BIFFF 2023 : Notre avis sur les films

Le BIFFF (BRUSSELS INTERNATIONAL FANTASTIC FILM FESTIVAL) 2023 a fermé ses portes il y a déjà quelques jours après deux semaines de folie, avec un programme filmique d'un haut niveau qualitatif. Il est donc temps de vous proposer un petit aperçu des films que nous avons eu l'occasion d'admirer dans les salles du Palais 10 de Bruxelles.

Bonne lecture !

 

SUZUME, de Makoto Shinkai (2022)

Dans une petite ville paisible de Kyushu, Suzume, rencontre un homme qui dit chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps. Cédant à une inexplicable impulsion, Suzume tourne la poignée, et d’autres portes s’ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant passer toutes les catastrophes qu’elles renfermaient...

Notre avis :

Des portes à fermer, des vers géants monstrueux et une chaise à trois pieds qui parle, ce sont les ingrédients de SUZUME, film d’ouverture du BIFFF 2023. Mérite-t-il cet honneur ? Mais très certainement ! Malgré son orientation vers un public adolescent qui pourra en agacer certains, le film de Makoto Shinkai présente un univers fascinant qu’il ne fait malheureusement qu’effleurer. Pour ma part, cela a généré un peu de frustration car je voulais en savoir plus sur ce monde parallèle, ces monstres incroyables et le fonctionnement des portes.

À la place, on a droit à une histoire d’amour et de sauvetage classique, heureusement agrémentée d’excellentes trouvailles visuelles et scénaristiques.

Un bon film, donc, mais qui pourrait rebuter les spectateurs hermétiques aux spectacles feel good remplis de bons sentiments.

 

ALIENOID, de Choi Dong-hoon

Au quatorzième siècle, à la fin de la dynastie Goryeo, des moines magiciens taoïstes recherchent une épée divine ; à notre époque, la Corée du Sud subit une attaque extraterrestre. Une faille temporelle va amener les protagonistes à cohabiter en voyageant d’un monde à l’autre...

Notre avis :

Dans le Coréen, tout est bon, et ALIENOID nous le prouve une fois de plus avec cet improbable mélange de science-fiction contemporaine et de fantasy médiévale époque Goryeo. La réalisation est impeccable, tout comme l’acting et les effets spéciaux (presque) toujours parfaits. Seul (petit) bémol, le scénario est touffu sa maman ! Ne clignez pas des yeux sous peine de rater une info importante, mais à part ça, ALIENOID est un réel plaisir de cinéphile bourré de références, mais surtout généreux. Généreux en termes d’action et d’idées, et généreux envers un public auquel il a manifestement décidé de faire plaisir. On en redemande !

La seule mauvaise surprise survient à la toute fin, lorsqu’on comprend que le film n’est que le premier volet d’un diptyque (voire d’une saga).

 

PROJECT WOLF HUNTING, de Choi Dong-hoon

Alors qu'ils sont transférés depuis les Philippines vers la Corée du Sud par un navire cargo, plusieurs dangereux criminels provoquent une violente émeute…

Notre avis :

Enfin ! Après des mois d’attente, j’ai pu poser les yeux sur ce film décrit par certains comme l’un des films les plus sauvages de cette année, et par d’autres comme un simple spectacle crétino-bourrino-gore. Pour ma part, PROJECT WOLF HUNTING est tout cela à la fois. C’est crétin, c’est bourrin et c’est (parfois inutilement) gore, mais bordel, quel festival d’hémoglobine !

Moins percutant que THE SADNESS car ne jouant pas sur le même registre, PROJECT WOLF HUNTING comblera pourtant sans peine les amateurs de mâchoires brisées, de membres broyés et de geysers sanglants. Choi Dong-hoon veut en donner au public pour son argent, et force est de constater qu’il n’a pas lésiné sur les moyens, au point de friser l’overdose.

Car la générosité du film est également sa principale faiblesse : au bout d’un moment, on tourne un peu en rond et a presque envie de le supplier d’arrêter de nous balancer tant de barbarie à la figure.

Mais bon, en tant qu’amateur de gore, un tel spectacle ne se refuse pas ! PROJECT WOLF HUNTING se pose donc en incontournable de cette année.

 

EVIL DEAD RISE, de Lee Cronin

Alors que Beth n’a pas vu sa grande sœur Ellie depuis longtemps, elle vient lui rendre visite à Los Angeles où elle élève, seule, ses trois enfants. Mais leurs retrouvailles tournent au cauchemar, quand elles découvrent un mystérieux livre dans le sous-sol de l’immeuble, dont la lecture libère des démons qui prennent possession des vivants... 

Notre avis :

Oui ! Après des mois d’attente et de teasing, j’ai enfin pu poser les yeux sur le nouveau volet d’Evil Dead en avant-première, dans une salle chauffée à blanc par le public du BIFFF. Mais ne faisons pas durer le suspense : EVIL DEAD RISE est-il au niveau des films de Sam Raimi ? Non. Leur fait-il honneur ? Oui. Est-ce un bon film, tout simplement ? Oui !

Soyons clair : si vous n’avez pas aimé le remake d’EVIL DEAD par Fede Alvazar sorti en 2013, il y a de fortes chances que vous n’adhériez pas à ce nouvel opus que j’ai, pour ma part, trouvé encore plus méchant. Tout le monde est susceptible d’y passer (même les enfants) et tout espoir d’une tournure heureuse des événements est systématiquement tué dans l’œuf.

EVIL DEAD RISE est méchant, parfois sale (Lee Cronin a manifestement compris la passion de Sam Raimi pour les substances en tous genres), mais il est surtout fun, dans le sens où il est bien rythmé et que les quelques touches d’humour ne désamorcent pas l’effroi des situations.

Les esprits chagrins pourront certes déplorer quelques scories comme des références et des clins d’œil parfois trop appuyés, mais dans l’ensemble c’est du bel ouvrage qui laisse augurer de bonnes choses si des suites sont mises en chantier.

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