Le Roi des morts

8.5/10
Le Roi des morts

Critiques spectateurs

Réalisateur: Jorg Buttgereit

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Sir Gore
America's Most Wanted - 525 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
8
 

Une réussite signée Buttgereit

Après avoir défrayé la chronique locale avec son sulfureux Nekromantik, dans lequel il relatait la folie meurtrière d'un récupérateur de cadavres adepte de nécrophilie, Buttgereit décide ici d'exploiter le concept du film à sketches pour mettre en scène sept histoires macabres en fonction des sept jours de la semaine. Il délivre une fois encore une œuvre morbide et singulière, qui pourra tout autant rebuter que fasciner, et dont l'extrême pessimisme fait froid dans le dos. Malgré des segments de qualité inégale ainsi que certaines tares inhérentes à l'amateurisme, Der Todesking demeure probablement l'opus le plus intéressant de son auteur, qui pose là un regard sans concessions sur le suicide et l'homicide.

Le premier sketch narre les derniers instants d'un homme qui se suicidera dans son bain par overdose de médicaments. Le ton est directement donné, avec un climat des plus sombre et glauque, une image au grain sale — Buttgereit a généralement tourné ses œuvres en 16mm — et des décors franchement austères. Le réalisateur exécute ici un intéressant travail de mise en scène en proposant un long travelling circulaire à l'intérieur de l’appartement du protagoniste. Certaines scènes sont toutefois un peu plus lourdingues (le personnage léchant un timbre-poste ou se déshabillant en gros plan) et dénotent le manque de professionnalisme de Buttgereit qui ne filme pas toujours les bonnes choses. Dans la seconde histoire, un aficionado de bandes cinématographiques nazies et gore pète un câble et assassine sa compagne d'une balle dans la tête avant de se pendre. Un segment d'une violence radicale, qui nous gratifie par ailleurs de l'unique plan véritablement gore du métrage: un pénis tranché au couteau, scène pour le moins osée et dégueulasse. Le troisième sketch illustre le long monologue d'un homme dont l'épouse rencontrait des difficultés physique durant leurs relations sexuelles de couple et qu’il a fini par tuer. Une jeune femme lui tend un revolver; il se suicide avec l'arme. Une fort belle mélodie pianistique accompagne cet épisode, qui pourra néanmoins paraître quelque peu vain et ennuyeux, car se résumant au monologue pas forcément passionnant du protagoniste. Avec le segment suivant, Buttgereit se paie le petit luxe de très bons travellings dans les divers recoins d'un grand pont d'Allemagne où de nombreuses personnes se sont donné la mort. Une liste exhaustive de ces décès apparaît à l'écran. Voici un brillant exercice de mise en scène plus qu'un authentique sketch. La cinquième histoire reste l'une des plus réussies. Une femme vieillissante, qui épie ses voisins continuellement occupés à faire l'amour, reçoit un jour une curieuse lettre ayant pour but de la convaincre d'adhérer à une secte sacralisant le suicide. Elle la déchire aussitôt; le lendemain matin, les cadavres de ses voisins gisent, ensanglantés, dans leur propre lit. Ce segment bénéficie du splendide thème joué au piano que l'on avait déjà pu entendre dans le troisième chapitre. Un récit original et malsain à la fois. Dans le sixième sketch, une jeune femme fascinée par la «philosophie du meurtre» se munit d'une caméra et part assassiner des personnes dans un concert de rock. Des projectionnistes retrouvent les rushes de ses méfaits. Cette histoire dérangeante et assez intéressante aurait très bien pu être développée puis exploitée dans un film de psycho-killer tel que Henry de John McNaughton. Enfin, dans le dernier segment, un homme gémit dans son lit avant de se taper la tête contre les murs de sa chambre. L'origine de son auto-mutilation ne nous est pas dévoilée. Un sketch court mais très cru, dans la même veine réaliste que le précédent récit. La décomposition progressive d'un cadavre rongé par les verts constitue l'intermède de chaque sketch. Buttgereit se complait à filmer cette séquence-choc dans les moindres détails via d'habiles trucages et effets de mise en scène. À déconseiller aux estomacs sensibles.

Au final, Der Todesking s'impose comme l'un des meilleurs films d'horreur underground allemands de sa génération. Loin d'un manche inapte à tenir une caméra, Jörg Buttgereit sait en outre insuffler une réelle atmosphère à son œuvre et ne se contente guère d'étaler scènes gore sur scènes gore, contrairement à la plupart de ses douteux homologues. Un bon compromis entre le « trash movie » et le cinéma d'auteur marginal, doublé d'un film résolument morbide et terre-à-terre.

Portrait de Guill Guill
Serial Killer - 838 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
8
 

Der Todesking

Der Todesking est le second long métrage du réalisateur Allemand Jörg Buttgereit. Il a été réalisé entre le premier Nekromantik et le deuxième. Buttgereit traite encore d'un sujet très controversé soit le suicide. Der Todesking est un film présenté sous 7 segments. Dans une semaine il y a 7 jours, on assistera à l'auto-destruction de 7 personnes qui ne se connaissent pas mais ont en commun une lettre. Une lettre qu'il faut apparemment trouvé durant les histoires, ce que je n'ai pas fait. Les jours défiles et de plus en plus on contemple le corps d'un homme en constante décomposition. Les 7 jours : (Attention, je révèle de nombreux spoilers donc c'est à vos risque) Lundi : Un homme arrive à la maison. Il écrit une lettre et il appelle au travail pour dire qu'il ne rentrera pas demain. L'homme, seul et perturbé se couche dans un bain pour ensuite avaler une panoplie de pilule qui lui causera une overdose. Mardi : Un homme ce rend au vidéo club pour y louer un film d'exploitation nazi. Dans ce film, on y voit une scène où un gars ce fait carrément castré en gros plan. Ça femme rentre à la maison et commence à élever la voix envers lui parce qu'il est encore entrain de regarder un autre film violent. C'est alors que l'homme braque un revolver sur elle et lui tire une balle dans la tête. La caméra change d'angle et on nous révèle que cette épisode était un film qui jouait sur la télévision d'un étranger qui ses pendu dans sa chambre. Mercredi : Une femme qui est attristé marche seul sous la pluie. Elle ira s'asseoir sur un banc où un homme à l'allure déprimé y est déjà. L'homme commencera à lui raconter ses problème sexuelle qu'il a avec sa femme. Pour finir, il avouera qu'il a tué sauvagement sa femme. L'étrangère sort alors un fusil de sa sacoche pour lui mettre une balle dans la tête mais l'arme est décharger. L'homme s'empresse de l'utilisé pour s'enlever la vie. Jeudi : On nous présente un pont en Allemagne sur différent angle où plusieurs personnes se sont suicidés en ce tirant par dessus bord. Les noms des personnes mortes défilent tout en nous présentant divers plans du pont. Ce segment est court mais il a sa place dans le métrage. Vendredi : Une femme est jalouse de la relation amoureuse de son voisin. Elle les regardes s'embrasser par la fenêtre et elle sait qu’ils vont faire l'amour. Frustré, elle essai de téléphoné chez lui pour les interrompes mais sans succès. La femme découvre alors une lettre étrange sur le planché au bas de la porte. Cette lettre lui dit de se suicidé. La femme refuse l’offre et la caméra ira pointé sur son voisin le voyant lui et sa copine mort sur le lit. Samedi : Une projection présente un court film ou une femme a filmé les atrocités qu'elle a commises. Après avoir raconté à une petite fille les raisons qui poussent les gens à tuer, elle s'équipera de sa caméra et d'un revolver pour tuer des gens innocents dans un concert rock. Dimanche : Un homme se réveille en pleurant et en criant sur son lit. Il se cogne brusquement la tête à plusieurs reprise sur le mur pour mettre un terme à sa vie. Ce segment nous est pas expliqué, comme pour certain, on ne sais vraiment pas la raison qu'il la commis à faire cette acte. Der Todesking est plus qu’un simple film d’horreur, c’est une expérience cinématographique unique qui nous plonge dans l’univers malsain du suicide. La music présente tout au long est vraiment marquante, elle passe par des partitions lugubres au ton mélodique enfantin. C’est l’un des films le moins connut de ce réalisateur et il passe souvent inaperçu du publique mais pour le moment, je l’ai préféré d’un cran à Nekromantik et Schramm. Je compte le revoir pour essayer de comprendre d’avantage les éléments mystères du film. Bref, un film hors norme qui ne plaira pas à tout le monde mais les fans du cinéma extrême de Buttgereit ce doivent de le voir absolument. 7.5/10
Kraignoss
Newbie - 6 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
10
 

Buttgerit's back!

Après l'expérience Nekromantik, qu'était-il possible d'attendre du réalisateurs teuton? Et non, pas d'exagération dans le gore poisseux, mais un traitement beaucoup plus subtil dans sa forme. Et dans le fond? Et bien après la nécrophilie (roulements de tambour...), place au suicide! Pas gai pour un clou, Buttgereit nous confronte une fois de plus à ses visions les plus noires de la psychée humaine: sollitude, désespoir, abnégation, folie... Bref, ça racle le fond du tirroir, mais sans racollage (exception du corps en décomposition, peut-être pas nécessaire...). Le roi des morts, c'est celui qui fait que les gens ne veulent plus vivre. En voici sept déclinaisons, dans un style se situant entre cinéma d'auteur et underground trash. Pour amateurs de métrages vraiment "autres", ce film est une expérience à vivre. Comme se repasser le Faith des Cure, par envie de mettre le doigt là où ça fait vraiment mal. Il est fortement conseillé d'envisager des activités qui foutent la pêche après visionnage du film!
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