Epitaph

Un médecin âgé apprend que l’ancien hôpital où il exerçait sera prochainement détruit. Il se remémore ses souvenirs dans cet endroit lugubre et étrange. Epitaph se compose de trois segments distincts ayant pour point commun le lieu de l’action : l’hôpital. Celui-ci vit au rythme des nouveaux arrivants, qu’ils soient passés de vie à trépas ou dans une période de rémission. Le cadre de ces différentes histoires procure une atmosphère subtile et sombre. Cependant, l’étrangeté des lieux ne signifie pas forcément qu’il suscite la peur. Certes, les apparitions spectrales sont savamment orchestrées, mais trop fugaces pour se laisser happer par la situation. La reconstitution de la Corée lors de l’occupation japonaise en 1942 permet également à Epitaph de se distinguer de la concurrence. Des décors magnifiques, il s’en dégage une troublante vérité. Du côté de l’ambiance, Epitaph ne pose aucuns problèmes. On se rapproche du sans faute. Cependant, le film des frères Jeong n’est pas exempt de défauts. En dépit d’une réalisation soignée et d’une photographie superbe, on dénotera une narration aléatoire. En effet, les histoires ont tendance à s’emmêler les pinceaux et leurs recoupements n’est pas toujours des plus judicieux. On ne comprend pas toujours tous les détails de chaque récit. Certains passages s’en trouvent alors rallongés. En conclusion, Epitaph dispose d’une esthétique quasi-parfaite. Il délivre un climat singulier, laissant libre cours à ses personnages. On se laisse séduire par son charme troublant. Grâce à ses qualités indéniables, on lui pardonne aisément des défauts regrettables (la narration et le manque de frissons). Epitaph pourrait davantage se rapprochait d’un drame intimiste possédant quelques connotations fantastiques plutôt que d’un pur film d’horreur asiatique.