Furia

Étant un fan de la première heure de sieur Aja, je m'étais donné pour devoir de regarder son premier film réalisé en 2000. L'histoire de Furia est tiré d'une nouvelle de Julian Cortazar qui avait écrit Blow Up. Dans cette histoire, on se retrouve dans un pays inconnu durant une époque incertaine mais qui penche plus vers le futur, et où les autorités ont instauré un couvre-feu et supprimé les libertés individuelles. Mais surtout, il est désormais interdit de dessiner, surtout sur les murs. Notre héros, bien entendu, est un rebelle qui dessine le soir sur les murs et qui tombe amoureux d'Elia (Marion Cotillard) qui elle aussi dessine le soir. L'histoire aurait pu être sympathique et bien tournée. Hélas, on a parfois l'impression que le film ne raconte rien de spécial. On survole certains sujets comme le passé de Cotillard qui ne semble par être celle qu'elle prétend être, ou encore la fonction du frère du héros qui bosse pour le gouvernement. Cela est bien dommage, car les personnages sont vraiment tous travaillés, jusqu'au voisin du héros. La réalisation d'Aja est toujours aussi bonne, et j'ai bien accroché au style. Malheureusement, le manque de moyens se fait sentir, et on a parfois plus l'impression de regarder un téléfilm qu'un vrai film. Les acteurs jouent bien, on voit très vite le talent incontestable de Marion Cotillard qui est assez époustouflante. On peut aussi remarquer l'attirance d'Aja pour les scènes un peu plus crues, comme les scènes de torture. Mais là aussi, le manque de budget est inévitable. On ne voit rien à part des corps balafrés et une Cotillard traumatisée. Néanmoins, on ressent très bien la chaleur et la sécheresse de la ville et du film avec des nuances tout en jaune et orange qui vont très bien avec l'environnement du métrage. Malgré quelques bonnes idées, in ressort de ce film avec un avis mitigé. Autant, on voit la passion et la maîtrise d'Alexandre Aja, autant le scénario peut paraitre anodin et assez banale, même s'il résonne comme un tollé contre la censure et l'abrogation des libertés. Un film à voir mais qui peut rebuter par son approche un peu trop téléfilm, mais qui comporte quelques bonnes idées.