L'Apprenti Sorcier

Dans l'univers des petits sorciers, on avait l'insupportable Harry Potter, et pour le reste, on pouvait s'asseoir dessus. Allez, je veux bien dire que Nanny McPhee était aussi une sorcière, mais le constat pour les deux séries est le même. Le public visé est clairement un public enfantin, voir adolescent innocent (si ça existe?) et on ressort de ces films avec un gout amer en bouche, si tant est qu'un film peu avoir une saveur gustative. Avec le film qui m'intrigue aujourd'hui, j'ai vu sur l'affiche le logo de Disney et je savais pertinemment que j'allais tomber sur un truc gnangnan avec des effets spéciaux spectaculaires et une trame d'un classique à faire pâlir un albinos. Alors le constat est-il le même que les Harry Potter? Ce film sauvera-t-il les sorciers d'un monde cinématographique où ils sont constamment débilisés et propre à un monde enfantin?

Le scénario est très très simple et je pense que les fans de Merlin ou de la fée Morgane seront outrés. J'en fais partie. Et ma femme aussi. Et dès le début on a secoué la tête de dépit. Ça s'annonce mal. En gros, on tombe durant l'époque arthurienne et on voit Merlin se faire défoncer le couenne par Morgane et un vilain sorcier du nom de Horvath. Balthazar tente de le sauver avec son amie sorcière. Cette dernière aspire la méchante fée, et se fait enfermer dans une poupée. Merlin dit alors à Balthazar que seul le premier Merlinéen (quel nom de merde) pourra vaincre la sorcière Morgane et que pour le trouver, il faut que la dragon en fer accepte l'enfant. On se retrouve en 2000, et comme par hasard, le dragon choisit enfin un gosse et Balthazar, il est content. Sauf qu'après, le Balthazar, il se retrouve enfermé durant 10 ans dans un vase maudit. Et on retrouve alors notre jeune homme en ado débile qui doit sauver le monde. Si le scénario s'arrêtait là, on aurait pu avoir un petit pitch sympa avec le mentor et l'élève jusqu'au combat final. Mais non, Disney nous assène d'une histoire d'amour à deux balles entre l'ado héros débile et moche et une magnifique blonde aussi charismatique que Paris Hilton nue sous la douche. Du coup, on sent bien que le public visé se trouve dans la tranche des 10/14ans.

Les acteurs ne sont pas mauvais en soi. Surtout que le casting est assez conséquent. Nicolas Cage est évidemment le héros et le mentor du film et comme à son habitude, il en fait des tonnes. Depuis quelques temps d'ailleurs, il tourne beaucoup de films moyens avec un jeu assez approximatif. Mais le pire dans tout cela, c'est Jay Baruchel qui joue le jeune merlinéen qui doit sauver le monde en même temps que de niquer une jolie blonde.Alors déjà, je me demande comment il a pu devenir acteur, parce qu'il joue mal mais en plus, il a vraiment une sale gueule. Le méchant du film est assez caricatural et ne ressemble à rien, mais finalement, ce n'est pas lui le pire, son élève, moitié punk, moitié gothique est d'un ridicule ahurissant. Il reste Monica Bellucci qui, comme à son habitude joue comme une patate et tient un rôle qui ne sert à rien. Et en plus, je trouve qu'elle s'enlaidit d'années en années.

Mais le point fort de ce métrage ne réside ni dans le casting ni dans une quelconque surprise scénaristique, mais dans des effets spéciaux bling-bling. Alors évidemment, il faut que ça plaise aux jeunes crétins qui alimentent les salles obscures et eux, jeunes crétins qu'ils sont, ils n'attendent que des effets spéciaux et de la castagne. Du coup, on ressent la même ânerie que pour Transformers et nous autres adultes, on se fait grave chier. Alors oui, c'est joli, le ragon asiatique est super bien fait, l'aigle ou le taureau de métal sont assez bluffants, mais cela reste très impersonnel, et finalement, la magie qui doit imprégner le film en devient presque anecdotique. La scène référence à Fantasia avec les balais qui dansent reste sympathique mais finalement, on préférera la version dessin animé des années 40.

Au final, l'apprenti sorcier fait partie de ces films à gros budget, dont le traitement ne bénéficie pas d'une approche poétique et cela manque cruellement dans un monde magique. Les jeunes adoreront le coté adolescent intello qui devient courageux et héros et qui se tape la bombasse de service. les adultes détesteront se déferlement de sentiment à la guimauve et cette débauche d'effets spéciaux numériques qui donnent un coté inhumain à la magie et au métrage. J'en suis ressorti déçu, comme pour les Harry Potter ou encore les Nanny McPhee. A quand un film de magie plus adulte et plus sombre?

Balthazar, un ancien élève de Merlin l’enchanteur est en quête du premier merlinien de l’histoire qui serait capable d’anéantir la fée Morgane. Son histoire se poursuit jusqu’à nos jours avec un jeune homme féru de physique. Après la saga Benjamin Gates, Jon Turteltaub et Nicolas Cage récidive dans une aventure destinée à toute la famille. Le nom de Bruckeimer et Walt Disney rappelle inévitablement la très lucrative franchise de Pirates des Caraïbes. On se souvient aisément du budget confortable alloué à chaque épisode pour procurer un spectacle digne de ce nom. Aussi, c’est avec confiance que l’on aborde cet Apprenti sorcier. On ne se fait pas trop de souci quant aux qualités esthétiques du métrage et les premières minutes ne trompent pas. L’apprenti sorcier jouit d’un visuel léché, d’une réalisation très académique à laquelle il est bien difficile de déceler quelques reproches et, cerise sur le gâteau, les effets spéciaux se veulent inventifs dans l’emploi de la magie, mais surtout irréprochable. Outre les boules d’énergie et autre tour de passe-passe, on se délecte des objets inertes prenant vie ou de voir le décor se mouvoir au gré des sorts lancés. A n’en pas douter, L’apprenti sorcier manie avec maestria la magie du cinéma.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, rien de bien surprenant à l’horizon. L’habituel affrontement du bien contre le mal dans les rues de New York prend tout de suite des proportions titanesques. Aucune surprise à l’horizon au niveau du scénario qui se contente de véhiculer des messages très manichéens sans faire étalage d’une quelconque ambiguïté dans les deux camps. Mais n’oublions que nous sommes en présence d’une production hollywoodienne destinée au plus grand nombre. Il advient donc de se conformer aux attentes de la majorité pour satisfaire un happy end de circonstance. A noter de multiples clins d’œil aux anciennes productions Disney (la scène des balais vivants, la petite figurine de Buzz l’éclair…). Question casting, Alfred Molina en méchant de service et Nicolas Cage, immortel vertueux, campent tout deux leur rôle avec un aplomb certain. Point trop n’en faut pour donner vie à leur personnage. On ne peut pas en dire autant du jeune Jay Baruchel, véritable tête à claque du grand écran qui n’a rien à envier à Shia LaBeouf. Enervant et crispant avec cette voix d’efféminés en mal d’amour, il s’avère le réel point noir du film.

Bref, L’apprenti sorcier ne surprendra personne tant au niveau de son histoire que dans ses qualités visuelles certaines. On retiendra des effets spéciaux grandiloquents mis au service d’une histoire plaisante, mais néanmoins prévisible. Un divertissement de très bon aloi qui, à n’en pas douter, obtiendra les faveurs du plus grand nombre. Sans surprise, mais efficace.

Ce film, aussi réussi soit-il, est surtout un gros repompage ... Disney se repompe lui-même dans la scène d'anthologie de Fantasia (la scène avec les balais si vous vous souvenez !), lorgne de temps à autres vers l'apprentie sorcière (mais avec si peu de réussite), et même vers l'apprenti sorcier pour son combat entre Merlin et Morgane transposé dans le futur ... alors qu'en dire ? Tout d'abord que le scénario n'offre rien de nouveau, qu'il respecte un pitch étudié d'avance et bien connu, avec le gentil magicien, la vilaine sorcière, l'apprenti gouailleur et son propre apprenti tête à claque (putain, Star Wars c'est toi là-bas dans le noir ?), la gentille magicienne à la grosse paire (Monica, si tu nous lis, d'toute façon tu comprends pas !) et le vilain traître (Alfred, sors de cette merde, s'il te plait) ... rien ne viendra chambouler l'ordre établi et rien ne vous surprendra ! D'un autre coté, les acteurs sont peu mis en valeur, s'en sortant par des prestations moyennes, cherchant à en faire un minimum pour le prix, les jeunes sont abominablement mauvais en faisant parfois des tonnes pour faire surface dans tout cet imbroglio d'effets spéciaux ... venons-y justement aux effets ... nombreux, très nombreux, trop ???? peut-être car il faut avouer qu'ils bouffent toutes les images ... laissant peu de place pour un peu de profondeur d'images ... C'est assez simple, le film se résume justement à une suite d'effets spéciaux éclatants et à un scénario qui ne casse rien ... dommage car on aurait pu attendre mieux des protagonistes et de la firme !