Daybreakers

En 2019, la majorité de la population a muté en vampire. Mais l’avènement de cette ère vampirique marque également la rareté de l’espèce humaine et donc, de son précieux liquide vermillon. Le docteur Edward Dalton, hématologue, consacre ses recherches à découvrir à substitut au sang humain, jusqu’au jour où il rencontre Audrey Bennett, une humaine. Après un Undead qui m’avait laissé un souvenir mitigé, les frères Spierig se consacrent au mythe vampirique. Au début du projet, cela aurait pu faire grincer les canines. Néanmoins, il faut reconnaître que les deux frères se sont surpassés pour donner vie à un univers ambitieux et envoûtant au possible. Il s’agit du film de vampires le plus original depuis l’excellent Aux frontières de l’aube de Katryn Bigelow. Sombre à souhait, le quotidien des vampires ressemble étrangement au nôtre. Une vie somme toute monotone avec ses joies et ses peines dans une société au bord de l’implosion. Au départ, il semblerait presque impossible de différencier les humains des vampires si ce n’est leurs yeux d’un jaune ocre. Au fur et à mesure que l’intrigue s’étend, on découvre une densité peu commune. Qu’est-ce que l’humanité ? Un état d’esprit ou simplement l’être de chair ? De ce fait, les vampires semblent être enclavés dans une éternité bercée d’illusions. Agonie prolongée face à l’inéluctabilité de leur sort. A la fois identique et tellement différent de l’avenir de l’humanité. Moult réflexions surviennent lors du récit. Entre une intrigue riche et un univers foisonnant de trouvailles toutes plus incroyables les unes que les autres, nul doute que Daybreakers est l’un des meilleurs films vampiriques de ces dernières années (le meilleur que j’ai pu voir depuis 30 jours de nuit). Les deux cinéastes s’approprient le genre avec maestria en le marquant d’une cicatrice aussi profonde qu’une morsure de vampires. Beau et original, il est impossible de quitter l’écran jusqu’au générique de fin, ne fut-ce qu’une seconde. Une claque magistrale qui nous fait oublier les niaiseries de Twilight. Les vampires ne sont pas morts et ils le prouvent avec talent et sobriété. Indispensable.

… les vampires ne gagnent jamais.

Voilà le genre de film qui sait surprendre son monde. Scénario sérieux dénonçant habilement notre société… Sens de l’esthétique et du détail… Effets spéciaux parfaitement maîtrisé avec une bonne interprétation de ses acteurs… et là « voilà ti pas », bonne surprise, de magnifique scène de gore que bien des séries B lui envieraient.

Le film recèle bien des facettes et contentera un maximum de spectateurs. Mais, car il y a un mais, il souffre d’être trop court et d’une fin qui ne rend vraiment pas hommage à l’ensemble.

Bref, un bon film que je ne saurais vous conseillez, car il sait allier intelligence, surprise, esthétique et divertissement.