La Hammer : grandeur et déclin du studio

Dossier réalisé par Stéphane Erbisti et Laurent

S’il y a bien un nom connu de tous les amateurs de films d’épouvante, c’est bien celui de la Hammer. Cette célèbre firme anglaise est en effet le berceau d'un nombre prodigieux d'excellents films, dirigés par des réalisateurs on ne peut plus talentueux, interprétés par de magnifiques acteurs et de sublimes actrices, tournés dans de somptueux décors...

Les films de la Hammer ont un style qui les différencient immédiatement des autres productions. C’est donc l’histoire de cette glorieuse et indispensable firme que l’on va découvrir ici... 

 

HISTORIQUE

L'un des logos de la HammerL’histoire de la Hammer commence en 1934. Le directeur d’une chaîne de salles de cinéma, Enrique Carreras, s’associe avec William Hinds, propriétaire d’une chaîne de bijouterie pour fonder la Hammer Productions. William Hinds faisait de temps en temps l'acteur dans des pièces de théâtre sous le nom de Will Hammer. C’est de ce pseudonyme que provient le nom de la célèbre firme anglaise. Avant la Première Guerre Mondiale, la Hammer produit quatre films, des comédies pour la plupart. The Public Life of Henry the Ninth est le premier film de la Hammer. En arrêt complet pendant la Guerre, la Hammer réapparaît en 1946 et produit de nombreux thrillers. La Hammer se voit dans l’obligation d’engager des acteurs américains pour développer ses revenus et se voir distribuer ailleurs qu’en Angleterre. Une coproduction anglo-americaine avec la firme Lippert vu le jour. C’est Terence Fisher qui réalisa le premier film de cette coproduction Hammer-Lippert. En 1951, il tourne The Last Page qui contient déjà quelques éléments de l’univers Fisherien. En 1953, il réalise deux films de science-fiction. Jusqu’en 1956, il réalisera vingt longs métrages.

Terence Fisher dirige Christopher Lee sur Les Vierges de Satan (1968)Les premiers vrais succès de la Hammer sont des films de science-fiction: The Quatermass X-Periment (1955) et X The Unknown (1956). La firme décide alors de se spécialiser dans le fantastique. Pour bien commencer, autant réactualiser un classique des années 30 : Frankenstein. Terence Fisher aura la tâche de réaliser The Curse of Frankenstein. La Hammer désirait depuis longtemps engager l’acteur Peter Cushing mais celui-ci n’était jamais disponible. Mais quand il appris qu’un remake de Frankenstein allait être tourné, il contacta la firme qui l’engagea. Christopher Lee contacta également la Hammer et il fut engagé à cause de sa grande taille qui en ferait une impressionante créature. Une copie du film fut envoyée aux Studios Warner aux USA qui acceptèrent de le distribuer.

Le 2 mai 1957, le film se joua à Londres, ce fut un triomphe, battant même Le pont de la rivière Kwaï ! Idem aux Etats-Unis où le film rapporta des millions de dollars.

La Hammer enchaîne avec un remake de Dracula, toujours confié aux soins de Terence Fisher. Horror of Dracula remporta encore plus de succès que le film précédent !

Peter Cushing dans "La revanche de Frankenstein"Le destin de la Hammer était tracé. Des dixaines de productions fantastique ou d’épouvante virent le jour durant les années 1960. La Hammer continua d’exploiter le filon Frankenstein et Dracula en réalisant de nombreuses suites à leurs deux premiers classiques mais elle produisit également d’autres œuvres originales. La Momie et le Loup-Garou rejoignirent bientôt les deux autres monstres de la Hammer. La firme s’essaya également aux films de pirates, aux films préhistoriques, aux films d’aventures... Elle produisit aussi des thrillers psychologiques comme The Nanny, The Anniversary...Mais rien n’égalait la production fantastique. Une avalanche d’excellents films allaient inonder les écrans: The Revenge of Frankenstein, The Curse of the Werewolf, Evil of Frankenstein, Devil Rides Out, Dracula Has Risen from the Grave, The Mummy...

 

Christopher Lee  dans "Une fille... pour le diable" (1976)Et puis le déclin arriva. Aux débuts des années 70, les productions de la Hammer durent se mettre aux goûts du jour et l’érotisme fit son entrée. On modernisa les films de vampires en déshabillant les actrices aux longues canines. La violence s’accrut également. Bien que des œuvres fort intéressantes virent le jour, ces nouvelles années Hammer n’avaient plus rien à voir avec l’âge d’or des années 1960. Les productions perdaient de leur charme, l’ambiance gothique, les décors somptueux disparurent pour s’ancrer dans la réalité. Le succès n’était plus aurendez-vous. En 1976, Une fille pour le Diable fut le dernier film fantastique de la firme. En 1979, elle tenta un remake d’un film d’Hitchcock The Lady Vanishes mais ce fut un échec. La Hammer réalisa une série de petits films fantastiques pour la télévision Hammer House of Horror qui connut un petit succès ce qui conduisit la firme à produire une suite Hammer House of Mistery and Suspense en 1983. Mais la série ne rencontra pas le succès attendu et la Hammer s’éteignit...

 

Après avoir produit 79 films de 1951 à 1979, la Hammer Films rentre dans une hibernation qui durera près de trente ans...

Logo actuel de la Hammer FilmsAu début des années 2000, plusieurs annonces de relance du studio se font entendre. Il faudra attendre l'année 2007 pour que le producteur néerlandais John de Mol (fondateur d'Endemol) se porte acquéreur de la compagnie anglaise et du droit d'exploitation de tout son catalogue. Dans le même temps, il annonce la prochaine mise en chantier de films pour le marché vidéo et cinéma.

Plusieurs oeuvres sortiront dans la foulée : la mini-série Beyond the Rave (2008), La Dame en Noir en 2012 puis sa suite en 2015 ainsi que Les Âmes Silencieuses, sorti en 2014.

 

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