Critiques spectateurs de Frank zito

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Darkman

Darkman

A l’heure où l’on s’extasie sur le pourtant très médiocre Batman Begins (Au scénario confondant de nullité et à la noirceur toute superficielle), rien ne vous fera plus de bien que de vous replonger dans le formidable Darkman afin d’y trouver tout ce qui nous a manqué dans le surestimé film de Christopher Nolan. D’abord il y a la réalisation virtuose de Sam Raimi, au sommet de sa créativité. Les plans giclent, la caméra en perpétuel mouvement nous fait littéralement vivre la dégradation psychologique du docteur Payton qui, de savant humaniste, finira par devenir le Darkman et assumer son coté sombre après avoir perdu toute humanité dans une vendetta impitoyable. Le scénario en béton armé soutient magnifiquement ce grand huit infernal, les acteurs sont merveilleux, les maquillages superbes (Mention spéciale pour le visage calciné de Liam Nesson!), le tout étant magnifié par la capacité qu’à Raimi de jongler avec les sentiments du spectateur. Il passe ainsi de la tragédie à la comédie la plus débridée sans vergogne, et s’amuse comme un fou avec le scénario fantastique qu’il s’est lui-même concocté. Jamais prétentieux, il colle à son personnage brisé avec une tendresse et une conviction qui emporte tout sur son passage et font de Darkman tout ce que Batman Begins n’est pas, une Bande dessinée torturée qui met brillement en scène la genèse d’un super héro véritablement ambigu.

8.25

Publié le 1 Janvier 2007

L'Ile du docteur Moreau

L'Ile du docteur Moreau

Le brave Michael York échoue sur une île verdoyante régentée par un savant dément qui multiplie les expériences sur les animaux pour en faire des hommes, ou vice versa. Hélas, ces derniers basculent toujours du coté primitif, et ce malgré la Loi que notre brave Burt Lancaster leur enseigne (comme par exemple de Ne pas chasser les humains, car « telle est la loi). Affligé par tant de connerie, il décide d’inoculer son sérum au pauvre Bradock pour enfin essayer de comprendre le pourquoi du comment. Que dire… Il est de ces films dont la réputation est quelque peu surfaite… Et bien « L’île du docteur Moreau » fait parti de ceux-ci. Maquillages si grotesques qu’ils feraient mourir de rire les Ewoks, réalisation aussi saisissante que l’intégrale Téléshopping saison 1, des décors naturels mis en valeur par une photographie pisseuse et enfin scénario si bien pensant qu’il ferait passer un interview d'Hélène Ségara pour un appel au meurtre. Bref, le temps est passé sous les ponts depuis 1977, et ce qui était présenté comme une bonne petite cuvée à l’époque a vu le temps le transformer en infâme vinaigre. « Celui qui enfreint la loi retourne dans la maison de la souffrance » répète à l’envie le Docteur Moreau. Sans vous mentir, je n’ai rien enfreint du tout (Pour preuve : j’étais tranquillement affalé dans mon canapé, dans un état de somnolence aigu), et j’y ai passé 1h30 dans la maison de la souffrance ! Son nom ? « L’île du docteur Moreau » bien sûr !

5.14286

Publié le 1 Janvier 2007

Open Water : En eaux profondes

Open Water : En eaux profondes

Basée sur une histoire vraie (En tout cas aussi vraie qu’un billet de banque de faussaire ou qu’une barbe blanche de père noël clodo un soir de 25 décembre) Open Water nous plonge dans l’intimité d’un couple de carriéristes assez désagréables qui décident de faire un break aux Bahamas pour se retrouver. Diable : les vacances vont mal tourner dès que leurs instructeurs de plongée auront eut la bien mauvaise idée de les oublier au beau milieu de nulle part. Et là, le suspense prend forme. Car jusqu’alors, la performance médiocre des acteurs, bien soulignée par l’absence de musique et l’image à peine digne d’un film de vacances domestique, m’avais donné l’impression d’assister à une parodie du projet Blair Witch filmée par un Lars Von Triers d’opérette (Blair Witch restant, qu’on l’aime ou non, un concept béton qui se basait, ne l’oublions pas, sur les rush retrouvé des étudiants disparus, justifiant par la même l’aspect brut et documentaire du métrage alors que dans Open Water, rien de tel). J’écrivais donc que sidérant de nullité jusqu’alors, le film prend soudain une nouvelle tournure dès lors qu’il abandonne notre couple dans l’océan. En effet, les rebondissements vont alors s’enchaîner à un rythme effréné. Imaginez : dès la 40éme minute nos tourtereaux se font piquer par des méduses ! A peine le temps de reprendre notre souffle et voilà qu’à la 45éme Susan vomi, prise de nausée ! Nom de Dieu ! Elle vomi dans l’eau ! A-t-elle le mal de mer ? On ne saura jamais… 50éme Daniel à une crampe ! 60éme Susan se rappelle qu’elle avait fourré cinq bonbons dans sa combinaison étanche ! 61ème, ils dégustent ces mêmes bonbons en remerciant la providence de tant de charité ! 70éme un requin se décide enfin à mordre le mollet d’un des deux protagoniste… Le tout se concluant sur une fin audacieuse et nihiliste que vous savourerez si vous ne dormez pas depuis longtemps… Open Water est donc une boursouflure cosmique basée sur une histoire vraie : celle d’un alchimiste (Chris Kentis, scénariste et réalisateur) qui aura transformé sa daube en or. Et rien que pour cela, Open Water mérite tout notre respect.

6.38095

Publié le 1 Janvier 2007

Ouvre les yeux

Ouvre les yeux

César, superbement interprété par Eduardo Noriega, est incarcéré dans un asile où il se remémore, avec l’aide d’un psychiatre, son existence passée, depuis un accident qui l’a défiguré jusqu’au meurtre dont il est accusé. Amenabar impose dès les premières images du film un ton paranoïaque et oppressant qu’il ne quittera jamais, et ce jusqu’à la dernière minute. Drame, tragédie, thriller, science fiction, fantastique, le réalisateur espagnol brouille les cartes pour mieux nous perdre dans un scénario formidablement écrit, tout en flash back, leurres et manoeuvres tortueuses. A l’instar de Tésis, il réussit à mettre le spectateur sous pression, en lui faisant suivre un personnage qui se perd dans sa propre histoire, le malaise ne faisant que progresser au fil de ses souvenirs qui se déstructurent. Le récit se croise, mêle les genres, truffe son contenu de thèmes aussi éclectiques que l’acceptation de soi, la culpabilité et même l’immortalité. Déroutant et parfois morbide, à l’image du visage de Noriega tantôt sain, tantôt défiguré, le plus souvent dissimulé derrière des masques inexpressifs sans que l’on sache vraiment ce qu’ils cachent, « Ouvre les yeux » est un film aussi manipulateur que virtuose. Du grand cinéma malheureusement déprécié par le très fade « Vanilla Sky», copie non conforme de l’original pompé par un Cruise arriviste plus inexpressif que les masques qu’il porte et une réalisation cliché à vomir. Si vous n’avez vu que cet infâme ersatz, jetez vous sur le magnifique « Ouvre les yeux » et suivez l’énigmatique César à la recherche de cette vérité qui, peut-être, n’a jamais existé.

10

Publié le 1 Janvier 2007

La Revanche de Freddy

La Revanche de Freddy

Amateurs de sensations fortes accrochez vos ceintures : Freddy Krueger revient après le très concluant « Les griffes de la nuit », et là, attention, il va pas faire les choses à moitié, notre joyeux croquemitaine. Notez plutôt : il transforme un perroquet en volatile assoiffé de sang, il renverse une table sans raison, il attaque un professeur de sport avec des balles de tennis, l’attache avec deux cordes à sauter et le fouette sous la douche à l’aide d’une serviette humide, il met le feu à une haie pourtant bien entretenue, il casse de la vaisselle en porcelaine, il remplace un chauffeur de bus scolaire et en profite pour rouler au-delà de la vitesse réglementaire, il raye un parquet fraîchement ciré, transforme une piscine privée en un jacuzzi beaucoup trop chaud et fait brûler des saucisses de Francfort au lieu de les faire cuire à feu doux. Nom de dieu, si ça, ça ne vous retourne pas le sang, c’est que vous n’êtes pas fait dans un bois dont on fait les flûtes ! Bien sûr le tout est dirigé par un Jack Sholder, aimable tâcheron, qui s’intéresse aux enchaînements qui nous font passer du rêve à la réalité autant que Freddy à prendre une douche parfumée aux huiles essentielles. Alors vous aurez compris que le deuxième opus de la série est bien le plus mauvais de la franchise, et de loin. Ah, j’oubliais : c’est le gros bisou déposé par un bien vilaine héroïne sur les lèvres sèches de Freddy qui mettra fin à ces agissements provocateurs cités auparavant! Morbleu! Faut vraiment le voir pour le croire! Et encore, moi, j’y crois toujours pas !

6.58824

Publié le 1 Janvier 2007

Les Griffes de la Nuit

Les Griffes de la Nuit

Successions de scènes devenues culte (Nancy happée par Freddy dans sa baignoire, Johnny Deep avalé par son matelas avant d’être recraché sous forme de gerbe de sang etc…) misent en scène par un Wes Craven pour le moins inspiré par son sujet et soutenu par l’inoubliable thème de Charles Berstein, « les griffes de la nuit » marque en fanfare les débuts d’une des franchises les plus juteuses de l’histoire du cinéma fantastique, celle de Freddy. Il est d’ailleurs intéressant de retrouver notre croquemitaine préféré plus abject et cruel qu’il ne le sera jamais. Il faut dire que Wes Craven s’amuse avec le spectateur en osant une métaphore sur le cinéma de genre et sa vocation. Car Craven « est » Freddy, alors que les tristes teenagers qu’il terrorise dans leur sommeil s’avèrent être nous, malheureux impuissants enfermés dans une salle de cinéma pour le simple plaisir de mourir de peur. « C’est juste un rêve, ça n’existe pas » rabâchent-ils d’ailleurs tandis que Freddy/Craven les fait tourner en bourrique pour se divertir. Et il ne se gène pas, en apôtre d’Hitchcock, de bien nous rappeler que dans son monde (celui des rêves, ou si vous préférez celui du cinéma) c’est lui qui dirige! C’est pourquoi Nancy paiera si cher le fait d’avoir voulu prendre les rênes de l’histoire, Krueger la renvoyant avec sévérité à sa place : celle du spectateur qui subit sans rechigner derrière l’écran de cinéma, sous peine d’aggraver encore sa souffrance. A vous donc de suivre Robert Englund jusqu’au bout de son cauchemar pour savoir s’il vous laissera retrouver votre petit quotidien douillet (Votre propre Elm Street, quoi…). Allez, courage, « Come to Freddy, baby ! »…

9.30968

Publié le 1 Janvier 2007

2001: l'Odyssée de l'Espace

2001: l'Odyssée de l'Espace

Hermétique, populaire ou élitiste, apathique, puissant, élégant, artistique ou académique, 2001 l’Odyssée de l’espace est tout ça et bien plus encore. Découpé en quatre actes, la réalisation de Kubrick est portée par une structure narrative brillante qui, soutenue par la photographie magistrale du réalisateur, touche à la perfection. Et nous voilà emporté dans cette stupéfiante Odyssée, de la préhistoire à la naissance de l’enfant de lumière en passant par la lutte entre l’homme et HAL, la machine sophistiquée, l’ensemble de cette folie étant balisé par d’impénétrables monolithes qui semblent le point de départ de l’évolution de l’espèce humaine. Alors bien sûr, nombreux sont les pragmatiques, frustrés d’être égaré par 2001 (Peut-être aurait-il fallut adjoindre au film quelques flash-back explicatifs? Mieux, qu’un side kick black au coté de David Bowman lance des vannes illustrative sur l’hyperespace ? Et pourquoi pas imaginer un twist final du genre« Bon sang, mais ce n’était qu’un rêve ! » ?), dans ce cas ils pourront toujours se procurer l’oeuvre originale d’Arthur C. Clark, seulement ils risquent de rester sur leur faim. C'est que 2001 l’Odyssée de l’espace ne gagne rien à être expliqué. C’est un film qui se ressent, qui se mérite peut-être, et décider de prendre place aux coté de David Bowman dans l’USS Discovery pour se laisser emporter par la magie de cette aventure, c’est à coup sûr s’embarquer pour l’un des voyages cinématographique les plus fantastiques que vous aurez à expérimenter.

8.61765

Publié le 1 Janvier 2007

Tremors 4: la légende commence

Tremors 4: la légende commence

Tremors IV est un film concept à lui seul: en effet, cette prequelle ne compte pas vous effrayer avec les origines des vers géants qui grouillent depuis la nuit des temps sous la terre aride de "rejection vallée", non pas! Non, la terreur présentée est bien plus profonde car c'est Tremors IV lui même qui fout les jetons! Je m'expliques: imaginez qu'au lieu de découvrir les origines de la légende, bien installé dans votre canapé, vous vous retrouviez prostrés devant un croisement de Tremors et de Docteur Quinn femme médecin... Hein... Imaginez ça... Vous pouvez pas? Et bien dépechez vous de voir Tremors IV: "The legend Begins", et tremblez... Vous ne vous en remettrez peut-être jamais...

5.8

Publié le 1 Janvier 2007

Gremlins

Gremlins

Le conte macabre de Joe Dante qui voit ses gremlins saccager une paisible bourgade de province n'a pas vieilli. 20 ans après, il est toujours aussi attachant, avec en plus cette image jaunie d'une amérique que l'on aimait et que les productions spielberg savait si bien nous offrir. C'est fou comme cette ville parait aujourd'hui irréelle, avec ces doux réveurs et sa vie tranquille, ses vanités et ses voisins pittoresques. Au point que même l'incursion des gremlins, pourtants meurtriers, nous parait sympathique tant leurs méfaits teintés d'humour noir ne semblent pas choquer Joe Dante qui s'amuse ouvertement devant leur joyeux foutoir. Au passage, les effets spéciaux de Chris Wallace sont toujours aussi efficace. Alors il faut les revoirs, ces bestioles qui boivent, fument et rotent à la gueule de citoyens innoffensifs, revoir cette douceur de vivre, cette tolérance même qui, il y a longtemps maintenant, faisait de l'amérique la terre de tous les possibles.

9.2809

Publié le 1 Janvier 2007

Calvaire

Calvaire

Les avis partagés qui précèdent s'avèrent (comme d'habitude) être un bon résumé de ce que je pense de ce film. Aucun doute que De Weltz conduit sa barque référentielle avec brio. On retrouve tout dans son film, une pincée de Délivrance, une autre des chiens de paille et un gentil copié/collé de Massacre à la tronçonneuse. Y manque juste un ingrédien qui rend la tambouille de De Weltz plus fade que celle de ces prédecesseurs: la sincérité; cette volonté chevillée au corps de déranger, de foutre la trouille avec un survival glauque et réaliste. Seulement De Weltz ne veut pas le faire, mais montrer au monde qu'il est capable de le faire, c'est pourquoi il regarde Laurent Lucas (Incroyable en chanteur de charme itinérant!) se débattre au beau milieu de nulle part avec l'ironie du mec plus malin que les personnages qu'il filme. C'est ce décalage dans le ton si typiquement belge (Par ailleurs le seul véritable apport de De Weltz dans cette histoire, hélas...) qui empêche l'ambiance poisseuse de prendre réellement. Alors oui les acteurs sont bons. Oui, De Weltz a de l'avenir. Mais à force d'être supérieur à son propre sujet, il lui donne des accents de caricature (Berroyer, très bon, mais trop "décalé") et l'empêche de s'élever aussi haut que ses illustres predecesseurs. Un très bon film quand même, à voir absolument pour comprendre qu'on est passé à deux doigts d'une réussite incontournable.

7.2449

Publié le 1 Janvier 2007

Saw 2

Saw 2

Les mots me manquent à l'heure d'écrire le peu d'affection que je porte à Saw 2, immonde sequelle de l'offensif Saw, bonne surprise de l'année passée. Bousman (ça ne s'invente pas) prend donc les rènes de cette suite et la saccage tranquillement à grand coup de visuels aussi ridicules que déjà ringards. Que le film soit mauvais, en soit, n'est pas bien grave, l'amateur du cinéma de genre se délecte bien souvent de navets réhaussés par quelques morceaux de bravoure. Mais de Saw 2, vous n'aurez rien à retenir, car l'entreprise est simplement mercantile. Ce pur produit n'a été tourné (à la va vite) que dans le but de mettre du beurre dans les épinards d'une franchise qui, les producteurs nous l'assurent, devrait durer un bout de temps. Plus grave, les journeaux spécialisés se sont engouffrés dans la brêche pour soutenir cet infâme daube, la qualifiant de film puissant et glauque, de sommet de gore, je vous en passe et des meilleures. Saw 2, un grand film? quelle blague... Tristes acteurs au service d'un triste twist oui... Rien à garder que j'vous dis... encore que, à bien y réfléchir, ce Jigsaw, il a quand même réussit à me carotter les 8 euros d'une place de ciné... mince alors... plus fort que Majax... sacré Jigsaw va...

7.89691

Publié le 1 Janvier 2007

Maniac

Maniac

Tour à tour gore, angoissant, graphique et brutal, Maniac est un authentique chef d'oeuvre. Wiliam Lustig y filme de manière totalement décomplexé des scènes ajourd'hui encore époustouflantes, Tom Savini y ajoutant son goût immodéré pour le gore agressif et réaliste. Mais il y a surtout Joe Spinell, ahurissant en maniac torturé par le souvenir d'une mère possessive et tyrannique. Rarement la misère affective et sexuelle, ainsi que les pulsions homicides n'auront trouvé au cinéma un tel interprète que la carcasse suintante et gémissante de Spinell. Tour à tour pathétique, inquiétant, touchant et furieux, il marque de manière définitive les esprits. Et on n'est pas près de l'oublier, obèse, vouté, gras, traînassant dans la chambre qu'il partage avec ces mannequins coiffés par les scalps encore sanglants de ses victimes. C'est d'ailleurs avec elles, ces poupées inanimées, qu'il poursuit une conversation impuissante avec sa défunte mère, le regard de ces mannequins sans vie le renvoyant sans cesse à son propre néant. Définitivement un grand moment de cinéma pour cet acteur touché par la grâce et qui est restera Frank Zito pour l'éternité...

8.73585

Publié le 1 Janvier 2007

Orca

Orca

Orca, loin d'être un erzatz des dents de la mer, s'amuse dès le début à détourner les bases du film de Spielberg. Ici, l'ampathie est clairement dirigée sur l'orque, magnifié tout au long du métrage par une superbe photographie. A l'inverse, le capitaine Nolan, plein de morgue, nous apparait immédiatement antipathique, le plus souvent drappé dans l'ombre où le visage assombrit pas un col roulé, et il nous faudra une bonne heure pour que notre sentiment à son endroit n'évolu. Toutefois, les scénarios des deux films (Jaws et Orca) ont un même objectif: isoler les deux protagonnistes pour les amener à se confronter dans une lutte d'autant plus mythologique qu'elle est inéluctable, tant la faute (Le péché?) de Nolan ne peut être pardoné. Aussi tous les personages s'effacent petit à petit pour laisser place à un duel déchirant parfaitement souligné par la musique ample de Morricone. Un film qui n'a pas vieilli, je pense spécialement aux effets et au montage qui rendent encore aujourd'hui un pouvoir émotionnel à Orca, le pouvoir de faire picoter les yeux et de nous toucher droit au coeur.

8.2381

Publié le 1 Janvier 2007

Les Yeux de la Terreur

Les Yeux de la Terreur

"Décidement, notre ami à un goût pour l'étrange" s'amuse le sidekick de l'improbable lieutenant de police Austin en s'enfournant de larges tranches de paté de tête alors que nous en sommes déjà à la quatrième décapitation non élucidée. Si ça ne lui coupe pas l'appétit, c'est que les suspects sont nombreux, lisez voir: une proviseur homosexuelle qui convoite les conquêtes d'un professeur déviant, lui même en couple avec une secrétaire jalouse, tous prenant leurs pauses dans le café de Gary, le voyeur mongolien. Alors lequel peut être le motard qui décapite avec acharnement (et imagination) les jeunes étudiantes du campus, hein, lequel? Je ne vous le direz pas, seulement sachez que nos deux policiers auront bien du mal à se défaire de cette intrigue invraissemblable qui, et c'est là l'essentiel, fait passer un agréable moment, mélant humour plus ou moins volontaire et séquence de suspense à un rythme endiablé, le tout balisé par les têtes des étudiantes retrouvés dans les bassines, égoutoirs et même chiottes de Boston. Allez, n'hésitez pas à suivre notre lieutenant Austin dans son enquête rocambolesque, vous ne le regretterez pas...

6.25

Publié le 1 Janvier 2007

800 balles

800 balles

800 balles met en scène une poignée d'irréductibles cascadeurs qui vivent dans les décors abandonnés de l'âge d'or du cinéma de western espagnol. Las! Un parc d'attraction doit être construit dans cette vallée et laisser pour compte nos acteurs de seconde zone qui ne sont plus rentable pour l'industrie contemporaine. Alex de la Iglesia défend donc ses souvenirs, le cinema de genre, la légéreté, contre les complets-vestons avides de profit, du commerce sans âme, de l'ignorance. Le pot de terre contre le pot de fer. Le rêve face à la réalité. La lutte même du cinéma de caractère face au cinema assepisé, au cinéma marchandise. la passion face au pragmatisme aveugle de notre société. Et ça fonctionne, d'autant plus que cette lutte se confond avec la notre. Mais là où le fim est brillant, c'est qu'il ne tombe pas dans la leçon stérile, mais réussit à être ce qu'il regrette: un superbe spectacle gesticulant, hillarant par moment, souvent émouvant et nostalgique, et prouve (s'il le fallait) qu'il y a de la place pour tous en ce bas monde, et même pour la subversion, la différence, la joie de vivre, bref, pour Alex de la Iglésia!

8.42857

Publié le 1 Janvier 2007

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