Critiques spectateurs de LeWolfer

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187: Code Meurtre

187: Code Meurtre

Excellent, ni plus ni moins.

Interprétation solide, avec un Samuel L. Jackson toujours aussi impec et, une fois n'est pas coutume (malheureusement), très bien entouré. Réalisation sobre et efficace (on pourrait regretter la photographie un peu plate, mais le sujet ne se prête guère aux belles images), sur un sujet bien moins facile qu'on le pense (y a qu'à voir le nombre de films qui se sont plantés là-dessus). Le scénar tient très bien la route, parvenant à capter l'attention tout en restant dans le cadre d'une étude humaine (perso, j'verrais très bien ce film dans le programme d'un cursus de sociologie).

Rappelant Le Proviseur par le choix du cadre (une highschool, équivalent de nos lycées), et de la trame de fond (les rapports élèves-profs), j'aurai tendance à aussi le rapprocher de Total Western, à cause de la comparaison entre petite frappe et tueur, même si ici elle n'est qu'un élément de l'ensemble et non la base de l'oeuvre. Fans de fusillades, de course-poursuites effrénées et de héros sans peur et sans reproches, ce film ne vous plaira pas trop... s'il ne vous captive pas (ça peut sembler paradoxal comme ça, mais... il est vraiment bien fait). Par contre, il ravira les amateurs de films sombres.

A noter : bien que le film soit américain, la fin pourrait très bien être européenne, voire même asiatique tant elle est loin des conclusions classiques des longs-métrages états-uniens.

note pour le correcteur : la fiche de ce film contient un synopsis bourré de fôtes d'hortaugraffe (j'ai pas compté, mais on doit pas être loin de la demi-douzaine).C'est pas pour ceci ou cela, mais c'est juste que ça rend la lecture un peu déplaisante, et du coup le film pourrait perdre d'éventuels nouveaux spectateurs, influencés par un à-priori négatif dû à ce déplaisir). Ce dernier chapitre n'a, qu'il soit suivi d'effet ou non sur la fiche, aucune raison d'être publié.

7.83333

Publié le 16 Mars 2013

Ghost Machine

Ghost Machine

Pour faire un nanard, il y a des règles. Ne pas les suivre pourrait engendrer un bon film. Heureusement, l'équipe responsable de ce truc a bien veillé à rester dans les clous.

Règle de base : avoir une idée sans originalité, mais se persuader du contraire. Ici, un esprit pas content parvient à se taper l'incrust au sein d'un logiciel de simulation de réalité.

Utiliser des personnages sans surprise, et si possible les faire intérpréter par des acteurs sans saveur, le must étant de trouver des acteurs à la fois fades et sans aucun talent, ce qui décrédibilise totalement les personnages de toutes manières incrédibles dès l'écriture du scénario... Objectif atteint, avec une maestria rare : de tous, seule celle qui joue le fantôme s'en sort à peu près (faut dire qu'on ne la voit pratiquement pas).

Investir tout le flouze de la prod dans les effets spéciaux, et les bousiller par un montage sans aucune surprise, ou par un réalisateur sans aucun talent. Ici, coup double.

Enfin, parsemer l'histoire d'aberrations, d'incohérences et de coïncidences toutes plus impossibles les unes que les autres, afin que les quelques spectateurs ayant oublié de débrancher leur cerveau fuient la salle et laissent les autres savourer le nanard en paix. Sans parler des invraisemblabletés techniques décrites ici (entre autres un réseau commandé à distance, mais selon une liaison à sens unique (totalement impossible : comment contrôler quoi que ce soit sans rien savoir de ce qui se passe ?)), on s'amusera au passage d'une prison abandonnée, mais cependant gardée (on sait jamais, des fois que les courants d'air voudraient se faire la belle...).

La touche finale, sans laquelle le nanard ne serait qu'un mauvais film : faire du ridicule, que ce soit dans les dialogues, les personnages ou même les décors. C'est ici le seul ingrédient manquant. Pas d'bol, il s'agit donc simplement d'un mauvais film.

4

Publié le 26 Février 2013

American Haunting

American Haunting

En gros, c'est long. Pas trop mal, mais vraiment long.

Interprétation correcte, mais vu le casting on s'attendrait à mieux. Effets spéciaux très corrects, même s'ils sont parfois curieusement utilisés, et tous déjà vus ailleurs. Effets flippants mal amenés pour la plupart, pour ne pas dire téléphonés (plus d'une fois on se surprend à jouer les Nostradamus : "Tiens, là, il va s'passer un truc"... et plus d'une fois on est fier et déçu en même temps : le truc s'est pointé, mais il est bien moins flippant qu'on l'espérait). Pire : un mauvais dosage dans les flips (qui d'ordinaire vont crescendo, alors qu'ici on suit plutôt une sinusoïde) casse un peu l'effet de nombre d'entre eux.

Malgré tout, ça se laisse regarder sans trop d'efforts à fournir, pour au final balancer un twist plutôt bien trouvé, et qui constitue peut-être le seul véritable moment d'horreur du film.

7.05556

Publié le 26 Février 2013

Cloverfield

Cloverfield

Pris plus pour la jaquette que pour le résumé, j'dois reconnaître que ce fut une bonne surprise. Passé le premier quart d'heure, qui a au moins pour mérite de prévenir le spectateur de ne pas s'attendre à de grandes performances d'interprétation, le film commence. Et là, fin de l'ennui : hormis deux-trois pause (le temps de se remettre des précédents sursauts), pas de temps mort.

L'excellence de ce film ne tient pas dans son interprétation (allant de moyenne à passable), ni dans les effets spéciaux (pourtant très soignés), ni même dans les effets flippants (plutôt classiques pour la plupart, mais très bien amenés), ni dans le montage (des plus efficaces), mais de l'idée de départ. D'un classicisme ahurissant (une grosse bête débarque dans la mégapole et casse tout), le scénar parvient pourtant à scotcher de par le point de vue choisi : celui du quidam qui capte pas grand chose à ce qui arrive, et qui subit les évènements plus qu'autre chose. Ceux qu'on voit d'ordinaire courir devant les pieds du gros machin cette fois tiennent la caméra.

Malgré les défaut inhérent à ce choix, le film tient très bien la route, et parvient à renouveler le genre en ne changeant, somme toute, qu'un petit détail...

7.9

Publié le 26 Février 2013

Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires

Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires

Je n'ai pas bien tout tout compris, là. Autant ce film est bourré de qualités (effets spéciaux plus que corrects, réalisation efficace, interprétation convenable, bastons vraiment bien foutues (celle sur le toit du train, si on passe sur l'absence de vent relatif, est vraiment magnifiquement chorégraphiée), et scénar pas trop idiot même s'il ne réserve ni surprise ni innovation réelle), autant j'vois pas du tout l'intérêt d'utiliser l'un des plus grands personnages de l'histoire américaine comme personnage central d'une intrigue fantastique.

De fait, on arrive au générique de fin sans s'être trop ennuyé (malgré deux-trois longueurs ici ou là, et quelques ratages sans grande importance), mais en restant bien perplexe.

A voir pour ses qualités. Mais inutile de le garder. Van Helsing fait le job tout aussi bien, sans vous faire vous creuser la tête à la fin.

A ne pas manquer : les prochains volets de la saga s'annoncent prometteurs : Heisenhower tueur de loups-garous, Reagan l'Exorciste et le fabuleux Bush contre l'invasion des bretzels de l'espace.

6.69231

Publié le 17 Février 2013

Wolfen

Wolfen

Et comme tout film culte, on ne rencontre guère que 2 types de personnes l'ayant vu : ceux qui ont adoré, et ceux qui ont détesté. J'l'ai adoré la première fois que j'l'ai vu (ça remonte à un sacré bail... dans les 20-25 piges). J'l'ai re-adoré quand je l'ai revu (bien des années plus tard, après de longues recherches (j'avais oublié le titre). A l'heure actuelle, j'en suis à envisager la création d'une secte...

Commençons par les bestiaux. Ils tuent des humains. Jusqu'ici pas de surprise, on est dans le film de monstre classique. Sauf que... ben le gus chargé de l'enquête, un flicard quasi pochtron très bien incarné, va faire... son boulot. Il va chercher à comprendre pourquoi, plutôt que de sortir son flingue et de courir sus dans tous les sens. Ce petit détail scénaristique vaut à lui seul le statut de culte : d'ordinaire, on se contente de savoir quelle sale bête a fait l'coup, on engage un chasseur spécialisé (qui généralement balance des lieux communs tous plus faux les uns que les autres sur ladite bestiole), et zou pour la séquence chasseur-chassé qui tourne au jeu de massacre. Là, bien qu'on lui dise très rapidement quel animal est coupable, il continue son investigation.

Au passage : dans le bouquin, les loups sont des espèces de mutants. Pas dans le film : rien ne permet de les distinguer du loup lambda. A mon sens, c'est un plus : le mutant aurait donné une touche grand-guignolesque à ce film que s'en passe très bien.

Les acteurs : très bons. Le flic a vraiment une gueule et une attitude de vieux pochard qui n'attend plus grand-chose de l'existence, son acolyte arrive à tenir sa place de faire-valoir (faire-valoir d'un pochtron, ça doit vraiment pas être facile) sans surjouer ni forcer, la miss est mignonne comme il faut sans avoir besoin de sauter l'sous-tif, et les secondaires sont très bien interprétés.

L'ambiance et la réalisation : excellents. On est loin du New-York clinquant, des grattes-ciels étincelants et des rues bien proprettes. On est dans les quartiers "oubliés", dortoirs pour les fourmis qu'on préfère ignorer, insalubres, craspecs, sans pour autant tomber dans le glauque ou le misérabilisme. La réalisation très soft, parfois un peu lente, rend parfaitement le fatalisme de ses habitants.

Les effets spéciaux : limite parfaits bien que très cheap (oui, c'est possible : regardez ce dont est capable Carpenter avec deux serpillères usagées et un peu de papier maché). Les passages en caméra subjective sont dans l'ensemble bien minutés, les distorsions sonores bien fichues. Et les loups... sont de vrais loups. Magnifiques d'ailleurs (surtout le black, je trouve). Pas de séquences gore mais quelques attaques (toutes hors-champs : les figurants n'ayant pas accepté de se faire bouffer... par manque de professionnalisme) très bien suggérées : des bouts d'humains qui volent, j'trouve que ça manque pas de charme.

L'intrigue. Le coeur du film. Véritable bourbier où le héros sera tour à tour entraîné sur diverses voies : attaque d'animal sauvage, attaque d'animal dressé, spiritisme, lycanthropie, possession, lieux hantés... tout se télescope, se chevauche, se contredit... pour le confusionner bien comme il faut (ce qui a rebuté plus d'un spectateur plus habitués aux streums qui tuent sans raison) jusqu'à la révélation finale, simple et réaliste pour quiconque connait un tant soit peu les moeurs lupines. Unique défaut : le final, un poil grandiloquent (bien que très silencieux) et la (toute petite) touche fantastique qui aurait très bien pu être évitée. Pour contrebalancer ces 2 petites erreurs, notons que la teneur même de la fin est unique en son genre (elle explique d'ailleurs en grande partie l'insuccès du film).

Un bonheur.

8.22222

Publié le 17 Février 2013

Le Règne du Feu

Le Règne du Feu

Un film excellent mais mal présenté.

Pour commencer, les dragons eux-mêmes. Visibles très rapidement, très bien fichus... quel dommage de claquer tant de pognon dans les effets numériques pour les montrer de si loin, de nuit et par temps de brouillard (et dans un tunnel, pour le premier). Les acteurs : le duel entre le british traumatisé mais qui veut y croire et le yankee désabusé fonctionne bien, plus grâce aux jeu des deux acteurs, qui vraiment font leur job avec conviction, que dans les cadrages (gros plan sur la tronche de çui qui cause, tout comme on lui a appris quand il tournait des séries). L'histoire : plutôt que de narrer une énième tentative d'invasion de la planète par des grosses bêtes stupides qui se font ratatiner par le premier beau gosse venu en moins de 90 minutes montre en main, le scénar place l'intrigue plusieurs années après ladite invasion, réussie (ça doit manquer de belles gueules décérébrées en Angleterre).

Avec tout ça, on pourrait s'attendre à un chef-d'oeuvre. On pourrait, s'il n'y avait pas eu les saboteurs. Leur chef, le réalisateur, est pire qu'un tâcheron : c'est un tâcheron chevronné, capable de combler son manque d'innovation et de talent par une bonne maîtrise du montage, du rythme, et de l'image quand il arrive (trop rarement malheureusement) à régler sa focale n'importe où entre super zoom et super large. Son aide de camp, le scénariste, qui malgré de bonne trouvailles parsème sa copie d'aberrations toutes plus incohérentes les unes que les autres. Quelques exemples en passant : pour tuer un reptile volant, la meilleure tactique est de lui sauter dessus... quand il ne reste plus qu'une 30aine de survivants dans une région grande comme la Beauce, placer les terres cultivées loin des habitations, en terrain découvert, et si possible dans une cuvette naturelle... et le plus beau : bien que Lidl en ait équipé tous ses supermarchés, il semblerait que les armées de toutes les nations du monde n'aient pas pensé à placer des détecteurs de mouvements plutôt que de chaleur sur leurs missiles. Quel dommage que les beaux gosses ne bossent pas dans les labos militaires ! (pour ceux qui envisagent de me dire qu'actuellement cette technologie n'est pas suffisamment au point, je me permets de rappeler qu'en temps de crise les militaires sont capables de faire faire aux diverses sciences appliquées d'énormes bonds en avant, voir n'importe quel manuel d'histoire pour en être convaincu). Leur agent free-lance, le superviseur des effets spéciaux, qui a soigneusement pourri toutes les scènes sur lesquelles il s'est penché, assombrissant ici, éloignant là, rajoutant des monstres pour confusionner l'ensemble du plan... peu de scènes ont échappé à sa vigilance. Enfin, leurs troupes d'assaut, les divers acteurs incarnant des personnages plus ou moins secondaires, dont très peu jouent correctement, ce qui a au moins l'avantage de ne pas marquer le spectateur, lequel oublie ces personnages sitôt qu'ils ne sont plus à l'écran.

De tout ça, reste un film qui vaut quand même le détour, à condition de rester bien concentré sur ses qualités et, surtout, de faire abstraction de ses défauts.

J'lui mets une très bonne note malgré toutes mes méchanteries parce que vraiment, ses qualités valent le coup.

7.22222

Publié le 17 Février 2013

Orca

Orca

Amusant de constater comme il est "normal" de comparer tout film se passant plus ou moins dans l'eau avec une bestiole plus ou moins carnivore à Jaws. Le hic ici, c'est que ce film n'est en rien comparable à Jaws, en-dehors des deux points sus-mentionnés (la flotte et le pisciforme carnivore), un peu comme comparer un S. King à un V. Hugo (j'aime bien les deux) : y a une couverture, des pages dedans et des mots dessus... c'est pareil !

Comme mentionné par DorianGray (yesss ! 2 fois qu'j'suis d'accord ! mais attends... 2 points communs... on s'rait des clones ?), le scénar tient plutôt de Moby Dick, mais à l'envers. La baleine de Melville, si ma mémoire est bonne, n'a pas de raison particulière de s'en prendre à Achab, alors que lui peut justifier sa folie vengeresse rien qu'en remontant son falzar. Ici, c'est l'humain qui agresse le premier, sans raison vraiment valable (et l'acteur restitue très bien ce point, à mes yeux très important : on sent vraiment qu'il se lance dans cette entreprise (la chasse à l'orque) plus pour voir si ça pourrait marcher qu'autre chose, rabaissant cette idée à ce qu'elle est : un moyen stupide (et dangereux quand on s'y prend comme un manche) de gagner sa croûte. Il aurait pu tout aussi bien se lancer dans la chasse aux étoiles de mer (mais le film aurait été moins trépidant, je pense). La baleine incarne donc le capitaine Achab, ivre de vengeance, véritable monstre marin n'ayant nullement besoin d'être exagéré (les plus grands requins blancs jamais observés faisaient dans les 8-10 mètres... l'orque standard fait dans les 15 mètres) pour rendre crédible la terreur qu'il inspire, avec en plus l'intelligence et la capacité de mémorisation des mammifères. Clairement le genre de bestiau qu'il vaut mieux éviter de contrarier. De plus, l'animal n'attaque pas aveuglément : il connait ses ennemis, et ne cible qu'eux, prenant soin dans la mesure du possible d'épargner ceux envers qui il n'a pas de grief, petit détail scénaristique que je n'ai jamais revu depuis (sauf peut-être dans Peur Bleue, quand on réalise finalement que bouffer les gens n'est pas pour les squales une fin, mais un moyen).

Enfin, même s'il a pris quelques rides, le film reste très regardable, de par ses nombreuses qualités et ses très rares défauts, plus liés à l'époque et au budget un peu serré qu'à une quelconque incompétence. A voir, ne serait-ce que pour avoir vu un film de "monstre anthropophage" dans lequel les vrais monstres ne sont autres que ceux qui se font bouffer.

8.2381

Publié le 16 Février 2013

Lake Placid

Lake Placid

Un truc bizarre que ce film. Une idée de base archie-classique : une grosse bête qui mange les gens. Un cadre archi-classique : un coin perdu au milieu de nulle part. Une intrigue archie-classique : qui qui va s'faire becter, et qui qui va buter le monstre à la fin ? A un détail près : le scénariste a choisi comme star un croco (ou un alligator, perso, j'ai jamais fait la différence, y a que le gavial que j'reconnais d'un simple coup d'oeil). Or, ces bêtes-là ont la particularité de manger... très peu. En moyenne un repas (consistant en plusieurs centaines de kilos de barback tout de même) tous les deux-trois mois. Et comme ce genre de film ne peut commencer que par un repas... problème. Les solutions trouvées donnent un truc étrange.

La bête est très grosse (classique), tue relativement peu (ce qui explique bon nombre de critiques négatives... au fait, quelqu'un pourrait me rappeler le nombre de victimes des dents de la mer ?), et surtout ne mange pratiquement pas : trop souvent, ses repas sont gâchés par l'intervention de ceux qui n'ont pas été choisis (probablement jaloux), et des dizaines de kilos de bonne viande bien juteuse se retrouvent à pourrir dans des sacs mortuaires !

De plus, histoire de se démarquer des si nombreux (et si mauvais pour la très grande majorité) autres films de crocos gloutons, le réalisateur a décidé d'éviter le gore, sans pour autant épargner les âmes sensibles. Exemple : quand la première victime, coupée en deux au niveau de la taille, se fait sortir de l'eau, on voit distinctement ses intestins littéralement dégouliner sur le fond de la barque avec un jus rose-maronnasse (ben oui, de l'eau plus du sang plus le contenu des intestins...), sans la gerbe de 20 litres de sang rouge vif à laquelle les habitués des films grand-guignolesques s'attendent.

Enfin, pour être différencié des dents de la mer à qui il a déjà piqué le scénario (mais c'est pas le seul, loin de là), le film utilise une grosse ficelle du genre : l'humour. Mais plutôt que de faire rire avec le registre bite-poil-cul, il utilise un humour plus subtil, très pince-sans-rire, qui flirte avec le registre Zucker-Abrahams sans le côté burlesque, particulièrement bien servi par les acteurs (à part Bill Pullman qui devait avoir quelques arriérés d'impôts et livre ici une prestation très plate d'un personnage, il est vrai, très plat lui-même). Pour appuyer cet humour, le choix des personnages principaux, tous caricaturaux : le beau gosse fade dès qu'il ouvre la bouche, la citadine sophistiquée (ces deux-là formant le convenu duo charme), le shérif bougon bien péquenot sans oublier le riche excentrique (ces deux-là formant le convenu aussi duo ennemis comiques).

Résulte de tout ça un film qui a au moins le mérite de sortir des sentiers battus tout en y restant, c'qui n'est pas facile, et qui permet de passer une heure vingt agréable avec des gens sympas qui flippent leur race en nous faisant sourire (quand ce n'est pas rire) en chassant une bêbête plutôt bien fichue, et parviennent même, afin de contenter tant les amateurs de monstres qui meurent que les écolos extrémistes, à le tuer sans le tuer.

A éviter si vous aimez les sursauts à coups de cymbales et les hectolitres de sirop de fraise. A voir si vous aimez les films qui se prennent pas au sérieux sans pour autant prendre les spectateurs pour des cons.

Deux répliques qui mériteraient de devenir culte :

1 - le milliardaire tendant un orteil au shérif : "Vous reconnaissez la victime ?"

2 - la citadine : "J'en ai marre de recevoir des têtes !" (là, j'mets pas l'contexte... pas besoin).

6.62791

Publié le 16 Février 2013

Le Dragon des mers : la dernière légende

Le Dragon des mers : la dernière légende

J'dois en être à ma 5ème critique sur site, et j'crois qu'il ne m'est arrivé qu'une fois d'être d'accord avec DorianGray. D'un autre côté, j'vois pas bien ce que ce film fout sur un site nommé "horreur.net". N'a strictement rien d'horrible, bien au contraire. C't'un conte pour enfants. Ma frangine le passe à ses gamines, et la plus vieille a pas 8 ans. L'est même plutôt bien fichu, dans son genre : belle image, interprétation convaincante (même le môme, 1er rôle humain, est bon).

Le scénario classique des films de bêbêtes pour gosses : le gamin qui apprivoise un monstre (mimi tout plein tout en étant réaliste), les adultes qui réagissent par la violence et le monstre qui panique et adopte des comportements agressifs... Que des valeurs sûres, pas de surprises (le gosse n'est pas psychopathe et les adultes ne sont finalement pas de si mauvais bougres), mais avec quelques points scénaristiques réalistes sur les personnages qui placent ce film un cran au-dessus des habituels navets tournés vite-fait-mal-fait-on-s'en-fout-c'est-pour-des-mioches.

Un très bon film, qui n'a rien à faire au milieu des monstres se trouvant sur ce site (si on va par là... je signale que les Télétubbies et Casimir sont aussi des monstres... (NDGeo : faut pas exagérer non plus ^^))

7.33333

Publié le 16 Février 2013

Beach shark - Sand Sharks : Les Dents de la Plage

Beach shark - Sand Sharks : Les Dents de la Plage

Mon n'veu (enfin, l'un de mes neveux, mes frères et soeurs se prennent pour des lapins...) m'a parlé de ce film en termes si élogieux, l'oeil si pétillant, la queue si frétillante... ah non, ça c'était l'clébard, on bouffait des kebabs et il en faisait tomber la moitié... bon bref, avec tellement de signes pouvant se résumer à un énorme néon "film du siècle" que j'ai fini par me laisser tenter.

Une chose est sûre : c'est un film d'horreur.

C'est vraiment horrible. Pas à regarder. A subir... L'idée de départ aurait pu être marrante... elle est navrante. Idée de départ aberrante, scénario inexistant, réalisation inepte, effets spéciaux déprimants, jeu d'acteur suicidogène. Surtout évitez ce truc si vous êtes pas bien dans votre peau, ça pourrait mal tourner.

Le pire, c'est que c'est même pas risible, seule qualité potentielle des nanars biens ratés.

Seul point fort : le générique de fin. Pour ceux qui jusqu'au bout ont cherché ne serait-ce qu'une qualité, la voici : vous êtes enfin libéré de cette (très rude) épreuve. J'le déteste, ce n'veu.

4.25

Publié le 16 Février 2013

Peur Bleue

Peur Bleue

J'viens d'lire (presque) toutes les critiques sur ce film que j'adore.

Un truc revient souvent : la comparaison avec l'excellent Jaws (Les dents de la mer, pour ceux qui sauraient pas). Certes, la première scène est un clin d'oeil évident au célèbre 3ème film de Spielberg (y a eu Duel avant, ainsi... qu'un épisode de Colombo), mais en-dehors de ça, y a pas grand-chose de commun, si ce n'est qu'on cause de requins qui boulottent des humains.

Quelques différences, à mon avis fondamentales :

1 : les requins. Traficotés dans tous les sens, on peut admettre (avec de la bonne volonté, je concède) qu'ils soient plus futés, et accessoirement capable de marche arrière (oh mon Dieu ! quel scandale ! Au fait... vous vous rappellez que celui de Spielberg mange (littéralement) un bateau plus grand que lui ? C'est tout autant inepte, selon les squalologues...)).

2 : le cadre. Peur Bleue est un huis clos, chose plutôt originale dans ce genre de film. D'ordinaire, et c'est d'ailleurs l'un des points forts de Jaws, le squale se trouve quelque part dans les milliards de mètres cubes d'eau environnant l'ile / la côte / la plage (rayez les mentions inutiles), et peut grignoter n'importe quel ahuri qui irait faire trempette. Là, ils sont coincés dans des bassins entourant le base semi-sous-marine, et n'ont qu'une envie (du moins le croit-on) : y entrer après avoir inondé la place. Du coup, les victimes potentielles sont limitées, et surtout ne peuvent pas se contenter de rester sagement au sec pour éviter de finir au menu (principe de base du survival, ce que n'est en aucune manière le film de Spielberg).

3 : les rôles. Jaws est l'histoire d'un animal qui se trompe de proie, et qui en paie le prix lorsque ses plats décident de lui faire la peau (pourquoi n'ont-ils pas essayé de l'en dissuader, je me le demande à chaque fois... ces américains hyper violents, j'vous jure...). Peur Bleue est l'histoire de 3 requins qui s'organisent pour dégommer les humains qui les gardent prisonnier (alors qu'ils n'avaient encore jamais tué personne), et en plus se servent d'eux pour des expériences chelous, sans même leur avoir demandé s'ils étaient volontaires.

4 : ceux qui s'en sortent. Ca peut sembler un simple détail, mais comparez bien les survivants des deux films... bonne chance pour y trouver des points communs.

Fin de la comparaison... c'est limite relou d'en faire une pour montrer qu'elle n'a pas lieu d'être.

Peur Bleue est un très bon film de quinquins qui tuent, utilisant sans vergogne certaines des plus grosses ficelles du genre (le principe de Frankenstein entres autres), mais y ajoutant des idées réellement innovantes (j'ai causé du huis clos ?).

Plutôt bien tourné, sans temps mort, sans trop se soucier de la psychologie des personnages (d'un autre côté, j'ai toujours trouvé zarb de la part des persos de se mettre à parler de leurs états d'âmes alors qu'une grosse bêbête pleine de dents leur mord le cul), avec des acteurs qui visiblement ont apprécié leur boulot (rare dans cette catégorie de film), et qui en plus sont (presques tous) bons. Côté effets spéciaux, on peut noter quelques loupés, mais dans l'ensemble ils sont à la hauteur, et surtout ils n'hésitent pas à montrer les bestiaux très tôt, en entier, durant plus d'un huitième de seconde...

Deux scènes qui à elles seules méritent de voir ce film :

Le cuistot aux prises avec l'un des petits.

Le grand discours du milliardaire donneur de leçons.

7.07407

Publié le 16 Février 2013

Insidious

Insidious

En général, quand sur l'affiche ou la jaquette d'un film on peut lire "Réalisé par le réalisateur de _____ (ici, un titre qu'a super bien marché)", on peut s'attendre à une grosse bouze, ou au mieux un bon ratage. Sur celui-là, il y a deux titres...

J'vais pas tartiner 500 pages sur les défauts, juste lister les principaux (voir les précédentes critiques pour les détails) :

- Scénario en deux temps, le deuxième démolissant toute l'atmosphère générée dans le premier;

- Scénario aussi original qu'un type en short au milieu d'une équipe de foot, composé pour l'essentiel de bouts de scénars piqués ici ou là;

- Rebondissements prévisibles;

- Jeu des acteurs inégal (la mère de famille s'en sort pas mal... c'est tout);

- Personnages tellement archétypiques que ça frise la caricature;

- Fantômes pas vraiment effrayants, quand ils ne sont pas franchement risibles;

- Univers parallèle à peine plus glauque qu'un appart de célibataire;

- Une fin convenue, ultra prévisible, et carrément bien-pensante.

En tout et pour tout, j'ai repéré 2 trucs intéressants. En premier, le fait que ce ne soit pas la maison qui soit le noeud du problème, l'idée de base du film prenant même un sens carrément opposé aux classiques histoires de maisons hantées et de possessions (ben oui, y a ni l'un ni l'autre, en définitive). Quel dommage que le scénariste n'ait pas continué dans cette voie, y aurait eu matière à faire réellement quelque chose d'original. En deux, un simple détail, mais très bien filmé, très bien joué, et très bien sonorisé : la scène du walkie-talkie.

En résumé, un film qui n'a rien d'horrible, rien de vraiment effrayant même si l'on sursaute de temps à autre sur les surprises habituelles, et au final rien d'original si ce n'est son idée de départ, malheureusement massacrée (mais peut-être est-ce là la volonté de l'équipe : nous faire peur en montrant leur cruauté envers les pauvres bonnes idées sans défense...).

7.97917

Publié le 16 Février 2013

Death Of A Ghost Hunter

Death Of A Ghost Hunter

Le film est vieux (et toujours pas trouvable en version française), et les avis aussi, mais... j'viens d'le voir, moi, du coup, j'aurais pas pu en dire grand-chose avant.

Aurait pu être excellent, mais se gauffre de manière répétée, ce qui gâche un peu les choses.

Rapido sur les qualités : - Jeu des acteurs : pas mal du tout, sauf pour les malchanceux qui ont tiré des personnages archétypaux, et qui s'en dépatouillent comme ils peuvent. La (très courte) scène où la chasseuse et le technicien évoquent leur trouille est, selon moi, une perle, dans le bon sens de l'expression. - Image, cadrage, lumière : pile-poil comme il faut, avec un bon dosage entre les images normales et les "visions de nuit" (quand tout est verdâtre). - Ambiance : très bien amenée sur pas loin des 3/4 du film. - Effets flippants : excellents, surtout vu le budget du film.

Le gros problème de ce film, c'est son idée de base. On annonce dès le départ qu'il s'agit d'une histoire vraie. Soit. Donc, la maison aurait été le théâtre d'un quadruple homicide particulièrement sanglant, perpétré en 1982. Je m'avance peut-être concernant les méthodes de la police de l'Arizona de cette époque il est vrai moyen-âgeuse (pour ne pas dire préhistorique), mais je pense quand même qu'ils ont, juste comme ça pour le fun, fait 2-3 vérifs de base concernant les couteaux de la cuisine, et le contenu des placards, n'y laissant rien pour la chasseuse et son équipe. A moins qu'ils se soient trompé d'adresse et n'aient fouillé que la niche du chien du voisin... Du coup, les révélations disséminées ici et là tombent à plat, le discours (voire le personnage dans son ensemble) de la blonde devient ridicule... ça casse un peu l'ambiance, laquelle était déjà bien fendillée par la longueur (et parfois l'inutilité) de (trop) nombreux passages intercalés entre les (trop) rares scènes un peu flippantes. Le final (en 2 temps) aurait pu rattraper les choses, mais sa 1ère partie est trop capillotractée, et sa 2nde trop longue.

Au final : à voir, mais sans s'attendre à un grand film, sans s'attendre à avoir vraiment peur, et pour une appréciation optimale sans brancher ses neurones.

6.33333

Publié le 11 Février 2013

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