Voir la fiche complète du film : Paradox (Simon Cellan Jones, Omar Madha - 2009)

Paradox

Une série qui traite de la prédiction de l’avenir sans parvenir à s’imposer à cause d’une intrigue mal maîtrisée et d’une transparence quasi permanente à tous les niveaux. Décevant.
Publié le 28 Avril 2015 par Dante_1984Voir la fiche de Paradox
4

Voyager dans le temps, c’est bien. Mais quand l’avenir vient à vous sans que vous preniez la peine de vous déplacer, c’est encore mieux ! Tel est le concept initial de Paradox, série britannique éphémère, où un scientifique reçoit des images de catastrophes qui ne se sont pas produites, du moins pour le moment. Vous l’aurez deviné, le but est de les empêcher pour sauver des vies. Une base simple aux ramifications complexes en ce qui concerne les conséquences de la modification de notre destin. En ce sens, les scénaristes s’appuient clairement sur le Déjà-vu de Tony Scott avec sa technologie avancée et les messages du futur. Une idée porteuse correctement exploitée et injustement boudée ?

 

 

Si ce genre d’intrigues disposent toujours d’un potentiel évident, il nécessite néanmoins un développement mesuré et soigné où chaque fil tissé possède une finalité, à tout le moins un objectif précis. Or, Paradox multiplie les interrogations pour… ne répondre à aucune des questions évoquées ! Il fallait sans doute davantage que cinq épisodes pour apporter certains éclaircissements, mais on a l’impression d’assister à un pilote qui pose les bases et suscite la curiosité sans rien vraiment attendre de l’avenir (un comble !). Ce sentiment d’inachevé n’est pourtant pas le seul écueil en vue, loin de là.

Chaque épisode se calque un schéma quasi identique. À l’aide de clichés mal dégrossis, flous ou partiels, les protagonistes doivent recomposer le puzzle des événements. Or, le travail d’investigation n’est guère surprenant ou passionnant à suivre. Le suspense peine à maintenir l’attention du spectateur tout en le guidant vers des tracés préétablis. Le rassurer est au programme ; l’étonner ne l’est apparemment pas. Témoignages, archives, interrogatoires. L’enrobage respecte le cahier des charges de la série policière tout en ressassant des poncifs maladroits et des retournements de situation peu plausibles.

 

 

Quand il s’agit de se pencher sur la modification de l’avenir, on botte littéralement en touche avec des considérations sommaires au possible, des craintes plus ou moins (in)justifiées et des choix scénaristiques discutables. Dès le début, l’entreprise est vaine (dans tous les sens du terme). Entre faux espoirs, héroïsme et désillusions, on est en droit de se demander l’intérêt de la démarche avec l’impression de s’être fait floué sur les intentions de départ. Faut-il modifier le cours du destin ? En sommes-nous capables ? Oui, non ou finalement oui ? La série tergiverse, patauge et ne parvient même pas à trouver une réflexion propre et un ton singulier pour s’imposer.

De fait, la place allouée à la science-fiction est rapidement reléguée en fond de tâche. Un moteur pour l’intrigue certes, mais qui s’efface sans difficulté au profit de dialogues plats et sans consistances sur le passé des responsables et/ou des victimes des catastrophes en devenir. L’atmosphère ne dégage rien d’autre qu’une grande indifférence, au même titre que certaines séquences sur lesquelles plane un silence aussi incongru qu’inopportun. Comme si les différents intervenants tentaient d’improviser sans trop savoir quelle répartie offrir à leurs collègues. Un traitement grossier, maladroit et mal maîtrisé.

 

 

 

Bien que le casting soit loin d’être incompétent, il ne semble guère impliqué par l’urgence de la situation. Des réactions pataudes, voire contradictoires, et l’on perd le peu d’intérêt porté à la série à cause d’une interprétation sans panache, presque transparente. Là encore, les lignes principales de leurs caractères sont tracées sans trop les creuser. Nullement attachants ou détestables, leurs personnages ne suscitent qu’une vague indifférence au vu des épreuves qu’ils doivent traverser. Esquisse peu fouillée de portraits que l’on voudrait torturés et complexes qui, en réalité, dévoilent une façade lisse et superficielle.

Au final, Paradox laisse un goût d’inachevé en travers de la gorge. En dehors d’une base solide, cette série ne parvient qu’à introduire divers éléments sans jamais apporter une touche singulière dans le développement de son sujet. Peut-on prédire l’avenir ? Sommes-nous capables de contrecarrer les desseins du destin ? Des questions en pagailles qui ne trouveront aucune réponse si ce n’est celles de la facilité. Investigations banales, suspense peu présent et propos maladroits jonchent chaque épisode pour ne retirer qu’un intérêt minimal. La faute à trop de pistes ouvertes et un dénouement qui ne surviendra jamais. Clairement dispensable au vu de la frustration procurée.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

A Girl Walks Home Alone at Night
Récompensée du Prix Kiehl's de la Révélation au Festival du cinéma américain de Deauville de 2014, Ana Lily Amirpour ( The Bad Batch ) tentait pourtant un pari risqué en donnant à son métrage des aires de film d’auteur sur fond de romance vampirique. Combinaison alléchante ou rebutante, au choix. Qu’importe, car la réalisation inspirée et le bon goût de sa narration méritent que l...
Sphère
Le psychologue Norman Goodman (Dustin Hoffman) est conduit en hélicoptère au beau milieu de l’océan pacifique pour ce qu’il croit être un accident d’avion. Lorsqu’il arrive sur place, il constate qu’il n’y a non seulement aucune trace d’un accident d’avion quelconque mais que plusieurs navires de guerre sont présents sur le même site. Il est rapidement conduit auprès d’Harold C. Barnes (Peter...
Urban cannibals - The Ghouls
Pour tourner un film, il faut quatre choses très précises : l'envie (l'envie de faire quelque chose de bien, de fort et de narrer une histoire prenante et originale), le talent (Certains réalisateurs se font remarquer dès le premier court-métrage comme Neill Blomkamp), des acteurs (difficile d'être crédible si l'on fait jouer ses potes ou sans un rôle principal charismatique) et...
51

51

Peut-on accorder du crédit à une production Syfy, avec, à la manivelle, Jason Connery, responsable de films comme The Devil's Tomb ou encore Alone in the Dark 2 ? La réponse est bien évidemment non, mais les surprises sont souvent inattendues et ce sont dans des cas désespérés que l'on trouve les petites perles qui font le charme des sorties DTV. 51 est donc un film qui oscille entre film de...
Vampire academy
Lorsque l’on adapte un best-seller dans lequel il est question d’adolescents et de vampires, on aurait peut-être, à tort ou à raison, vite fait de le ranger aux côtés de Twilight ou Vampire diaries . Le succès de la franchise n’ayant rien à envier à Harry Potter , la littérature a développé tout un pan d’histoires que les amateurs (et amatrices) dévorent avec passion. À ce jour, Vampire academy...
Paradox
Durée:
5 x 52 mn
4
Moyenne : 4 (1 vote)

Paradox (2009) - Trailer

Thématiques