Battle Royale

Réveillez le troupeau perdu. Placez-les face à un Beat Takeshi Kitano encore plus déjanté qu'à l'accoutumé. Effrayez-les en tuant un ou deux réfractaires devant tous les autres.

Expliquez leur ensuite comment survivre : en tuant les autres. Tous les autres puisqu'il ne doit en rester qu'un.

Une fois la bonne température atteinte, libérer un par un(e) les ados en uniforme scolaire en leur confiant une arme qui va du M16 au couvercle de poubelle, du mégaphone au GPS.

Au milieu d'une classe d'ami, à mi-cuisson, ajouter deux psychopathes inconnus.

Le cocktail est explosif. Une esthétique de la violence fini par se dégager de ce scénario des plus malsain. Survivre ou mourir. Tuer ses amis ou prendre le risque d'être tué par eux. Le tout sur des airs entraînants de musiques classiques qui rythment les discours d'un Kitano fier de tourner pour celui qui l'a toujours inspiré.

Satire sociale sans concession, Battle Royale ne vous laissera pas indifférent. Et aux plus courageux, je ne saurais que recommander le livre de Koushun Takami, bien moins dispensable que la suite manga-esque du chef-d'oeuvre que constitue le film de Fukasaku père.

Ici, visiblement financièrement plus à l’aise, Fukasaku nous balance une véritable critique de la société japonaise au moyen d’un concept basique mais qui tient du génie : des gosses, peu préoccupés par leurs études, vont devoirs s’entretuer jusqu'à ce qu’il n’en reste qu’un. S’enchaînent alors plusieurs scènes sadiques et violentes sur fond de musique classique, histoire d’atténuer ou au contraire d’augmenter l’effet qu'elles peuvent procurer.

Mais tout ca n’aurait pas eu le même effet et aurait put même passer pour ridicule, si l’ensemble n’était pas porté par une pléiade d’acteurs qui s’investissent a fond dans le projet. Mention à l’un des plus grand homme du cinéma nippon, voir mondial, Takeshi Kitano, qui encore une fois nous démontre tout son talent devant une caméra. Ca frôle le chef d’œuvre.