Critiques spectateurs de Frank zito

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Abîmes

Abîmes

Abîme est un film qui même habillement les genres (film de guerre, huit clôt et maison hanté). C'est le prometteur et quelque peu surcoté David Twohy qui le dirige, à la tête d'un casting solide. Tout était donc en place pour un grand moment de cinéma claustrophobique, et pourtant la mayonnaise ne prendra jamais vraiment. Rien à repprocher aux acteurs, non, ils font tous très bien ce que l'on attend d'eux, ni au scénario, très bon au demeurant. C'est plutôt du coté de Twohy qu'il faut donc se tourner. Bien sûr, il sait fimer. Tout y passe. Travelling, plongée, contre plongée, il navigue dans son sous marin avec dextérité. Son style est élégant, bien huilé, soutenu par une image et un éclairage approprié, une musique très professionelle. Ca, on peu pas lui repprocher un raccort raté, un micro qui traine, même la crasse à l'air décorative. Si bien que l'ambiance n'arrive pas à devenir malsaine tant l'ensemble est propre sur lui, et l'on se surprend par finir de s'ennuyer devant ce qui restera un bon film, mais auquel il manque cruellement une âme, un comble pour un film de sous marin hanté, vous trouvez pas?

7.92593

Publié le 1 Janvier 2007

Sanctuaire

Sanctuaire

Sanctuaire est un film découpé en trois parties bien distinctes et tout à fait inégales dans leurs qualités et leur fond. Tout d'abord une introduction qui s'attarde sur le masacre de possédés par des chevaliers teutoniques. Une entrée pas loin d'être brillante si l'on tiend compte du budget alloué. Ensuite, et c'est la grande faiblesse du film de Soavi, presque une heure de mise en place de l'intrigue et des personnages plus ou moins crédible (Enfin, plutôt moins quand même). C'est d'autant plus fastidieux, et la troisième partie en témoigne, qu'il semble en fait se foutre éperduement d'un scénario quelque peu fourre tout. Tout aussi difficile à suivre qu'à écouter (Dieu qu'ils sont bavard!) extremement datée, elle est presque aussi calamiteuse qu'ennuyeuse. Jusqu'à ce qu'un mécanisme caché enferme tous nos protagonnistes dans le sanctuaire. Et là, nous découvrons "Démons 3". Gore, humour, virtuosité, la mise en scène redevient très inspiré pour clore Sanctuaire avec manière. reste donc un film dont seule (l'interminable) partie centrale à véritablement mal vieilli, heureusement sauvée par la présence d'une Asia Argento mutine et intrigante, mais que l'on oublie assez vite au profit d'une entrée en matière et d'une conclusion magnifique. De l'association Soavi/Argento/Goblins ne restera donc qu'une oeuvrette sympathique, mais aussi quelques regrets...

7.55556

Publié le 1 Janvier 2007

Le Territoire des Morts

Le Territoire des Morts

Quasiment 20 ans après Le jour des morts vivants, Romero transforme donc sa prestigieuse trilogie des zombies en une tétralogie… Cette fois, les zombies évoluent encore d’un cran en devenant plus réactifs face à des humains qui ne survivent plus que sur une portion congrue du territoire, devenu le territoire de morts. Le hic, c’est que durant ces vingt années, Romero n’a pas fait que développer ce projet. Non. Il a aussi démoli son statu de « maître de l’horreur » pour ne plus être qu’un réalisateur lambda à peine capable de tirer des rares spectateurs qui ont suivis sa carrière quelques bâillements polis. Il fallait donc avoir une foi sans borne dans le talent du géant de Pittsburgh pour imaginer qu’il avait encore un chef d’œuvre dans les tripes. Comme beaucoup ici je l’ai pourtant espéré… Hélas, force est de constater que trop de temps est passé. Bien sûr il serait facile de souligner avec satisfaction que le film est gore et que les zombies sont superbes, tout autant que je pourrais ergoter sur le cameo de Savini ou sur la présence d’Asia Argento et de Dennis Hopper… Oui, je pourrais, mais le cœur n’y est pas. Parce que Land of the dead ne tient pas ses (immenses) promesses pour n’être, au final, qu’un bon petit film de zombies qui ne sort pas du lot, la où ses prédécesseurs avaient toujours un temps d’avance sur la concurrence. Même la fameuse critique sociale, vantée dans tous les magazines spécialisés, est ici moins bien dessinée, plus aseptisé, pire même, plus maladroite. Oui les américains sont arrogants et protectionnistes, oui le monde a changé depuis le 11 septembre, non les étrangers ne sont pas toujours bêtes et méchants… Pour dire vrai, le trait est bien grossier, à croire qu’il a été pour Romero un passage obligé, une caution pour donner du relief à ce qui, sans ça, n’aurait été qu’un vulgaire film de zombies. Et pourtant, c’est avec ces derniers qu’il est le meilleur, quand tous les autres survivants sont caricaturaux, attendus, sans surprise. Peut-être que Romero n’aurait pas du abandonner l’unité de lieu qui caractérisait les trois premières parties, car son récit s’éparpille avec ses trop nombreux personnages qui bavassent comme des pies quand ils ne soulignent pas bêtement leurs action de mauvais gags. Au final, nous n’en avons rien à faire des Cholo, Riley et autres Kaufman, notre empathie se tournant involontairement vers le zombie chef de meute puisque comme lui nous passons le métrage à ruminer notre amertume. Car en 2006, hélas, Land of the dead ne sort pas du rang. Pire même, filmé par un tâcheron, il n’aurait pas eu à porter le titre de "Quatrième volet de la tétralogie des zombies" si lourd pour ses frêles épaules.

7.83673

Publié le 1 Janvier 2007

Resident Evil : Apocalypse

Resident Evil : Apocalypse

Inutile de s’étendre sur la critique de ce film tant il est la négation même du cinéma que l’on aime, c'est-à-dire un cinéma déviant, viscéral, parfois intelligent mais avant tout sincère. Durant une heure trente de film, Alexander Witt s’efforce de prouver à tous l’incroyable étendue de sa vanité. Je m’explique : montage cut et sophistiqué, effet bullet time et travelling présomptueux, scénario aussi bête que pédant, direction d’acteur grossière, j’en passe et des meilleures. Alexander Witt s’est il passionné pour la réalisation de la séquelle de Resident Evil? A-t-il eu la volonté chevillée au corps de défendre un point de vue dans son film? S’intéresse-t-il seulement au cinéma ? Pas besoin de maintenir un quelconque suspense : la réponse est non, non et non. Car Alexander Witt s’est retrouvé là par hasard. Il fait carrière, notre ami, et pour cela, il est prêt à accoucher n’importe quelle bouse si tant est qu’elle lui permette d’espérer une promotion. Son montage épileptique ? Pas une conviction, non, c’est seulement pour faire comme tout le monde. Si la mode avait été au plan séquence, il l’aurait tourné d’une traite son Némésis. Allez lui expliquer que le langage cinématographique ça existe et il vous rira au nez, car le seul langage qu’il comprenne, c’est celui du profit et de la rentabilité… C’est sûr qu’il aurait pu être commercial chez Danone ou chez Lustucru, Alexander Witt, mais bon, les hasards de la vie en ont fait un réalisateur. Pourquoi pas, c’est un métier lucratif qui donne accès à pleins de soirées VIP où il y a du beau monde et des super nanas … Pardon ? Le cinéma dans tout ça ? Et bien imaginez vous demander au commercial de chez Danone ce qu’il pense des nouveaux yaourts de sa firme. Immanquablement il vous répondra qu’il ne sait pas quoi en penser parce qu’il n’en mange jamais des yaourts, il en vit. Et bien de la même manière ne demandez pas à Alexander Witt ce qu’il pense du cinéma, il saura pas quoi vous répondre: il en fait pas du cinéma, il en vit seulement…

5.62963

Publié le 1 Janvier 2007

Casshern

Casshern

A la suite d’un accident, un projet de régénération de cellules différenciées accouche d’une race de mutant surhumains. Kazuaki Kiriya se lance donc à l’abordage d’une vaste fresque vengeresse des idées plein la tête et de l’ambition à revendre. Expérimentation de nouvelles techniques de tournage, effets révolutionnaires, Casshern possède un visuel proprement magnifique. Et l’on passe ainsi de tableaux intimes saturés de couleur à des combats homériques baignés dans une grisaille furieuse, du noir et blanc de la guerre à l’ancienne aux monochromes rutilant des combats du futur. Seulement, le jeune réalisateur fourre tout dans son Casshern. Déjà dans un scénario où l’on croise tour à tour clones, androïdes, spectres, mutants et cellules autonomes sans que cela serve véritablement le sujet. Ensuite dans des effets de caméra inégaux (Sublime dans l’intimité, souvent très raté dans les combats). Mais passons, toutes ces erreurs de jeunesse se pardonnent devant l’immensité du spectacle, la musique souvent ample et mystique, quand elle ne fait pas jeu vidéo, et la beauté des personnages, les mutant en tête, quand ils ne sont pas noyés dans une bouillabaisse numérique. Kiriya a tourné une véritable expérience visuelle et rien que pour cela, elle mérite le déplacement, même si on est loin de la réussite absolue d’Avalon. Par contre, si vous aimez le cinéma rythmé, il faut vous prévenir que Casshern s’avère être terriblement mou du genou, la faute à un contenu trop pauvre et superficiel qui ne tient pas ses promesses et cale bien longtemps avant la fin. Pas un très bon film donc, mais un très beau film. C’est déjà pas si mal…

8

Publié le 1 Janvier 2007

Les Démons de la nuit

Les Démons de la nuit

Histoire de maison hant�e, Shock est un film habit� de bout en bout par la r�alisation d�un Mario Bava de gala. Soulign� par la musique de Centofanti (l�un des musiciens des Goblins), interpr�t� par des com�diens irr�prochables qui s�appuient sur sc�nario aussi primaire que fondamental, le film est une v�ritable le�on de cin�ma de genre. La mont�e du suspense est exemplaire, les �l�ments d�angoisse sont distill�s avec une pr�cision d�horlogerie, et l�on souffre de bout en bout pour une Dari Nicolodi � la fragilit� de cristal. Au point qu�on voudrait bien prendre son fils par les cheveux pour lui foutre une bonne tarte dans la gueule. Pourquoi �a? Et bien tout simplement parce que Mario Bava nous manipule, joue avec nos nerfs, nous fait penser ce qu�il veut. Des claques ? De la compassion ? De l�anxi�t� ? Tout nous passe par la t�te dans cette d�monstration r�gl�e comme du papier musique. Jusqu�� une derni�re demi heure qui affole brutalement les compteurs. Non, Bava ne tourne pas un �ni�me film fantastique pour payer ses imp�ts. Loin de l�. Le maestro a soixante trois ans, et ce qu�il veut, c�est prouver � la concurrence qu�il est toujours capable de foutre une vraie grosse trouille � ses spectateurs, aussi fait-il exploser la sant� mentale de cette famille en se lib�rant totalement : jeu de miroir et de reflets, jeu d�ombres et de faux semblant, tout est l�, prodigieux de ma�trise. Et si pour monter crescendo, �a doit se terminer � la pioche, amen� Angoissant jusqu�au bout, Shock � pass� le cap des ann�es avec une �tonnante facilit�, ce cap qui consacre bien souvent le talent pur. Car Bava �tait d�cidemment un virtuose au service du genre. Chapeau bas�

8.5

Publié le 1 Janvier 2007

Godsend: l'Expérience Interdite

Godsend: l'Expérience Interdite

Un couple perd son fils dans un accident de voiture et se voit proposer par un généticien mystérieux une proposition indécente, celle de faire un clone du petit Adam. Réalisé par Nick Hamm et mollement interprété par De Niro, Godsen s’avère un film hors du commun. Je m’explique. S’il commence comme un film traditionnel, petit à petit sa mise en place va vous engourdir les membres. Ne vous inquiétez pas et laissez vous bercer. Un coup d’œil sur la montre du salon vous indiquera que l’expérience a débutée. En effet, les aiguilles ralentissent, le temps se dilate, et le film n’avance plus. Vous avez une conscience absolue de votre corps. La plante de vos cheveux qui vous démange. Vos ongles qui poussent. Vos paupières qui battent au ralenti. Ca y est, vous vivez l’expérience interdite. Eteignez les lumières et placez un édredon bien douillet sous votre nuque. C’est bon. Mais n’éteignez surtout pas Godsen, non, ça pourrait vous réveiller en sursaut…

5.42857

Publié le 1 Janvier 2007

Mimic 2

Mimic 2

Ainsi donc les cafards sont de retour dans ce direct to vidéo signé Jean de Segonzac (Un nom de marque de terrine de canard) et personne n’en attendait rien de bon. Et bien personne s’est trompé. Parce que Mimic 2 possède un atout de taille, le personnage féminin le plus prodigieux de l’année 2001 (C’est dans le Giness Book, page 136, à coté du gars qui mange son vomi et de la femme aux six tétons dans le dos) Ecoutez plutôt. Rémy Panos est une institutrice dont le petit ami, dit-elle, est Cépéo (« C’est pas tes oignons »). Femme de goût, elle fait la nuit tombée de la musique avec deux paires de ciseaux, se prend en photo à chaque déception amoureuse et agrafe son portrait larmoyant dans son placard, elle n’oublie jamais au resto de faire bifurquer la conversation sur les insectes et leurs organes génitaux, et, comme toute profs de biologie qui se respecte, elle semble avoir seize ans, se ballade à une heure du matin dans des ruelles où vous foutriez pas les pieds en pleine journée, se teint les cheveux en rouge et est incapable de la moindre pensée cohérente. Bref, Rémy Panos est une conne sans nom. Sauf que le réalisateur, celui qui porte le nom d’une terrine de canard, est convaincu qu’elle dégage un magnétisme bœuf. Alors tour à tour ses élèves lui avouent qu’ils l’aiment, les policiers qui enquêtent lui font les yeux doux, ses collègues veulent lui glisser la main au cul, ses ex-compagnons la persécutent à pas d’heure tellement ils la désirent et, bien sûr, le cafard géant de Mimic 2 ne pense qu'à une chose: se la taper! Tout ça en une heure quinze minutes ! Bravo donc à Alix Koromzay qui campe une Rémy Panos aussi sensuelle qu’une planche à pain et tellement tête à claque que vous vous retrouverez peut être comme moi, debout devant votre télé, à gifler l’écran durant tout le film! Ainsi donc, quand une actrice tombe sur le rôle de sa vie, ça donne ça : Rémy Panos! Une performance inoubliable à ne pas rater!

4

Publié le 1 Janvier 2007

Elvira: Maîtresse des Ténèbres

Elvira: Maîtresse des Ténèbres

« Est-ce que j’aurais le cul bordée de nouille ? » s’extasie Elvira avec grâce quand elle apprend qu’elle va toucher un héritage inespéré qui va lui permettre de lancer un show à Las Vegas. Et nous de penser que nous avons le cul bordé, de voir Cassandra Peterson cabotiner à mort dans le personnage haut en couleur qui l’a rendue célèbre, Cassandra et sa voiture customisée gothique, Cassandra qui fait péter les stations services sur son passage, roule du popotin au bowling et retape fuchsia la maison hantée de feu mémé dans ce film taillé à sa démesure. Et ce sont les années 80 qui nous explosent à la tronche, décomplexées, vulgaires, grossières et paillardes, des années de folie qui paraissent sorties d’un autre monde, avec leur mauvais goût assumé et leur hard FM. Une comédie horrifique hallucinante, inimaginable dans la triste Amérique d’aujourd’hui…mais trêve de nostalgie, et écoutez plutôt ce que notre princesse des ténèbres à nous dire. Tenez, peut-être, parlant de sa grand-mère « Elle est morte de quoi, rien de grave, j’espère ? » ou à une serveuse au soutif renforcé « ton parfum sent la jeune fille qui se néglige ». Ami poète, rendez vous donc chez Elvira dont le spectacle mammaire final vous laissera sur les genoux. Allez, une dernière pour la route, histoire que vous saisissiez bien à qui vous avez à faire. A une vieille qui l'interpelle elle balance « quand j’aurais besoin d’un pot de chambre, tu pourra sortir de dessous le lit » puis, prise d'une frénésie lyrique « A cause de ce boudin, je suis grillé comme les fesses d’un pédé ». Un film savoureux à voir absolument

8.72222

Publié le 1 Janvier 2007

Soeurs de glace

Soeurs de glace

Luke, caché dans un placard de chambre U, reluque deux étudiantes qui semblent sur le point de se dénuder quand il se rend compte que ce sont des extra-terrestres assoiffées de glace. Teenage movie, « Sœur de glace » prend donc pour décors un campus et nous dépeint des universitaires canadiens obsédé par le cul, l’alcool et le punk FM. Des gens de qualité donc... En effet, quoi de plus plaisant que de s’identifier à ces étudiants minables qui rotent leur bière dans les party en lorgnant dans des décolletés généreux? Mourir avec une érection congelée peut-être? Ah ce Matthew Hastings, quel maître dans l’art du gag éculé ! Et comme il ne sait pas torcher une scène sans la rendre ridicule, que les acteurs et les effets spéciaux rivalisent de nullité, il y a de grandes chances pour que nous soyons en présence d’un navet bien lourdingue. Bien sûr, certains pourront penser que le réalisateur n’avait d’autre ambition que de tourner une gentille comédie horrifique en caricaturant le monde universitaire. Mais en leur opposant ses héros puceaux et bien pensants, il ôte toute la sympathie que nous aurions pu avoir pour son projet et noie « Sœur de glace » dans un puritanisme proprement puant. Une seule question s’impose donc après le visionnage d’une telle connerie : Matthew Hastings était-il lui-même puceau au moment du tournage, ou n’était-il qu’un infâme tâcheron? Un film à voir absolument, donc, si l’on veut avoir une réponse à cette épineuse question.

4.36364

Publié le 1 Janvier 2007

La Chose

La Chose

Isolé en antarctique, une équipe américaine va se retrouver infiltrée par un organisme extraterrestre polymorphe capable d’imiter toute forme de vie organique. The thing est peut-être le film d’horreur de studio le plus jusqu’au boutiste jamais réalisé. Et ce n’est pas un hasard si c’est John Carpenter qui réalise ce remake sans concession (Il a même isolé l’équipe de tournage pour ne pas trop avoir de compte à rendre à la production). Alors que dire de la pertinence de tous les choix si ce n’est que les acteurs sont tous parfaits, la musique impeccable, et que les effets spéciaux de Rob Bottin sont sidérants de modernité. Rien en tout cas qui n’aura déjà été dit des milliers de fois. Si ce n’est que ces derniers ont parfois fait oublié à quel point le scénario de Carpenter était brillant. Pure merveille de paranoïa, il enfonce le spectateur dans une angoisse aussi sourde que profonde, pour déboucher sur l’un des final les plus nihiliste que le cinéma ait jamais tourné. Et que dire de la précision de sa réalisation qui nous ballade d’un endroit l’autre sans que l’on ne se perde jamais. C’est la matérialité même de cette réalisation qui souligne la folie de ce qui leur arrive, car la station existe, nous la voyons, nous en connaissons le moindre recoin, elle nous est familière, presque chaleureuse, avec ses salles de repos, ces baraquements et son chenil et pourtant, elle ne nous protègera pas de l’inéluctable. Car la chose est partout et nulle part. Rien ne peut lui échapper. Et gageons que, dans l’esprit de Carpenter, il n’y a aucun doute que celle ci a survécu aux flammes purificatrices, et peut-être même qu’elle se trouve nichée au cœur de MacReady, son héros magnifique… L’archétype du cinéma américain qui porterait dans ces gènes de la destruction finale…Superbe!

9.29078

Publié le 1 Janvier 2007

Prince des Ténèbres

Prince des Ténèbres

Des scientifiques se regroupent dans l’église des apôtres des dormeurs des ténèbres afin d’étudier la découverte d’un récipient qui renferme une substance d’anti-matière. Abîmé par l’échec retentissant de « Jack Burton », John Carpenter retrouve un budget modeste pour ce Prince des ténèbres, et avec lui une totale liberté de ton qui va accoucher d’un film à la noirceur absolue. Radical, il baigne son métrage dans une ambiance poisseuse et pessimiste au possible. Et c’est ce qui marque le plus les esprits, cette absence d’espoir et de compromission dans lequel il étouffe ses scientifiques, dérisoires marionnettes dans les mains du mal (Dieu ?) qui s’amuse à brouiller les cartes pour assurer son retour sur terre. Et l’anti-matière de s’emparer des corps de nos scientifiques impuissants, de malaxer leur chair, leur matière, de les détruire et les humilier avec une rare grossièreté. Car l’être humain n’est rien. Et nos scientifiques ont beau essayer de décrypter l’anti-bible, d’empêcher l’Avènement, ils ne peuvent échapper au piège tendu. Froidement, Carpenter installe un malaise d’autant plus sourd que l’issue est inéluctable. Auteur nihiliste par excellence, il signe là son film le plus sombre et le plus dépourvu d’artifice de son œuvre. Oppressant, il se fend même d’un faux happy end absolument vertigineux, sorte une mise en abîme sous forme de jeu de miroir admirable. Car le maître se joue de nous comme le prince des ténèbres de ses scientifiques verbeux, avec intelligence, cruauté et radicalité. Et nous de rester longtemps affecté par la noirceur de sa démonstration. Peut-être l’incarnation même de la noirceur de la nature humaine pour Carpenter. Un film aussi douloureux que sans appel.

8.75472

Publié le 1 Janvier 2007

Videodrome

Videodrome

Cronenberg signe avec Vidéodrome une œuvre d’une intelligence rare sur les rapports entre humanité, perversion et médiatisation, moteur d’un cercle vicieux réjouissant. Voyez plutôt : Max Renn recherche des programmes avant-gardistes pour la chaîne 83, spécialisée dans le sexe et la violence. C’est comme cela qu’il va tomber sur Vidéodrome, une émission sado masochiste qui va bouleverser son existence. Pourtant si Cronenberg nous expose un Max Reen pragmatique et aussi dénué de scrupule que de tabou, il va vite s’avérer dominé par ses pulsions voyeuristes. Pulsions qui permettent au programme Vidéodrome de le pénétrer, comme plus tard celui, plus ambigu encore, de la Nouvelle Chair. Mais n’allez pas chercher chez Cronenberg un quelconque dogmatisme. Car quelques soient les raisons qui poussent le « média » à manipuler Max Renn, vertueuses ou licencieuses, elles sont toujours le fait de Croisés de la pensée, d’Ayatollahs prêt à tout pour imposer leur logique. Le plus effrayant étant bien sûr que si James Wood est instrumentalisé, il n’est pas une victime, mais bien un acteur de sa propre dégénérescence. Mais au-delà de l’analyse pure du scénario visionnaire et brillant de Cronenberg, il y a aussi le film, et c’est bien là que Vidéodrome se pose en oeuvre subtile car il réussit de bout en bout à mettre sa démonstration en image. La froideur de sa mise en scène se heurte sans cesse à la viscéralité dont il habille la technologie, il filme avec bonheur un James Wood inexpressif, coquille vidée de son humanité que seules les pulsions primaires peuvent impliquer, le tout étant matérialisé par les superbes effets de Baker qui nous montre l’inconcevable et permet à la réalité de s’étioler inexorablement vers un final apocalyptique. Et pour ceux que mon avis barbant pourrait refouler, je tiens à rappeler que vous verrez dans ce film une cassette palpitante de sensualité, une télévision qui se fait fouetter en gémissant, des plaies vaginales sanguinolente et une auto pénétration à l’aide d’un revolver. Des images entées depuis dans l’histoire. Car Cronenberg ne recule jamais devant aucune mutation, même les plus contre nature. Auteur d’un cinéma véritablement unique, Vidéodrome est peut-être à ce jour, son film le plus abouti et le plus personnel.

8.525

Publié le 1 Janvier 2007

Bubba Ho-Tep

Bubba Ho-Tep

Elvis Presley est vivant! Seulement il a échangé quelques années avant sa mort sa place avec l’imitateur Sébastien Haff et personne ne le croit car il a perdu la preuve écrite dans un accident de barbecue…malheur lui en a pris, car aujourd’hui il croupi dans une maison de retraite, bedonnant, grisonnant, handicapé par une hanche cassée lors d’une chute de scène et un cancer à la bite… Tout à été dit sur le film de Coscarelli et tout est vrai. Crooner désabusé et dépité de ne plus pouvoir tirer sa crampe, Presley est incarné par l’incroyable Bruce Campbell, icône du cinéma de genre qui au lieu de se reposer sur ces lauriers joue mieux aujourd’hui qu’il ne l’avait jamais fait auparavant. Sur un scénario ahurissant, (Elvis va retrouver l’estime de lui-même en défendant son hospice contre une momie qui porte des nippes de cow-boy ( ?!?) et se nourri des âmes des grabataires en les aspirants par leur anus (?!?), aidé dans sa quête par un JFK octogénaire noir qui a de la sciure dans le crâne à la place du cerveau( ?!?)), Coscarelli, qui aurait pu tourner une pantalonnade horrifique, ne filme fait que de les méfaits de la vieillesse, la difficulté d’exister en tant qu’individu dans des hospices infantilisants et la dignité que l’on perd lorsque son corps vous trahit. Thématique inexploitée dans le cinéma de genre, elle est traitée ici avec une subtilité étonnante, et si l’on s’amuse de ses bastons négociées à coup de pot de chambre, de déambulateurs et de chaise roulante, on est prit à la gorge en suivant les aventures de ces pépés justiciers que la société à oublié, morts-vivants tout aussi transparents que la momie millénaire tristement ridicule qu’ils combattent. Emouvant et jamais démonstratif, Bubba ho-tep est une réussite simple à ranger aux coté d’« Une histoire vraie », de David Lynch. C’est vous dire si c’est bien.

8.55172

Publié le 1 Janvier 2007

Casshern

Casshern

A la suite d�un accident, un projet de r�g�n�ration de cellules diff�renci�es accouche d�une race de mutant surhumains. Kazuaki Kiriya se lance donc � l�abordage d�une vaste fresque vengeresse des id�es plein la t�te et de l�ambition � revendre. Exp�rimentation de nouvelles techniques de tournage, effets r�volutionnaires, Casshern poss�de un visuel proprement magnifique. Et l�on passe ainsi de tableaux intimes satur�s de couleur � des combats hom�riques baign�s dans une grisaille furieuse, du noir et blanc de la guerre � l�ancienne aux monochromes rutilant des combats du futur. Seulement, le jeune r�alisateur fourre tout dans son Casshern. D�j� dans un sc�nario o� l�on croise tour � tour clones, andro�des, spectres, mutants et cellules autonomes sans que cela serve v�ritablement le sujet. Ensuite dans des effets de cam�ra in�gaux (Sublime dans l�intimit�, souvent tr�s rat� dans les combats). Mais passons, toutes ces erreurs de jeunesse se pardonnent devant l�immensit� du spectacle, la musique souvent ample et mystique, quand elle ne fait pas jeu vid�o, et la beaut� des personnages, les mutant en t�te, quand ils ne sont pas noy�s dans une bouillabaisse num�rique. Kiriya a tourn� une v�ritable exp�rience visuelle et rien que pour cela, elle m�rite le d�placement, m�me si on est loin de la r�ussite absolue d�Avalon. Par contre, si vous aimez le cin�ma rythm�, il faut vous pr�venir que Casshern s�av�re �tre terriblement mou du genou, la faute � un contenu trop pauvre et superficiel qui ne tient pas ses promesses et cale bien longtemps avant la fin. Pas un tr�s bon film donc, mais un tr�s beau film. C'est d�j� pas si mal.

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Publié le 1 Janvier 2007

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