Unrest

Des étudiants en cours d’anatomie se voient attribuer un cadavre qui ne semble pas reposer en paix. En effet, sitôt une personne touche la morte qu’elle passe de vie à trépas. Allison, la jeune étudiante qui sent un malaise profond avec le passé de cette femme, décide d’enquêter afin que les activités paranormales cessent. Il existe déjà quelques films où les hôpitaux sont le cadre principal des forces surnaturelles ou de psychopathes du dimanche. D’emblée, on songe à Kingdom hospital ou le très efficace Anatomie. Le jeune cinéaste Jason Ipson choisit un endroit propice à un film d’ambiance. Point assez étonnant, puisque rare sont les films à s’approprier les couloirs aseptisés des ces usines de soin et où le talent l’est encore plus. Fort heureusement, Unrest parvient à créer la surprise. Avant tout, nous sommes en présence d’une atmosphère véritablement oppressante. La mise en scène retranscrit avec brio la froideur de l’hôpital en jouant sur les pénombres environnantes. Il suinte littéralement un pernicieux effet de malaise dans ces couloirs. Une indéfectible sensation éprouvante, indéfinissable et pourtant, belle et bien présente. La photographie peaufine ces impressions au profit d’une implication immédiate dans l’histoire. Une beauté triste qui amène à contempler la mort sous un regard différent, celui des médecins. Une approche très cartésienne qui endigue toute théorie plus ou moins farfelue sur l’essence même de l’âme et de son devenir après la mort. Entre un pragmatisme assumé – inhérent au domaine médical - et phénomènes incontrôlables et inexpliqués, la frontière demeure étroite sur bien des points. A ce titre, la présence du spectre tourmenté n’est jamais explicite, mais suggestive, accentuant encore plus le climat poisseux de l’histoire. Seule ombre au tableau, la légende aztèque demeure nébuleuse et certains points du récit resteront irrésolus. En conclusion, Unrest se révèle avant tout comme un film à l’atmosphère soignée et délictueuse au possible. Il n’en demeure pas moins certaines séquences horrifiques qui recèlent de mémorables moments éprouvants pour les nerfs. Enfin, l’interprétation des acteurs est à saluer. Elle se veut à l’image du film : étonnante, réussit et toute en retenue pour nous faire ressentir un maximum d’émotions.

Nous vivons des années ou la plupart des films que nous regardons misent essentiellement sur le visuel. Des films qui ne pensent qu’à en foutre plein la vue. Bien sure il y a des bons, mais surtout des mauvais. Qui plus est dans le domaine de l’horreur et du fantastique. Encore plus sur grand écran que dans la petite lucarne. Le film de Jason Todd Ipson vient donc l confirmer. Car son [g]Unrest[/g] prouve que le marché de la vidéo, et aussi celui des festivals, sont bien plus riches que la majorité des grands films de studios. Le thème de la mort et de la possession, c'est rebattu depuis un bail. Mais la particularité du film réside d’abord dans son traitement. Pas d’effets superflus, ni de gisement de sang inutiles. Mais bel et bien un fond d’histoire original (un hôpital universitaire) et de jeunes comédiens très convaincants. Et sur ce point, il est assez inhabituel pour le signaler tant les studios nous gavent avec leurs tronches de post-adolescents parfaits. De plus, le chef opérateur a fait de l’excellent boulot. Je n’ai jamais vu un décor aussi froid et glauque. Comme si aucune vie, aucune chaleur humaine ne s’y était jamais aventurée. Un rendu visuelle parfait pour une histoire simple mais traiter d’une manière tellement sobre et sincère qu’elle en devient efficace de bout en bout voir carrément effrayante ! Vous me direz des nouvelles de la séquence de repêchage de cadavres… Un film qui misent sur l’essentiel et dont tout film devrait ne serais-ce qu’un peu faire : une histoire originale. Voilà le plus gros point fort du film qui ne serait quand même pas grand-chose sans l’excellente interprétation et distribution ainsi que par une très bonne direction. Un long-métrage qui mérite amplement d’être découvert pour ses nombreuses qualités qui devraient en inspirés plus d’un.