The Big heat

Critiques Spectateurs de The Big heat

Réalisé par Tsui Hark, Andrew Kam, Johnnie To, sorti en 1988.

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8.7
★★★★★★★★½☆
3 critiques
10 1
9 0
8 2
7 0
6 0
5 0
4 0
3 0
2 0
1 0
Portrait de CarthCarth
Serial Killer - 710 critiques
publié le 08/12/2008 - 12:02
8
 

Avant la rétrocession

Lorsqu'un tandem de réalisateurs immanquables sort l'artillerie lourde quasi dix ans avant la rétrocession (tout en se préoccupant du temps restant, "On n'a pas de temps à perdre" dixit l'un des good boys), cela donne un polar à mi-chemin entre une oeuvre orientée bis racoleur et celle où les héros ont un vrai sens des valeurs ("ne dis pas à ma mère que j'ai été blessé"), dégainent les armes à la manière des acrobates chez John Woo (tiens tiens, A Better Tomorrow 2 l'année dernière) et n'hésitent pas non plus à pleurer pour émouvoir une clientèle carrément en attente d'émotions fortes, qui à ce niveau ne découlent pas uniquement que d'une apogée de violence. La force de l'émotion suscitée par le polar HK post A Better Tomorrow peut provenir d'une musique au synthé ou d'un thème à la guitare électrique gentiment rétro, d'une séquence où un flic se rendrait compte qu'il est sur le point de raccrocher les gants du fait d'une balle logée où il ne fallait pas, d'un bleu trop naïf, valeureux comme tout mais perdant ses moyens face à l'ennemi, d'une séparation sentimentale forcée à cause du métier et que sais-je encore. On retrouve quelques unes des grandes thématiques de l'honneur, du courage et de l'amour du métier dans The Big Heat qui ne lésine pas non plus du côté des effets gores (premier plan du film, une main transpercée par une perceuse, dernier plan du film, un corps littéralement criblé de balles au point d'en être déchiqueté) pour satisfaire un public un peu con, un peu jeune aussi. C'est l'époque qui veut ça ? Les eighties et son avalanche de cinéma gore mondial, The Big Heat n'y échappe pas et propose un spectacle gore aux antipodes de celui d'un John Woo ou d'un Ringo Lam, pourtant deux clients du bullet and ballet. En roue-libre totale, le film est un véritable foutoire au rythme typiquement -et dangereusement- hongkongais, le montage speedé confirme cette tendance tout en donnant aux séquences une vraie lisibilité malgré certaines techniques employées un peu démodées, comme l'utilisation du bleu et du rouge quasi expérimentale dans le genre mais kitsch quand elle est vue depuis les rétroviseurs. Le procédé donne néanmoins lieu à l'une des meilleurs séquences du film, la confrontation entre deux bandes de flic (la couleur permet néanmoins de dissocier qui est qui dans l'affaire et de distinguer les deux bandes). Cette série B furieuse est aussi parfois pleine d'humour, et le personnage du bleu est particulièrement intéressant dans son utilisation : pas trop de figuration, de l'héroïsme lorsque celui-ci tente d'en découdre avec le mauvais riche homme d'affaire, un second Leslie Cheung au physique de Tony Leung Chiu-Wai. On a connu pire comme combo ? L'humour respire aussi à travers la galerie de gweilos sortis d'un mauvais film d'espionnage, mais le traitement du "blanc" dans le cinéma hongkongais n'est plus à étudier surtout lorsque certains parlent le cantonais à la perfection et que le Russe manie le mandarin sans sourciller et semble comprendre le cantonais. La classe niveau communication. Niveau mise en scène, du travail bien exécuté malgré l'utilisation parfois un peu "too-much" du ralenti. Du boulot de qualité qu'un John Woo sublimera dans les proches années à venir, naturellement.
Portrait de GuillGuill
Serial Killer - 838 critiques
publié le 06/12/2008 - 22:49
8
 

The Big Heat

Un excellent polar qu'est ce The Big Heat. Un film très violent voire parfois gore. Réalisé entre autre par Johnnie To et Tsui Hark, deux kings du cinéma HK. Waise Lee, qu'on n'a pu voir faire le méchant dans plusieurs films HK dont le chef-d'oeuvre de John Woo A Better Tomorrow livre une performance incroyable. Un score très bon et rythmé. Un must du genre. Dommage que l'édition DVD de Zone 1 possède une image pas super.
Sir Gore
America's Most Wanted - 525 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
10
 

Un sommet du polar HK old school

Gros brut de décoffrage ultra-violent, foutraque et diablement jouissif, The Big Heat représente ce que l'on peut trouver de mieux dans le cinéma de genre — ou la série B — HK sur la fin des années quatre-vingt. Un concept bâtard de film d'exploitation racoleur à l'extrême et de polar décalé, et de l'autre côté, un immense plaisir coupable obligatoirement éprouvé par l'amateur. La légende veut que The Big Heat, officiellement co-réalisé par Johnnie To et Andrew Kam, devrait davantage son exécution à Tsui Hark, crédité en tant que producteur, qu'à ce duo de cinéastes encore relativement novices. L'auteur de l'incontournable fresque Il était une fois en Chine aurait soi-disant même renvoyé les deux metteurs en scène et tourné de son propre chef les multiples plans gore qui apparaissent au cours du récit, jugeant le résultat d'alors trop inhérent à un film policier quelconque. Ces rumeurs pourraient ainsi expliquer la nature d'une œuvre aussi singulière dans ses ruptures de ton, pas moins qu'excellente et anthologique dans le paysage du genre.

Le pitch, simpliste mais efficace, n'est pas sans évoquer celui des Incorruptibles de Brian De Palma: quatre policiers unissent leurs forces dans le but de neutraliser un ponte du business mouillé dans une affaire de chantage. À leur tête, un inspecteur légèrement handicapé de la main droite et désireux de venger la mort de son ami, dont la cible du quatuor est responsable. L'on pense également à une version trash du Syndicat du Crime, lequel possède le même style visuel et d'une certaine manière la même ambiance que The Big Heat. Ce climat de polar B aussi solide que standard va donc vite se voir chamboulé par l'arrivée de scènes de meurtres d'une violence graphique inouïe, filmées avec inventivité sur de tonitruants thèmes musicaux au synthétiseur. Et c'est à ce moment-là que La Guerre des Gangs du cinéaste italien Lucio Fulci vient à l'esprit. Ce thriller suivait le même schéma que l'opus de Tsui, To et Kam dans la mesure où il laissait des atrocités gore dignes d'un film d'horreur interrompre environ toutes les dix minutes une banale intrigue policière. Pour effectuer un petit tour de ce qui nous est réservé au menu de The Big Heat, nous avons notamment droit à une décapitation, un corps malencontreusement sectionné en deux parties, une main trouée au moyen d'une perceuse électrique, un fugitif réduit en purée sanguinolente après être passé sous un camion lors d'une course-poursuite, sans mentionner le quota passablement généreux de gunfights peu chiches en hémoglobine et en détails craspecs (main explosée sous l'impact d'un coup de feu). Le final, véritable sommet de barbarie et de violence cartoonesque, vaut à lui seul le visionnage du film et en résume toutes les intentions déviantes. Autant dire qu'un tel défoulement en guise d'épilogue ne court pas les rues !

Si le caractère ultra-violent, voire gore, des séquences de meurtres se veut le clou de The Big Heat, il n'en constitue pas l'unique intérêt pour autant. Mis en scène avec énergie et fluidité, le métrage bénéficie en outre d'une interprétation de bonne facture. Waise Lee, sobre et convaincant, donne la réplique à l'excellent quoique trop rare Paul Chu Kong (lequel jouera un an plus tard le rôle de Sidney, l'ami de Jeff dans le mythique The Killer), absolument parfait dans la peau d'une ineffable ordure. Comme déjà dit plus haut, le scénario a beau ne guère briller par son originalité au-delà des mises à mort, il tient malgré tout fort bien la route grâce à une écriture limpide et une absence de prolixité. Enfin, mention spéciale pour la bande-son, qui propose un thème principal des plus sympathique sous forme de symphonie bontempi au rythme militaire, entre deux envoûtantes nappes de synthétiseur. Ce genre de BO ne séduirait évidemment pas n'importe qui, mais il suffit d'être un fan de cinéma de genre HK pour en apprécier les sonorités, aussi cheap soient-elles.

The Big Heat est l'un de ces bons gros thrillers de malade comme seule l'industrie cinématographique de Hong Kong pouvait nous en concocter durant ces années bénies. On ne sait cependant pas à qui en attribuer réellement la paternité, entre un Johnnie To subtil, un Andrew Kam discret et un Tsui Hark marginal. Qu'importe, après tout, car se borner à une insignifiante question telle que celle-ci devant un film aussi jubilatoire et atypique confinerait à la plus claire des idioties.

Devinez le film par sa tagline :

A single challenge. 15 international directors. 13 classic tales of terror from Edgar Allen Poe. Only three days of filming. The results...
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