise au sujet de la Chose, et pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, qu'attendez-vous???

Dès les premières minutes, le thème musical du film de Carpenter est repris avec son célèbre Boum-Boum... Boum-Boum... et ses accords de synthé angoissants... Ca met l'ambiance d'entrée. Pourtant Matthijs van Heijningen Jr. (que j'abrégerai MVHJ par la suite, scuzez!) n'en abuse pas, et on ne retrouvera ce petit "jingle" qu'en fin de bande, annonçant évidemment la suite :)

Si la version de 2011 se pose en préquelle de celle de 1982, on peut tout de même noter beaucoup de ressemblance. En effet, de nombreuses scènes sont presques copiées littéralement sur le film de Carpenter, comme la scène de l'autopsie par exemple. La même ambiance paranoïaque règne entre les protagonistes, même si la manière d'identifier l'intrus est sensiblement différente.

Joel Edgerton, qui joue le rôle du pilote d'hélicopter Carter, a un sérieux air de famille avec le Kurt Russel de l'époque. Pourtant, ce n'est pas lui le vrai héros du film, mais Mary Elizabeth Winstead! La jeune femme met rapidement tout le monde d'accord dans son rôle de leader.

Et évidemment, il y a LE LANCE-FLAMME... S'il m'avait fait tripé dans le premier opus, ici je trouve qu'il apporte une touche de plagiat inutile, la seule d'ailleurs qu'on pourrait reprocher à MVHJ. Enfin, c'est bon à savoir, si je dois un jour effectuer une mission en Antarctique à la recherche d'une bactérie glaciaire, je ne manquerai pas d'en emporter un avec moi!

Le suspense est plutôt bon, alors qu'on connait déjà les ressorts de l'intrigue, la tactique de la Chose, ainsi que la Fin!! Cela ne mène pas au pic d'angoisse de la première oeuvre, mais l'essentiel est là. Et pour le même prix, on a droit à quelques sursauts bien placés.

L'ambiance est beaucoup moins sombre, et l'animatronic a cédé la place au numérique. Quelques maquettes de la bête servent évidemment quelques scènes figées, comme l'autopsie ou le double macchabée brûlé, mais l'essentiel passe au travers d'un ordinateur. Etant pourtant une grande admiratrice du travail de Bottin sur The Thing 1982, je n'ai pourtant pas été déçue par les apparitions de la Chose ici. C'est certes beaucoup moins effrayant, car beaucoup moins suggéré, mais les détails sont spectaculaires et les métamorphoses craspouilles à souhaits.

La scène finale nous conduit évidemment à la suite de 1982 (^^) et donne férocement envie de se jeter sur le DVD dans la minute qui suit!!!

7.69767

Publié le 14 Décembre 2011

Contagion

Contagion

Ce que j'avais aimé dans "Traffic" (2001) de Soderbergh, c'était le souci du détail dont il faisait preuve, et l'évidente documentation qui avait due être recherchée. Pour "Contagion", le réalisateur semble avoir réalisé un travail aussi exemplaire.

Le casting n'est pas mal du tout, même si Laurence Fishburne et Kate Winslet sortent nettement du lot...

La maladie représentée est très contagieuse et fait évidemment écho aux récentes crises du SRAS ou du H1N1 dont nous avons été témoins ces dernières années. Ici, pas d'incohérence scientifique, le tout est expliqué simplement mais reste très crédible. Les réactions face à la contagion sont terribles, on assiste à la manifestation de la bêtise humaine imbibée d'instinct de survie. Ca fait froid dans le dos. S'ajoute à ça la parole des médias qui disent une chose et son contraire, créant une véritable panique, et la menace d'un complot des dirigeants pour la distribution des vaccins... Un scénario qui paraît très probable s'il se produisait réellement.

La musique du film est angoissante, et l'image est très peu traitée, rendant parfois l'effet d'un reportage. L'effet dramatique est alors renforcé. Quand aux dernières minutes du métrage, elles rappelleront au spectateur que la menace ne vient pas forcément d'ailleurs...

7.8

Publié le 13 Décembre 2011

Chiens de Paille

Chiens de Paille

David et Amy Sumner, scénariste et actrice, déménagent dans la ville natale d'Amy, dans le Sud des Etats-Unis. Là-bas, ils vont vivre un cauchemar, en proie à quelques rednecks imbibés se faisant justice eux-même. Rod Lurie, créateur de séries policières, réalise le remake du film de Peckinpah sorti en 1971. Dans la version de 2011, James Marsden est un scénariste hollywoodien travaillant sur le thème de la Bataille de Stalingrad. Dans l'original, Dustin Hoffmann était un mathématicien timide et peureux, gringalet et non violent. Ici, Marsden a moins le physique de l'emploi, étant nettement mieux battit que M.Hoffmann. C'est dommage pour lui qu'il passe en second dans ce rôle, car en comparaison, on dirait un géant aux couilles molles qui ne devrait pas se laisser faire depuis le départ. Pourtant, on doit reconnaître que James Marsden joue très bien, même s'il est difficile de ne pas comparer avec l'original. Kate Bosworth reprend le rôle de Susan George, le côté femme-enfant en moins. Cependant, la scène de viol est toujours insoutenable. Là où, 40 ans plus tôt, le réalisateur avait su couper son film en deux parties (une première partie joyeuse et ensoleillée, puis une seconde sombre, lente et angoissante), on trouve aujourd'hui moins de nuances. L'équilibre se rompt petit à petit, mais sans basculer dans l'angoisse, surtout lors du siège de la maison. Les attaques des rednecks saoulés sont rapides, et la riposte de David est immédiate. On ne voit pas la rupture dans la personnalité du personnage comme pour Hoffmann qui dans un premier temps incarnait un petit prof souriant et gentil, puis basculait soudainement dans une folie vengeresse et animale. La vengeance de 2011 est calculée, efficace, mais pas instinctive. Si l'action se situe cette fois dans le Sud Profond des Etats-Unis, la connerie humaine est la même qu'en Cornouailles où se déroulait l'histoire de 2011. L'exemple peut-être repris sans aucun doute dans toute zone infestée par l'homme sur la planète. A noter la présence de James Woods en coach de l'équipe de football américain locale, méconnaissable en brute alcoolisée vieillissante! Alexander Skarsgard qui joue Charlie, l'ex petit-ami d'Amy qui ne comprend pas que "Non" veut tout simplement dire non... est impeccable! Il semble si différent de ses comparses, pour au final être aussi malfaisant. Seul bémol, la caméra s'attardant sur sa plastique elle aussi impeccable durant la scène de viol... Why????? Quand à la bande originale, elle est totalement renouvellée, à base de bons vieux standards du rock sudiste et de 33 tours à l'ancienne. Pour ce qui est du classique, si cher au premier opus, on se contentera ici de "La Lettre à Elise"... Vient le moment de mettre une note. Si ce film était sorti aujourd'hui sans passif, il semblerait tiré par les cheveux. Hors, en 1971, année de sortie de "Straw Dogs" premier du nom, le film est un scandale ambulant à l'image d' "Orange Mécanique" de Kubrick et de "Délivrance" de Boorman (dont il est fait référence dans le remake). Tout a donc été dit à l'époque, on a crié à l'horreur et au génie dans une cacophonie sans précédent, et on a tiré de cette histoire une morale sur l'animal en nous, et la réponse faite à la violence. Peut-on parler de vengeance alors que David a toujours ignoré que sa femme a été violée? Et pourquoi avoir déchaîner à son tour les pires sévices? (on pensera évidemment au célèbre piège à ours décoratif) Y'a-t-il une morale au film de 2011? Oui, il y en a une: Si une histoire a déjà été filmée, qu'elle a donné une des oeuvres les plus marquantes du 20eme siècle, alors abstenez vous d'en faire un remake, sinon il sortira directement en DVD...

8

Publié le 3 Décembre 2011

Echap

Echap

Echap est un anagramme de Cheap, et c'est important de le savoir avant de se lancer dans le visionnage de ce film. En effet, tout est à la limite de l'amateurisme dans ce film français. L'image, numérique et traitée par des effets bas de gamme. Les "actrices" aussi convaincantes que dans un porno où l'auteur aurait tenté le coup du scénario... L'intrigue enfin, qui s'auto-plombe en ajoutant Facebook et les MMS à l'idée déjà bien maigre d'une séance de spiritisme.

Dist de Kaerth vient du milieu du porno après tout, et à part Noémie Alzard-Vachet, les actrices aussi... Pourtant, rien d'explicite de ce côté, pas de scène trash, pas une goutte de sang, aucune scène gore. Tout est... dans la suggestion...

Sur le papier, le synopsis semble bon, très bon même, mais hélas, à l'écran ça ne passe pas du tout, la faute à un jeu complètement nul de la part des filles, et à une image fade... une fois de plus, la faute au n'importe quoi et au budget de zéro euro: Cyril Lesage, responsable de la photo sur le film, est un quidam fan de X et poto du réal...

Pour Mad Movies, ce film est 100% Mad! Putain, les mecs, j'ai déjà tellement de mal à être intéressée par votre torchon, n'en rajoutez pas!!!

Dur dur de noter ce film, j'ai vraiment envie de mettre un gros zéro!!! Mais je vais mettre 1/10 pour une seule et unique raison: le réal est lorrain, le film a été tourné à Metz...(Charlie, si tu nous regarde!) et si ça peut encourager l'équipe à se concentrer sur des films X uniquement, ça serait rendre service au film d'horreur qui n'a pas besoin de nouvelles productions moisies dans son palmarès!!!

2.5

Publié le 11 Novembre 2011

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