Le Secret de Charlie

Avant tout, Le secret de Charlie est le récit d’une vie. Celle où tout semble possible, où tout sourit et qui, d’un coup, s’effondre sur un destin tragique. Le scénario traite de l’incapacité de faire le deuil d’un être cher. L’enclavement que s’inflige Charlie est une manière d’extérioriser une culpabilité prégnante. D’ailleurs, les apparitions des esprits (qui conserve une forme humaine) ne s’avèrent pas forcément indispensables, mais appuie ce constat. Tout comme le pacte qu’il a passé avec son frère. Les coups de canon sont alors une sorte de point d’ancrage qui ramène Charlie à sa promesse de ne jamais l'abandonner.

Il ne faut donc pas s’attarder sur la filmographie de Zac Efron ou sur les sentiments mielleux qui semblent couler du scénario. Ce serait passer à côté d’une belle histoire, parfois émouvante, parfois longuette, mais jamais décevante. On regrettera simplement que les personnages de Claire (Kim Basinger) et Florio (Ray Liotta) soient trop effacés. Ils s’éclipsent beaucoup trop rapidement. En dehors de cela, Burr Steers nous offre une réalisation léchée où les paysages de Colombie britannique sont absolument magnifiques. Nous sommes donc en présence d’un drame fantastique qui nous apprend à savourer l’instant présent sans modération. Le reste n’est que futile conjecture destinée à occulter notre bonheur.

Bref, Le secret de Charlie surprend. On pourrait lui porter des préjugés sur ses intentions. La faute principalement à un synopsis peu engageant et à un acteur plus accoutumé aux comédies musicales. Toutefois, il s’avère bien vite que ce film a bien plus à nous offrir. Si vous parvenez à occulter ces considérations sommaires, vous décèlerez un récit émouvant et optimiste sur l’existence humaine et son destin. Dernière remarque, aucune violence n’est à poindre à l’horizon. C’est assez rare pour le signifier, mais également plaisant pour se poser et se détendre le temps d’un songe. Une production qui se suffit à elle-même et qui ne regarde pas autour d’elle pour savoir ce qu’il se passe. Grand bien lui fasse !