Critiques spectateurs de Arkana

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Ces Garçons qui Venaient du Brésil

Ces Garçons qui Venaient du Brésil

Réussir à rendre crédible une idée aussi fracassée du civet... Faut vraiment s'appeler Ira Levin pour arriver à l'écrire et Schnaffer pour la mettre en image ! (Bien que pour ce dernier, bien sûr, le boulot était déjà mâché mais bon, on ne va pas tortiller du cul pour chier droit, même si la trame était déjà tissée, il nous en a fait un film plus que respectable)

S'attaquer à l'adaptation d'un livre qui tourne autour de l'idée du clonage, en 1978, fallait déjà croire à son projet. Mais qu'en plus ces clones soient ceux du führer en personne, ça devient juste démentiel... Ah non, c'est vrai, cette idée est sensée avoir germé dans le cerveau vérolé de Mengele, homme pour qui le mot même de démence ne signifiait pas grand chose, alors finalement parmi ses expériences plus délirantes les unes que les autres, pourquoi pas celle-là ? Bref, donc l'idée de base est d'installer à terme rien moins que le 4ème reich, chose qui semble vouée à la réussite puisque 94 petit clones de bons aryens se trouvent disséminés à travers la planète. Par bonheur un autre clone s'est glissé dans le film en la personne de Simon Wiesenthal (rebaptisé pour la discrétion Ezra Lieberman et joué par le plus à présenter Laurence Olivier) qui après bien des difficultés finira par retrouver Gregory "Mengele" Peck et sa liste des 94. Entre temps, on aura pu se faire une idée de l'indicible.

Basé sur un concept qui au départ ne semble pas tenir debout plus de huit secondes, Schaffner nous livre un film de science fiction désespéré et noir qui dès les premières minutes s'avère (étonnamment) tenir la route, nous amenant à nous poser la question des activités post-seconde guerre des hauts fonctionnaires nazis que Nuremberg n'a pas poursuivi. Finalement au vu de la réponse qui nous est proposée, on a presque envie de ne rien savoir.

Pour servir ce chef d'oeuvre, puisque c'est bien ce qu'il est, Peck et Olivier épaulés par un James Mason assez discret mais toujours bien terrifiant dans ses rôles de nazis (entre "Le renard du désert" et autre "Crépuscule des aigles"... C'est finalement en capitaine Nemo qu'on le préfère). Sans oublier la grande des grandes Uta Hagen dont le rôle de Frida Maloney ne consistera ici qu'à expliquer dans les grandes lignes le projet de Mengele et qui n'apparaîtra pour se faire pas plus de quelques minutes. Dommage, mais elle aura su glacer un peu plus l'atmosphère si jamais il en était encore besoin.

Un petit bijou cinématographique, une adaptation réussie (assez rare pour être signalé) et un appel à la vigilance permettant de nous rappeler une des pires pages de l'Histoire pour le cas où on serait tenté d'oublier. Une réussite sur fond de Wagner... à voir, à revoir et à re-revoir...

9.33333

Publié le 17 Août 2010

Let's Scare Jessica to Death

Let's Scare Jessica to Death

Bon, dilemme ! Difficile d'éreinter ce film à cause (et uniquement à cause) d'une super actrice dans le rôle principal. D'un autre côté, le métrage en lui-même, pas terrible, terrible. Construite sur un scénario qui tiendrait sur un post-it de Grand'pa Mini, cette histoire tente d'éveiller l'intérêt sur le sort quelque peu pathétique de Jessica, une citadine tout juste sortie d'hôpital psychiatrique (pour des hallucinations d'après ce qu'on nous laisse entendre) et que son mari et un ami décident d'emmener vivre à la campagne, histoire de commencer une nouvelle vie. Pas de chance, ils arrivent dans un trou perdu où personne ne veut d'eux. Ne prêtant - au départ - guère attention à l'hostilité des locaux, ils s'installent dans leur nouvelle maison où squatte une jeune hippie à qui ils proposent de rester. Cette dernière (ayant dû s'imaginer qu'il fallait qu'elle paye son loyer en nature) commence à semer le trouble dans l'esprit déjà bien fragilisé de Jessica dont les "hallucinations" font un come-back en force jusqu'à ce qu'elle commence à entrevoir la vérité qui risque bien de lui payer un billet de retour express en H.P.

On assistera à peu de choses durant ce film assez mou (peut-être un choix de Hancock pour placer son horreur sur un plan plutôt psychologique ?). Même les visions morbides de Jessica seront tout juste survolées. La fin ne sauvera rien et ce qu'on retiendra de tout ça finalement sera le charisme de l'excellente Zohra Lampert jouant le rôle de la fameuse Jessica. On passe les 85 minutes que dure le film a espérer qu'il ne lui arrive rien tellement elle est sympa. 7/10 pour la prestation parce que j'ai vraiment aimé. Pour le reste, la photographie très seventies est assez intéressante mais sinon, rien de plus.

7.8

Publié le 23 Juillet 2010

Les Décimales Du Futur

Les Décimales Du Futur

Dans la série film étrange voici "The Final Programme". Donnant le ton étrange dès le départ avec l'enterrement (enfin, si on peut appeler ça comme ça) en Laponie d'un scientifique de haut vol, on suit ensuite les pérégrinations du fils de celui-ci, sensément un espion (pas évident) dandy (ça oui, pas de doute) qui - pour ceux qui ont vu et aimé "Frenzy" - nous donne l'occasion de revoir Jon Finch. Ce dernier, assistant à la cérémonie parce que, semble-t-il, il n'a pu faire autrement, rentre chez lui et décide d'aller tuer son frère qu'il déteste et qui vit dans la propriété familiale avec leur soeur (qu'il vénère). Entre temps, il est approché par Miss Brunner et trois scientifiques un peu space qui souhaitent récupérer un microfilm du défunt père contenant des informations sur des expériences d'immortalité. Microfilm qui serait planqué dans la propriété. Et voilà la joyeuse équipe qui tente d'investir les lieux mais c'est sans compter sur le frère qui réussi à s'enfuir avec le document. Heureusement l'équipe de déjantés récupèrera son du et pourra tenter son expérience à la Mary Shelley revue et corrigée (il s'agira cette fois d'enregistrer dans un super ordinateur toutes les connaissances accumulées dans les cerveaux des plus grands noms scientifiques de l'histoire afin de les réinjecter dans un cobaye qui deviendra un surhomme immortel et auto-régénérateur... rien que ça). Un petit twist final pas dégueu viendra clore cet ovni cinématographique.

Sur une histoire dont franchement on se fout, Robert Fuest arrive à construire un petit film qui se laisse suivre avec plaisir grâce avant tout à son charismatique acteur et au côté new-age sous amphet' des décors très seventies futuristes (?!) qui rappellent un peu ceux d'Orange Mécanique (l'apparition de Patrick McGee renforçant encore cette impression) et finalement, les 85 minutes que dure le film se passent sans trop d'ennui. Sympa, à voir au moins une fois.

8

Publié le 15 Juin 2010

The 27th Day

The 27th Day

Il n'y a qu'une explication à la réalisation (médiocre) de "27th Day" : le désir de surfer sur la vague SF qui se portait plutôt bien à cette époque (rien qu'entre 1956 et 1957, sont quand même sortis des bombes comme "Invasion of the body snatchers", "Planète interdite", "Les soucoupes volantes attaquent", "Invasion of the saucer men", "L'homme qui rétrécit"... pour ne citer que ceux-là)

Pourtant le pitch, pour être original, il l'est ! Se faire enlever par un alien, se voir remettre une capsule capable de détruire l'humanité entière (mais sans toucher un cheveu du monde animal et végétal), puis être ramené sur Terre et avoir 27 jours pour faire tout péter... ça m'a donné envie de savoir comment aller se passer ces jours en question. Hélas, une fois le film envoyé, ça m'a surtout donné envie de dormir.

Aucune originalité et des explications simplistes au possibles composent les 77 minutes que dure le film. L'extra-terrestre ressemble à monsieur tout-le-monde... enfin, à monsieur tout-le-monde qui irait à un bal costumé et qui parlerait toutes les langues terrestres. Mais bon ça c'est normal puisqu'il nous explique que son peuple est d'une intelligence bien supérieure à la notre (mouais, y'a pas de quoi se vanter, c'est pas très compliqué non plus) mais que leur morale et leur éthique les empêchent de nous faire le moindre mal (ouf, c'est rassurant). Par contre ça ne les gêne pas du tout de nous refiler des armes de destruction massive pour qu'on mette nous même fin à la race humaine, non ça ils peuvent, y'a rien de stipulé à ce niveau dans le contrat.

S'en suit un enchaînement de situations plus caricaturales les unes que les autres, exemple : les russes ont une des capsules alors tout de suite, ils complotent pour rayer les états-unis de la carte, ce qui embêtent bien ces derniers parce que eux, bien entendu, ne veulent faire de mal à personne. Heureusement les scientifiques américains trouveront à bidouiller les petites capsules qui finalement n'éradiqueront de la planète que les très très méchants qui ne pensent qu'à faire la guerre, à boire de la vodka et - accessoirement - à se promener dans les rues un couteau entre les dents. Voilà, fallait pas faire son vilain chameau ! Et pour finir bien sûr, on invite les gentils aliens dont la planète est menacée (pourtant, vu leur soit-disante grande grande grande intelligence, on peut s'étonner qu'ils n'aient pas su y remédier) à venir vivre avec nous, ils acceptent... C'est beau, on verse une petite larme, générique de fin, pfiou, il était temps, je m'attendais à voir débarquer les Bisounours d'une minute à l'autre !

4

Publié le 14 Mai 2010

Meurtre par décret

Meurtre par décret

Voilà, c'est dit, c'est fait, Jack l'Éventreur, celui pour qui a quasiment été inventé le terme "tueur en série" n'en était même pas un. Pire, il n'a jamais existé. C'est en tout cas le choix assez original que fait "Murder by decree" pour nous relater les 5 boucheries qu'a connu Londres à la fin du XIXème.

Les faits sont simples mais tellement bien gardés par le gouvernement anglais de l'époque (et donc la franc-maçonnerie puisqu'ils allaient de pair) qu'il faudra à Sherlock Holmes (joué ici par le très charismatique Christopher Plummer dans un de ses meilleurs rôles) un sacré bout de temps pour que la lumière se fasse dans sa petite cervelle de génie. En fait d'Éventreur, il ne s'agit que d'hommes à la solde de la monarchie créant le mythe du tueur de prostituées pour détourner l'attention d'une faute commise par le Duc de Clarence ayant mis enceinte Annie Crook, une de ses domestiques. L'honneur royal étant en jeu, hop là, on s'active à faire passer la demoiselle pour folle et après l'accouchement, on l'interne. Affaire classée. Ou presque, puisque Annie a eu le temps de confier son bébé à une de ses amies en la personne de... Mary Kelly ! Qui en a elle-même parlé à toutes ses copines, ce qui leur a valu de se faire massacrer dans les circonstances que l'on connait. Et si plus d'un siècle plus tard, on est toujours à la recherche de l'identité de Jack l'Éventreur, c'est parce que Holmes a promis la discrétion au prime minister en échange de l'assurance que le bébé pour qui avait coulé tout ce sang ne serait jamais mis en danger.

Le scénario en lui-même est particulièrement tordu ce qui ne le rend pas moins génial. Le Londres des années 1880 est parfaitement rendu, les acteurs sont tous très bons, avec une mention spéciale pour James Mason jouant magistralement Watson dans un registre comique amenant un petit peu de fraîcheur à l'ambiance lourde et brouillardeuse du film. Malheureusement quelques longueurs de ci de là font qu'on décroche un peu parfois. Dommage, c'est le seul point négatif du métrage mais il se fait lourdement ressentir.

8.5

Publié le 11 Mai 2010

Gen: Terreur Psychiatrique

Gen: Terreur Psychiatrique

Ah bon, ce film est turque ? J'ignorais et ce n'est pas en le regardant que c'est flagrant. Le nom des protagonistes peut peut-être mettre sur la voie ? Mais sinon, rien ne laisse transparaitre un métrage ottoman. D'un autre côté je ne connais rien à ce cinéma qui est - si ça se trouve - terriblement intéressant. En tout cas, quand on voit "Gen, Terreur Psychiatrique" ça donne presque envie d'aller passer les prochaines vacances à Izmir, histoire de côtoyer ce peuple capable de nous pondre une si belle réussite.

Ayant pour cadre un hôpital psychiatrique, "Gen" commence comme un petit thriller auquel on accroche assez rapidement grâce à une intrigue qui ne laisse pas indifférent puis plonge petit à petit dans l'horreur au fil des meurtres, respectant tous le même modus operandi et qui nous laissent si peu d'indices qu'on en soupçonne les patients tout autant que le personnel soignant. Quelle grande idée que ce massacre ! Pendant qu'on regarde les aliénés mourir, on ne voit pas ce qui en fait crève les yeux dès le départ... et c'est ce qui est si bon dans la révélation finale. D'ailleurs des twists il y en a deux mais sans nuire à la qualité du scénario, l'un est tout de même sacrément plus scotchant que l'autre, plus intimiste et propre à un personnage.

Une quasi réussite que ce thriller psychiatrique, si ce n'est certains acteurs qui ne sont pas toujours dans le ton. C'est le cas des deux flics qui sont coincés dans l'hôpital pour cause de route impraticable. Pas qu'ils jouent mal (et puis le doublage, franchement, ça n'aide pas) mais ils sont quand même un ou deux tons en dessous des autres (particulièrement l'équipe médicale et son très sympathique chef). Sûrement le seul bémol de ce film au scénario en béton, à l'image dépouillée rendant le glauque des décors presque palpables et à la réalisation maîtrisée de bout en bout. A voir !

7.42857

Publié le 6 Mai 2010

Cluedo

Cluedo

Avant l'adaptation des jeux vidéo au cinéma, il y avait l'adaptation des jeux... de société. Les temps changent...

Si au départ ce film commence comme un petit thriller classique (présentation des personnages, décors, intrigue...) on se retrouve après une petite 1/2 heure devant une bonne grosse farce emmenée par un Tim Curry survolté. Les meurtres s'enchaînent, les accusations fusent, chacun essayant plus ou moins brillamment de cacher ses mobiles aux autres. Mais des mobiles, ils en ont tous à la pelle, ce n'est donc pas les suspects qui manquent. Du coup, tout le monde soupçonne tout le monde et ça devient vite un beau bazar.

Bien malin celui qui trouvera la fin, surtout que là, Jonathan Lynn en propose trois qui tiennent toutes la route. Finalement la vérité sera révélée à la toute fin.

Ce Cluedo fait passer un très bon moment, les personnages sont hauts en couleur, le château avec tous ses passages secrets est propice au suspense et le scénario est vraiment bien vu. Une petite réussite assez méconnue mais qui vaut le détour.

7.57143

Publié le 4 Mai 2010

Stag night

Stag night

Tiens, un film ayant pour cadre le métro et ses tunnels souterrains... chouette, du jamais vu ! Une bande gentils jeunes qui a maille à partir avec des affreux méchants ? Oua-ho, encore plus rare !! Mais après tout, pourquoi pas, quand bien même tous les poncifs du genre semblent trouver leur point de rencontre dans "Stag Night", il pourrait bien y avoir une petite originalité qui ferait que, malgré tout, ce film laisse son petit souvenir.

Eh bien non. En tout cas pour moi, ce métrage ne fonctionne à aucun moment. Les personnages, pour commencer. Des caricatures de tout ce qu'on a déjà vu. Un frimeur-macho, un super héros à qui tout réussi, deux copains aussi transparents qu'un lévrier vu de face, une greluche et une étudiante qui prendra le temps de ne plus se prendre au sérieux quand elle aura atteint son objectif (qui semble être un truc du genre quand elle aura enfin bac + 19) Face à eux, les gros méchants dans toutes leurs splendeurs, sensés faire peur parce qu'ils ont des looks de metalleux à la White Zombie, ne s'expriment que par grognements indistincts... mais surtout : parce qu'à chaque fois qu'ils sont filmés, le cadreur est pris de crises parkinsoniennes, c'est dire s'ils font flipper. En réel ? 3 types échappés du plateau de la "Guerre du Feu" qui font un peu de ménage dans la jeunesse bourgeoise. Niveau scénario... pas beaucoup mieux. Voilà le premier métro qui n'a pas de stations !! Si, si, nos gentils protagonistes marchent, courent, tournent en rond mais jamais n'atteignent la moindre station. En un peu plus d'une heure, faut déjà y mettre du sien.

Et maintenant, les bons côtés, moins nombreux mais bien présents. Une photographie très belle, léchée, classe. Et... euh, ben non c'est tout. Bref, un film dont j'ai eu le plus grand mal à voir la fin tant c'est un peu toujours la même chose. Aucune explication, la traque pour la traque. Finalement ce film aurait aussi bien fait de s'appeler "Creep II"

6

Publié le 30 Avril 2010

The Descent : Part 2

The Descent : Part 2

Où comment l'exploitation d'un filon (mais si, rapport à la spéléologie tout ça, tout ça... oui bon, bref) peut vraiment rendre une oeuvre - au départ réussie - totalement absurde. Parce que "The Descent" 1er du nom avait su instaurer un climat, une ambiance... on pouvait devenir claustro rien qu'en le regardant mais alors dans le 2, faut rien attendre de tout ça, que nenni ! On ressort les ficelles du 1er mais que ces dernières sont indigestes mélangées à la sauce exploitation commerciale.

Le plus gros problème de cette... hem, "suite" puisqu'il faut bien lui trouver un nom, c'est que Harris nous arnaque par tous les bouts et ne semble même pas en avoir honte. Sarah qui, trop choquée pour enchaîner 3 mouvements cohésifs en début de métrage, se transforme soudain en véritable terminator blonde que plus rien n'arrête (déjà, le fait de la faire redescendre juste après avoir été retrouvée... mais oui, mais oui, normal quoi). Natalie June Mendoza, j'ose même pas en parler parce que autant je l'avais trouvée excellente dans le 1er, autant là sa performance est désastreuse... j'ai même cru que c'était Michelle Rodriguez qui avait repris le rôle au départ... Restent les sauveteurs, mauvais eux-aussi mais qui nous offre une belle performance dans la compétition "qui sera le plus absurdement barbouillé ?" And da winner is... la fliquette !

Vraiment un film dispensable, restons sur une bonne impression avec le 1er et arrêtons les frais. En même temps, quand on voit la scène finale, sûr qu'Harris a fièrement penser qu'un troisième volet, ce serait le pied ! Qu'on rebouche ce trou , vite!!

6.38462

Publié le 17 Mars 2010

Les  Soucoupes volantes Attaquent

Les Soucoupes volantes Attaquent

"Les soucoupes volantes attaquent", dans la traduction, c'est rien de le dire. Si tout au long du film, il en passe quelques unes avec des intentions qu'on pourraient penser pacifiques, le dernier quart d'heure ne laisse plus aucun doute sur leur décision de contrôler ou de liquider la planète, ce sera selon la réussite de leur attaque. A coups de rayons lasers pour les extra-terrestres et de champs magnétiques inversés pour les humains, ça pète dans tous les sens et voilà que pour finir, le Capitole est pris pour cible et s'effondre comme un château de cartes...

Ce film supporte toute la nostalgie d'une certaine naissance de la SF au cinéma, jouxtant la conquête de l'espace pour la réalité, il n'est même pas question de prêter une intention anti-militariste à l'envahisseur, à peine arrivé, celui-ci se fait copieusement canarder (on discutera après). Patriotisme en avant (car si l'invasion doit être mondiale, c'est tout de même les zuèsses qui sauve le monde) mais on est 1956 à l'époque de ce film, on pardonne donc facilement ce déballage triomphal à la gloire des héros miltaro-scientifiques. Et puis le film en lui-même se suit agréablement, il ne propose rien de nouveau mais est réalisé avec application et sérieux. En plus Sears ne met pas systématiquement les Soviétiques dans le coup, un bon point.

7.75

Publié le 30 Novembre 2009

Zero Day

Zero Day

Largement inspiré de la tuerie de Columbine, "Zero Day" est tourné caméra sur l'épaule par André et Cal, les deux protagonistes ayant un projet bien précis appelé le "Jour Zéro". Il correspond pour eux au jour où ils seront fin prêts à passer à l'action mais sans déterminer à l'avance de quel jour il s'agira. Si bien qu'on ne sait absolument quand la tuerie aura lieu ni même si elle aboutira puisque, arrivés dans les délais, ils commenceront à repousser leur plan.

A l'instar de Harris et Klebold on a affaire à un décideur et à un suiveur. Ici c'est André qui décide de tout et même si Cal s'en défend à plusieurs reprises, il ne fait qu'accepter les idées démentielles de son copain, plein d'admiration qu'il est pour lui. D'ailleurs, le plus rejeté des deux, le mal aimé, le montré du doigt, l'aigri, c'est André. Cal lui se pose en victime d'on ne sait pas vraiment quoi... voulant atteindre le statut de martyr incompris pour lequel se fait passer son binôme mais il est évident que sans lui, l'idée même de tuer une mouche ne l'aurait jamais effleuré. Le personnage d'André lui, est vraiment torturé, un esprit militarisé à l'extrême, verbeux, il passe son temps à démonter et remonter son fusil, toujours à l'affût de gagner une seconde sur son record, n'aimant rien ni personne... l'image même du loser sachant pertinemment que cette tuerie est la seule chose dont il est capable pour passer à la postérité.

On pense tout de suite à Michael Moore ou Gus Van Sant devant ce film, mais "Zero Day" prend un genre d'aspect universel tant il pourrait tout aussi bien relater les mêmes tristes évènements en Finlande ou en Allemagne. Les deux comédiens excellent chacun dans leur rôle, la réalisation gagne encore en vraisemblance grâce au tournage façon documentaire. On suit avec un certain voyeurisme ces deux ados qui parlent de massacrer tout ce qui bouge dans leur lycée de la même façon qu'il parlerait d'un évènement sportif... "Zero Day" veut nous faire entrer dans l'intimité des plus banales de ces spree killers, c'est réussi et maîtrisé de bout en bout.

10

Publié le 29 Novembre 2009

Hurler De Peur

Hurler De Peur

"Scream of Fear" n'est sûrement pas le plus connu des films de la Hammer et pourtant il mériterait une meilleure place tant cette courte histoire (moins de 80 minutes) est efficace.

Peggy, décidée à rendre visite à son père qu'elle n'a pas vu depuis dix ans se rend sur la côte d'Azur où il vit avec sa nouvelle femme. Première surprise pour elle, à son arrivée à l'aéroport c'est le chauffeur de la famille qui vient la chercher arguant que le paternel est parti en voyage. Bien sûr, ce dernier ne rendant de comptes à personne, personne ne sait quand il doit rentrer et c'est ainsi que Peggy fait la connaissance de sa nouvelle belle-mère qui tente de lui faire passer agréablement le temps en attendant le retour de monsieur son papa. Mais Peggy s'ennuie rapidement et commence à visiter les dépendances quand dans un débarras extérieur, elle tombe sur son père - mort - installé l'air de rien dans un fauteuil. Le temps de sortir (elle est en fauteuil roulant) de hurler et de rameuter tout le monde, bien sûr, le cadavre n'est plus là. Mettant ça sur le compte de la fatigue et de l'accident qui lui a coûté sa paralysie, sa belle-mère fait néanmoins venir un médecin ami de la famille (Christopher Lee, si c'est pas la classe un ami comme ça) qui diagnostique un épuisement généralisé et lui fait comprendre que partie comme ça c'est la démence qui la guette. Pourtant persuadée de ce qu'elle a vu, Peggy ne lâche pas le morceau et fini par revoir son père (toujours aussi mort) dans sa chambre. Cette fois, aidée du chauffeur, elle comprend que son père est sûrement réellement mort et que sa belle-mère essaye de la faire passer pour folle afin de toucher l'héritage complet. Arrivé à ce moment, il restera environ 20 minutes de film dans lesquelles s'enchaîneront les rebondissements et ce qui paraissait évident tout du long ne l'est plus tant que ça au final.

La réalisation de Seth Holt est comme à son habitude, léchée et balisée, ce qui a pour résultat qu'on le suit où il veut sans trop poser de questions... Il sait nous montrer uniquement ce qu'il souhaite que nous voyions et ça marche puisqu'en plus il s'est entouré d'acteurs qui savent eux aussi exactement où ils vont. Tous très bons, une mention spéciale tout de même pour Ann Todd qui nous montre ici une nouvelle facette de son talent, mêlant condescendance et machiavélisme et finissant pour nous faire aimer la détester. "Scream of Fear" s'il n'est pas si hurlant que son titre l'indique nous scotche tout le long, on ne s'ennuie pas une seule seconde. A voir... et à revoir une fois la fin connue.

8.33333

Publié le 28 Novembre 2009

Seventy Five

Seventy Five

Ah ben en voilà un bon film... pour jouer au mini frisbee cet été ! Oui, il va bien falloir lui trouver une utilité maintenant, le plastique dans la cheminée ça pue et ça pique. Manquerait plus qu'en plus d'être une bouse infâme "7venty 5ive" nous dégrade la santé. Et Rutger Hauer qui ne doit pas crouler sous les propositions en ce moment se retrouve à jouer là-dedans ! Le pauvre il fait ce qu'il peut mais c'est pas facile de sauver un navire en perdition, surtout que celui-là il coule avant même d'avoir touché l'eau.

D'accord des ados pas futés, maintenant c'est bon on en a l'habitude mais quand même, il y en a qui ne passeront jamais et dans ce film on a droit à pas moins que la dream team. C'est une lutte permanente pour savoir qui sera le plus con. Rarement vu ça. On ne peut même pas parler de dialogues tant les mecs passent leur temps à s'auto-sucer et les filles à être en extase devant ces gueguerres se voulant ultra viriles. Et ils sont étudiants, c'est ça qu'est beau, s'exprimant dans un langage primaire approximatif, ils sont tranquille à la fac passant sur diplôme sur diplôme les doigts dans le nez. Bref, entre deux partiels et les révisions qui vont avec, cette fine équipe s'octroie un petit week-end ensemble (normal donc puisqu'ils ne peuvent pas se blairer) dans la grande villa du père de l'un d'entre eux et s'amusent à leur grand jeu qui consiste à téléphoner un peu au hasard et à garder l'interlocuteur plus de 75 secondes en ligne ("Allô, c'est Nicolas Hulot, je suis dans les canalisations de vos ch***, surtout ne tirez pas la chasse !") et là tandis que l'un d'eux fomente une vengeance contre ses potes, ils tombent sur un vrai tueur ! Ce dernier passe son temps à rappeler nos petits jeunes qui commencent à flipper sévère puisque le dingue au bout du fil est tout seul et que eux ils sont au moins 50 ! Enfin le barge sera bien malin puisqu'après avoir appelé toute la nuit sans résultat, il trouvera l'excuse ultime en se faisant passer pour le livreur de pizzas qui cherche l'adresse de la petite sauterie... Une poupée barbie s’empressera bien sûr de la lui donner... ben quoi il a dit que c'était le livreur de pizzas ! Pizzas qui dit en passant ont déjà été livrées et dont on peut voir des parts entamées traîner un peu partout dans la maison. Mais on en est plus à une ânerie près dans ce film et puis tout ce qu'on veut maintenant, c'est voir le vilain méchant qui... oh mon dieu, c'est le même que celui d’Urban Legend (pfiou, de la bonne référence ça)... ah non, se sont juste resservi de l'anorak (devait traîné dans le coin du studio)

Comme d'habitude dans ce genre de purée indigeste on souhaite que les débiles se fassent dessouder le plus douloureusement possible mais on espère aussi un faux mouvement du tueur (ce qui n'est pas trop demander vu comme il a l'air doué celui-là aussi) pour s'enfoncer sa hache dans le ventre. Bref, ce film en plus d'être mauvais nous ramène dans ses personnages une espèce de folle perdue difficilement supportable, véritable insulte à la communauté gay. Non vraiment si je mets 1 c'est par nostalgie. Eh oui, une des actric... disons plutôt une des filles qui joue dans ce... truc (?!) n'est autre que Cherie ! Cherie, mais si ! Punky Brewster... ah il m'en faut peu pour être généreuse quand même.

5.875

Publié le 27 Novembre 2009

Sans Retour

Sans Retour

Voilà un film qui commence fort... Des exercices militaires dans la jungle humide de Louisiane effectués mollement tout en conversant sur un potentiel rendez-vous avec des filles de joie dès le soir même pour la petite troupe de gardes nationaux. Ce qui pourrait sembler une caricature n'en est même pas une. Mais avant d'arriver à se faire faire une petite gâterie, il va falloir crapahuter sévère dans le bayou avec tout le barda et les fusils-mitraillettes chargés à blanc. (Des militaires qui tirent à blanc... ha ! ha !) Bon, arrivés devant une rivière en crue qu'il leur faut passer, ils décident d'emprunter des canots qui traînent sur la berge. Enfin, plus précisément avant de prendre cette décision ils vont tergiverser pendant 3 heures parce que bon, voilà, ça a beau être un emprunt, c'est pas pas honnête, tout ça... Euh, oui mais d'habitude ce que la grande muette souhaite devient aussitôt propriété de l'état. Mais là on a affaire à des gars sympa, polis et plein de scrupules. Après avoir choisi de laisser un petit mot sur place, ils finissent par s'approprier les canots en question mais arrivés au milieu de la rivière, voilà les locaux qui se pointent sur la rive et qui se retrouvent à être accueillis par une salve (de balles à blanc) qu'un petit malin de la garde trouve tordant de leur envoyer. C'est pour les kakis le début des ennuis. Traqués dans une forêt moite et collante de Louisiane, ils vont devoir s'organiser pour survivre.

C'est là que ce film prend tout son intérêt parce que cette chasse à l'homme par les cajuns, si elle reste bien réelle, n'est finalement qu'un prétexte à mettre en avant les dissensions qui peuvent très vite apparaître dans un groupe quand il se retrouve sous pression. Et ici, ça ne rate pas, une fois Peter Coyote descendu, la cohésion s'effrite vitesse grand V. Les clans se forment et tout le monde essaie de tirer la couverture à lui. Ce qui a pour résultat qu'à la fin du film, le nombre de morts dus aux cajuns est bien moindre que ceux dus aux pétages de plombs et aux militaires eux-mêmes. Et c'est bien le fond de ce film, de quoi est-on capable pour rester en vie ? De tout bien sûr, même d'écraser son prochain... en fait, surtout d'écraser son prochain (très influencé par Hobbes en fait "Southern Comfort")

Au final un bon film, solide et parfaitement réalisé soutenu par un excellent casting emmené par un Keith Carradine en grande forme. On aurait pu s'attendre à un peu plus d'agressions mais en fait tout se passe dans la paranoïa plutôt que dans l'action et Hill fait là un choix judicieux. On pourra quand même regretter ces inutiles scènes avec les cochons (-1) quand 2 des survivants débarquent à Plouc-City en fin de métrage, ça craint, dommage.

8

Publié le 26 Novembre 2009

La Maison des Damnés

La Maison des Damnés

Inspiré du livre du même nom, "La Maison des Damnés" respecte assez bien l'œuvre de Richard Matheson dans les faits, ainsi l'histoire tient la route, la légende Belasco est bien amenée et bien reproduite... Bref, John Hough respecte la version papier et ça c'est déjà pas mal vu le nombre de réalisateurs pour qui l'œuvre sur laquelle il s'appuie ne sert que de tremplin à leur scénario personnel.

Non le problème de ce film vient de l'ambiance, ou plutôt de l'absence d'ambiance. Matheson avait largement participé à créer une atmosphère oppressante et lourde (tiens, manque la scène de la piscine) que Hough ne retrouve pas. Il ne se passe pas grand-chose et tout est dans la suggestion que, malgré le calme apparent, les forces obscures rodent. Dans le film on a plutôt l’impression que ces forces se réveillent de temps en temps pour amener un petit courant d'air ou faire claquer une porte histoire de tromper l'ennui dans lesquelles elles semblent plonger. Un petit "Bouh !" de temps à autres pour montrer qu'on ne filme pas une retraite monastique ne suffit pas à éveiller l'intérêt. Il faudra attendre l'exorcisme final pour assister à quelque chose mais même là, ce n'est pas très scotchant. Roddy "Fisher" MacDowall qui a déjà failli mourir dans cette même maison et qui y revient par simple esprit vénal nous faisant largement comprendre qu'il ne fera rien de plus qu'attendre de toucher son chèque et qui au final se retrouve à jouer les Père Karras... ça aussi, c'est quand même un peu léger.

"La maison des Damnés" reste tout de même un bon film grâce à de réussis (mais rares) effets spéciaux, un petit côté vieillot qui lui apporte du cachet et des comédiens suffisamment impliqués dans l’affaire... Tout cela amène à relever le niveau du film, ce qui ne l'empêche pas de paraître durer le double de son temps.

8.4

Publié le 25 Novembre 2009

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