Critiques spectateurs de Captain Nono

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Cosmopolis

Cosmopolis

Chaque sortie d'un film de David Cronenberg constitue un petit évènement en soi. Ce réalisateur a le don de nous pondre des œuvres à part, en apparence linéaires et dans un style plutôt conformiste, mais souvent puissantes et qui laissent rarement le spectateur indifférent. Il en va de même dans cette adaptation d'un roman de Don DeLillo, qui suit le parcours insensé d'un golden-boy de Wall Street dans les rues de Manhattan, alors que son univers s'écroule en quelques heures autour de lui...

Un film assez fascinant sur la forme, avec ce jeune homme qui n'a même pas atteint la trentaine, et déjà tellement puissant que rien ne semble plus pouvoir l'atteindre, le surprendre ou le blesser. Robert Pattinson est excellent dans le rôle de cet archétype de la réussite capitaliste poussée à l'extrême, qui brasse des dizaines de millions de dollars chaque jour, confortablement installé sur la banquette en cuir de sa limousine blindée et insonorisée. Une sorte de demi-dieu de la finance, dont les aptitudes influent à terme sur le quotidien de milliers de gens sans que ces derniers ne s'en doutent un seul instant. Mais saturé par les artifices d'un monde qu'il ne parvient plus à contenir, Eric Packer se meurt intérieurement. Une coquille vide sur le point de se briser. Un jeune multimilliardaire coupé des réalités d'un monde à la dérive et au bord du chaos. Un personnage aussi fascinant qu'inintéressant, aussi attachant que froid et distant.

Un univers à part matérialisé par l'intérieur luxueux de cette limousine. Eric y brasse des sommes hallucinantes, y rencontre ses associés ou son médecin personnel, y mange et y baise. Eric est déconnecté et sa fin est proche, il le sait... On se doute de comment cette histoire finira, mais on est happé et scotché à l'écran, avec en fond sonore un score qui déchire ! J'ai été déçu par les dernières minutes du film, mais l'ensemble vaut le coup d’œil, assurément !

7

Publié le 2 Décembre 2012

Détention secrète

Détention secrète

Dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, la CIA n'hésite pas à enlever tout individu soupçonné d'entretenir un lien quelconque avec une organisation terroriste. Ces enlèvements, menés dans le plus grand secret, permettent à la CIA d'extrader ses "prisonniers" dans n'importe quel endroit du monde où elle est implantée, afin de les y interroger et parfois même torturer, sans être gênée par la protection que confère la Constitution américaine à chaque citoyen américain, ou bien par d'éventuelles complications diplomatiques... Un mode opératoire "hors-la-loi", justifié officieusement par l'impératif primordial de la sécurité nationale.

Le film n'a rien d'original en soi, réalisé de manière sérieuse mais sans génie, de manière très sobre et linéaire. Un citoyen américain d'origine égyptienne est ainsi enlevé par la CIA à l'aéroport de Chicago, alors qu'il revenait d'un voyage d'affaires en Afrique du Sud. L'homme est alors discrètement extradé vers un pays du Moyen-Orient, où la CIA coopère avec les services-secrets locaux. Au programme des festivités : interrogatoires musclés, torture physique et psychologique, dans le but de soutirer au prisonnier des aveux sur sa complicité présumée avec un groupe terroriste actif. Mais la torture est-elle le meilleur moyen pour obtenir des informations ? Un homme brisé et à bout de forces est capable de dire n'importe quoi pour faire abréger ses souffrances. De ce point de vue, le film pose une réflexion intéressante sur un sujet sensible, tout en restant objectif et neutre, notamment en se plaçant également du point de vue des "bourreaux". Torturer une personne pour en sauver une centaine par exemple... Côté casting, Jake Gyllenhaal est transparent et son personnage survolé, mais la présence de Meryl Streep apporte un réel plus au film, bien que son personnage ne soit pas assez exploité à mon goût.

Un film qui vaut davantage pour son sujet que pour ses personnages. Un peu long et guère original, mais sûrement pas inintéressant !

8

Publié le 1 Décembre 2012

After.Life

After.Life

Film sorti discrètement en 2009 et dont je n'avais jamais entendu parler jusque-là, j'ai récemment lu un avis sur le site, et ça m'a donné envie de le découvrir. En tête d'affiche, la troublante Christina Ricci, incroyablement troublante et sexy dans un authentique rôle de composition. Le fait qu'elle soit quasi nue une bonne partie du film explique peut-être en partie la montée en flèche de ma libido...

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais le thème de la mort m'a toujours intéressé, et le film l'aborde avec beaucoup d'habilité et d'intelligence. Un suspense terriblement efficace qui donne vraiment envie de connaître le dénouement final. Le film m'a fait penser à Ghost avec Patrick Swayze et Demi Moore, ou encore à la pièce de théâtre Roméo et Juliette, avec en prime une petite touche fantastique légèrement macabre sur les bords...

Mention spéciale à Liam Neeson pour sa prestation sobre et juste dans un rôle ambigu. J'apprécie également l'acteur Justin Long, ici dans la peau du petit ami qui se bat envers et contre tous pour connaître la vérité, persuadé que la femme qu'il aime est encore vivante. Par contre, le final du film m'a vraiment décontenancé, et m'a laissé le cul entre deux chaises. Je pense que c'était le but recherché, celui de laisser le spectateur se faire son propre jugement sur les évènements, mais j'avoue avoir été tout de même un peu frustré, surtout après un suspense aussi bien mené.

Un film que je recommande vivement !

7.88889

Publié le 30 Novembre 2012

Possessions

Possessions

Inspiré de l' "Affaire Flactif," appelée aussi "Tuerie du Grand Bornand", ce film français raconte la descente aux enfers d'un homme frustré et influencé par sa femme. Jérémie Rénier y interprète Bruno, un jeune trentenaire marié et père d'une adorable petite fille qu'il aime véritablement. Originaire du Nord et mécanicien de métier, lui et sa famille déménagent pour la Haute-Savoie, persuadés d'avoir fait le bon choix de vie. Mais en arrivant sur les lieux, Bruno et sa femme apprennent que le chalet qu'ils ont loué n'est pas encore terminé. Leur promoteur immobilier leur propose alors diverses solutions de rechange provisoires, toujours à leur avantage, mais la femme de Bruno va finir par convaincre son mari qu'ils se font mener en bateau par ce promoteur riche et dédaigneux.

Ceux qui ont eu vent de l' "Affaire Flactif" ne seront pas dépaysés, car hormis quelques détails par ci par là, le film reprend de manière quasi similaire les faits qui se sont déroulés au Grand-Bornand en 2003. Les victimes : un riche promoteur immobilier, sa femme (ici interprétée par Alexandra Lamy) et leurs deux jeunes enfants, âgés de sept et dix ans. Une affaire sordide, sur fond de malentendu et de jalousie malsaine. Jérémie Rénier, acteur que j'aime beaucoup au passage, est excellent dans le rôle de Bruno, un homme pas foncièrement mauvais de nature, en apparence heureux et compétent dans son boulot, mais influençable et qui va malheureusement faire une succession de mauvais choix à son arrivée dans les Alpes, jusqu'à commettre des crimes atroces pour un motif aussi insignifiant, avec la complicité passive de sa femme et d'un couple d'amis également originaire du Nord. En regardant ce film qui décrit le cheminement d'un homme simple vers la folie meurtrière, on se dit que les pires faits-divers naissent souvent de motifs tellement anodins, que cela en devient d'autant plus triste et dramatique, à la fois pour les victimes, mais également pour ceux qui commettent l'irréparable sur un coup de folie, jetant ainsi aux ordures tout ce qu'ils ont construit auparavant dans leur vie : famille, amis, vie professionnelle, projets d'avenir, équilibre de vie...

Un film traité de manière très simple et réaliste, dont le cheminement de l'histoire ne laisserait pas supposer un tel dénouement tragique si l'on ne connaissait pas préalablement le synopsis du film. A voir également pour la performance très crédible de Jérémie Rénier.

8

Publié le 28 Novembre 2012

Outpost : Black Sun

Outpost : Black Sun

Faire renaître de ses cendres le IIIème Reich, tel semble être le but de scientifiques malveillants et complètement illuminés à notre époque. Comment ? En créant une redoutable armée de soldats putréfiés ambulants dopés à quelque produit dopant les rendant quasi immortels. Pas très réaliste tout ça, mais ce n'est pas grave, car on est ici dans le domaine illimité du fantastique, où l'absence totale de crédibilité ne semble pas être un problème pour les scénaristes...

L'action se déroule en Europe de l'est, terre de fantasmes pour les occidentaux contemporains : pauvreté, guerres civiles, mafias, populations arriérées ou consanguines, trafics en tous genres, corruption... Bref, une ribambelle de destinations idéales pour des vacances rêvés de pure détente au sein d'un cadre idyllique et accueillant ! Des nazis sortis d'outre-tombe y foutent le dawa, et l'OTAN s'empresse d'y expédier une force d'action rapide. Le film est britannique, mais une fois de plus, ce sont des soldats américains qui sont au centre de l'action... Tiens, ça me rappelle des films comme Le Règne du Feu ou 28 Semaines Plus Tard... Qui a dit que les anglais étaient devenus les valets de l'Oncle Sam ?

Bref, je me demande quelle tête aurait fait l'oncle Adolf, terré dans son bunker à Berlin, si on lui avait décrit tout le folklore contemporain évoquant les expériences surnaturelles des nazis pendant ou après la Seconde Guerre Mondiale... Le Führer se serait peut-être suicidé en tirant un peu moins la tronche, avec l'espoir qu'un généticien nostalgique le ressuscite quelques décennies plus tard, pour un retour triomphal aux élections législatives en Bavière... Toujours est-il que le nazi-zombie commence à devenir un peu redondant au cinéma, et l'effet de surprise n'est définitivement plus ! Cette suite du très correct Outpost se contente ainsi de reprendre les mêmes ingrédients que son ainé, avec plus ou moins de réussite...

Le film se déroule quasi exclusivement de nuit, tantôt dans la forêt, tantôt dans un hameau abandonné, pour s'achever de manière très "surprenante" dans un bunker. L'ambiance est plutôt réussie, mais la mise en scène manque d'envergure et le suspense se révèle un peu convenu. J'ai bien aimé l'actrice principale, mignonne en plus d'être convaincante. Les autres personnages, en particulier l'escouade de bidasses yankees, ne sont guère intéressants et surtout légèrement stéréotypés sur les bords. Réussi sur la forme, le film pâtit en outre d'un manque d'originalité, et réserve trop peu de surprises pour se démarquer réellement des autres films du même genre. Divertissant mais loin d'être transcendant !

Calibré DTV, ce film ne sort jamais des sentiers battus, mais donne tout de même envie de se replonger dans Wolfenstein. J'apprécie beaucoup l'association du fantastique avec les films de guerre, mais je regrette l'absence de réalisateurs plus côtés dans ce sous-genre. A voir tout de même pour le fun !

7.66667

Publié le 28 Novembre 2012

Mystery Men

Mystery Men

Mystery Men est une comédie fantastique qui s'apparente à une parodie des super-héros de l'univers Dark Horse Comics, mais qui verse davantage dans l'auto-dérision que dans l'avalanche de gags faciles ou dans la référence permanente. Un film plutôt méconnu hors des États-Unis, malgré un casting plus qu'honorable, avec notamment l'impayable Ben Stiller en tête de gondole. On y retrouve également des figures connues, telles que William H. Macy, Greg Kinnear, Wes Studi, ainsi que la jolie Claire Forlani.

Ben Stiller incarne Roy, une sorte de looser pathétique, qui se nomme lui-même "Monsieur Furieux". Roy s'imagine vraiment détenir un pouvoir, celui de devenir extrêmement fort sous l'emprise de la colère, ce qui n'est malheureusement pour lui pas le cas... Les compagnons de Roy sont tous dans le même cas, chacun ayant sa propre particularité loufoque qu'ils pensent tous être un pouvoir spécial destiné à combattre le crime. Roy et ses amis ont de la bonne volonté et un véritable désir de se battre pour la justice, mais ils ne font que passer pour des ringards inoffensifs aux yeux des gens. Des personnages néanmoins attachants et sympathiques, à fond dans leur trip de super-héros, au point de se mesurer au grand méchant de la ville, le grand vilain Casanova Frankenstein.

Mieux vaut s'attacher à ces ringards pour apprécier le film, car son intérêt réside pleinement dans le capital sympathie que véhicule la bande à Roy. Étant un fan de Ben Stiller, m'attacher à ces super-héros du pauvre n'a pas été très difficile. Une belle bande de vainqueurs ! Comédie oblige, quelques gags communicatifs viennent ponctuer une histoire classique de combat entre le bien et le mal, mais rendue un peu plus originale par le traitement décalé du sujet. Le film aurait gagné à être un peu plus court pour éviter certaines longueurs, mais globalement on ne s'ennuie pas. Quelques bonnes idées et des personnages toujours mis en avant par rapport à l'intrigue. Ceux qui s'imaginent la parodie délirante risquent d'être déçus, mais ceux qui comme moi en ont un peu marre du genre des super-héros apprécieront cette auto-dérision jamais malveillante à l'égard du genre dont elle s'inspire, bien au contraire !

Un divertissement sympathique qui mériterait davantage de reconnaissance. A découvrir !

8.22222

Publié le 27 Novembre 2012

Conan le Destructeur

Conan le Destructeur

Deux ans après la sortie d'un film désormais culte, Schwarzy enfile à nouveau le slip en fourrure du colosse cimmérien pour gambader joyeusement avec ses braves compagnons à travers les plaines désolées d'un monde cruel en proie à la tyrannie et à la sorcellerie... Nous sommes en 1984, et Schwarzy a signé un contrat de cinq films avec la franchise. C'était avant que son aura explose à la face du monde avec la sortie de Terminator quelques mois plus tard... Lucide sur l'avenir de la franchise et les nouvelles perspectives qui s'offraient désormais à lui, le chêne autrichien rompit en effet son contrat, et l'aventure s'arrêta là...

Car autant le dire de suite, cette suite n'atteint jamais le niveau de son prédécesseur, et ce à tous les niveaux. Schwarzy n'est pas à blâmer ici, et s'en tire même plutôt honorablement, mais le pauvre surnage au milieu d'un océan de médiocrité. Hormis quelques paysages et autres décors sympathiques, ainsi qu'un score plutôt réussi de Basil Poledouris, le même compositeur que sur Conan le Barbare, l'ensemble du film flirte dangereusement avec la série B de bas étage et même parfois avec l'amateurisme. Les acteurs secondaires peinent à convaincre et certains sont même ridicules, à l'image du voleur censé être comique ou bien encore de la guerrière noire, interprétée par Grace Jones, et dont le doublage en français est juste affreux ! De manière générale, les dialogues du film sont juste pathétiques de médiocrité.

L'histoire est à chier, mais le film se rattrape en partie grâce à un rythme relativement soutenu, propice à de nombreuses scènes d'action, où là encore le nanardisme n'est jamais loin... Les combats sont très mal chorégraphiés et d'une mollesse confondante, et hormis un corps décapité entraperçu, l'absence quasi totale de la moindre effusion de sang est malheureusement à déplorer. Bref, pour l'utopique once de réalisme, on repassera... Après, je vais éviter de m'attarder sur les décors en carton-pâte et sur les plans mal incrustés, mais cette suite pâtit d'un nombre trop conséquent de lacunes pour réellement convaincre, à moins d'être un forcené de Conan ou du genre médiéval-fantastique.

Une suite pas désagréable en soi, voir même plutôt divertissante pour les moins exigeants, mais désormais trop incrustée dans son époque pour paraître crédible aujourd'hui.

7.47619

Publié le 26 Novembre 2012

Il faut sauver le soldat Ryan

Il faut sauver le soldat Ryan

Juin 1944, tout juste sorti indemne du débarquement meurtrier à Omaha Beach, le Capitaine Miller est chargé de réunir une petite escouade de soldats, dont l'objectif sera de retrouver un certain James Ryan, soldat de la 100ème division aéroportée, parachuté quelques kilomètres à l'intérieur des terres avec son unité. James Ryan, dont les trois autres frères ont été tué au combat, doit en effet être rapatrié chez lui, sur décision de l'état-major des États-Unis. Une mission de sauvetage dans le bocage normand extrêmement dangereuse, et dont personne ne sortira indemne...

Sortie phare de l'année 1998, ce film de guerre signé Steven Spielberg demeure encore aujourd'hui l'une des références incontestées dans son genre, et dont la fameuse scène du débarquement américain à Omaha Beach a durablement marqué la rétine des spectateurs, au point d'être justement considérée comme l'une des plus grandes scènes de guerre jamais filmées. Un réalisme saisissant et extrême, sans concessions dans la violence graphique : corps déchiquetés et mutilés, mitraillage en vue subjective du côté allemand, exécutions sommaires, soldats carbonisés au lance-flammes pour "nettoyer" les bunkers allemands, soldats agonisant au milieu du chaos ambiant... L'immersion est totale et le spectacle d'une intensité inégalée. Une mise en scène impressionnante, pour ne pas dire parfaite !

L'histoire de cette mission de sauvetage s'inspire d'une histoire vraie, celle de quatre frères servant dans l'armée américaine durant la Seconde Guerre Mondiale, et dont deux furent effectivement tués au combat, et un troisième fait prisonnier par les japonnais dans un camp en Birmanie. Le quatrième fut alors retiré du front de Normandie et rapatrié aux États-Unis. Dans le film, l'escouade du Capitaine Miller (Tom Hanks) peine à comprendre l'intérêt d'une telle mission de sauvetage en territoire ennemi. Pourquoi risquer de sacrifier tant de soldats pour un homme dont on ignore s'il est encore en vie ? Un sentiment compréhensible de la part de soldats dont on finit par s'attacher au fur et à mesure de leur progression dans le bocage normand. Un casting par ailleurs très réussi : Tom Sizemore, Barry Pepper, Edward Burns, et même Vince Diesel, qui n'était alors pas encore aussi connu qu'aujourd'hui.

Même si le film comporte quelques libertés et autres petites inepties, l'ensemble se distingue tout de même par un réalisme historique qui force l'admiration. De l'intensité des scènes de combats à celles plus intimes entre soldats, en passant par la mise en scène et l'instauration d'un suspense efficace, ce film ne fait pas dans la demie-mesure ! La bataille finale dans les ruines de la ville fictive de Rammel, durant laquelle une poignée de soldats américains doivent faire face à l'offensive d'éléments mécanisés d'une division Panzer SS, est à ce titre un modèle du genre, un spectacle visuel bluffant de réalisme et particulièrement violent. A mon sens la scène de combats la plus réussie dans un film de guerre, encore aujourd'hui !

Bref, peu de défauts à souligner, hormis peut-être quelques clichés au niveau de certains personnages, mais un grand spectacle visuel et un bel hommage au courage d'hommes qui se sacrifièrent pour une cause juste.

8.84615

Publié le 25 Novembre 2012

L'Effet Papillon

L'Effet Papillon

La première fois que j'ai vu ce film, c'était sur le petit écran de mon ipod, bien au chaud sous ma couette, vers deux heures du matin. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et au final je n'ai pas lâché l'écran du début jusqu'à la fin. Une véritable claque !

L'histoire d'Evan (Aston Kutcher) ne peut qu'attirer de l'empathie de la part du spectateur. Un destin tortueux ponctué de trous noirs. Evan est en effet atteint d'un mal étrange, hérité de son père, et qui s'illustre par des pertes de mémoire suivis d'évènements dramatiques autour de son entourage proche. Ces pertes de mémoire cessent subitement à l'âge de treize ans, jusqu'à ce que des souvenirs ressurgissent subitement sept ans plus tard. Evan se découvre alors un étrange pouvoir : la relecture de ses cahiers d'enfance lui permet de revenir aux évènements du passé et de les modifier, dans le but d'aider et de protéger sa mère et ses amis d'enfance. Mais on ne modifie pas le passé sans influer sur le présent...

L'histoire alterne entre Evan à l'âge de vingt ans, alors à l'université, et Evan plus jeune, à l'âge de six ans et une fois adolescent, à l'âge de treize ans. Des allers-retours temporels au service d'une intrigue dramatique immersive, teintée d'une certaine mélancolie, surtout au regard de l'une des trois fins alternatives, proposée dans la version Director's Cut, censurée lors de la sortie du film au cinéma, car jugée trop nihiliste. Beaucoup d'émotions au final, un Aston Kutcher tout en sobriété et enfin dans un rôle sérieux, accompagné d'une Amy Smart toujours aussi jolie et convaincante.

Un excellent film fantastique, aux enjeux dramatiques saisissants. Je recommande vivement !

8.65854

Publié le 11 Novembre 2012

Looper

Looper

Un bon petit film de S.F. de temps en temps, ça ne peut que faire du bien à mon esprit empreint d'imaginaire !

J'ai toujours eu du mal à calculer les histoires de voyages dans le temps, leurs conséquences et surtout leur cohérence. Ce genre de film nécessite ainsi d'être particulièrement attentif à certains détails de l'intrigue, sous peine de se retrouver un peu perdu au bout d'un moment... J'avoue même avoir un peu décroché vers le milieu du film, mais Looper monte en intensité à mesure que l'histoire progresse, et la dernière demie-heure se révèle particulièrement intense.

Mention spéciale à Joseph Gordon-Levitt, acteur en plein boom à Hollywood, et qui s'illustre ici avec une réelle classe et un charisme certain. Un acteur plein de promesses et dont l'avenir s'annonce radieux à mon avis. Cela fait toujours plaisir de retrouver un Bruce Willis sobre et impliqué dans un rôle ambigu. J'ai également beaucoup apprécié la présence d'Emily Blunt, mais pour d'autres raisons... Arf !!!

Mais la "révélation" du film reste incontestablement le petit garçon qui joue le rôle de Cid, un enfant doté de puissants pouvoirs psychiques paranormaux qu'il ne parvient pas à maîtriser lorsqu'il subit un choc émotionnel. Un bambin mignon et attachant, et qui devient quasi terrifiant lors de ses crises de colère. Beaucoup d'émotions en perspective dans la dernière partie du film !

Je qualifierai Looper comme un film de S.F. "discret", peu exubérant dans l'utilisation des effets spéciaux, au demeurant très réussis, et l'approche futuriste de son histoire. Quelques scènes d'action bien torchées, une mise en scène inspirée, des personnages travaillés et un suspense bien huilé. Tiens, je fais des vers sans en avoir l'air...

Pari réussi pour un film complet et d'une richesse certaine !

6.66667

Publié le 10 Novembre 2012

Jurassic Park

Jurassic Park

Pour moi, il y a un avant et un après Jurassic Park. Ce blockbuster de l'année 1993 a révolutionné l'ère des effets spéciaux, à la manière d'un Terminator 2 signé James Cameron deux ans auparavant.

J'ai un souvenir très net de la sortie de ce que je considère comme l'un des meilleurs films de Steven Spielberg. Je n'étais qu'un gosse à l'époque, encore peu rompu aux joutes des salles obscures, et tout le monde autour de moi ne parlait que de ce film. On me disait avec bienveillance que j'étais un peu trop jeune pour supporter la violence du film, durant lequel certains avaient même vomi... Un dernier argument qui bien évidemment acheva définitivement de me convaincre à découvrir coûte que coûte ce terrifiant spectacle !

Au final, Jurassic Park demeure sans aucun doute l'un de mes meilleurs souvenirs au cinéma ! Une salle gigantesque, moi, un pote et son père, une dizaine d'autres spectateurs seulement, du pop-corn étalé par terre, et surtout le spectacle visuel le plus impressionnant qu'il m'avait été donné de voir jusque-là, et qui presque vingt ans plus tard (déjà putain...) m'impressionne toujours autant. Un rêve de gosse éveillé, des dinosaures plus vrais que nature, des scènes et des répliques qui sont restées gravées dans ma mémoire...

Le Tyrannosaure Rex est bien évidemment LA star du film, à la fois impressionnant et terrifiant, et dont les apparitions marquent la rétine et les oreilles. Une créature qui déchire sa race de la mort qui tue, et qui n'a jamais été aussi bien réalisée que dans ce premier opus de la franchise. Je suis moins fan des vélociraptors, même si la scène de la cuisine est sacrément bien torchée : un modèle de suspense ! Enfin, j'ai adoré la scène du Tricératops - un dinosaure que j'affectionne tout particulièrement - avec en prime la fameuse réplique de Jeff Goldblum : "N'oubliez pas de vous laver les mains avant de manger !"

Casting au top : Sam Neill dont je ne suis pas fan mais qui là assure, Laura Dern, Richard Attenborough, Samuel L. Jackson, et surtout Jeff Goldblum dans le rôle du Professeur Ian Malcolm, aussi jubilatoire ici qu'il sera chiant dans la suite en 1997... Steven Spielberg gère parfaitement ses personnages autant que sa mise en scène, avec en bonus de superbes paysages et un score mémorable de John Williams. Une aventure passionnante du début jusqu'à la fin, et qui appelait inévitablement une ou plusieurs suites au cinéma, dont aucune ne s'est hissée au niveau du premier film.

Un très grand film, qui m'aura tant fait rêver et fantasmer quand j'étais gosse. Le cinéma que j'aime : merci pour cela Monsieur Spielberg !

8.8642

Publié le 7 Novembre 2012

Dead End

Dead End

Dead End fait partie de ce genre de films qui n'ont pas besoin de s'appuyer sur une intrigue très poussée et des acteurs au top pour remporter l'adhésion du public. Son atmosphère travaillée suffit amplement !

Imaginez-vous un instant en train de rouler de nuit, sur une route que vous ne connaissez pas, et que vous avez emprunté uniquement dans le but d'éviter l'autoroute et ses embouteillages, ses péages et ses foutus radars de mes cou***... Bref, tout va bien, jusqu'à ce qu'une légère impression de solitude vienne tout à coup vous titiller : pas une seule voiture croisé en l'espace d'un bon quart d'heure ! Aucune station-service ni même de motel au bord de la route, ni même le moindre croisement ou même un simple panneau de signalisation... So, what's the fuck ?

Forcément, le trouillomètre commence à atteindre un degré tout de même préoccupant, d'autant plus qu'aucun portable ne capte de signal et que la radio ne semble quant à elle capter qu'une seule fréquence, laquelle diffuse une sorte de bruitage plutôt inquiétant... Pour une veille de Noël, ça la fout mal ! Et le pire, c'est que ce cauchemar ne risque pas de s'arrêter de sitôt : la route maudite semble interminable, perdue au c½ur d'une gigantesque forêt recouverte par les ténèbres. Un climat oppressant donc, parfaitement mis en valeur dans le film, avec quelques plans aériens et autres bruitages qui viennent astucieusement accroître le sentiment de malaise déjà présent.

A l'exception de Ray Wise, les autres acteurs ne sont pas forcément transcendants, mais à défaut de s'attacher aux personnages, on est tout de même curieux de savoir comment tout cela va se terminer. Un bon suspense et quelques passages flippants, notamment lors des apparitions de la dame blanche, aussi sexy qu'inquiétante. Le film propose de nombreuses bonnes idées en entretenant avec réussite un climat empreint de mystère. Seul le plan final m'a laissé un brin circonspect, mais pas de quoi gâcher le plaisir. Un film que l'on peut aisément regarder une ou deux fois par an sans se lasser.

Bref, un très bon film d'épouvante, réalisé avec peu de moyens mais avec de très bonnes idées. L'atmosphère du film est particulièrement immersive ! Je recommande vivement !

7.78261

Publié le 5 Novembre 2012

L'Inspecteur Harry

L'Inspecteur Harry

Harry Callahan, la quarantaine, est inspecteur de police à San Francisco. Un élément brutal mais efficace des forces de police, qui s'est attiré à la fois le respect et de la méfiance de la part de sa hiérarchie. Car l'inspecteur Callahan flirte régulièrement avec la ligne jaune, ne se sépare jamais de son 44. Magnum, arme qu'il n'hésite pas à utiliser lors de ses interventions musclées, quitte à liquider du malfrat sans aucun état d'âme ! Un flic à l'ancienne, tout droit sorti d'un bon western, légèrement en décalage avec les réalités de son époque - le début des années 70... Clint Eastwood est juste parfait pour ce rôle, depuis entré dans la légende du cinéma américain.

Nous sommes donc en 1971, à San Francisco. Un mystérieux tueur en série, qui se nomme lui-même Scorpion, sème l'effroi en ville, revendiquant ses crimes dans une sorte de jeu du chat et de la souris avec la police. Le psychopathe utilise d'abord un fusil à lunette et semble choisir ses victimes au gréé de ses pulsions, avant de virer dans le kidnapping d'une adolescente et de réclamer une rançon. Le maire de la ville fait donc appel à l'inspecteur Callahan, pour un duel au sommet entre deux personnages diamétralement opposés. Andrew Robinson est impressionnant dans le rôle de Scorpion. Une véritable ordure qui semble dénuée de toute humanité, calculatrice, sadique et cruelle. Scorpion tue au hasard et n'hésite pas à s'en prendre à des enfants. Un pur rôle de méchant qui contrebalance parfaitement le charisme naturel de Clint Eastwood à l'écran.

L'intrigue du film s'inspire de l'affaire du "Tueur du Zodiaque", qui sévit dans les environs de San Francisco à la fin des années 60, et traumatisa l'opinion publique de l'époque. Le début des années 70 à Hollywood amorce en effet le déclin d'une certaine naïveté et la prise de conscience d'une société plus dure et plus violente qu'au cours des années 50 et 60. L'immoralité et la brutalité de Scorpion symbolisent en quelque sorte cet état de faits, à l'image de tous ces vigilant movies qui verront le jour par la suite au cours de la décennie. Harry Callahan et ses méthodes sans concessions apparaissent alors comme l'unique remède à ce genre de fléau, qui se moque de la justice et de ses lois. La scène où Scorpion est libéré malgré des preuves accablantes en est la plus flagrante illustration.

Dirty Harry est ainsi bien plus qu'un simple film policier de plus. Hormis son personnage principal devenu culte, le message du film est bien plus profond qu'il n'y paraît de prime abord. Un thriller musclé et superbement mis en scène, toujours aussi passionnant à regarder malgré le poids des années. J'adore !

9.16667

Publié le 1 Novembre 2012

ATM

ATM

Imaginez être témoin d'un meurtre, puis assister quelques temps plus tard à l'acquittement du meurtrier et à la condamnation d'un innocent sans que vous ne puissiez rien contre cette injustice... C'est un peu le même sentiment que l'on ressent - toutes proportions gardées - devant le générique final de ATM, petit film d'horreur sorti récemment directement en vidéo dans nos vertes contrées. Pas le genre de final que j'apprécie particulièrement au cinéma donc, mais cette relative déception ne doit cependant pas masquer d'indéniables qualités et un ensemble plutôt efficace.

Le cadre tout d'abord : une cabine pour distributeurs automatiques située au beau milieu d'un vaste parking, quelque part dans la périphérie d'une grande ville américaine. Trois jeunes gens s'y rendent peu après minuit pour y retirer de l'argent, jusqu'à ce qu'un homme inquiétant au visage dissimulé sous une capuche se pointe et les empêche de quitter la cabine, sous peine de se ruer sur eux dans le but explicite de leur exploser la tronche à coups de barre de fer (par exemple...) Il fait nuit, la température à l'extérieur flirte avec le zéro, le seul pèlerin - et seul témoin donc - à se pointer sur le parking depuis deux heures pour promener son chien se fait expédier chez Saint Pierre avant même que son toutou n'ait eu le temps de lever la patte sur son réverbère favori... Bref, la nuit s'annonce longue et froide pour nos malheureux jeunes gens prisonniers dans leur foutue cabine.

Le suspense fonctionne bien avec peu de moyens, s'appuyant sur le mystérieux mobile du tueur, dont l'apparence évoque bien évidemment l'archétype du boogeyman hollywoodien - une sorte de croque-mitaine urbain quasi mécanique et sans aucun état d'âme. Un personnage réussi ! Enfin, les trois acteurs prisonniers de leur cabine se révèlent convaincants tout au long du film, avec des réactions crédibles par rapport à une telle situation, où tout spectateur se demande bien évidemment comment lui réagirait en de telles circonstances... Seule une scène un peu grosse m'a dérangé vers le milieu du film, mais je n'en dirais pas plus pour ne rien dévoiler... Tout ça pour dire que ce film surprend agréablement dans sa mise en scène, avec une intrigue qui donne vraiment envie d'en connaître le dénouement !

Un huit-clos horrifique efficace, même si encore une fois, je n'ai pas trop aimé le final - avis purement subjectif bien entendu !

6.75

Publié le 31 Octobre 2012

My Name is Bruce

My Name is Bruce

Bruce Campbell est la star de la trilogie Evil Dead, rôle qui l'a fait connaître aux yeux du grand public, enfin de celui qui daigne s'intéresser au cinéma de genre. Un acteur à l'impressionnante filmographie, sauf que les films ou téléfilms dans lesquels il ose tourner ne sont généralement même pas dignes d'intérêt. De bonnes grosses daubes le plus souvent, des séries B ringardes et fauchées, quand ce n'est pas des séries Z... Bref, Bruce Campbell flirte avec le nanardisme, et il aime ça le salaud !

Bruce Campbell demeure tout de même un personnage à Hollywood, et le bonhomme touche à tout en plus de son métier d'acteur. Bruce a en effet réalisé, produit et même scénarisé des ½uvres dont tout le monde se fout (ou presque), jusqu'à se faire un nom quasi "bancable" auprès d'un public peu exigent, davantage attiré par le capital sympathie que l'acteur inspire, que par la qualité intrinsèque du film en lui-même. Car autant ne pas tourner autour du pot, My name is Bruce est un authentique nanar, le genre de film réalisé avec les miettes dont ont bien voulu se débarrasser les sociétés de production hollywoodiennes. Les acteurs sont à chier, la réalisation tout juste potable, et le scénario part continuellement en vrille, tout juste maintenu à flot par la prestation de Bruce Campbell. L'acteur en fait des tonnes pour se rendre intéressant, et ça marche plutôt bien. Bruce Campbell joue l'auto-dérision à fond, se moque de lui-même et de sa carrière, et parvient à faire sourire et même rire à certains moments ! Un sacré lascar que ce cher Bruce, qui sait se vendre et se rendre attachant au milieu d'un quasi néant artistique.

Bref, un moment sympathique et parfois drôle, si comme moi vous appréciez ce grand enfant qu'est Bruce Campbell. Pour le reste...

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Publié le 29 Octobre 2012

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