Max et les maximonstres

Je ne connais pas Spike Jonze mais je sais qu’il a l’habitude de faire des films hors de tout pré-requis. Avec ce long-métrage, c’est la première fois que je m’attaque à l’une de ses œuvres. Et que dire à part que ce réalisateur a un très grand potentiel ! Injustement ignoré ? Je ne sais pas. Mais MAX ET LES MAXIMONSTRES à fait des choses que peu de films ont réussis à faire à ce point. Tout d’abord, les dits monstres. Réalistes et sortants du cerveau de Jim Henson, leurs palettes d’émotions est… hallucinante ! Pas besoin d’effets spéciaux numériques pour traduire la tristesse, l’amour et la joie. Lorsque l’on veut, on peut. Effet garantie d’autant plus que les comédiens, sous leurs étonnantes combinaisons, sont tous très crédibles. L’un n’en faisant pas trop et l’autre trop peu, il est étonnant de voir à quel point des comédiens comme Mark Ruffalo et James Gandolfini peuvent nous émouvoir. D’autant plus que le scénario était difficile à adapté. Je n’ai pas lu le livre mais il suffit de lire le synopsis pour aisément se rendre compte qu’il s’agit d’un parcours du combattant. Dans le sens ou il faut pouvoir tenir tout un film sans ennuyer le spectateur et si possible sans longueurs. Ce qui n’est pas le cas en milieu de bobine ou les personnages tournent un peu sur eux-mêmes. Heureusement la fin revient nous appeler à l’ordre. Mais que cela soit du début jusqu’au final, la mise en scène ne patine jamais et reste toujours somptueusement poétique. Amusantes et humaines, les situations vécues par notre héros sont certes réalistes mais avant tout efficace. Car les personnages ont beau être tous des monstres, il n’en demeure pas moins que cela fonctionne. Car là ou le ridicule aurait pût pointer le bout de son nez, il fait place l’amour. Ce dernier qui nous fait accepter nos différences et voguer vers de nouveau horizons. En plus de délivrer un message de paix de manière particulière, MAX ET LES MAXIMONSTRES nous fera peut-être apprendre sur nous-mêmes. Comment ? En mettant en avant un enfant limite schizophrène qui est en mal d’amour et qui à perdu son père. Un constat de départ bien triste et finement exploité. Au contraire des éternels avatars d’Harry Potter qui ne cessent de nous faire avaler des histoires rocambolesques qui ne touchent jamais nos cœurs. En somme, il ne s’agit pas d’un film pour enfants. Pour moi, il se situerait plutôt à la fine frontière entre l’enfant et la découverte primordiale de lui-même. Le final, sans concessions mais efficace, clôture un scénario grandiose via une seule séquence. La dernière. Là ou de simples regards en disent plus que tout film. Spike Jonze à réalisé un film difficile à approcher mais doté d’une force intérieur rarement vue au cinéma. A voir mais en étant bien préparé.