The Reef

Un voilier fait naufrage au large de l’Australie. Les survivants s’organisent, ils prennent la décision de regagner la terre ferme, à environ 15 kilomètres, à la nage. Tout semble se passer pour le mieux jusqu’à ce qu’un grand requin blanc les traque. Les films de requins sont légion, mais en trouver un qui sorte du lot est une chose plus délicate. Alors que l’on se noie sous un raz-de-marée de navets plagieurs, The reef fait partie des exceptions qui nous rappellent pourquoi nous chérissons tant le survival animalier. Avec à la barre Andrew Traucki, coréalisateur de l’excellent Black water, on ne peut qu’être rassuré par les intentions engagées.

Black water ne se cachait pas de son influence sur Open water. Tous deux des films âpres à l’ambiance travaillée et immersive. En cela, The reef marque des similarités évidentes avec ses prédécesseurs. Une réalisation intimiste qui privilégie l’angoisse perpétuelle de la survie, quitte parfois à se perdre dans des moments de flottements (cela accentue davantage le malaise qui émane de la situation), à une prétentieuse et vaine montée d’adrénaline subite (comme dans les téléfilms bas de gamme). Dans le cas présent, la menace est latente, invisible. Les fonds marins sont propices à ce type de procédé et le cinéaste utilise à fond la carte de l’attente, véritable torture psychologique.

Fort heureusement pour nous, la tension est au rendez-vous grâce à une caractérisation des protagonistes qui ne peut laisser indifférente. Au lieu de nous ressasser les poncifs du genre (la midinette éberluée, le beau gosse couard et sournois…), on s’accorde à ce que les personnages demeurent le plus juste possible. De fait, on n'attend pas avec impatience qu’ils se font croquer par le requin. Il en découle plutôt une certaine fébrilité puisque l’on finit par s’y attacher. C’est à mon humble avis le point essentiel sur lequel on base notre ressenti et notre perception de cette situation désespérée. Il s’agit également de l’élément sur lequel il aurait été le plus facile à se perdre. Force est de constater que le cinéaste s’en sort avec brio.

Bref, The reef s’avère le film de requins incontournables en cette année. Voilà qui ravive le moral après de sombres idioties comme l’immonde Malibu Shark attack ou l’innommable Shark in Venice. L’histoire est axée sur le réalisme de la situation. Un choix accentué par la participation d’un véritable requin au lieu d’images de synthèse bon marché qui l’aurait périclité par le fond. Jouant sur l’immensité de l’océan et par la même sur le sentiment de solitude et d’isolement par des plans larges ou rapprochés, la mise en scène entretient une tension permanente qui ne vous lâchera pas une seconde. The reef est le digne successeur de Black water. Si vous aimez Open water et ce dernier, voilà le film à ne manquer sous aucun prétexte.

Très bon film ! a voir en vo de préférence pour que la tension reste palpable ! le meilleur film de requin après "jaws"