Usual suspects

Dans le port de San Pedro, un homme blessé du nom de Keaton est achevé par une mystérieuse silhouette. Le lendemain, au même endroit, la police découvre un véritable massacre sur un Cargo attenant. Il y a deux survivants : un dénommé "Verbal", petit malfrat, et un hongrois gravement brûlé. Tous deux interrogés, Keaton & un certain Keyser Söze seraient au centre de cette intrigue. Verbal nous raconte...

N'y allons pas par quatre chemins, Usual Suspect est une référence absolue dans son écriture. Inspiré et inspirant, il a popularisé l'idée du gros twist final et ouvert la voix dans sa construction à de futur grands réalisateurs (Fincher, Nolan...). Rien a redire sur la mise en scène et l'acting non plus, ils servent très justement le riche propos.

Passionnant, captivant, attractif et pourtant complexe ; un géant du genre. Peut-être le thriller le plus novateur de l'histoire. Et jusqu'au bout une question vous hantera ; mais qui est ce Keyser Söze ???

Meilleur film de ce réalisateur et oeuvre culte ! A encadrer ! Et à faire découvrir sans modération.

Présenter comme le diable personnifié, le gangster probablement turc a la réputation d’être impitoyable. L’histoire racontant qu’il a préféré massacrer lui-même sa famille, alors retenue par des rivaux hongrois, plutôt que de perdre son business, leur montrant dès lors ce qu’était la réelle motivation, avant de traquer un à un les responsables et leurs familles et amis. Véritable mythe urbain pour les gangsters, l’évocation même de son nom réussi à faire trembler tout le milieu, en témoigne la remarque de Verbal Kint : « Keaton répétait tout le temps : « Je ne crois pas en Dieu, mais j'avoue qu'il me fait peur ». Moi je crois en Dieu, et la seule chose dont j'ai peur, c'est Keyser Söze… ». Son histoire étant tellement glauque et inhumaine de par son absence de sentiment que beaucoup ne croient pas en son existence mais après tout le coup le plus rusé que le diable ait réussi, c'est de convaincre tout le monde qu'il n'existe pas. Le génie du crime turc atteindra d’ailleurs la postérité dans le monde du cinéma. Réel ou pas, c’est par l’intermédiaire de M. Kobayashi qu’il s’illustre et réuni une bande de gangsters qui lui sont tous redevables sans même le savoir : Keaton, McManus, Fenster, Hockney et Verbal. Et c’est la que commence le jeu de la manipulation. Tous piégés dans un casse sanglant, avec une promesse de 91 millions à la clé, ils courent vers une mort certaine. L’histoire veut que Bryan Singer aie secrètement fait croire à tous ses acteurs qu’ils étaient Keyser Söze, ajoutant ainsi une nouvelle couche de doute quant a l’identité du personnage.

Servis par un casting 5 étoiles (Gabriel Byrne, Kevin Spacey, Benicio Del Toro, Chazz Palminteri, Stephen Baldwin, Kevin Pollak, Pete Postlethwaite et Peter Greene), le film réussi à captiver sur toute sa longueur de par une mise en scène sobre et astucieuse, préférant se poser sur la magnificence du jeu de ses acteurs, tous plus investis les uns que les autres. La photographie de Newton Thomas Sigel sublime encore un peu plus l’ensemble et la discrète et envoutante musique de John Ottman, responsable aussi du montage, ne fait que renforcer cette impression d’assister à l’un des plus grands bijoux que le monde du thriller n’aie jamais offert. Un film orchestré de main de maitre par un Bryan Singer au sommet.