Stacy

Dans un avenir proche, les jeunes filles âgées de 15 à 17 ans se transforment en Stacy, des zombies. Le film de Naoyuki Tomomatsu peut se résumer en seul mot : étrange. Insolite de par son concept, il n’y a que les adolescentes touchées par ce fléau, personne d’autres. Aucune contamination par morsures n’est évoquées. Plutôt original, la principale interrogation du film demeurera : « Pourquoi elles ? ». De ce fait, le réalisateur rompt littéralement avec les codes du genre et également nos attentes. En effet, on serait enclin de penser qu’il s’agit d’une parodie zombiesque au vu des premières images et du pitch de départ. D’autant plus que les Stacy évoquent davantage une soirée bien arrosée plutôt qu’une invasion de morts-vivants. Une démarche claudicante, des yeux hagards et des bras se dressant à la vue d’un morceau de chair humaine, le ton est donné lors des premières scènes. On retrouve entre autres des petits clins d’œil aux références du genre (l’unité d’élite Romero, la tronçonneuse Bruce Campbell…). Un climat propice à la comédie débridée présent tout au long du film qui, curieusement, n’arrive pas à dérider les zygomatiques constamment. Il existe une raison toute simple à cela, Stacy n’est pas une comédie zombiesque traditionnelle. Contrairement à Biozombie où le burlesque demeurait omniprésent et maîtrisé, le réalisateur dirige son film vers des contrées extravagantes. Entre deux scènes gores, on assiste à une pseudo-romance entre un marionnettiste asocial et une jeune fille en état de « Bonheur pré-mortem », le symptôme indiquant la mort prochaine de la malheureuse. L’histoire prend un tournant totalement inattendu puisque le récit se compose en deux parties parfaitement opposées. En premier lieu, la comédie. Puis, le romantisme dramatique sur fond d’une musique agaçante et caduque. Un choix pour le moins contestable et incompréhensible. En conclusion, Stacy est un long-métrage ubuesque. Il en découle une certaine originalité, voire marginalité au vu des composantes du scénario et de sa mise en oeuvre. A découvrir pour les plus curieux et les amateurs de gores.