Retreat

Un jeune couple dont le mariage vacille se rend sur une petite île inhabitée au large de l'Ecosse, où ils ont loué un cottage, afin de s'isoler quelque temps pour tenter de sauver leur relation. Peu de temps après leur arrivée, un homme blessé et vêtu comme un militaire s'écroule à quelques mètres de leur maison. Sorti de nulle part, l'homme prétend qu'un virus extrêmement dangereux s'est répandu en quelques jours dans le monde entier, et qu'ils doivent désormais se retrancher dans la maison et sécuriser les lieux afin de se préserver de toute source extérieure de contamination. La radio étant hors service, le couple n'a alors aucun moyen de vérifier les dires du naufragé, qui semble particulièrement impulsif et stressé...

Le soldat Coleman, interprété par le jeune et talentueux acteur britannique Jamie Bell, est ici au coeur de l'intrigue, qui repose en majeure partie sur son mystérieux et inquiétant personnage. On ne sait pas d'où il débarque, s'il dit la vérité à propos de la pandémie mondiale, ou bien s'il s'agit juste d'un maniaque psychopathe et paranoïaque... Une performance remarquable de la part de Jamie Bell, qui éclipse totalement le pourtant très bon Cillian Murphy. L'ambiance du film est pesante à souhait, et le suspense opère du début jusqu'à un final qui réserve quelques surprises. On se met facilement à la place de ce couple pris au dépourvu et qui doute de la conduite à adopter, impuissant à vérifier les dires peu crédibles de cet homme imprévisible. D'une durée relativement courte (1H25), le film entre assez vite dans le vif du sujet, pour s'établir avec efficacité comme un authentique huit-clos, qui s'il n'utilise pas forcément à fond son potentiel, n'en demeure pas moins une bonne surprise.

Le contexte est sympa pour ce genre de film, le suspense est efficace et donne au spectateur l'envie de connaître la vérité. Le dénouement ne vous laissera pas insensible...

Bien juste pour frémir avec "retreat". Un couple qui file sur un île pour tenter de renouer ses liens, et l'arrivée d'un soldat sorti de nulle part. ( spoiler attention===). Le huit clos démarre pas mal. Le déserteur annonce être un rescapé d'une menace virale cachée par l'armée qui a contaminé le monde. Ainsi, après l'isolement, le couple se voit infliger l'obligation de s'enfermer : portes, fenêtres bouclées et bâchées. Le soldat étant armé et surtout férocement déterminé à tenir ainsi longtemps, le couple va osciller entre semblant de soumission et tentatives de fuites. Et après que les volets soient bien fermés?. Si on comprend vite que le film tire plus du thriller, on en attend plus. Ce n'est pas faute du jeu des acteurs, ni de la mise en scène, mais encore bel et bien d'un scénario qui à mon goût pêche... à la ligne. Peu d'éléments viennent alimenter une teneur d'ensemble plus fantastique ou plus horrifique. La thématique de l'angoisse de contamination mortelle extérieure ne tient que par la croyance qu'impose l'inconnu. Elle permet un maintien d'une forte tension assez réussie sur le couple. Pour autant, ce trio n'explose pas dans une violence qu'on souhaiterait puissante. Et ce n'est qu'au bout du bout de la bobine, que sort comme un carré d'as une vérité sur la survenue ou pas de la fin de l'humanité. Pas assez pour hisser l'ensemble au-delà de la moyenne.