Teenage Hooker Became Killing Machine In Daehakroh

Singulier, le film de Gee-woong Nam l’est assurément. Dès le départ, nous sommes prévenu que l’on assistera à une expérience visuelle des plus atypiques. Le réalisateur s’affranchi des codes cinématographiques sans l’ombre d’un regret. Son générique de début se déroulant à l’envers rappelle le sulfureux Irréversible de Gaspar Noé. Le rythme du film se déroule à une allure complètement farfelue. On découvre une jeune lycéenne qui se prostitue dans les bas-fonds de Séoul sur fond d’une musique enjouée et décontractée. Un premier électrochoc annonciateur de la suite des évènements. Rapidement, la jovialité des mélodies, en totale contradiction avec les images, laisse la place à des hymnes tragiques d’opéra. Les situations dégénèrent dans un tourbillon de séquences déliquescentes complètement hallucinantes. L’absence d’une trame narrative structurée peut dérouter. Mais, la démonstration graphique est tellement hors-norme que l’histoire passe au second plan. De ce fait, Teenage hooker attire tant par ses idées saugrenues que par son visuel extravagant aux couleurs saturées. Toutefois, le film dispose d’un caché amateuriste traduisant une certaine modestie dans les moyens employés pour donner vie au récit. La caméra DV est utilisé à bon escient, mais les bruitages sont kitch (les coups portés ou la scie qui découpe) et les effets spéciaux grossiers (prothèse en latex absolument ridicule). En terme d’étrangeté, on pourrait le comparer au survolté Electric dragoon 80 000 V. Transgressif, saugrenu ou baroque, Teenage Hooker est un OVNI cinématographique des plus fantasques. Pour ceux qui douterait que le cinéma asiatique ne peut nous offrir encore quelques films de qualités ou du moins original, je ne pourrais trop leur conseiller de voir ce Teenage hooker. A réserver également pour un public avide d’expériences nouvelles et insolites.