Critiques spectateurs de Captain Nono
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Man of Steel
Les + :
- Henry Cavill, très convaincant et charismatique, surtout au début du film, lorsqu'il porte la barbe !
- Casting de luxe : Russell Crowe, Kevin Costner, Michael Shannon, Amy Adams, Diane Lane, Laurence couille-de-poisson...
- Visuellement impressionnant lors de scènes d'action spectaculaires et particulièrement destructrices. Les scènes de vol envoient du steak, et la scène de la tornade m'a scotché. Zack s'est fait plaisir pour le coup !
- Les flashbacks sur la jeunesse de Clark, transposés au fur et à mesure de l'histoire, et qui apportent un certain équilibre et davantage de profondeur au film.
Les - :
- Pas fan des films de super-héros à la base, donc c'était mal barré pour moi...
- Hormis Clark, alias Kal-El, alias Superman, les autres personnages font bien pâle figure, même le Général Zod, pourtant incarné par l'excellentissime Michael Shannon. Un bad-guy classique de chez classique, qui n'a de cool que son armure à la Warhammer 40.000...
- La relation amoureuse artificielle entre Clark et Lois, sans finesse et sans émotions.
- Des dialogues basiques qui sentent parfois le réchauffé.
- Krypton ? Pourquoi faire tout un fromage d'une planète dont on apprend finalement pas grand-chose ?
- La dernière demie-heure très, très longue... Trop d'action tue l'action !
- Malgré un aspect S.F. plus prononcé que dans les autres oeuvres du même genre, "Man of Steel" ne m'a pas surpris et ne propose rien de fondamentalement original par rapport à la "concurrence". Toujours le même méchant vraiment méchant, ses personnages secondaires insignifiants, l'armée U.S. qui étale sa puissance en se servant du film comme spot publicitaire, ses émotions basiques, ce manque de profondeur...
Un moment sympathique sur le coup, mais aussi vite oublié pour ma part. Pas ma came !
Publié le 22 Juin 2013
Bienvenue à Gattaca
Dans un futur relativement proche, les progrès réalisés en matière de génétique ont considérablement modifié la structure sociale, avec comme vecteur directionnel le déterminisme génétique. Les parents peuvent ainsi, quelques mois avant l'accouchement, choisir avec le médecin les caractéristiques physiques et psychologiques qui façonneront leur futur enfant : taille, couleur des yeux et des cheveux, gommage d'éventuelles imperfections telles que la prise de poids, la calvitie ou la pilosité excessive, prévention contre d'éventuelles maladies... Le but étant de faire en sorte que le futur enfant vienne au monde avec le meilleur héritage physique et psychologique possible que peuvent lui transmettre ses parents. Le hasard n'a plus lieu d'être et constitue désormais une exception dans cette époque en quête de perfection.
Vincent (Ethan Hawke) est un enfant du hasard, représentant d'une minorité marginalisée et méprisée par la société, dont les seules perspectives d'avenir se réduisent aux petits boulots ingrats que personne ne veut faire. Mais Vincent a un rêve, celui d'intégrer un jour Gattaca, un centre d'études et de recherches spatiales, et d'aller dans l'espace. Mais Gattaca est un endroit réservé à l'élite, aux individus ayant un système génétique sans imperfections, ce que n'a évidemment pas Vincent. Mais le jeune homme a d'autres atouts dans sa poche pour parvenir a réaliser un jour son rêve : une détermination sans failles à l'épreuve de toutes les souffrances et de tous les dangers, quitte à se mettre en marge de la loi, à quitter sa famille... et à vivre sous une autre identité.
J'avais découvert ce film au hasard, en fouillant dans la collection de divx de mon frangin, à une époque pas si lointaine où les films se gravaient encore sur CD. Le film d'Andrew Niccol est depuis devenu l'un de mes films fétiches, tant par l'intelligence de l'intrigue et la beauté du message véhiculé, que par sa magnifique esthétique visuelle et la qualité de son score (signé Michael Nyman). "Bienvenue à Gattaca" fait partie de ces rares films à posséder une réelle identité propre, une intelligence et une finesse de réalisation qui lui confèrent une aura unique, une intrigue qui va au-delà du cadre même du film, en l’occurrence ici le débat sur la génétique, et en particulier l'eugénisme - les méthodes visant à transformer le patrimoine génétique de l'espèce humaine.
"Bienvenue à Gattaca" est un film d'anticipation qui représente à merveille son genre, et qui propose une réflexion que je trouve fascinante, car appelée à devenir de plus en plus d'actualité dans un futur proche, à une époque où les progrès scientifiques en matière de génétique ne cessent de surprendre. L'eugénisme est un sujet à débats, avec ses défenseurs et ses détracteurs, ses avantages et ses potentielles menaces pour l'avenir même de l'humanité. Un sujet ô combien passionnant dans tous les cas ! Je n'arrive pas à trouver de réels défauts à ce film. J'aime son casting (divine Uma Thurman, à l'époque en couple dans la "vraie" vie avec Ethan Hawke), la relation qu'a Vincent avec Jerome (Jude Law) ainsi qu'avec son frère Anton (Loren Dean), l'esthétique visuelle du film avec ses couleurs chaudes et son inspiration rétro (voitures, costumes des inspecteurs de police...)
Pour finir, je citerai une réplique du film, qui résume plutôt bien l'esprit et le message du film en général. Vincent et son frère Anton se défient alors à la nage, s'éloignant du rivage jusqu'à ce que l'un des deux abandonne. Vincent compte sur sa détermination absolue, tandis qu'Anton s'appuie sur la quasi perfection de son patrimoine génétique. Anton craque le premier, fatigué et inquiet de ne plus voir la côte. Il demande alors à son frère comment il en est arrivé là. Vincent lui répond: " Tu veux savoir comment j'ai fais ? Je vais te dire comment j'ai fais Anton. Je n'ai jamais économisé mes forces pour le retour." A méditer...
Publié le 1 Mai 2013
L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert ford
L'histoire débute en 1881, dans le Missouri. Jesse James (Brad Pitt) a trente quatre ans. Sa renommée est internationale. Lui, son frère Franck, ainsi qu'une poignée d'hommes, préparent l'attaque d'un train de voyageurs. Parmi ces hommes se trouve un certain Robert Ford (Casey Affleck), âgé de dix neuf ans, sur qui Jesse James exerce une réelle fascination, allant jusqu'à l’idolâtrie. Robert Ford vient tout juste d'intégrer la bande des frères James, qui compte également l'un de ses frères ainés, Charlie (Sam Rockwell). Moins d'un an plus tard, Robert Ford abattra Jesse James par derrière d'une balle dans la tête...
Qui connaissait Andrew Dominik avant la sortie de ce western dramatique en 2007 ? Très peu de monde en réalité, étant donné que ce réalisateur australien n'avait alors qu'une seule réalisation à son actif : Chopper avec Eric Bana, sorti en 2000. Aujourd'hui, au vu de l'indéniable qualité de son western dédié à l'un des plus célèbres hors-la-loi américains, nul doute que ce réalisateur bénéficie d'une plus grande considération à Hollywood notamment. Il y a du Terrence Malick dans son style de réalisation contemplatif. La caméra s'arrête tantôt sur de magnifiques plans de paysages, tantôt sur des visages soucieux ou mélancoliques. Car ce western l'est, mélancolique. La fin d'une époque - celle où les hors-la-loi parcouraient librement le pays avec ce sentiment d'impunité que leur conféraient les grands espaces américains.
Brad Pitt, dont la ressemblance avec le véritable Jesse James est étonnante, interprète avec excellence un homme extraordinaire sur le déclin. Sa carrière de hors-la-loi est derrière lui, la pression des agents fédéraux sur ses talons se fait de plus en plus forte, la suspicion auprès des hommes de sa bande grandi de jour en jour... Un homme fatigué de l'existence qu'il a mené, dont l'avenir semble désormais compromis par le poids des conséquences que ses actes passés ont engendré. Le célèbre hors-la-loi a le regard lointain, l'air désabusé, parfois menaçant, imprévisible et dangereux même pour ses compagnons les plus proches. La mélancolie est omniprésente dans ce film. Jesse James, Robert Ford, les paysages du Midwest, le score de Nick Cave et Warren Ellis, l'inévitable dénouement de l'histoire...
Robert Ford est fasciné par Jesse James. Il a tout lu et connait le moindre détail de la vie de son idole. Il a rejoint sa bande et est devenu au fil des mois un intime du hors-la-loi, allant même jusqu'à vivre sous le même toit de la famille James. Casey Affleck est vraiment impressionnant dans ce rôle original et ambigu d’anti-héros, dont l'ambition de gloire et la lâcheté l’amèneront à tuer celui-là même qu'il aura tant admiré toute sa vie. Robert Ford est tiraillé tout au long du film sur ce ces de conscience, qui le poursuivra bien après la mort de Jesse James. La gloire supposée, l'envers du décor, la déchéance de l'âme, le sentiment de trahison mêlé aux accusations de lâcheté, jusqu'à cette tragique mais prévisible fin... Robert Ford aura connu la célébrité, mais pas celle qu'il avait espéré.
Le film d'Andrew Dominik est une véritable bouffée d'air frais dans le genre poussiéreux des westerns. Visuellement superbe et doté d'un casting en or massif, le film présente un portrait singulièrement original d'une figure emblématique de l'Amérique sauvage, du Far West et de tout le folklore que cela inclut. On est ici plus proche du western dramatique que des folles chevauchées sauvages et des duels au six-coups, et le rythme contemplatif pourra en surprendre plus d'un, mais le résultat en vaut le coup !
Publié le 30 Mars 2013
L'Armée des Morts
Remake du cultissime Dawn of the Dead de George A. Romero, sorti en 1978. L'intrigue reste la même. Un mystérieux virus s'est rapidement propagé dans le monde entier, contaminant les vivants et ramenant à la vie les personnes récemment décédées. Le chaos devient vite généralisé, et dans ce monde devenu apocalyptique, une poignée de survivants trouve refuge dans un vaste centre commercial, bientôt encerclé par des centaines de morts-vivants...
Le choix du centre commercial n'est pas anodin. En cas de crise d'une telle envergure, où un mort-vivant affamé de chair fraiche est susceptible de vous arracher un bras à chaque coin de rue, rechercher un endroit sécuriser deviendrait inévitablement une priorité. Quoi de mieux qu'un vaste espace clôt, qui plus est rempli de denrées alimentaires et autres produits nécessaires à la survie ? Mais l'envers du décor, c'est qu'un tel endroit n'attire pas seulement que les survivants, mais également des hordes de cadavres ambulants, qui par instinct ou habitude découlant de leur vie passée, ne tardent pas à se masser autour des murs du centre commercial, telle une armée d'assaillants assiégeant les remparts d'un château-fort.
Dans le film original de 1978, les survivants devaient également faire face à des pillards - des motards surexcités et pas très futés. Point de pillards dans ce remake, mais des morts-vivants capables de piquer un sprint à une vitesse plus qu'inquiétante. Des zombies rapides, agressifs et particulièrement féroces, qui contrastent fortement avec les pantins désarticulés du film original. Perso, je ne suis pas fan de ces zombies surexcités. A mon sens, un véritable zombie se déplace lentement, même s'il est capable de gestes imprévisibles lorsque sa proie se trouve à portée de bras. Je préfère de loin les zombies de la série The Walking Dead à ceux du remake de Zack Snyder notamment. Mais après, cette préférence n'est pas rédhibitoire, et de manière générale, j'ai toujours affectionné le genre post-apocalyptique, et les zombies tout particulièrement.
Le film de Zack Snyder se concentre clairement sur l'action, au détriment d'une certaine profondeur chez les personnages, qui ne sont guère développés en plus d'être fortement stéréotypés. Le casting est clairement ma plus grosse déception dans ce film, car aucun personnage ne parvient à véritablement sortir du lot et à dégager une réelle empathie. Sarah Polley est assez neutre, je n'aime pas du tout Ving Rhames et son allure de grizzly renfrogné, et seul Jake Weber m'a paru un minimum intéressant. Les autres personnages m'ont paru insignifiants, agaçants (la fille et son chien) ou mêmes ratés. Le coup de l'accouchement du bébé contaminé m'est également resté en travers de la gorge. Le fait de ne s'attacher à aucun personnage en particulier rend évidemment le film moins intéressant, car les enjeux ne sont plus les mêmes. On n'espère plus que certains d'entre-eux survivent, mais simplement à deviner quel sera le prochain sur la liste...
Maintenant, Zack Snyder n'est pas un manche, et le divertissement demeure bien présent, du début jusqu'à la fin. Le film bénéficie d'un rythme soutenu et de scènes d'action pêchues. Je citerai notamment la fuite de l’héroïne en voiture dans les premières minutes du film, ainsi que la fuite (encore) des survivants du centre commercial, à bords de bus "customisés", au milieu d'un océan de zombies. La violence graphique est bien présente et les zombies sont plutôt effrayants, d'autant plus qu'ils se déplacent très rapidement, les enfoirés ! Maintenant, je trouve cela toujours aussi con que les survivants mettent trois plombes à se rendre compte qu'une morsure de zombie est synonyme de contamination, à l'image de la scène avec la vieille femme obèse. De même, pourquoi n'avoir choisi que des cas sociaux pour former ce groupe de survivants ? La brute, le branleur, la nunuche, l’égoïste, les gardiens qui ne pensent qu'à leur pomme, la bimbo superficielle... Les scénaristes ont abusé sur ce coup là !
Bref, L’Armée des Morts est un remake intéressant, qui mise essentiellement sur la forme au détriment d'une profondeur chez les personnages qui aurait été appréciable, surtout dans le cadre d'un huit-clos. Un film néanmoins dynamique et doté d'un bon suspense. Un bon film de zombies, résolument moderne, mais qui ne fera pas oublier l'original de George A. Romero.
Publié le 30 Mars 2013
John Rambo
Vingt années se sont écoulées depuis le périple de John Rambo en Afghanistan, où il mit la raclée aux méchants soviétiques et influa ainsi à sa manière sur le retrait des envahisseurs communistes du pays un an plus tard. Après ce glorieux fait d'armes, John n'est pas rentré au pays. Sans attaches, le vétéran du Vietnam s'est installé en Thaïlande dans l'anonymat le plus total, pour tenter d'oublier son passé sanglant et peut-être aussi se faire oublier... Mais ça barde de l'autre côté de la frontière, où l'armée birmane fait régner un régime de terreur en massacrant en toute impunité des populations civiles. John Rambo va donc devoir reprendre du service pour la bonne cause, celle des opprimés et des orphelins... Brave John !
John Rambo n'est plus tout à fait le fringuant guerrier aux muscles saillants qui gambadait avec insouciance dans la jungle vietnamienne ou dans le désert afghan. Le poids des années à fait son ½uvre et a laissé des traces, mais John ne s'est jamais résolu à couper sa longue tignasse crasseuse. Toujours le même air blasé du mec qui a tout vu et trop subi dans sa longue vie mouvementée, et toujours ce même feu qui brûle au fond de ses entrailles, et qui ne demande qu'à s'embraser pour faire rejaillir les instincts de guerrier qui sommeillent en lui. John Rambo est une machine de guerre spécialisée dans le massacre de masse, au couteau, à l'arc, au A.K.47, à la mitrailleuse lourde, et parfois même aux commandes d'un tank ou d'un hélicoptère de combat !
La surenchère a toujours été de mise dans la saga, depuis le second opus en 1985. Ce nouvel épisode de fait pas exception à la règle, et s'inscrit dans une optique qui n'est pas sans rappeler les bons films d'action simplistes dont ont accouché les années 80. Ici, les soldats birmans sont de vraies salopes, et ne font pas dans la demie-mesure lorsqu'il s'agit de forcer le trait. Massacres de villageois, dont des enfants, exécutions sadiques, viols, torture, bastonnades, pédophilie... On a bien compris qui étaient les méchants, et ce que cela impliquait pour leur avenir proche entre les paluches de Rambo. Toujours la même rengaine, à savoir que John va devoir libérer des otages dans un camp de prisonniers, et accessoirement en profiter pour faire le ménage comme au bon vieux temps.
Le scénario de ce nouvel épisode n'est guère différent du second opus qui se déroulait au Vietnam. Pour l'originalité, on repassera... J'aime beaucoup Sly, mais le personnage de John Rambo n'est pas assez développé pour le rendre véritablement intéressant. Le coup du mec blasé, ça va un moment... Il en va de même pour tous les autres personnages du film, des otages américains aux mercenaires chargés de les libérer, en passant par le commandant birman, dont le jeu d'acteur se limite à contempler les exactions commises par ses hommes. Bref, John Rambo pêche par son intrigue minimaliste et ses personnages survolés. Mais de toute évidence, l'objectif de Sly n'était pas de révolutionner la saga, mais plutôt de renouer avec l'esprit brute de décoffrage des épisodes précédents.
Car en matière d'action, John Rambo assure un max ! Les techniques de réalisation ont bien progressé depuis les années 80, et celles utilisées par Sly dans ce film produisent leur petit effet. La violence graphique est omniprésente et le réalisme des combats se révèle saisissant. Le point culminant de ce déchainement de violence demeure sans aucun doute le moment où John se saisit d'une mitrailleuse lourde pour cartonner tout un régiment à lui tout seul. Le calibre de cette arme étant, l'impact des balles ne laisse guère de chances aux "malheureux" bidasses birmans, ici dégommés comme des quilles au bowling. John en profite même pour pulvériser son précédent record. je n'ai pas compté le nombre de ses victimes, mais John a remporté le gros lot, sans aucun doute !
Ce dernier opus est certainement le plus bourrin, du fait des technologies actuelles. Un véritable défouloir sanglant et brutal, quasi jouissif lors de scènes d'action impressionnantes visuellement. Je déplore tout de même un manque de profondeur, notamment au niveau du personnage de John Rambo lui-même, et surtout le manichéisme outrancier et primaire du film. C'est le genre qui veut ça, et quelque part ce retour aux bonnes vieilles valeurs des années 80 fait du bien, mais quelques évolutions n'auraient pas été pour me déplaire. J'espère maintenant que la saga s'arrêtera là.
Publié le 30 Mars 2013
Rambo 3
- Ça, qu'est-ce que c'est ? - Une lumière bleue. - Et à quoi ça sert ? - ... A faire du bleu.
Réplique culte d'un film qui balance toujours entre le film d'action badass et le bon vieux nanar. Solidement ancré dans les années 80, ce troisième opus nous confirme, s'il en était besoin, que John Rambo n'est définitivement plus ce pauvre vagabond marginalisé, vétéran du Vietnam et traumatisé par ce qu'il a vécu et subi au pays des faces de pamplemousse. John Rambo est devenu une véritable caricature du guerrier moderne, à la solde de la propagande anti-communiste de l'époque. Les Russes en font les frais dans ce troisième volet, présentés comme une armée de brutes impitoyables et cruelles, que Rambo va se faire un plaisir de dégommer en vidant chargeurs sur chargeurs jusqu'à l'orgasme.
Après les Rocheuses et la jungle Vietnamienne, Rambo s'en va batifoler en Afghanistan, alors sous occupation soviétique. Le Colonel Trautman, ce bon vieux boulet inoffensif qui ne sert à rien depuis toujours, s'est fait capturer comme un bleu par les russes, et est désormais détenu dans un fort au beau milieu du désert, où les prisonniers y subissent diverses tortures à la carte. Rambo va donc devoir rechausser les rangers pour partir délivrer son mentor, et au passage faire la peau de ce tyran de commandant russe, le Colonel Zaysen, interprété à l'écran par le français Marc de Jonge (décédé en 1996). Rambo est le gentil, les russes sont les vilains : le stand de tir est ouvert !
Sur la forme, Rambo 3 est un bon film d'action, rythmé et musclé. Les scènes d'attaques d'hélicoptères russes sont mes passages préférés du film. La mise en scène est sympa, et le contexte du film ajoute un certain "charme" à l'ensemble. Mais une fois de plus, Rambo verse dans la surenchère, tant en terme d'action que dans le manichéisme outrancier qui régit les personnages. Rambo tire en pagaille et vise dans le mille à chaque fois. Ses victimes - les infâmes communistes - se comptent par dizaines, à tel point que Rambo en vient même à attaquer un bataillon mécanisé entier armé de son seul fusil d'assaut (lequel est équipé d'un lance-grenades, je vous l'accorde...)
Le film est ainsi efficace et spectaculaire, certes, mais verse tellement dans l'outrance de par les exploits répétés de son héros, que cela en devient risible et presque auto-parodique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Rambo a été tant de fois parodié à l'écran, au point de devenir un personnage quasi comique malgré lui. La performance de Sly n'y est d'ailleurs pas étrangère, entre son affreuse coiffure toute moisie et son regard de cocker, sans parler de ses répliques particulièrement percutantes, à l'image de celle citée plus haut... Mais malgré ses défauts, je continue à apprécier ce personnage désormais solidement ancré dans la culture populaire. Ce troisième opus est à mon sens meilleur que le second, plus rythmé et plus divertissant.
Pour terminer, je citerai à nouveau une réplique du film, lors d'un dialogue hautement intense entre Trautman et Zaysen :
- Où sont les missiles Stinger ? - Tout près... - Où ? - Dans ton cul.
Publié le 26 Mars 2013
Rambo 2 : La Mission
Rambo 2 a été réalisé en réponse au succès aussi important qu'inattendu de son prédécesseur, sorti trois ans plus tôt. Pourtant, malgré le fait que Sylvester Stallone ait une nouvelle fois co-écrit le scénario - ici avec James Cameron himself - cette suite s'inscrit dans un esprit bien différent du premier film. John Rambo n'est plus ce vétéran marginalisé et traumatisé qui se mettait à chialer devant son mentor, le Colonel Trautman, en déballant tout ce qu'il avait sur le cœur (cf. la fin du premier film)... Non, désormais John Rambo est une pure machine de guerre, rompu au maniement d'armes en tous genres, férocement déterminer à nettoyer la jungle vietnamienne de la racaille communiste qui y pullule.
Le message politique a changé. Rambo est devenu l'instrument d'une propagande à la solde de l’administration Reagan, très ancrée dans l'esprit des années 80, avec ce culte du héros viril et musclé, patriote de surcroit, où le manichéisme primaire et souvent grossier fait force de loi. Rambo ne représente plus les laissés pour compte de l'Amérique, mais en est désormais la force de frappe, l'ardent défenseur, que dis-je, le symbole de sa toute puissance ! Même si John Rambo demeure le même dans le fond - un solitaire désabusé par le sort réservé aux anciens du Vietnam - le personnage a tout de même évolué depuis le premier film, au point de devenir malgré lui une caricature presque parodique du guerrier ultime, capable à lui seul de mener sa propre guerre contre un régiment mécanisé tout entier. Rambo sait tout faire, aligne les ennemis comme au stand de tir, pilote un hélicoptère de combat comme s'il faisait ça tous les jours, et au final s'en sort avec guère plus qu'une éraflure sur son épaule musclée.
Le personnage de Rambo y est presque déshumanisé, tel un cyborg indestructible, sans conscience et sans émotions apparentes. Charlie Sheen a parodié le personnage de Rambo dans le film Hot Shots ! 2 en 1993, et le paradoxe était que bien qu'hilarante, la parodie n'était pas très éloignée du personnage original, ce qui est tout de même révélateur... Quand je compare les sagas Rocky et Rambo, toutes deux assimilées à Sylvester Stallone, je me dis que contrairement à la seconde, la première est parvenue à conserver son esprit originel au fils des opus, ce qui en a constitué sa principale force. Rambo quant à lui, est passé de la victime attachante au surhomme déshumanisé qui enchaine les cartons sans sourciller. Rocky IV est sorti la même année, et si j'avais du choisir entre les deux films à l'époque, je n'aurai pas hésité longtemps ! Rambo 2 reste un bon film d'action sur la forme, certainement une référence pour beaucoup de monde, mais auquel il manque une âme, un brin d'humanité que possédait son prédécesseur.
Certainement pas le visage de Stallone que je préfère. Un film musclé, rythmé et manichéen, à la morale simpliste, précurseur d'une génération de films "pro-sécurité nationale" dont l'immense Chuck Norris fut l'un des porte-étendards. Ça veut tout dire...
Publié le 22 Mars 2013
Rambo
Tout le monde le sait, la guerre du Vietnam n'a pas fait que des heureux au pays de l'Oncle Sam, c'est peu de le dire... Ce conflit lointain qui a coûté la vie à quelques cinquante huit mille GI's fut ainsi à l'origine de nombreuses mouvements de contestation populaire à travers les États-Unis au cours des années 60 et au début des années 70 - époque de la mouvance contestataire hippie. Les jeunes soldats américains qui rentraient au pays furent ainsi souvent accueillis par des slogans hostiles et un manque de considération au sein de la population, à l'origine d'une vague de marginalisation parmi des vétérans souvent marqués par des traumatismes subis ou occasionnés durant le conflit.
John Rambo figure l'archétype du vétéran marginalisé, errant sur les routes d'une Amérique devenue intolérante et hostile à son égard. John Rambo était un ancien soldat d'élite au Vietnam, où il a appris à tuer et à sauver la vie des siens. Désormais de retour au pays, l'ancien héros, décoré de la médaille du Congrès, n'est désormais plus qu'un vagabond hirsute et mal odorant, sans domicile fixe, sans travail, sans attache... A son arrivée dans une petite ville des Rocheuses, le premier réflexe du sheriff local (excellent Brian Dennehy) est de faire comprendre à Rambo qu'il n'est pas le bienvenue dans le coin et qu'il doit mettre les voiles au plus vite. Charmant accueil pour un homme qui ne cherche qu'un coin où dormir, à manger et un travail si possible...
Victime d'une injustice, John Rambo passe ainsi du marginal que l'on méprise au fugitif réputé soit disant extrêmement dangereux, présumé être l'assassin d'un flic pourtant mort accidentellement - la seule victime du film, soit dit en passant. La police locale le traque avec des chiens dans la forêt, tire à vue, puis se rendant compte de son impuissance face à un homme rompu aux techniques de camouflage et de guérilla en territoire hostile, fait alors appel à la Garde Nationale. Des dizaines de guignols casqués et armés, pharmacien ou mécano dans la vie civile, qui n'ont aucune idée de la nature de l'adversaire qu'ils ont face à eux. De bête traquée, Rambo va devenir le chasseur et mener sa propre guerre...
Ce film, référence incontournable du cinéma d'action, s'apparente pourtant davantage à un drame psychologique qu'à un véritable film d'action, avec moult cascades et autres fusillades meurtrières. Rambo illustre à lui seul le malheur d'une génération prolétarienne plongée dans une guerre à l'autre bout du monde, puis livrée à elle-même à son retour sur le sol américain. Dans le film, le seul allié de Rambo n'est autre que le Colonel Trautman (Richard Crenna), son mentor au Vietnam. Rambo n'est finalement qu'une sorte d'outil dont on se débarrasse après usage, qui n'a plus de raison d'être dans la société civile américaine, où le simple fait de porter le drapeau américain sur sa veste était à l'époque synonyme de provocation. Les choses ont bien changé depuis...
Sylvester Stallone, co-scénariste du film, a grandi avec ce film qui a remporté un immense succès à travers le monde. Une ½uvre culte des années 80, à l'origine de suites bien différentes, tant dans l'esprit que sur la forme.
Publié le 21 Mars 2013
Rocky Balboa
Seize ans après Rocky V, Sylvester Stallone renfile les gants pour boucler la boucle d'une saga humaine et sportive qui aura définitivement marqué le cinéma américain et plusieurs générations de spectateurs à travers le monde. Rocky Balboa, un personnage fort et attachant, que le public découvrit pour la première fois en 1976, à une époque où son créateur, Sly, se bagarrait pour se faire une place à Hollywood. Trente ans plus tard, Rocky tire définitivement sa référence - enfin j'espère...
Beaucoup de fans s'imaginaient que la saga se terminerait avec Rocky V - opus de bonne qualité qui annonçait explicitement la retraite de Rocky. Le risque avec la sortie de cet ultime opus en 2006 était donc de verser dans la surenchère, avec un come-back raté d'un boxeur désormais "has-been". Mais Rocky ne nous a jamais déçu au cours de sa carrière, car Sly l'a façonné à son image, avec son coeur et ses tripes. Difficile de ne pas faire le parallèle entre la carrière de Rocky et celle de son créateur, Sylvester Stallone. Rarement un acteur aura été autant associé à un personnage qu'il aura incarné tout au long de sa carrière à l'écran !
Le temps a passé... Rocky vit toujours à Philadelphie, non loin de là où tout a commencé. Adrian, sa femme, est morte d'un cancer depuis trois ans, et Rocky ne s'en est jamais vraiment remis. L'ancien champion du monde gère désormais un petit restaurant et tente de renouer les liens avec son fils, qu'il ne voit plus très souvent. Paulie, le frère d'Adrian, continue à jouer les boulets comme il l'a toujours fait. Et comme au bon vieux temps, l'actuel champion du monde, Mason Dixon, va inciter Rocky a accepter un match d'exhibition pour le prestige - remember Apollo Creed en 1976...
Rocky va donc saisir l'occasion de remonter sur un ring, face à un adversaire peu apprécié du public. L'occasion pour "l'étalon italien" de sortir de son spleen et d'évacuer la nostalgie qui le ronge, pour retrouver l'intensité d'un combat de haut niveau et regoûter à la ferveur d'un public qui le tient toujours en très haute estime. Rocky a comme atouts sa passion de la boxe et l'incomparable popularité dont il bénéficie auprès du public, comme en témoigne le combat final à Las Vegas. Mason Dixon n'est clairement pas le meilleur adversaire qu'ait affronté Rocky au cours de la saga, tant en terme de charisme que d'intensité au niveau de l'affrontement sur le ring, mais la force du film n'est pas là...La force de cet ultime opus réside avant tout dans la richesse humaine qui émane de l'ensemble, et plus particulièrement de Rocky lui-même. Un personnage toujours aussi attachant et authentique, simple et sincère, particulièrement bien interprété par Sylvester Stallone. Rocky est une sorte de modèle intemporel qui dépasse même le simple cadre du cinéma, ce qui explique sûrement l'immense succès qu'a engendré cette saga à travers le monde entier. Les six épisodes ont toujours brillé par leur intensité, leur humanité et leur cohérence. Ce sixième et dernier film achève ainsi avec brio et justesse la carrière d'une figure mythique du 7ème Art.
Rocky Balboa est un beau film, où l'action passe clairement au second plan. Sûrement pas le meilleur opus de la saga, mais une belle fin pour un personnage puissant qui nous aura tant fait vibrer. Thanks Sly !
Publié le 20 Mars 2013
Space Movie : La Menace Fantoche
Que d'indulgence mes camarades !
Je ne suis pourtant pas quelqu'un de très exigent en matière d'humour, mais là j'ai l'impression d'avoir été vidé d'une bonne moitié de mes précieuses neurones, en plus d'avoir perdu quelques 90 minutes de ma vie...
Cette comédie parodie les univers Star Wars et Star Trek, en plus de se permettre quelques incursions dans le passé - Moyen-Âge et Far West. J'adore les parodies, et forcément celle-ci m'a évoqué La Folle Histoire de l'Espace de Mel Brooks (1987). Mais je n'oserai comparer les deux parodies, tant la première fait pâle figure face à la deuxième.
Les personnages sont ratés et franchement agaçants, surtout le trio de grandes folles et le boulet censé évoquer Dark Vador. Aucune finesse d'interprétation, mais des mimiques grossières et un humour forcé dans les dialogues. Les gags sont lourdingues et peu inspirés, et je ne me suis même pas marré une seule fois devant cette daube. Quelques vagues sourires compatissants parfois...
Vu les critiques laissées sur le site, je m'attendais à bien plus de pertinence et à davantage de références envers certains classiques de la S.F., mais que nenni ! Pour ne pas trop noircir le tableau, je mentionnerai un rythme assez soutenu permettant de suivre distraitement le périple de nos tantouzes intersidérales sans pour autant abandonner en cours de route. Mais à part ça...
Si vous avez du temps à perdre, n'hésitez pas !
Publié le 18 Mars 2013
Memento
Leonard Shelby (Guy Pearce) a perdu sa femme, morte asphyxiée dans leur propre salle de bain en plein milieu de la nuit par deux hommes cagoulés. En tentant de la sauver, Leonard est parvenu à abattre l'un des agresseurs, mais a reçu un coup à la tête, qui l'a laissé inconscient. Depuis ce drame, Leonard a perdu la capacité d'utiliser sa mémoire à court terme. Il se souvient de tout avant cette fameuse nuit, mais depuis, ses souvenirs immédiats s'estompent aux bouts de quelques instants, le forçant à s'adapter en notant les informations importantes, par le biais de photos ou même de tatouages dont son corps en est désormais recouvert. Car malgré son handicap, Leonard est déterminé à retrouver l'assassin de sa femme...
La particularité de Memento est de se dérouler dans un ordre chronologique inversé, ce qui peut s'avérer quelque peu déstabilisant lors la première vision. Je n'ai pas apprécié le film de la même façon la première et la deuxième fois, notamment au niveau de la compréhension, qui laisse de manière subtile la place à diverses interprétations une fois arrivé au générique de fin... Difficile en effet de mener sa propre enquête de manière solide et cohérente lorsque l'on souffre d'un handicap tel que celui de Leonard. Un homme déterminé, méfiant à l'égard des personnes qu'il rencontre, brisé intérieurement par la perte tragique de sa femme, et dont la vengeance constitue l'unique raison valable de continuer à vivre une telle existence qui n'a plus vraiment de sens désormais...
Leonard rassemble ainsi les pièces d'un puzzle que l'on découvre en même temps que lui, entre personnes dont la confiance reste à prouver, indices, fausses pistes, détails déterminants, souvenirs mélancoliques d'une existence qui n'est plus... Leonard devient rapidement un personnage attachant, pour lequel on ne peut éprouver que de l'empathie et de la pitié. Guy Peace est excellent dans ce rôle, et sa prestation d'une rare justesse participe pleinement à l'efficacité du film. A mesure qu'il rassemble ses indices, Leonard se persuade lui-même d'être sur la bonne voie, celle qui le mènera à l'assassin de sa femme, mais son handicap fait de lui une personne fragile et manipulable pour les personnes mal intentionnées qu'il pourrait rencontrer au cours de son enquête. Où se cache la vérité dans tout cela ? La quête de Leonard a t-elle réellement un sens ?
Memento est une ½uvre originale, qui donne à réfléchir en permanence sur ce qui se passe à l'écran, sous peine de manquer un élément déterminant de l'intrigue et de se retrouver un peu perdu à la fin. Mais ce film est également une belle et tragique histoire d'amour, celle d'un homme cherchant désespérément à faire le deuil de sa femme, par le biais d'une vengeance qu'il croit être le seul remède valable à son manque et à sa tristesse. Le film de Christopher Nolan a reçu une pluie de récompenses à sa sortie, et constitue un thriller unique en son genre, intelligent, profondément humain et déstabilisant dans le choix d'interprétations qu'il offre au spectateur. Si je devais retenir un seul film de Christopher Nolan, ce serait celui-ci !
Déjà culte !
Publié le 15 Mars 2013
Rocky 5
Rocky 5 est généralement considéré comme le moins bon épisode de la saga. Peut-être parce que Rocky n'y est pas présenté comme le champion que l'on a eu l'habitude de voir à l'écran, avec ce fameux "½il du tigre" sur le ring, face à un véritable adversaire puissant et charismatique, comme ont pu l'être Apollo Creed, Clubber Lang et Ivan Drago par le passé... Ce cinquième opus donne en effet l'impression d'une fin de parcours, du crépuscule presque anonyme d'un personnage auquel on s'est véritablement attaché au fil des différents épisodes de la saga. Pourtant, Rocky 5 recèle en lui une authenticité plus que louable, et qui en fait un épisode tout à fait digne de la saga dont il se réclame, symbole d'une époque sur le point de s'achever.
Suite à son terrible combat contre Ivan Drago en Russie, Rocky est rentré aux États-Unis dans un état physique préoccupant. Pour ne rien arranger, le champion du monde des poids lourds s'est fait arnaquer par son comptable durant son absence et se retrouve sur la paille, obligé de retourner s'installer, lui et sa famille, dans son ancien quartier de Philadelphie, là où tout a commencé... Rocky est alors clairement en perte de vitesse, sur le point de lâcher le milieu de la boxe, jusqu'au jour où il finit par se laisser convaincre de prendre un jeune boxeur sous son aile, et d'en devenir le manager. Tommy Gunn, un jeune blanc au potentiel certain, fervent admirateur de Rocky, et qui grâce à lui, va peu à peu gravir les échelons jusqu'au titre de champion du monde.
Mais une fois au sommet, Tommy Gunn lâche Rocky pour l'appât du gain et de la célébrité. Une ingratitude manifeste de la part de celui qui a tout appris de son ancienne idole. Rocky, qui voyait Tommy Gunn comme un fils, s'en retrouve très ébranlé, meurtri par le comportement de son protégé. Ce cinquième opus se focalise ainsi sur les changements radicaux qui surviennent dans la vie de Rocky suite à son retour de Russie. Une nouvelle génération de boxeurs qu'il ne comprend plus, les problèmes relationnels avec son fils, le retour à une vie précaire suite à l'arnaque financière dont il a été victime, le traumatisme subi lors du combat contre Ivan Drago qui lui a laissé quelques séquelles au cerveau... Rocky semble perdu et désabusé par ce qui lui arrive, après tant de sacrifices consentis à la boxe.
Cet épisode détonne avec les précédents car il ne reprend pas leur schéma scénaristique. Rocky n'est plus confronté à un grand rival, n'effectue plus d'intenses séances d'entraînement comme par le passé, et surtout ne se retrouve plus sur un ring à soulever sa ceinture de champion du monde. Mais cet épisode a pour lui de privilégier l'intimité de Rocky et de sa famille, de creuser en profondeur les relations des uns et des autres. Il en résulte un épisode certes moins sexy sur la forme, mais toujours aussi sincère et authentique dans le fond, avec un Sly vraiment touchant dans la peau d'un champion confronté à la réalité de son crépuscule de star. Pas de grand match sur le ring, mais le combat de rue final entre Rocky et Tommy Gunn vaut le détour !
Un bon film, un peu différent des autres épisodes, mais doté du même état d'esprit positif qui a fait le charme de cette saga. Il aurait été dommage que cette dernière se termine avec cet épisode là, mais Sly a eu la bonne idée de réaliser un ultime volet en 2006, alors tout est ok !
Publié le 14 Mars 2013
Rocky 4
Le premier Rocky que j'ai vu de la saga. J'ai toujours pris beaucoup de plaisir à regarder cet opus, riche en émotions et particulièrement intense.
Beaucoup l'ont décrié pour sa propension patriotique et son manichéisme antisoviétique, mais j'ai deux arguments à soumettre à tous ces détracteurs. D'une part, le film a été réalisé au milieu des années 80, durant la présidence Reagan, dans un contexte tendu entre les deux Blocs - l'Ouest et l'Est - et plus particulièrement entre les États-Unis et l'Union Soviétique. A choisir entre les deux camps, l'Oncle Sam remporterait la mise haut la main ! D'autre part, ce film a été réalisé par Sylvester Stallone, qui aux dernières nouvelles n'est pas russe mais bel et bien américain. Les gens s'étonnent toujours que les films américains soient souvent pro-américains. S'ils veulent des films pro-russes, qu'ils aillent mater les passionnantes ½uvres de la filmographie russe !
Alors certes, Ivan Drago passe pour la terrible machine de guerre monolithique et imperturbable, à la solde de la propagande communiste, mais merde putain, quelle présence à l'écran ! Dolph Lundgren est impressionnant dans ce rôle de "cyborg" indestructible, au regard de glace et sans pitié pour ses adversaires. Ivan Drago est sans conteste l'attraction principale du film. A ses côtés, Brigitte Nielsen se révèle plutôt classe et sexy, à l'époque mariée à Sylvester Stallone dans la vraie vie. Ivan Drago et sa femme passent pour les méchants russes dans le film, mais ce serait oublier le comportement des américains à leur égard à leur arrivée aux États-Unis. Ce manichéisme (relatif pour ma part) ne m'a jamais vraiment dérangé dans ce film, hormis peut-être l'utilisation de produits dopants par l'athlète russe, même si ces méthodes n'étaient pas totalement inconnues du milieu sportif soviétique à l'époque...
La mort d'Apollo Creed est un évènement déterminant dans la saga. La fin d'une époque avec la mort du rival historique de Rocky, devenu un véritable ami avec le temps. C'est Apollo qui remit Rocky en selle contre Clubber Lang dans le troisième opus, en le prenant sous son aile alors que Rocky avait lâché mentalement et physiquement. J'aimais beaucoup ce personnage interprété par Carl Weathers. La victoire de Rocky contre Ivan Drago dans une salle chauffée à blanc sonne comme une revanche et l'apothéose d'une carrière de champion - le point culminant de la carrière de Rocky au top niveau de la boxe professionnelle. Le combat final contre Ivan Drago est d'ailleurs le plus intense de la saga à mon sens. Le discours prononcé par Rocky au micro de la télévision russe, souvent tourné en dérision sur internet notamment, est par ailleurs riche de sens à une époque où la politique prenait souvent le pas sur l'esprit sportif.
Un excellent quatrième opus que je regarde fréquemment sans m'en lasser. Beaucoup d'intensité, de l'émotion, un brin d'humour et un score magistral, particulièrement entraînant. Une nouvelle réussite pour Sly !
Publié le 11 Mars 2013
Donnie Darko
Difficile de bien cerner cet énigmatique film, à cheval entre le teen-movie, le thriller psychologique, le drame et le fantastique. Une sorte d'ovni du cinéma contemporain, acclamé par la critique lors de sa sortie, et rapidement devenu une ½uvre culte depuis lors, sujette à diverses interprétations quand au véritable sens de l'intrigue, et notamment à son dénouement.
La première fois que j'ai vu ce film, ce devait être vers deux heures du matin, sous la couette. Pas le meilleur moment ni le meilleur endroit pour capter toutes les subtilités d'un scénario à la fois complexe et cohérent. Donnie Darko est un adolescent intelligent, entouré d'une famille aimante et vivant dans une banlieue agréable, mais il est perturbé par des crises de somnambulisme ainsi que par d'étranges hallucinations. On se demande tout le film quelle est la véritable nature de ce lapin à la fois ridicule et effrayant - l'ami imaginaire de Donnie. Lui veut-il du bien ou au contraire constitue t-il une menace pour l'adolescent et pour son entourage ? Pourquoi lui a t-il annoncé la fin du monde ?
Beaucoup de questions et un puzzle qui se construit progressivement à mesure que l'histoire avance. Jake Gyllenhaal s'est fait connaître par ce film, de même que sa s½ur, Maggie Gyllenhaal, qui joue également sa s½ur dans le film. A noter également la présence de Patrick Swayze dans un rôle qui ne le met pas forcément très en valeur, ainsi que celle de Drew Barrymore. Un casting sympathique pour un film qui a la particularité d'être presque convenu sur la forme, mais d'une originalité plutôt rare dans le fond. Le final surprend mais se révèle intelligent et finalement bien amené par rapport aux évènements précédents. Mention particulière au morceau qui accompagne la fin du film : "Mad World" de Gary Jules. Un titre très mélancolique, finalement à l'image du personnage de Donnie Darko et plus largement du film en général.
Une ½uvre à part, intrigante et qui ne laisse pas indifférent. A voir !
Publié le 11 Mars 2013
Rocky 3 : L'Oeil du Tigre
Suite à sa victoire contre Apollo Creed dans le second opus, Rocky Balboa est devenu le nouveau champion du monde des poids lourds. Véritable star, fortement apprécié du public, Rocky enchaîne ainsi les victoires pendant trois ans. Une statue à son effigie est même inaugurée en son honneur en haut des marches du Philadelphia Museum of Art de Philadelphie, là même où il en gravit les marches lors de ses entraînements précédents - scènes mémorables de la saga. Jusqu'au jour où un nouveau boxeur fait son apparition dans le paysage médiatique : Clubber Lang (Mister T.). Une brute épaisse déterminée à "écraser" Rocky sur le ring...
Rocky, qui souhaitait raccrocher les gants, cède tout de même aux provocations grossières de Clubber Lang, et accepte le challenge. Mais juste avant le fameux combat, l'entraîneur de Rocky, Mickey, fait un malaise cardiaque et décède une heure plus tard. Déboussolé, Rocky se mange une raclée par Clubber Lang, qui devient ainsi le nouveau champion du monde des poids lourds. Rocky a perdu l’œil du tigre, mais sous l'impulsion de son ancien adversaire et nouvel ami, Apollo Creed, il part se refaire une condition physique à Los Angeles en compagnie de sa femme et de Paulie, dant le but de prendre sa revanche sur Clubber Lang et de regagner son titre de champion du monde.
Clubber Lang est clairement le boxeur que j'aime le moins dans la saga. Mister T. est certes impressionnant sur le plan physique, mais il l'est un peu moins sur le plan mental. Une caricature poussée à l'exagération de la brute épaisse et sans cerveau, qui ne sait qu'invectiver et insulter, sans avoir d'autre stratégie de combat que l'attaque basique à outrance. Un personnage outrancier dans le mauvais sens du terme, plus souvent ridicule et pitoyable qu'impressionnant. Je préférais de loin Apollo Creed en tant qu'adversaire de Rocky ! Apollo Creed est d'ailleurs l'un de mes personnages préférés de la saga, et je suis content qu'il détienne encore une place importante dans cet opus.
Apollo Creed est à l'origine du réveil de Rocky. C'est lui qui va l'inciter à retrouver la rage de vaincre, la flamme de la victoire, la volonté d'aller jusqu'au bout quoiqu'il en coûte. L'entraînement de Rocky à Los Angeles sous l'égide d'Apollo est mon passage préféré du film, et un moment important de la saga. L'amitié entre Rocky et Apollo, deux anciens adversaires et rivaux, fait plaisir à voir. La femme de Rocky, Adrian, tient également une place de plus en plus importante dans l'univers de Rocky. Elle est toujours à ses côtés, même lors des entraînements, et soutient son mari dans ses moments de doute. Une belle histoire d'amour, touchante et sincère.
Ce troisième opus, une nouvelle fois écrit et réalisé par Sylvester Stallone lui-même, s'inscrit parfaitement dans l'univers de la saga. Toujours cette même émotion, cette intensité lors des combats, cet esprit positif, cette même sincérité... Une leçon de vie en quelque sorte. Rocky rules !!!
Publié le 11 Mars 2013
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