Masters of horror 8 - La fin absolue du monde

Le meilleur film de la série!!! Cet épisode est superbement bien foutue avec une excellente ambiance comme Carpenter sait si bien le faire. Il m'a beaucoup fait penser a l'antre de la folie qui d'ailleurs celui ci est excellent. C'est sans contexte LE maitre de l'horreur!!!

Il est de ces dieux de la caméra qui ne s'essoufflent jamais et se renouvellent perpétuellement, et ce même au sein du cinéma de genre. Si Dario Argento a témoigné d'une baisse de régime après deux produits de série catastrophiques et un Masters of Horror décevant, si Fulci repose en paix, si Romero n'a plus la verve du passé, si Wes Craven patauge dans la compote depuis Scream, si Tobe Hopper a depuis longtemps rendu l'âme artistiquement parlant, il n'en va guère de même pour David Cronenberg qui nous a récemment envoyé une belle claque dans la figure avec son sublime A History of Violence, et puis John Carpenter, Monsieur Halloween, qu'on aurait pu croire enterré six pieds sous terre après son honteux Ghosts of Mars et qui nous revient pourtant plus pimpant que jamais avec cet incroyable La Fin absolue du Monde, un téléfilm réalisé dans le cadre de la série Masters of Horror. Le réalisateur se fiche comme de l'an mil de toutes les recettes et exigences de la production de genre actuelle, il nous livre un bon dieu de thriller complètement atypique, judicieux comme pas possible, et regagne son étoile disparue depuis L'Antre de la Folie. Difficile de bluffer ainsi avec une durée réglementaire d'une heure ainsi qu'un budget défini et limité; pourtant, malgré les encombres, le cinéaste se rappelle qu'il fut jadis capable de faire des étincelles avec trois fois rien sous la main, dispensant une grammaire cinématographique et une efficacité vues nul part ailleurs. Loin néanmoins du souhait de recouvrer à tout prix le style d'Halloween, The Thing ou Le Prince des Ténèbres, d'œuvrer dans une bête nostalgie auto-caricaturale, Carpenter renouvelle sa griffe artistique non sans un brio sidérant. La Fin absolue du Monde illustre l'enquête tortueuse d'un jeune cinéphile endetté, chargé par un riche original de retrouver la soi-disant unique copie d'un mystérieux métrage à l'histoire aussi nébuleuse qu'effrayante en échange d'une importante somme d'argent. Son parcours sera jalonné de sanglants imprévus, mais il aboutira à sa mission. Seul problème: le bougre n'a pas réellement mesuré les conséquences de sa curiosité. Singulier, morbide, cauchemardesque, sinueux et captivant à la fois, La Fin absolue du Monde mêle le thriller ésotérique à l'épouvante Gore (on se remémorera cette très impressionnante décapitation à la machette exécutée par un colosse sadomasochiste) et entretient brillamment le mystère jusqu'à une issue déstabilisante et quasi hallucinatoire. L'interprétation n'est pas en reste, avec un acteur principal sobre et convaincant, mais surtout, l'excellente composition d'Udo Kier, le Frankenstein & Dracula décalé de Paul Morrissey, en vieux collectionneur frappé de la carafe. En ce qui concerne la forme, Carpenter soigne ses plans et ses éclairages juste comme il faut, même si on regrettera l'absence du bon vieux format scope de ses classiques. Son fils Cody lui signe une excellente partition musicale à l'ancienne, minimaliste et angoissante comme on les aime. Certains pourront reprocher quelques raccourcis au niveau de la trame scénaristique, mais ceci empêche en contrepartie la manifestation de longueurs et le récit, mené sans temps mort, admirablement construit, passionne de la première à la dernière minute. On ressort de cette Fin absolue du Monde la mine ravie, l'esprit comblé, l'appétit rassasié, preuve que Carpenter nous a en moins d'une heure offert tout ce que l'on pouvait souhaiter d'un Masters of Horror, voire davantage. Comble de tout, ce prodigieux téléfilm se hisse tout simplement au rang des plus grandes pièces de son auteur, toutes proportions non gardées. Un petit chef-d'œuvre, ni plus, ni moins.

Tout simplement magique... Effectivement du grand et du bon John Carpenter avec un superbe final... Je ne m'étais pas amusé comme ça depuis l'Antre de la folie... Bravo