The Bird people in China
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publié le 16/02/2008 - 19:16
Beau et marquant
Le récit prend forme au commencement d'un voyage professionnel engagé par un jeune bureaucrate japonais ayant pour but de s'approprier des pierres de jade qui se trouvent au cœur de la brousse chinoise. Adjoint d'un guide quelque peu excentrique, son itinéraire va rapidement se voir perturbé par la présence d'un yakuza brutal et vieillissant (interprété par l'excellent Renji Ishibashi), chargé par son clan de le surveiller afin qu'il ne s'accapare pas de l'intégralité du trésor. Le ton est donné, Miike prend un pied fou à filmer ces premières péripéties exotiques où une jeep à semi-déglinguée, des pluies torrentielles ou encore des chèvres mangeuses de précieux documents feront grimacer les deux personnages plus d'une fois. Après cette entrée en matière où priment les situations comiques et l'aventure légère, Bird People of China s'engage dans des terrains plus posés – et paradoxalement plus risqués – lorsque nos trois hommes arrivent à bon port, non sans avoir goûté à quelques fâcheux imprévus. Leur guide ayant malencontreusement perdu la tête, ils se retrouvent un peu bloqués aux alentours de cette petite communauté perdue dans les montagnes de Chine. Miike procède alors à une subtile étude socioculturelle en confrontant les citadins nippons aux campagnards de l'Empire du Milieu. Réticence, malaise et froideur caractérielle laissent peu à peu la place à la sérénité et l'émerveillement pour une culture différente. Il est particulièrement intéressant de constater l'évolution que subit le personnage de ce yakuza quinquagénaire joué par Renji Ishibashi: d'un truand irascible et désabusé à l'esprit mercantile, il devient un autre homme, fasciné par les coutumes des habitants du hameau, subjugué par ces hommes-oiseaux qu'il admire au plus profond de son être; psychologiquement bouleversé, ayant recouvré le goût de vivre, il n'aspirera désormais plus qu'à la nature et défendra corps et âme la way of life quasi primitive de cette région dans laquelle il n'avait au départ atterri que par contrainte et devoir. Belle leçon d'humanisme. Mais loin de s'arrêter à ses qualités réflexives de fable écologiste, Bird People of China émerveille par la beauté de ses décors, proposant une large étendue de paysages naturels, aux antipodes de la jungle urbaine illustrée par Dead or Alive ou City of Lost Souls. Belle, simple et rigoureuse, la mise en scène de Miike sent bon le brut de décoffrage et l'authenticité.
Plutôt méconnu, trop souvent délaissé par le public et la critique au profit d'autres œuvres plus « bruyantes » de Takashi Miike, Bird People of China est pourtant le film somme du cinéaste boulimique de la pellicule. Véritable concentré de poésie, de sincérité et d'émotion, étayé par un puissant constat socioculturel, ce métrage laisse pantois d'admiration par la richesse et l'intelligence dont il fait preuve. Un coup de maître.
publié le 01/01/2007 - 00:00
Beauté