Le Jour et la Nuit

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Portrait de Gory Freddy Gory Freddy
I am Legend - 1952 critiques
publié le 29/11/2010 - 22:56
8
 

Nanar and Day

Le Jour et la Nuit... C'est exactement en ces termes que l'on peut comparer ce que l'on pouvait attendre du film et ce que l'on peut voir! Etrange, très étrange film que voilà. Prétentieux, mégalomane, évidemment comme on pouvait s'y attendre de la part de son (co-)scénariste/réalisateur Bernard-Henri Lévy et de l'acteur principal Alain "il vous en prie" Delon... Mais confus, stupide, naïf dans le sens péjoratif du terme, ça c'est déjà plus étonnant!

Que l'on apprécie ou non Bernard-Henri Lévy, on ne peut pas nier son intelligence, qu'elle soit mise à la disposition d'opinions auxquelles on adhère aveuglément, peu ou prou. Aussi, le voir nous offrir un spectacle aussi inabouti, superficiel et parfois ridicule et stupide, surprend beaucoup... Beaucoup!

Certes ce film ne méritait pas la mémorable volée de bois vert à laquelle il a eu droit, de manière presque surréaliste tant cela ressemblait plus à des règlements de compte et de l'acharnement gratuit, que du journalisme impartial et argumenté. Rien ne méritait de le qualifier de "plus mauvais film de l'histoire du cinéma", même les films d'Ed Wood, bien plus mauvais encore, trouvent aisément leur maître en terme de médiocrité... chez nos amis les Turcs par exemple...

Mais force est d'avouer que cette "oeuvre" qui se voulait novatrice et viscérale, laisse pensif quant à ce qui a bien pu parcourir l'esprit d'un homme habitué à pousser sa réflexion plus loin que ses contemporains. L'histoire pourrait être intéressante, mais se dilue et se perd souvent en séquences d'un mélange au goût amer de fausse humilité prétentieuse et de totale vacuité. Certaines sont très réussies, mais perdues dans un fatras de n'importe quoi à la psychologie improbable de lycéen à la recherche d'une identité.

La direction d'acteur est d'ailleurs à l'image de l'écriture: totalement décalée, parfois en totale roue libre. Au sein du même film, des acteurs confirmés (Alain Delon, Jean-Pierre Kalfon, etc...) parviennent d'une scène à l'autre à être convaincants, ou incroyablement ridicules, surjouant comme des débutants compensant l'absence de profondeur par une gestuelle et des mimiques douteuses. Arielle Dombasle, qui est je n'en doute pas une femme délicieuse, sur-multiplie ici son défaut principal d'actrice: des minauderies à tout va et un faux naturel crispant. Karl Zéro est un choix étonnant! Il est parfois juste, drôle même, mais trop souvent complètement à côté de la plaque...

La musique (Maurice Jarre) est magnifique, les images superbes... BHL s'est entouré que de personnes chevronnées, mais la sauce prend mal, très mal, tant de bon ingrédients mélangés à un truc dégueu (ici le scénar) ne donnent au final que quelque chose de difficile à avaler...

Je ne doute pas un instant que notre philosophe BHL a voulu y mettre beaucoup de lui-même, mais il n'y a mis en grande partie que la part détestable de sa personne qui le rend imbuvable pour certains: sa condescendance, sa déconnection du tout venant, et sa volonté de sacraliser l'extraordinaire en méprisant implicitement la vie courante. Le meilleur de lui-même, son esprit vif et complexe se faisant souvent terrasser par la partie honteuse de son hôte.

Il y a une grande volonté de lyrisme, on n'a que de la musique et des images de cartes postales pour soutenir des sentiments de romans de gare. Il y a une grande volonté d'émotions exacerbées, on n'obtient que des gesticulations dans le vide et du brassement d'air. Il y a une grande volonté d'aventure humaine, on assiste simplement à des personnages qui se débattent dans des psychologies "clichées" par un voyeur prébubert.

Quant à Arielle Dombasle, si ici elle ne vous en mettra pas plein la vue avec ses talents d'actrice, elle le fera en montrant son cul plus que nécessaire, comme les autres d'ailleurs, pour des scènes qui flattent les rétines mais malheureusement pas l'intellect tant elles sont longues et vaines...

On peut comprendre la méchanceté de l'accueil du film, quand on se souvient de la pub hallucinante à laquelle il a eu droit, de l'attente incroyable suscitée, et de ce qu'on était en droit d'attendre de quelqu'un qui se veut un grand penseur... Mais il n'y a pas que le film qui est con finalement! Les gens qui se sont acharnés dessus comme des vautours à l'époque, l'étaient tout autant. Aucune réelle analyse, aucune nuance, un film parfois descendu avant d'avoir été vu, le bouche à oreille et la mesquinerie ayant remplacé tout jugement professionnel et cohérent. Ce film certes raté, contient tout de même de bons moments, parmi d'autres "nanars" qui amusent ou consternent selon l'humeur, et il fallait quand même le souligner avant de se défouler plus sur l'homme que sur son oeuvre. Surtout sachant que beaucoup de ces "journalistes planqués" n'auraient certainement pas fait mieux, certains exemples déjà oubliés l'ayant déjà prouvé...

Mon 7/10 reflète évidemment ma note "nanarde", l'ensemble contenant des moments où l'on s'amuse bien aux dépends du film. Le reste étant quand même assez chiant... Artistiquement, cela vaut entre 3 et 4/10, pas plus!

Alors BHL, on ne se décourage pas! Un autre essai?

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