Dhoom 2: Back In Action

Grand succès au box-office indien, "Dhoom" se devait d'une suite encore plus éblouissante intellectuellement. On reprend les mêmes, on change juste le méchant, le premier étant quelque peu indisposé (mort en fait), mais pas grave, c'est le même: méga-beau, méga-classe, hyper-cool avec toujours oeillades pénétrantes de lover "du mauvais côté et contrarié par les circonstances mais qui a des principes", démarche de winner hyper appuyée, et ventilos hors-champs pour cheveux à disposition !

Les personnages principaux du 1er films sont toujours aussi malins, ils posent au ralenti dans des cool-attitudes à crever de rire, regard de braise hyper travaillé autant par chaque acteur, que le cadreur, le chef opérateur et le monteur... Scénar portnawak offrant des morceaux de bravoure impossibles mais qui en foutent plein les mirettes, superbes passages musicaux... La formule gagnante quoi !

Pas si sûr... Ce qui marchait à fond dans le premier film qui faisait "seulement" légèrement plus de 2 heures (rappelons qu'un film de Bollywood fait en moyenne 2h30), est dilué ici dans un ensemble manquant parfois cruellement de rythme sur plus de 2h30 effectives. Le scénario absolument n'importe quoi, et les séquences ringardes passent moins bien la barre de rire et celle de l'indulgence tant l'indolence régulière de certaines scènes nous rappelle que l'on est devant un gros nanar qui se la pète.

Néanmoins on retrouve beaucoup de qualités du 1er: des acteurs hyper charismatiques, des séquences amusantes (mais moins car tirées en longueur, et le sidekick si efficace du 1er film devient ici assez lourd), des séquences d'actions totalement improbables mais qui en jettent grave... et certaines séquences "intimistes" perdues dans le n'importe quoi ambiant assez réussies. Même si celles-ci (comme l'affrontement à la roulette russe entre le "méchant" et sa belle), commençant étonnamment bien, virent souvent vers la caricature et l'exagération. Assez troublant d'ailleurs comment sont gérées certaines scènes "sérieuses" (très bien interprétées) qui partent d'une bonne idée et d'une certaine finesse et originalité, pour glisser progressivement vers le grotesque et l'incohérent.

L'affrontement final, évidemment plein de couilles bien poilues, mais aussi d'une touchante féminité aussi hystérique que soumise, vire au n'importe quoi total pas crédible ni logique une seconde. Mais super beau visuellement, et c'est tout ce qui semble compter pour les créateurs de cette chose. Et que dire de l'épilogue encore plus impossible après l'affrontement en question ? Le tout bien sûr dans la toujours subtile couillatitude du mec "à qui on ne la fait pas mais qui sait reconnaître un autre qui a des couilles respectables". Toute la beauté et la magie de Bollywood...

"Dhoom 3" est sorti et paraît-il fout le feu ! J'attends de le voir avec impatience, en espérant qu'il aura su corriger les problèmes de rythme du 2 qui ramènent le spectateur à la réalité du foutage de gueule, dès qu'il a le temps de réfléchir aux conneries qu'on lui présente...