Critiques spectateurs de Frank zito

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Mais qu'avez-vous Fait à Solange ?

Mais qu'avez-vous Fait à Solange ?

Alors qu'elle bécote son professeur sur une barque, une jeune fille est soudain prise de vision : quelqu’un est en train de fourrer un couteau dans le vagin d’une victime ! Débuts tonitruant donc pour ce giallo à la réputation sulfureuse. Et c’est vrai que Massimo Dallamato appuie là où ça fait mal. Fabio Testi joue un professeur ambigu qui fricotte avec une élève tandis que sa femme crève de jalousie, un de ses collègue bien-pensant reluque en sueur des fillettes sous la douche, les couteaux s’enfoncent là où l’on ne les avaient jamais vu s’enfoncer, et la caméra s’alanguie sur les corps nus de jeunes écolières pré pubères obsédées par le sexe. Pire, elles se lavent de leurs péchés en allant au confessionnal comme on va faire du shoping, avec le sourire! On imagine d’ici le tollé dans l’Italie puritaine! Hélas, ces transgressions ont un prix : « Mais qu’avez-vous fait à Solange ? » est transposée dans une Angleterre aux décors terriblement fades, sûrement pour ne pas froisser plus encore nos amis transalpins. Et parce que les idées sont d’une telle violence nous ne retrouvons pas ces mises à morts délirantes et inventives qui parsèment habituellement les gialli, de même que la musique, pourtant signée Morricone, s’efface derrière la lourdeur du propos. Comme s’il fallait ne pas en rajouter... Et pour ce qui est de la réalisation virtuose, passez votre chemin. Hormis quelques effets de style, comme l’apparition sublime de Solange, Dallamato filme sagement, trop sagement son métrage. D’ailleurs une particularité scénaristique confirmera aux amateurs du genre qu’il s’agit d’un giallo à part : le commissaire, de Scotland Yard of course !, est un homme exquis, malin comme un singe, et très compétent, là où ses collègues italiens sont toujours aussi incapables qu’orgueilleux! C’est dire ! Reste donc un très bon film, au sujet révoltant, au scénario inhabituel et aux acteurs ambigus, mais qui reste trop souvent froid et sage dans sa forme. Même si au final, c’est quand même vivifiant de voir des gens pécher de façon aussi décontractée…

7.71429

Publié le 1 Janvier 2007

Suspiria

Suspiria

Le film s’ouvre sur une voix off qui nous relate que la jeune Susie Banner avait décidé de perfectionner ses études de ballet en s’inscrivant dans une célèbre académie de Fribourg quand soudain le timbre de la voix off s’efface avant de se retrouver noyer dans une composition délirante des Goblins, notes qui se noieront à leur tour dans le bourdonnement d’une pluie diluvienne. Au sommet de son art, Dario Argento rend avec Suspiria son œuvre la plus radicale, comme si rien ne pouvait plus arrêter sa folie créatrice. C’est pourquoi, au delà du film, Suspiria est une succession de tableaux dont les références semblent être à rechercher plutôt chez Gaudi et Dali que chez les contemporains cinématographiques du maître. Argento transcende le support strictement cinématographique pour offrir une œuvre baroque et fantasmagorique habitée par l’appréhension et la peur. En effet, construit comme un cauchemar, ni le jour, ni le monde, ni aucun mur ne sont un quelconque rempart contre la menace qui transpire. Tout peut arriver, et tout arrive, dans des décors fantasmagoriques saturés de couleurs et où certains tissus semblent plus difficiles à franchir que des portes closes. Totalement habité, Argento nous entraîne dans son inconscient, et, de par sa narration de conte, nous renvoie en enfance en nous soustrayant tous les repères confortables du cinéma fantastique pour nous manœuvrer dans son univers tourmenté. Une date fondamentale dans l’histoire du cinéma autant que dans l’histoire de l’art, mais aussi et surtout un film unique.

8.90411

Publié le 1 Janvier 2007

Fantômes contre Fantômes

Fantômes contre Fantômes

Frank Branister est un détective médium qui exerce à Fairwater, petite bourgade américaine d’apparence paisible qui se trouve être le terrain de jeu d’apparitions ténébreuses. Avec The Frighteners , Peter Jackson rend hommage aux comédies fantastiques des années 80, celles de Zemeckis ou de Joe Dante, et met d’ailleurs en scène certaines de ces icônes les plus marquantes, comme le Michael J Fox de Retour vers le futur et la Dee Wallace Stone d’Hurlements. Toujours généreux, il apporte un regard neuf et affectueux à ce cinéma d’exploitation, hommage d’autant plus méritoire qu’en 1996 toute l’industrie cinématographique avait alors tourné le dos à ce genre. En effet, Scream étant passé par là, le cinéma fantastique n’était alors plus qu’ironie et cynisme. C’est pourquoi The frighteners avec ses ectoplasmes pulvérisés par un broyeur alimentaire, ses expériences extra temporelles et son enquête paranormale, est un film hors norme. Parce qu’il est une déclaration d’amour au spectacle fantastique et à l’innocence qu’il a véhiculé dans ces années 80, genre que Jackson embrasse à pleines main, sans recul ni gêne pédante. Fantôme contre fantôme est donc une ode au cinéma de son adolescence, un pur divertissement d’une heure trente, un bras d’honneur vivifiant à la face d’une industrie alors vouée à l’ironie, bref l’une des première pierre à l’édifice de la renaissance d’un genre qui peu se féliciter d’avoir trouvé dans Peter Jackson l’un de ses fidèle les dévoué, sincère et courageux qui soit.

8.59615

Publié le 1 Janvier 2007

The Calling

The Calling

Kristie pourrait être une femme comblée si seulement son entourage ne donnait pas cette étrange impression de lui cacher des informations épouvantables. Et puis il y a son mari qui semble mener un double jeu. Sans compter ces morts qui s’amoncellent autour d’elle… Et son fils… Bref, Kristie aurait pu être une femme comblée si elle n’avait pas eu le malheur d’être enfanté par le diable et de mettre à bas l’antéchrist… Réalisé par Richard Caesar, The Calling lorgne donc gentiment vers ces glorieux aînés La malédiction et Rosemary baby, sauf que les personnages y sont plus stéréotypés, l’image plus fade, l’histoire moins bien amenée, bref, sauf que c’est un film de série aussi banal que médiocre, dont ont pourra retenir une photographie voulue soignée et une coloration verdâtre qui donne à l’ensemble un vilaine teinte potage. Allez, si on le regarde en faisant abstraction de ses références passées pour mieux se rappeler qu’il s’agit d’une petite production américano-allemande arriviste, on pourra peut-être y prendre plaisir. Hélas, pour ma part, je n’y suis pas arrivé…

6.33333

Publié le 1 Janvier 2007

Un Jour sans fin

Un Jour sans fin

Cynique et désenchanté, un reporter météo couvre une fête provinciale, le jour de la marmotte, dans un bourg perdu de l’Amérique profonde. Comble de l’horreur, cette journée peu reluisante va se répéter à l’infini... Harold Ramis triture son sujet avec délectation et offre à Bill Murray l’un de ses plus beau rôle. Une comédie fantastique intelligente qui donne la banane et semble pouvoir se revoir elle aussi sans fin, dans la tradition des plus grandes comédies de Capra, c'est-à-dire un cinéma sentimental qui rend heureux sans jamais être niais. Tout simplement réjouissant !

8.96

Publié le 1 Janvier 2007

Le Témoin du Mal

Le Témoin du Mal

Alors qu’il pense s’être défait de Reese, un serial killer à la méthode caractéristique, l’enquêteur John Hobbes se rend compte que ce dernier était en fait possédé par un esprit malin qui, par un simple contact, peu changer d’âme. Grégory Hoblit dirige le témoin du mal avec une sobriété inhabituelle pour le genre démonologique. Sa mise en scène élégante ne tombe jamais dans la grandiloquence satanique ou le gothique stylisé pour préférer accompagner un Denzel Washington un peu fade poursuivre la chasse d’Azazel, le démon précité, dans une enquête qui devient vite aussi paranoïaque que cafardeuse. Mais si le traitement conventionnel de ce (bon) scénario est une idée audacieuse, elle fini hélas par plomber le métrage qui s’enlise dans son traitement monotone et quelque peu déprimant. Reste au final un bon film, sans concession avec son sujet et son idée, mais à qui il manque cette étincelle qui allume les projets plus personnels et moins polis.

7.66667

Publié le 1 Janvier 2007

Wishmaster

Wishmaster

Un mauvais génie en latex, le sinistre Djin, s’en vient foutre le souk dans notre dimension après avoir réussit à s’échapper d’une opale de feu dans laquelle il était enfermé depuis des siècles. Un peu d’histoire : en 1997, le cinéma d’horreur est au plus bas, et son fossoyeur à pour nom Wes Craven. En effet, son Scream cynique pour adolescent attardé avait (involontairement) tiré le genre vers un déclin qui dura une décennie. C’est grâce à cette détérioration qu’un film comme Wishmaster a réussit à tirer son épingle du jeu. Là où, en d’autres temps, cet ersatz de cinéma, laid à faire peur et filmé avec les pieds, aurait dû s’empoussiérer dans les étagères de vidéo clubs spécialisés, il aura ici suffit à lancer une franchise juteuse et prolifique ! C’est donc avec cette bouse que Wes Craven concluait sa trahison au genre, inaugurée avec Scream, cette trahison même qui tenait à faire croire à l’industrie du cinéma que l’horreur devait être filmé par des incapables pour ne s’adresser qu’à des demeurés. Un film qui restera pour moi le symbole d’une bien triste époque…

6.84091

Publié le 1 Janvier 2007

Hellraiser 3

Hellraiser 3

Hellraiser, la franchise adulte par excellence de Clive Barker, qui osait traiter de sujets aussi tabous qu’inavouable avec une maturité rare dans le cinéma d’horreur, et bien Hellraiser passe dans les mains du tâcheron Anthony Hickox. Et c’est parti pour le show : acteur inexpressifs, figurants ridicules, effets spéciaux vraiment très spéciaux, décors en carton pâte et humour pré pubère : et hop, voilà l’œuvre de Barker transformée en bouillie infâme. D’autant que notre homme se prend pour un virtuose : regardez donc comme il sait faire des travelling, ça balance terrible ! Ces zooms ! Formidables ! Et ces cadrages de téléfilms ? Whismaster qu’on croirait ! C’est dire si c’est beau ! Bref : tout ce qu’il fait, il le fait mal, notre ami Hickox, et avec une incompétence inégalable. Mais là où le métrage confine au génie, c’est quand il décide de transformer Pinead en un Freddy Kruegger d’opérette : croyez moi, la nausée vous soulèvera le cœur ! Faut le voir pour le croire ! Pinead qui lève les yeux au ciel, Pinead qui rigole bizarrement, Pinead qui grimace, bref Pinead qui cabotine comme le faisait Jaqueline Maillant en son temps! Et cette genèse ! Madre de Dios ! On apprend que Pinead n’est pas mauvais, non, il n’est que le versant démoniaque du bon capitaine Eliot Spencer, héros de l’aviation militaire qui va s’empresser d’aider notre fadasse héroïne à contrer notre Freddy en herbe pour se faire pardonner! Les bras vous en tombent ? C’est l’effet que ça fait quand un monument s’écroule… Allez, attendez tout de même le générique de fin, y a Motorhead qui joue « Hellraiser » (parole d’Ozzy Osbourne, music Lemmy Killmister) C’est peu, mais ça justifie les deux points de cette note…

6.2

Publié le 1 Janvier 2007

Le Tueur à l'Orchidée

Le Tueur à l'Orchidée

Le giallo s’impose comme un genre révélateur des obsessions cachées des réalisateurs qui s’y sont confrontés (obsessions d’ordre sexuelle la plupart du temps, il faut bien l’avouer), et celui-ci ne déroge pas à la règle. Voyez plutôt : un tueur secret ganté de noir multiplie les meurtres rituels de femmes nues et sensuelles avec une misogynie absolue… à ceci prêt qu’Umberto Lenzi n’est obsédé que par une chose : le rythme. Ce qui explique que son scénario parte dans tous les sens, sous le regard inexpressif de l’incompétent inspecteur Vismara qui se prend les pieds dans chacun des pièges tendus par le « Tueur à l’orchidée ». Soeurs jumelles que l’on confond, fausses morts mais vrais meurtres, mélis-mélos à la sauce de confessionnal et coïncidence abracadabrantesques : chez Lenzi tout est bon, l’essentiel étant que le spectateur n’aie pas une seconde de répit. Et qu’importe si c’est un couturier volontaire mais benêt qui traque notre tueur dans les milieux décadents de la ville tandis que l’inspecteur Vismara se gratte le front à la recherche d’une pensée cohérente, qu’importe si tout le monde se fout comme de sa dernière chemise de qui est ce fameux assassin au talisman, qu’importe tant qu’on se retrouve bringuebalé dans ce giallo dont les freins semblent avoir lâchés, le voyage étant parsemé d’une série d’homicides assez stylisés pour en faire un fleuron du genre. Alors oui, on se perd dans ce scénario à tiroirs biscornus, mais le charme opère, le style percutant du réalisateur est là, la musique de Riz Ortolani est parfaite, les décors et la photo sublimes… et si l’on n’y trouve pas un giallo hypnotique, inspiré et lascif à la Dario Argento, si l’on ne peut objectivement crier au chef d’oeuvre, on prend quand même au passage un coup de poing furibard et amusé balancé à la vas-comme-je-te-pousse par l’un des plus illustres faiseurs du cinéma d’exploitation italien des années 70, l’inénarrable Lenzi. Du tout bon quoi…

8

Publié le 1 Janvier 2007

Les 4 de l'Apocalypse

Les 4 de l'Apocalypse

Lucio Fulci n’avait qu’une confiance limitée dans la générosité humaine et partageait avec Céline une vision extrêmement pessimiste de l’existence. C’est peut-être pourquoi les 4 de l’apocalypse ressemble plus au chemin de croix du « voyage au bout de la nuit » qu’à un road movie initiatique. Il faut dire que tout avait déjà mal commencé pour nos quatre héros (et quels héros : un ivrogne qui va jusqu’à boire de l’eau de cologne, une pute juvénile enceinte, un médium africain déficient et un joueur professionnel aux cartes biseautées !!) qui se retrouve dans une ville qui décide d’éradiquer la criminalité de façon radicale. Nos quatre amis vont donc déguerpir et se lancer dans un périple qui les fera croiser toute une galerie de personnages tour à tour angéliques et maléfiques (La palme allant à l’incroyable Milian/Chaco, salaud charismatique, tour à tour chaman, brutal et libidineux) qui ne changeront en rien leur pénible destin. Point de salut donc pour ces aimables crapules qui déambulent tristement dans ce western crépusculaire et hypnotique soutenue par une musique décalée et une photographie originale. Le charme opère d’autant plus que Fulci défi toute logique. Tenez, on crève de chaud dans une région désertique et hop, c’est soudain la saison des pluies, et puis le grand froid, avec neige, anorak et tout le toutim ! Avant de retrouver les terres arides et traditionnelles des westerns d’antan. Fulci s’en fout. Il dresse des tableaux, et si l’apocalypse doit en passer par l’ère glacière, elle le fera ! Son cinéma est là, bien en place, original et déjà macabre, et c’est ce qui donne tant d’intérêt à ce métrage, véritable passerelle entre les «western spaghetti » et ses futurs délires de tripes poétiques. L’esprit l’habitait déjà… PS : Un mot pour rappeler, comme Killafornia l’à fait avant moi, qu’il s’agit de la version intégrale et non du montage d’origine, ce qui implique que de nombreuses plages du film se retrouvent en V.O sous titrée. Seulement à la différence de ce qu’il écrit (fort bien d’ailleurs) je trouve justement que la magie opère à ce moment là, lorsque enfin cesse cet atroce doublage de film pornographique qui ridiculise la moitié du casting tant il est grossier, et que l’on se rend compte que la version italienne était proprement superbe. Je comprends bien qu’il s’inquiétait pour ceux qui sont habitués à voir les films en français, mais bon, ces derniers ne seront incommodés que pendant cinq minutes, alors que les autres en ont pour tout le film à se farcir ce ramassis de voix inadaptées et d’intonations outrancières et ridicules.

8.44444

Publié le 1 Janvier 2007

La Queue du Scorpion

La Queue du Scorpion

Suite à l’explosion d’un avion dans lequel voyageait son mari, un riche homme d’affaire, Lisa Bauman hérite d’un millions de dollars qui va attirer la convoitise d’un tueur non seulement vénal mais, pour notre plus grand plaisir, relativement sadique. Et l’on se demande vraiment aujourd’hui comment, alors que plus de trente ans nous en sépare, des gialli à l’image de « la queue du scorpion », films de commande à vocation mercantile, pouvaient être aussi bon. Car ici, chaque plan de Sergio Martino est magnifique, soutenu magistralement par un éclairage et une photographie impeccable. La maîtrise du réalisateur des techniques cinématographique est absolue. Cette merveille d’esthétique est en plus soutenue par un casting international solide qui se perd dans un scénario intelligent, qui comporte de nombreuses fulgurances toujours parfaitement soulignées par la beauté formelle des images de Martino. Rarement le cinéma de genre commercial n’aura, dans l’histoire du cinéma, été aussi bien exécuté qu’ici. J’aimerais vous en écrire plus, mais les mots me manquent…l’émotion sûrement…

7.83333

Publié le 1 Janvier 2007

Ne Vous Retournez Pas

Ne Vous Retournez Pas

Le film s’ouvre sur une scène épouvantable, la mort de la petite fillette d’un couple d’anglais dans le bassin d’un cottage bucolique. Son père, alerté par une intuition ne pourra que la repêcher, un instant à peine après qu’elle ait rendu son dernier souffle. C’est sur la difficulté à surmonter cette perte d’un Donald Sutherland magnifique de dignité que le réalisateur va appuyer son film. Et il appui là où ça fait mal. Le couple uni et équilibré qu’il formait avec son épouse se désagrège au fils des incompréhensions et de cette cicatrice qui n’arrive pas à se refermer. Sa détresse devient d’autant plus insupportable qu’il nie sa souffrance et ne peut donc l’apaiser. Incapable de se raccrocher à l’espoir qu’offre deux vielles dames, dont l’une d’elle est un médium, à Julie Christie, son épouse, il se retrouve encore plus isolé qu’il n’était. Là où le film vire au génie, c’est que Venise se transforme sous nos yeux en une incarnation de son état psychologique. Les ruelles se font de plus en plus étroites, toutes en voûtes et en courbes, la ville semble dépérir, se baignant au fil du métrage d’ombres et de reflets de plus en plus lugubres. Et nous comme lui d’essayer de suivre la tâche rouge de l’imperméable que portait sa fille, cette tâche qui traverse le champ de la caméra comme une réalité insaisissable qui le mènera à sa perte. Le suspense crée par Nicolas Roeg se fait étourdissant quand l’architecte se perd dans ce dédale insensé dans lequel il est engagé. Du cinéma beau à faire peur tant il nous retourne dans sa capacité à mettre l’inconscient en image. Un chef d’œuvre absolu.

8.61538

Publié le 1 Janvier 2007

Survivance

Survivance

Cinq étudiants partent faire du camping dans la forêt vierge pour y fêter la perte à venir de leur pucelage, hélas leur week-end va être gâché par la présence d’une famille mongoloïde particulièrement inhospitalière. Les scénaristes de Survivance ont donc révisés leurs classiques, de « Délivrance » à « Massacre à la tronçonneuse », en passant par « la colline à des yeux », tout comme Jeff Liebermann qui, grâce à sa brutale scène d’exposition, manque de nous faire croire qu’il va hisser son film au niveau de ses glorieux aînés. Malheureusement, son film tourne rapidement vinaigre, la faute à ces cinq héros qui passe leurs temps à se mettre en danger de façon absolument invraisemblable. A l’image de Jonathan qui part chercher un bâton de rouge à lèvre perdu par sa petite amie dans les tréfonds de la forêt …. Pour être clair, et ceci dans la grande tradition des slasher des 80’s, tout le monde fait tout et n’importe quoi dans Survivance, avec une naïveté et une candeur telle que le spectateur fini par se demander qui, de nos jeunes campeurs ou de la famille d’arriérés, sont les plus crétins... Néanmoins, et malgré ces handicaps, le film de Liebermann instaure parfois une ambiance poisseuse, les deux frères consanguins foutent la trouille, et la forêt, avec ses chutes, ses cascades et sa verdure luxuriante, sert parfaitement de contre champs à ce survival assez radical. Un film inégal donc, bancal toujours mais au final distrayant... A noter la pittoresque apparition de Georges Kennedy dans le rôle du garde forestier qui va défendre nos jeunes amis à cheval sur son étalon blanc nommé Agatha...

6.33333

Publié le 1 Janvier 2007

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