Critiques spectateurs de Gory Freddy

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Le Samaritain

Le Samaritain

Beaucoup de gens n'aiment pas ce film je trouve ça injuste. Néanmoins je fais partie des déçus.

Le scénario est très linéaire et cousu de fil blanc, à part un twist final qui m'a cueilli, mais quand on y réfléchit, pour un twist, c'était le plus logique à faire. J'aurais dû y penser, tellement c'est un classique du retournement de situation par rapport à ce que l'on croit savoir.

Malgré son scénario facile, et quelque peu nébuleux quant aux réels enjeux des "méchants" (ils veulent tout faire péter pour reconstruire... Okayyyyy...), les dialogues, bien que convenus, sont bien écris et servent bien l'humanité rugueuse et habituelle de Stallone, celle qui fait qu'on l'aime tant.
Javon 'Wanna' Walton, le jeune garçon qui joue Sam est juste épatant, et fait aussi passer tous les clichés.
A eux deux, ils portent et sauvent le film de ses faiblesses scénaristiques.

Néanmoins, bien que beaucoup de scènes soient intéressantes "émotionnellement parlant" - bien que très clichées - tout ça manque de spectaculaire. On a du mal à voir où sont passés les 100 000 000 $ de budget.
Alors certes, le film est parsemé de petites séquences de bagarre amusantes et bien troussées, mais bon, rien de transcendant, surtout pour un tel budget.

La fin est évidemment plus visuelle et mouvementée, mais je reste très perplexe quand un film indien comme "Krrish" (2006), avec un budget 10 fois moindre, offre le même genre de climax dans les flammes, avec la même efficacité, voire plus.

Les "méchants" sont caricaturaux et peu définis.
Et même si le principal est plutôt bien joué, le fait qu'il soit traité avec aussi peu de finesse, et des motivations floues, lui font perdre de sa saveur et dessert son interprète.

Des moments sont étonnamment (/scandaleusement) expédiés (le destin de Sil), les enjeux sont très superficiels, et la logique est souvent mise à mal.
On a l'impression d'un script plein de promesses, mais encore au stade de l'ébauche.

L'humour est souvent présent, mais efficace et peu envahissant contrairement aux dernières merdes Marvel. Un bon point.

En fait, le pitch de départ est excellent, l'ensemble est très agréable, surtout grâce à ses deux interprètes principaux; mais on reste sur un goût amer tant on a un sentiment d'inachevé, de potentiel inexploité.
Et même si je suis un grand grand fan de Stallone, et pense qu'il est un grand acteur, subtil et sensible, bien au-dessus de la caricature bourrine que les incultes font de lui; je dois avouer que sur la fin, il y a deux/trois passages où il est franchement ridicule à force d'en faire trop et grimacer...

Je conseille le film, mais bon sang, ça aurait pu/dû être tellement mieux avec un script traité plus en profondeur !
Stallone est mon héros, moins le Samaritain...

8

Publié le 5 Octobre 2022

Les Nuits Fauves

Les Nuits Fauves

J'ai énormément de mal à comprendre en quoi avoir des rapports sexuels, tout en sachant qu'on est séropositif, sans préservatif et sans prévenir son partenaire, est un acte de force ou d'amour ou de je-ne-sais-quoi... Je suis peut-être trop terre-à-terre mais je n'arrive pas du tout à comprendre le point de vue de Cyril Collard que je trouve lâche, scandaleux, pour ne pas dire criminel... Si, disons-le !

"Tu peux pas juger ça, tu sais pas c'que ça fait."
Euh si je peux juger. T'es juste un criminel, hypocrite et égocentré !
"Tu sais, parfois je suis prêt à tout pour oublier que je crève à petits feux. Tu sais c'que c'est ? Vivre avec cette menace ? Minute après minute."
C'est 'ach'ment bouleversifiant tout ça, mais ta souffrance est censée justifier les risques que tu imposes aux autres à leur insu ?
Être sur le point de perdre la vie ne devrait-il pas t'apprendre à quel point elle est précieuse, celle des autres y compris ?

En fait, avec ce film, on est dans la victimisation insupportable où, sous prétexte qu'on souffre, on a un alibi en béton qui justifie tout pour faire n'importe quoi.
Avec un épouvantable égoïste qui ne voit la souffrance que quand ça le concerne.
Un "héros" qui veut faire de son film une ode à la vie, avec le fascinant paradoxe de totalement mépriser celle des autres.

Et puis "la rage de vivre". Je rigole...
Cyril Collard vous montre la beauté de la vie nocturne sous les ponts, et attention, ça fait grave envie ! :
Éponger des queues à l'aveugle dans des rues sordides, se faire même pisser dessus à la demande (je n'invente rien, c'est dans les séquences "pioure émocheune vérité vraie" du film)... Clair que ça vaut le coup de se battre pour pouvoir continuer à servir de cuvette au premier venu.
Il veut vous hurler que la vie est le plus beau des cadeaux, qu'il faut se battre jusqu'au bout pour elle, mais rien dans sa vie ne fait rêver: Alcool, drogue, rencontres de passage, sexe brut à la volée sans sentiments et dégradant...
D'accord il est censé être à la dérive par désespoir, mais notre magnifique "héros" n'a pas attendu le Sida pour être irresponsable, égocentré et toxique. C'était déjà sa vie avant, et c'est ce qui l'a amené là et pas le contraire. Son désespoir il se l'est créé, et il ne manque pas de contaminer les autres.
Si tu veux donner un sens à ta vie avant de mourir et partir dignement, va plutôt creuser des puits en Afrique, mon gars, parce que les joies du sexe vulgaire et vain sous un pont mal éclairé comme baroud d'honneur forcent plutôt la consternation que l'admiration...

Notre héros, "admirable écorché vif" rebelle avant tout, vit sa vie à cent à l'heure comme un grand, même avec sa tuture, sans jamais se soucier des autres, jusqu'à l'accident.
On est trop fier de lui, quel homme qui nous montre tellement bien à quel point la vie est précieuse à ses yeux. On est forcément ému !

C'est très étrange la manière choisie pour montrer le désespoir de perdre la vie.
Que l'on se referme sur soi-même en déprimant et en hurlant à l'injustice, me paraît logique, mais que l'on abîme, qu'on salisse carrément le peu de temps qui reste, lance un message assez embarrassant je trouve, et ne rend pas le personnage aussi touchant que le film voudrait nous le vendre.

Ce personnage faussement attachant donc, n'est pas une fiction en fait.
Le scénariste/réalisateur/acteur prend le risque de mettre en scène sa propre vie et fin probable (qui arrivera peu après), sans fioritures ni retenue. C'est courageux, mais la manière dont les questionnements sont amenés vont à l'encontre du respect qu'il aimerait inspirer, et donne à sa "logique" un goût qui ne passe vraiment pas bien.
Il passe son temps à jongler avec le côté "injuste" de sa situation sans jamais se demander si ce n'est pas quelque peu "injuste" que d'autres risquent de se faire contaminer par ses actions.
Et il faut le plaindre... C'est le héros de "son" film !

Les autres personnages "à fleur de peau" d'zob, n'arrangent vraiment pas le niveau général.
Son copain Sammy est un pur trouduc dans la grande tradition de ce qui est bien puant.
Laura... Oh my God, Laura ! Idiote, possessive, immature, hystérique. Et pas n'importe quelles crises d'hystérie, les crises d'hystérie pioure émocheune with no simulaicheune vraiment gavantes pour les Césars.

Les dialogues du film sont souvent pitoyables et semblent régulièrement être improvisés.
Exemple, repris tel quel:
- (à Jean) Emmène moi chez toi, tu peux tout arranger, fait moi l'amour.
J'veux ta queue dans mon ventre, donne-la moi !
(à sa mère) Tais-toi tu peux pas comprendre, chuis sûre que personne t'a fait jouir comme ça.
- (la mère) Mais oui bien sûr ma chérie, bien sûr.
Bref, des dialogues "vérité" immenses, époustoussiflants, bouleversifiants !... Affligeants !!!

Avouons quand même que la fin tout au bout de l'Europe est très inspirée. Plus contemplative et moins forcée, elle est ce que le film aurait dû être tout le long.

Reconnaissons également que si son film est globalement mal foutu et finalement très prétentieux malgré une fausse humilité de surface, Cyril Collard est un excellent acteur, au jeu fougueux et passionné.
Dommage que ce soit pour défendre un propos biaisé et une réalité très contestable !

Pour résumer, un film brut et sincère, mais qui oscille constamment entre le touchant, le douteux et le nullissime.
Un film également très paradoxal et hypocrite, et sacrément égocentré, ne voyant le problème que d'un point de vue étriqué et très arrangeant pour son auteur, lui permettant (illusoirement) de se dédouaner.

Mais ce qui est bien le plus douteux, le plus dérangeant, c'est de présenter à l'époque une personne comme Cyril Collard comme le symbole d'une génération, un soi-disant "héros"; quand on sait les risques qu'il faisait prendre à ses partenaires à leur insu.
C'est incroyable quand même à quelle point la fatuité de certains médias arrive à falsifier la réalité, la renverser en insultant implicitement des victimes collatérales qui n'ont rien demandé, juste pour créer de faux événements "intellectuels" et s'en gargariser.
Tout ce tapage, tous ces hommages de "gens qui savent et ont tout compris (et vont vous apprendre en toute condescendance)" à l'époque - j'y étais -, pour un individu qui osait parler de la vie sans respecter celle des autres.
Puis, passé le phénomène de mode qui remplit glorieusement les discussions dans les cocktails mondains, on s'invente un nouveau sujet "de société" d'importance calculé pour s'astiquer la cervelle et refaire le monde sans rien faire, entre gens de bonne compagnie. Consternant... et terrifiant en fait !

J'ai mis presque 30 ans pour voir le "chef-d'œuvre", j'aurais pu encore attendre tant la "leçon de vie" qui en ressort ne me concerne pas.
A voir... par curiosité et témoignage des paradoxes des hommages à la vie que nous pondent régulièrement les médias avides de buzz rentables...

3

Publié le 20 Septembre 2022

Les Eternels

Les Eternels

Ce film est différent des Marvels habituels. On s'éloigne des dernières purges prétentieuses, idiotes et hyper formatées... et ça fait sacrément du bien !
Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas eu un film Marvel intelligent !
Une très bonne histoire, avec un réel propos. De vrais personnages, pas survolés ou devenus d'embarrassantes caricatures comme dans les derniers Blockbusters pensés pour les masses. Ils ont une vraie profondeurs, de réelles motivations et certains sont surprenants et ambigus, et tellement bien écrits que leur part d'ombre est compréhensible, limite touchante.
Les coups de théâtres ne sont pas foireux, contrairement aux dernières habitudes Marvel, et si vous ne connaissez pas la BD, je pense que vous ne les verrez pas venir.

Et, une chose essentielle qui fait du bien, beaaaaucoup de bien!, et donne forcément une histoire crédible et qui tient debout, l'épouvantable "humour" qui caviarde les dernière productions Marvel, les déséquilibre et anéanti leurs propos déjà faiblards et survolés, et bien cette humour est quasiment absent, en tout cas des nombreuses séquences sérieuses, ce qui fait qu'elles sont très fortes et réussies !
L'humour reste un peu dans d'autres séquences, et créé un effet étrange dans le film, car contrairement aux derniers Blockbusters totalement détruits par un "humour" cancérigène balancé à tout va, qui se propage même (/surtout) quand il ne faut pas, là on sent que le réal' ne veut pas gâcher sa précieuse histoire, alors il se retrouve dans quelques séquences à part. Il n'est pas trop lourd, plutôt réussi, mais cela créé des ruptures de ton assez abruptes parfois.
Cet "humour" est-il vraiment utile dans toutes les productions Marvel ?
Peut-être pas dans leurs bons films...

Pour moi, un des Meilleurs Marvels jamais réalisé.
Un film enfin vraiment intelligent, tout en sachant proposer beaucoup, beaucoup de spectaculaire (les séquences d'action sont époustouflantes).
Le 2 semble prévu. Pourvu que ce soit le cas, et qu'il reste dans le ton du premier, plutôt que de viser les catastrophes scénaristiques de la dernière trilogie Spider-Man, qui malheureusement ont fait du pognon.

Bref, arrêtez de faire du succès à des daubes, et faites un triomphe quand un film comme celui-ci sort du merdier ambiant.

8.5

Publié le 18 Septembre 2022

La 7ème Malédiction

La 7ème Malédiction

On pourrait croire que c'est parfaitement putassier quand la jaquette du DVD français annonce fièrement: "Quand Indiana Jones rencontre Evil Dead !".
Mais c'est pourtant vrai, et le meilleur moyen de définir le film.

Bien sûr le metteur en scène n'a pas le talent d'un Steven Spielberg ou d'un Sam Raimi, mais il s'en sort plus qu'honorablement.

Si au début on a peur d'une énième comédie foireuse à-la-con, on est vite rassuré quand après la 21e minute cela tourne à l'horreur décomplexée pendant un bon quart d'heure.
Et ce ne sera pas la seule séquence qui se lâche totalement. La suite n'en manquera pas.
Dynamiques, funs, gores, franchement inventives et bien réalisées, toutes ces scènes, mélangées dans un trip à la Indiana Jones, sont de vrais moments de bonheur pour le fan de cinéma de genre !

Plus difficiles les scènes d'exposition et de remplissage, qui n'ont que peu d'intérêt et sont jouées médiocrement, surtout ce qui est "censé" être de la comédie.

Etonnamment, le mythique Chow Yun-Fat n'a qu'un rôle secondaire qui ne fout rien du tout, à par à la toute fin où il explose un stremon au lance-roquette sans trop se fatiguer.
C'est les autres qui font tout le boulot à sa place, probablement parce que les acteurs sont doués pour les art martiaux et pas lui.
Chow Yun-Fat lui, livre une interprétation ringarde, qui semble reposer sur le fait qu'il pense qu'avoir trouvé un accessoire rigolo suffit à construite un personnage. Ici c'est une pipe, "censée" lui donner un style particulier et classieux.
On est loin de ses interprétations fiévreuses et impliquées de la trilogie "Le Syndicat du Crime", "The Killer", "À Toute Épreuve", "Un Tueur pour Cible" ou "Tigre et Dragon".
Bref, la pipe joue très bien.

Dommage que les asiatiques aient toujours du mal à donner du corps aux séquences hors action. Et c'est là qu'on voit que Indiana Jones et Evil Dead reposent sur autre chose que leurs étonnantes séquences "spectaculaires".
Mais quand "La 7ème Malédiction" veut en mettre plein la vue, et c'est souvent le cas, elle n'est pas en reste, et rend de bons hommages à ses modèles.

A découvrir. Vraiment !

8

Publié le 18 Septembre 2022

Arthur Malédiction

Arthur Malédiction

Un film unanimement descendu dès sa sortie. Et de façon très violente !
Considéré comme un véritable suicide artistique de Luc Besson, qui en est producteur et scénariste, est-ce que ce... "truc" mérite à ce point tout ce qu'on en dit ?

Oui et non.

Oui en ce qui concerne Besson.
LE plus gros défaut du film, ce qui fait qu'il est impossible qu'il soit bon avant même d'être tourné, c'est son scénario.
Encore une merde démoulée par Luc Besson, dont je n'oserais même pas me servir comme PQ de peur de me salir.
C'est incroyablement mauvais. Mais c'en est même étonnant. Un cas d'école !
Et dire que ce gars tient justement une école de cinéma, où il enseigne notamment l'art d'écrire des scénarios... Sûr qu'il vient encore de donner un bon exemple.
Il avait d'abord demandé à ses élèves de lui proposer des scénarios pour ce film, et il choisirait le meilleur... mais mÔssieur, toujours très exigeant de la qualité scénaristique et peu satisfait des résultats les a tous refusés, et a décidé "de leur montrer" - en toute humilité - ce que c'est de savoir écrire... qui c'est le Boss quoi... Lol ! (ou pas...)

L'histoire est incroyablement bancale et mal écrite. Dommage, le pitch (mais cette seule bonne chose, est quelque chose que Besson a plagié. Besson Style !) était prometteur.
Les dialogues sont absolument affligeants (mais certains vraiment drôles à leur insu, comme ce fabuleux "bouge pas !" que balance un mec à un autre à moitié mort suspendu à une corde), beaucoup ne sont que du remplissage absolu.
Les 8 personnages principaux sont inexistants, absolument transparents, alors que plutôt que ces tunnels de remplissages inutiles et redondants, il aurait mieux valu utiliser tout ce temps pour caractériser les personnages et les rendre intéressants.
L'action démarre vraiment à quasiment une heure de film.
Les meurtres... Pffffffff, on ne voit pas grand chose.
Et la fin est un sommet de n'importe quoi absolu.

MAIS certaines critiques sont injustes.
Déjà, les acteurs sont loin d'être aussi nuls qu'on le dit. Il sont même bons et très naturels dans les séquences entre eux.
Ça se gâte un peu quand il faut jouer le stress et la peur pour certains, ils en font des caisses, et gueulent tellement mal qu'on a envie de les égorger nous même.
La mise en scène n'est pas si nulle qu'on le prétend. C'est juste que je mets au défi quiconque, même un excellent metteur en scène, de faire quelque chose d'intéressant avec un script pareil. C'est gangréné à la base en fait.
Quelques passages ça et là surnagent néanmoins...

Et quand on se renseigne sur les conditions de tournage désastreuses, que l'on sait que des étudiants de son école se plaignent d'avoir été exploités et vécu du n'importe quoi totalement anti-professionnel, que même la sécurité des acteurs était mise en jeu car sommés de faire leurs cascades eux-mêmes; on a du mal à être indulgeant avec notre producteur de génie...

Verdict ?
Un film effectivement quasiment nul, absolument honteux. Tellement mal écrit qu'on se demande comment c'est possible. Mais avec Besson, toute nullité littéraire est possible, même la plus improbable. Seulement là, il a vraiment réussi à m'épater !
Nul et crétin à ce point le film !?
Consternant, pitoyable, embarrassant, lamentable, honteux... Oui c'est vrai, mais la faute en revient entièrement à Besson, le reste du staff a subi !

4.75

Publié le 31 Août 2022

Thor : Love and Thunder

Thor : Love and Thunder

Je ne comprends pas pourquoi ce Thor 4 se fait autant démonter.
D'accord, il est lamentable, d'une idiotie sans nom, écrit par des singes alcoolisés sur une nappe de bistrot entre deux tâches de vin, et blindé de blagues plus pourraves les unes que les autres qui s'étiiiiirent à en mourir... MAIS vous les pleureuses, êtes les mêmes guignols qui avez fait un triomphe au 3 non ?
Alors vous saviez à quoi vous attendre en bêlant de plaisir devant un tel film: que le suivant soit "aussi bon" !

Et tout naturellement Thor 4 est une insulte à l'intelligence humaine et au personnage lui-même, mais il n'est pas plus stupide que le 3, il est juste aussi mauvais, ajusté sur le niveau du public. Alors où est subitement le problème ?
Les producteurs ont juste réengagé Taika Waititi pour démouler un 4 bien fumant pour satisfaire le public si fin gourmet.
Les moutons bêlants ont eu une deuxième ration de ce pourquoi ils sont venus gaiement se faire tondre la première fois, c'est tout.
Etonnant ce soudain changement de point de vue général. Y'aurait-il eu entre-temps un second virus qui se serait caché avec le Covid, un virus qui rend intelligent ?
Si le trois est bon le 4 l'est aussi. Si le 4 est mauvais, cela signifie que le 3...

BREF, ça me fait bien marrer cette volée de bois vert de la part d'un public qui a lui-même réclamé d'être pris pour un con.

Sinon le film... le film... le... machin commercial ciblé beauf tout public...
Ben c'est affligeant, très mal écrit, avec des dialogues consternants.
Tout comme le 3, y'a des sujets forts qui sont traités par-dessus la jambe, et l'humour - à cette dose en tout cas - est totalement hors-sujet avec des thèmes pareils.

Et même si on acceptait le film en tant que comédie malgré le fait qu'on ne puisse traiter des sujets pareils de cette manière, et bien ça ne fonctionne pas non plus, car c'est vraiment très trèèès mal écrit. C'est de l'humour bas de gamme aux ressorts comiques mille fois vus et revus, dont on devine les chutes avant qu'elles n'arrivent et dont les gags sont poussifs et paresseux.
Thor est devenu une parodie, mais même en tant que tel on rase le sol.

L'histoire ?
Elle aurait pu être bien, touchante, bouleversante même; mais elle est stupide et lamentable car on a ciblé les crétins qui on fait triompher le 3.
Ils ont eu ce qu'ils ont demandé, alors pourquoi gueuler ? Seraient-ils plus crétins que crétins ??

Le film débute avec une bataille dont on déteste la logique qui veut qu'un seul être puisse gagner une guerre seul en quelques instants, en se demandant donc pourquoi il a laissé mourir tant de gens si ça pouvait être si rapide ?!
La suite sera pire en terme d'écueil scénaristique au profit de "l'humour"...

Les acteurs... font ce qu'ils peuvent. Ils font le job avec ce qu'on leur donne, et parviennent à ne pas trop se ridiculiser. C'est déjà ça...
Chris Hemsworth est toujours aussi charismatique, dommage que désormais son Thor soit con comme un balai sans manche.
Natalie Portman... la pauvre... censée être une femme forte investie du pouvoir qu'octroie le marteau Mjölnir, avec cette maladie qui la ronge... c'est tellement traité n'importe comment, tellement à côté, que même si on la voit beaucoup, son personnage est aussi creusé que celui d'un figurant. Alors elle fait de la figuration. Dommage, elle est très crédible en Thor féminin.
Tessa Thompson en King Valkyrie... ouais ben on s'en fout un peu en fait. Elle est jolie, elle joue correctement, mais perdue dans ce fatras de conneries que peut-elle faire de vraiment intéressant ?
Christian Bale en Gorr est très bon, mais ce qu'on lui fait faire ne l'est pas. Tout comme pour Natalie Portman, un thème très fort entoure son personnage, mais il est survolé, sacrifié sur l'autel des clichés "dramatiques" et des blagues faussement divertissantes.

Russell Crowe est le seul en fait qui se laisse ridiculiser... et qui le mérite !
Il ne s'est de tout évidence pas préparé pour son rôle de Zeus, fait vingt tonnes de trop, et son embonpoint (/obésité) se voit. On ne voit que ça en fait, et il devient franchement risible à regarder quand par dessus son ventre de teaser de packs de bières, est mis une armure en plastoc à peine digne d'un magasin de farces et attrapes avec moulés dessus... des abdos (!). Ça lui donne un look, une dégaine... surtout que le metteur en scène ne se prive pas de le filmer de profil avec son armure de Dieu Guerrier.
Pauv' gars !
Sa performance est celle d'un éléphant en tutu et ballerines. Il aurait mieux fait de ne pas céder à la paresse au lieu de se contenter de ramasser son cachet. Contrairement aux autres acteurs, il est ridicule, et je ne le plaindrais pas !
Et son cirque avec son éclair de Prisunic... Mais à quoi ont pensé les responsables des FX pour lui donner ce jouet pour gamin ?!???

Quant aux chèvres (oui y'a des chèvres cosmiques dans le film)... elles jouent bien, le casting est réussi, elles sont tout à fait en phase avec le niveau du film et des spectateurs qui ont aimé Thor 3.
Mais elles ne m'enlèveront pas de l'esprit que Russell Crowe est l'acteur le plus ridicule de tout le film.

Noyés dans un bourbier d'imbécilité (y'a quand même des séquences de "comédie" très très embarrassantes), surnagent ça et là quelques bons moments (l'alibi contractuel du scénario dramatique et intelligent pour flatter l'intellect du bovin soumis qui a couru voir le 3 en salles, et qui est prié de dépenser à nouveau intelligemment son argent... Pour ma part, me demandez pas comment j'ai vu le film...), des moments souvent très courts - ou perdus au milieu d'une scène bancale -, qui montrent vaguement ce qu'aurait dû être le film.
Il y a des séquences d'action visuellement soignées et parfois spectaculaires (et d'autres quand même bien foireuses qui laissent perplexes), mais qui endorment tellement elles sont noyées dans une vacuité chronique et abyssale.

Le combat final avec les gamins sur de la musique hard-rock, est un miracle de 'What the Fuck ?'.
Heureusement Jane va arriver in-extremis sur un cheval ailé (!) - qu'elle a dû trouver dans le cerveau d'un scénariste cocaïnomane - pour sauver son Tarzan asgardien, pas de la connerie, mais en l'aidant à en finir avec le méchant et donc en mettant fin au film, donc au calvaire de tous.

Pour résumer, un vide artistique absolu, qui étonnamment met en colère les fans... les mêmes qui se sont extasiés devant un Thor 3 du même acabit. Lol !
Et bien même s'il est pénible à regarder ce Thor 4 qui ne se distingue des productions Asylum que par le budget, et que je me sens insulté quand on me balance un produit (pas un film) pareil à la gueule; je suis bien content qu'il soit aussi nul. Car vous l'avez demandé à force d'accepter de la merde en série. Vous l'avez !
Réfléchissez maintenant...

(PS. Devant son immense talent à comprendre la populace, c'est Taika Waititi qui a été choisi pour mettre en scène le "Akira" annoncé pour 2023. Ça sent d'emblée la fresque grandiose avec d'épiques concours de pets au milieu de terres dévastées, sur fond de musique R&B. J'ai hâte !)

3.5

Publié le 23 Août 2022

Super-Héros Malgré Lui

Super-Héros Malgré Lui

Une parodie de super-héros souvent très drôle même si un peu inégale.

Bien bien loin de l'épouvantable "Black Snake: La Légende du Serpent Noir" (2019), on a là quelque chose qui peut s'appeler une comédie sans avoir honte.

Alors bien sûr les quelques séquences de combats sont loin des blockbusters US, mais restent assez bien troussées.
Néanmoins, si elles sont assez bien mises en scène, le cadrage de celles-ci est très gênant je trouve, il est étrangement trop serré alors que rien ne semble le justifier dans l'élaboration des effets visuels (pas de "contraintes techniques" apparentes), ce qui créé un effet gênant d'étouffement, un manque de respiration visuelle. Je ne sait trop comment expliquer cela, mais les cadrages auraient été à chaque fois un petit peu plus larges, ça aurait été plus agréable à regarder à mon sens.

Sinon, on ne va pas parler d'un film particulièrement malin, mais écrit et fait avec intelligence, au point que c'est toujours rythmé, que l'on garde constamment le sourire, et que certaines trouvailles/exagérations très "dessin-animé" font franchement rire.

A voir donc, pour s'assurer un bon moment sans prise de tête !

8

Publié le 6 Août 2022

Moon Knight

Moon Knight

J'en aurais entendu du bien de cette série.
Inventive, originale, loin des formatages idiots Marvel habituels... Tout cela est vrai !

Malheureusement, là où le bas blesse, c'est que la série s'appelle Moon Knight, et on ne le voit pas assez le Moon Knight.
Il est vraiment très beau et réussi, mais présent dans seulement 4 épisodes sur 6, pour de courtes séquences d'environ 2-3 mn à chaque fois, c'est terriblement frustrant.
Et oui, en plus il est totalement absent les épisodes 4 et 5, de quoi péter un câble !!

Alors oui, les scénars sont intelligents et bien barrés, bourrés d'imagination, et Oscar Isaac est juste fabuleux dans ses rôles multiples... Mais on veut voir Moon Knight merde alors !!!!

7

Publié le 19 Juin 2022

L'Inconnu du Nord-Express

L'Inconnu du Nord-Express

J'ai toujours trouvé Alfred Hitchcock surestimé, pas au point d'un Dario Argento ou d'un Lucio Fulci dont les fulgurances ne sont que visuelles et que sur des séquences chocs, mais bien surestimé quand même. 

Il est de bon ton pour le connaisseur averti de s'extasier devant les "chefs-d'œuvres", ou considérés comme tel, du "Maître" Hitchcock; mais moi ce genre de clowneries qui consistent à épuiser le dico de termes dithyrambiques entre "gens qui savent" en prenant des postures d'érudit qui connaît ses classiques sur le bout des doigts, m'indiffère, voire me gonfle profondément. 
La fameuse "scène culte" de la douche dans "Psychose" au montage magistralement génialement génial m'as toujours laissé froid, même quand j'avais 12 ans. Entre autres... 

En lisant les autres critiques, je suppose que je vais me faire plein d'amis, mais bon, tant pis, j'ai un fusil au pied mon lit.

"L'Inconnu du Nord-Express", bien qu'étant indéniablement un bon film, fait partie de ces "œuvres impérissables" qui ne m'ont franchement pas impressionnées. 
Le film date de 1951, il a plus de 70 ans, et il a pris un sacré coup de vieux. 
Pour moi un vrai chef-d'œuvre ne prend pas de coup de vieux, il est intemporel. 
Y'en a quelques uns comme ça, même très lointains. "Citizen Kane" (1941) en est un exemple. 

"L'Inconnu du Nord-Express" lui pêche par un scénario avec une excellente idée de départ, mais qui peine à la prolonger et vraiment nous surprendre; et par des facilités qui frisent l'incohérence, notamment dans la bêtise et les actions de certains personnages. Ils se veulent forts et fouillés, mais sont en fait très linéaires et caricaturaux.

La soi-disant "géniale" mise en scène, est poussive et pleine de passages inutiles, avec un montage trop appuyé et des effets manquant de subtilité. 
La caméra s'attarde trop sur un comédien en pleine "émocheune" qui n'attend que d'entendre le mot "Cut", ou je pense à ce zoom bien lourdingue sur la cravate du méchant Bruno Antony, portant son prénom: comme si on nous gueulait dans les oreilles avec un haut parleur "Attention les filles, ça va être important pour après !"... 

La strangulation de la femme se veut imaginative, et est d'ailleurs très bien vue du point de vu technique, mais pas crédible un seul instant: la victime ne bouge pas, se laisse faire et est tuée en très peu de temps. Pourtant n'importe qui peut retenir sa respiration 10 ou 15 secondes...

Les deux acteurs principaux sont bons, d'autres ont une interprétation très théâtrale, peu aidés par une mise en scène qui l'est tout autant. 

La musique a les défauts de celles de ce temps révolu: tonitruante, n'ayant parfois aucun rapport avec la scène qui l'accompagne, semblant avoir été posée là après que le monteur son ait joué sa place au dés. 

Le climax final manque de force réelle tant l'abus de plans rapprochés dans l'affrontement au sein du manège, fait plus cache-misère technique qu'autre chose. Quelques plans impressionnants tout de même. 

La toute fin avec le tueur qui veut continuer à faire accuser notre bon héros Guy Haines veut nous la jouer à nouveau "gros suspense de fou", mais en fait est stupide et peu cohérente vu ce qui est montré à la fin, et fait plutôt l'effet d'un pétard mouillé. 
L'Inspecteur du début à la fin est un idiot, et il faut vraiment qu'une évidence lui soit collée sur le bout du nez pour qu'il se retire les yeux du cul.
On se sent bien protégé par la Police après ça, et ce film - à son insu je pense - n'en fait vraiment pas un portrait flatteur. En effet, les gars ne sont que des bras-cassés bornés qui ne regardent que la surface des choses du début à la fin, faut leur agrafer les preuves sur le nez pour qu'ils envisagent de renifler où il faut.

Je ne suis pas fan des remakes, je pense que les originaux se suffisent à eux-mêmes et que d'essayer de les remplacer a quelque chose d'insultant. 
Maintenant "L'Inconnu du Nord-Express" avec son excellent pitch de départ, mériterait une sérieuse remise à jour autant en terme de scénario que de mise en scène, tant il est - à mon humble avis - imparfait et désespérément ancré dans le maniérisme cinématographique de son temps... là où d'autres films sont vraiment restés intemporels !

9.45455

Publié le 3 Avril 2022

The Only Child

The Only Child

Sur un pitch intéressant, le film, voulant créer une atmosphère, se tire en longueur, en répétitions et finit par tourner sévèrement en rond.

Bien qu'effectivement une atmosphère mystérieuse et angoissante se créée, elle est finalement écrasée par l'ennui, réalisateur et scénaristes étant incapables de se renouveler dans un scénario linéaire et d'une pauvreté qui fait plus peur que le reste.

Les deux interprètes principaux sont convaincants, particulièrement le gamin qui sait parfois se montrer vraiment terrifiant.
Quel gâchis de talent, perdu dans un film qui aurait été efficace s'il était passé de 87 mn à un court de 30 mn.

La fin réveille un peu, mais n'est pas très crédible.
SPOILER:
Le gamin serait resté dans le trou plusieurs jours sans boire et manger... et est vivant ?
Après nous avoir tannés pendant presque 10 mn à entrer dans les tunnels, en rampant avec difficulté, la maman échappe aux créatures qui la poursuivent, sort en tirant son gamin à toute vitesse... ?!?? Euuhh...
A moins que ce soir une ellipse du réalisateur, conscient de nous avoir bien fait chier déjà. Mais même si, comment parvient-elle à aller plus vite que les créatures habituées à ramper ?
Et la toute fin, mille fois vue, l'éternel mode "c'est fini mais c'est pas fini" des scénaristes paresseux, "est-ce lui ou encore un autre double" ?
Pffffffff, rien d'original !
FIN DU SPOILER.

A sauver quand même certaines séquences réellement flippantes, mais bien trop délayées et appauvries par aucun rebondissement digne de ce nom.
Dommage, on sent un réel savoir faire, mais le scénario est tellement faible, qu'il est bien difficile de faire tenir ça sur la longueur, même avec le prétexte de tout miser sur l'ambiance.

7

Publié le 22 Mars 2022

Et Si Le Ciel Existait ?

Et Si Le Ciel Existait ?

Je n'ai rien contre les trucs religieux, ou plutôt spirituels.
Je fais bien la différence entre "religieux" et "spirituel", car pour le premier c'est souvent pas mal encrassé de conneries inventées par l'homme, alors que pour le second c'est bien plus profond et réfléchi.
Bref, c'est plutôt - carrément même - quelque chose qui me touche.

Par contre, faut absolument m'épargner les foutaises religieuses, soumission bêlante, ravissement décérébré, manichéisme digne de la pire des bédés pour enfants, etc...
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce film ne nous épargne pas: il est écrit au burin, et c'est même plus avec de gros sabots que se déplacent dans l'histoire scénaristes et metteur en scène, c'est carrément au tracteur.

Un tel manque de finesse, doublé d'une lourdeur sans fin et des dialogues parfois consternants; rend un récit qui aurait pu être matière à réfléchir et émouvant, une pure daube risible... ou éprouvante pour les nerfs, selon l'humeur !
Un tel sujet ne peut être traité tel qu'il l'est dans ce film, sans devenir une caricature grotesque, voire une parodie involontaire.

Reconnaissons une bonne interprétation générale, Greg Kinnear en tête, et Dieu sait qu'il faut être bon pour débiter des conneries pareilles sans se discréditer !

4

Publié le 19 Mars 2022

Fou à Tuer

Fou à Tuer

Je constate qu'en 2007 j'avais laissé une critique mitigée.
Je viens de revoir le film 15 ans plus tard à l'occasion de la sortie du superbe Combo Blu-Ray/DVD de "Fou à Tuer" en France, et je l'ai tellement vécu autrement que je me suis dit qu'il fallait que je reposte un avis. Le monde doit savoir !

Alors certes le scénario peut paraître assez faiblard comme je l'avais marqué auparavant, mais il est loin d'être bête et laisse une grande part à l'interprétation.

Ensuite, la mise en scène est vraiment très inspirée, super dynamique pour ce qui est en fait un huis-clos, et certaines séquences sont vraiment très prenantes, notamment la poursuite dans les conduits d'aération.

Klaus Kinski est évidemment le point fort du film, et est vraiment complètement fou, hallucinant de cynisme et de brutalité (et paraît qu'il était aussi sympa sur le tournage).
Et ses réguliers moments de calme sont parfois les plus effrayants, tant ont y ressent Le Mal pragmatique qui est convaincu de sa supériorité et rationnalise ses actes.
A ce titre, ses échanges "rationnels" avec sa prisonnière qu'il a mise en cage sont bien plus glaçants que s'il y pétait des câbles à tout va. Il est comme ces nazis qui ont froidement légitimé leurs actions les plus ignobles...

Les autres acteurs sont corrects, mais tout est tellement centré sur Kinski, qu'ils deviennent vite transparents, même l'actrice principale, mignonne mais c'est tout.

En fait même si on pourrait dire qu'en fait il ne s'est pas passé grand chose, et que beaucoup ne serait que redite; c'est justement cette redite, fonction même du voyeurisme qui définit le personnage avant ses instincts meurtriers, qui en montant graduellement en puissance créé une ambiance globale si particulière.

Pour les amateurs de pièges comme moi, vous allez vous régaler à certains moments; et voir Kinski se lancer, fou de rage, à la poursuite d'une proie plus coriace que d'habitude dans les longs tunnels d'aération, à un côté à la fois oppressant et délirant qui vaut vraiment le détour !

6.66667

Publié le 11 Mars 2022

Scream

Scream

Alors, qu'en est-il de ce reboot, sequal, requal ou autre terme pourriqual censé nous épater qu'ils ont inventé pour nous donner une impression de nouveauté ?

Le bilan est mitigé.
Il y a du très bon, digne des meilleurs moments de Wes Craven, et du très mauvais digne de... rien.

D'abord la sacro-sainte séquence d'ouverture qui se doit d'être d'emblée aussi bonne qu'un climax.
Et bien elle est très réussie, c'est celle du troisième film qui reste la moins bonne de la franchise.
Bourrée de suspense, très violente et très bien jouée, elle se joue de nos habitudes des 4 précédentes pour lui donner une résolution inattendue. Bien vu !

La séquence de la shérif qui part au secours de son fils et toute la suite qui y est liée, est réellement haletante, formidablement mis en scène. Digne du premier film.
A ce stade on est sacrément confiant !

Les personnages, les nouveaux "principaux" sont intéressants, les secondaires totalement transparents.
Pour ceux qui ont traversé toute la franchise, Sidney, Gale et Dewey; c'est une véritable plaisir de les retrouver, même s'ils arrivent tard pour certains et sont moyennement présents.

Globalement le film est super bien rythmé, et les meurtres hypers violents.
Je déplore néanmoins un choix scénaristique sur un personnage sacrifié que j'adore particulièrement (et je suis même grave vénère !!!), et dont la mort est plus justifiée par une bravade de scénaristes en mal de véritable inspiration ("Voyez, on est trop fort, on fait c'qu'on veut !") qu'à une réelle utilité scénaristique pour la suite de l'intrigue.
D'autant plus que la raison qui l'amène à retourner vers le tueur et se faire avoir est complètement débile, et dépend d'un raisonnement dû à des règles qui ne s'appliquent pas dans la vraie vie.
C'est inepte !

Et là est le gros défaut du film, qui va en empirant jusqu'à la fin:
Le côté référentiel, méta, est trop appuyé. Ces "règles", avant étaient subtilement disséminées dans l'histoire, les personnages en remarquaient une certaine logique, mais ça ne devenait pas des conneries écrites au burin qui semblent dicter la logique même de la réalité et pas des personnages.

Avant on était avec des tueurs en série influencés par une logique de slasher ancrée dans leur culture, et avec quand même une vraie motivation.
Là on a l'impression que les événements et le champs du possible semblent carrément dépendre de ces règles. Le mec s'est fait défoncer, mais dans les règles il revient toujours, alors il revient même si c'est physiquement impossible. Etc...

Mais faut arrêter de déconner, faut garder une certaine logique quand même. Que ces règles soient suivies et transformées par des illuminés est une chose, que la logique même de la réalité en dépende devient n'importe quoi !

Les scénaristes se ramènent avec leurs gros sabots, croyant pouvoir faire avec un numéro de claquettes qui va vous épater, mais en fait ne font que de vous les balancer à la gueule. Et ça fait mal !

Et d'ailleurs en parlant de n'importe quoi, le dernier acte est consternant de bêtise !
Et rien qu'à cause de lui je baisse ma note finale de 7.5 à 6/10. On se fout trop de nous là !
Si on ne se doute pas de l'identité des tueurs jusqu'au bout (ça va je spoile pas, ils sont toujours deux), leurs motivations sont absolument ineptes et ne tiennent pas debout un instant.
Les scénaristes toujours obsédés par le côté méta, le référentiel, les règles à-la-con, oublient complètement que tous les anciens tueurs avaient une motivation qui tenait debout.
Là franchement... je sais même pas quoi dire tellement je trouve ça affligeant.
Même la fin du 4e opus particulièrement outrancière, gardait une cohérence avec la réalité, notamment celle des réseaux sociaux, leur bêtise crasse et les conséquences sur les esprits faibles.

Revenons à du positif, le premier tueur révélé l'est d'une manière, à un moment où on s'y attend pas, et c'est totalement jouissif tellement on ne le voit pas venir.
De plus, la personne qui interprète ce personnage qui était fade et insignifiant depuis le début, devient d'un coup hyper charismatique jusqu'à la fin et vole presque la vedette à tout le monde tellement elle s'éclate.
J'ai dit "la personne", fille ou garçon ?, je vous dirais pas, mais on passe tellement du transparent au rayonnant que j'ai trouvé ça vraiment marquant.

Pour le second, c'est lui, ça aurait pu être un autre... les motivations ne sont tellement pas crédibles que de toutes façons on est... surpris sans être surpris... difficile à expliquer ce paradoxe, mais c'est ce que j'ai ressenti.
Il n'existe pas par rapport à un scénario solide, mais juste pour justifier l'effet de surprise (réussi) au moment ou il se révèle. Donc efficace sur le moment, nul sur l'ensemble de l'histoire.

Bref on arrive à une fin très distrayante, spectaculaire, hyper violente et graphique; mais tellement débile qu'on est pris en étau entre le fun et la consternation.

Le troisième film, bien que très édulcoré et ayant pris un tournant parodique trop affirmé, n'allait pas autant dans le n'importe quoi. Il respectait au moins l'intelligence de son spectateur.
Ce n'est pas le cas ici. Ça veut faire le malin avec de nouvelles règles, mais c'est incapable de les intégrer correctement dans l'histoire et vous tape dessus avec.

Pas honteux, mais pour moi le moins bon film de la franchise !

7.22222

Publié le 3 Mars 2022

Scream : La Série

Scream : La Série

Les saisons 1 et 2 bien que pas mal foutues n'ayant pas vraiment fasciné le public, il est décidé de laisser tomber cette intrigue et de proposer un truc plus proche des films avec le retour du vrai masque.
L'histoire, n'a rien à voir, elle est indépendante, mais est resserrée à 6 épisodes pour éviter les écueils des deux saisons précédentes qui se perdaient dans du remplissage inutile et des conneries d'ados.

Maintenant OK, mais faut que ce soit à la hauteur.
Ce n'est pas le cas. Je serais bien moins méchant que certains fans de la franchise qui détruisent complètement cette nouvelle saison, mais force est de reconnaître que c'est très moyen.

C'est distrayant, pas vraiment ennuyeux, mais assez fade et avec pour la plupart des personnages peu intéressants (pas tous, je ne dirais pas lesquels, car avec mon dernier paragraphe, je ferais des spoilers par déduction), et pour certains très mal joués.

L'actrice Keke Palmer est insupportable de surjeu de la fille "qui en a et qui sait ce qu'elle veut"; et alors qu'elle est censée être altruiste, parvient finalement à donner l'impression totalement inverse sur son personnage.
Est-ce l'actrice qui joue comme ça, ou bien on l'a dirigée comme ça ? Car elle est aussi dans la série "Scream Queens" et est loin de jouer aussi mal et est bien plus sobre.

Une bonne idée ce "Breakfast Club" transformé en slasher, mais pas exploité de manière suffisamment homogène.
Et pas de bol quand ceux que vous préférez se font buter trop vite, ou que l'un(e?) est le tueur; et que ceux que vous avez envie de tuer vous-même s'en sortent !

6/10

7.83333

Publié le 3 Mars 2022

Scream : La Série

Scream : La Série

Déjà, y'a deux séries en une.
La saison 3 étant une histoire indépendante des deux premières.

Parlons des saisons 1 et 2.
De bonnes idées, des personnages sympas, rien de glorieux mais plutôt bien troussé.

Le masque n'est pas le même que les films, et je vais dire une chose qui va sûrement choquer les fans: je le préfère, celui des films ne m'a jamais vraiment plu.
J'adore le look de celui de ces deux premières saisons !
Et oui, désolé les fans hardcore. :)

Le problème de cette série plus qu'honorable, c'est qu'elle ne tient pas sur la longueur.
Trop réduite en moments chocs, Elle a régulièrement des ventres mous, et malgré des fulgurances, se perd régulièrement dans le trip "séries pour ados".
Tout cela aurait mérité à être plus resserré pour toujours rester dans l'esprit Scream.
Mais il reste de bons moment tordus et dégueus dignes des films, rassurez-vous.

Les personnages sont globalement intéressants, sympathiques et bien joués.

Le final de la saison 2 (en fait l'avant dernier épisode, car le tout dernier - Double épisode "Halloween 1 & II" - est une histoire indépendante complètement débile et prévisible, avec néanmoins quelques ajouts intéressants en tout début et fin pour la série) appelle une suite qu'on ne verra apparemment jamais.
Dommage, car cela semblait prometteur...

7,5/10

7.83333

Publié le 3 Mars 2022

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