Faster

Depuis l’assez récent Expendables de Stallone, les films d’action tendent à revenir vers des fondamentaux propres aux années 80. Scénario épuré, gunfights dans tous les sens et vieux routards en guise d’acteur, on peut dire que le film de Stallone a un peu redonné du sens à tout ça. Bien entendu, cela a fait beaucoup d’émules et certains réalisateurs peu scrupuleux ont vu un filon doré se profiler. Avec Faster, c’est bien simple. On prend un scénario simple de revenge movie, on prend un acteur principal à la carrure massive et si possible possédant une gueule tueur, on prend un lieu évoquant la chaleur, la sueur et l’étouffement. Bref, avec ce film, on fait dans la simplicité. Mais cela est-il un bien pour un film d’action ? Le fait de prendre un acteur à sa gueule et non à son talent est-il une bonne chose ? Simplicité rime-t-il avec efficacité ?

Le scénario de ce film est assez simple. On va suivre les aventures d’un homme, surnommé le conducteur, qui sort de prison et qui se met bille en tête pour aller savater gaiement une bande de personnes qui n’ont visiblement rien en commun. Bien évidemment, au bout d’un moment on comprend les volontés du conducteur. Il souhaite venger la mort de son frère qui a été abattu sous ses yeux lors d’un braquage. Mais histoire de lui mettre des bâtons dans les roues, deux personnes vont être activement à sa recherche. Le premier est un flic très proche de la retraite et le second est tueur à gages légèrement taré qui voit ici un ennemi à sa taille. Bref, il s’agit d’une chasse à l’homme dans une chasse à l’homme. Le problème, c’est que pour un film d’action, c’est vraiment mou. Alors c’est vrai que par moment, on a des gunfights, je pense notamment à la scène dans l’hôtel où le tueur égocentrique s’en prend au héros, mais cela ne constitue pas forcément un grand moment. A la place de scènes nerveuses auxquelles on était en droit d’attendre, on nous balance à la gueule les méditations plus que douteuses du tueur à gages ou encore les doutes et les révélations grossières du héros au fur et à mesure de sa vengeance. Le pire moment étant celui avec le prêtre évangéliste, reflétant un manque total d’engagement dans le film.

Alors évidemment, quoi de mieux qu’un ancien catcheur très connu, au physique bourré d’hormones et testostérones, à la gueule patibulaire et au jeu plus que limité ? C’est donc Dwayne Johnson, alias The Rock, qui prend le rôle titre du film et qui incarne donc le héros vengeur (non, lui, il n’est pas masqué). Malheureusement, je trouve que cet acteur manque de classe dans ce rôle et qu’il n’arrive pas à donner de l’épaisseur au personnage. Bon, en même temps, le personnage du conducteur reste assez binaire, oscillant entre deux émotions, la colère et le questionnement. Pour accompagner cet acteur, il fallait encore quelqu’un de connu et c’est Billy Bob Thornton qui s’en charge. Il tient assez bien son rôle, mais il faut dire qu’il est habitué au rôle de flic. Néanmoins, son personnage reste plus travaillé et surement plus intéressant que le héros lui-même, ce qui est un comble. Il reste ensuite, le rôle du tueur à gages et c’est Oliver Jackson-Cohen qui s’en charge. Il reste lui aussi assez sympathique, malgré des états d’âme inutile et une love story aussi chiante qu’inutile. Bien entendu, l’ambiance moite du film, rappelant certainement certains westerns est une bonne idée, mais elle est très mal exploitée et ne sert pas vraiment à grand-chose contrairement au film No Country for Old Man.

Au final, Faster n’est pas rapide du tout et je l’ai trouvé plus ennuyeux qu’autre chose. Si le scénario de vengeance avec les questionnements du héros peut s’avérer intéressant, il est ici mal exploité et montre les limites du jeu d’acteur de Dwayne Johnson. Il faut dire qu’il n’est pas bien servi par son personnage, fade et unilatéral, alors que ces deux ennemis sont franchement plus travaillés et plus intéressants. Bref, un film d’action très moyen, sans grande envergure ni grande envie, résolument pour les fans de The Rock.

Avec un casting comme celui-ci que pouvait en attendre, Billy Bob Thornton , Carla Gugino, Oliver Jackson-Cohen et bien sûr The Rock-Dwayne Johnson. Et bien premier sentiment c'est que le film dans sa globalité est satisfaisant mais tout juste, et bien entendu le film repose sur les épaules de notre ancien catcheur qui pour le coup nous montre une facette intéressante, et respire totalement son personnage, qui est bien le seul à se montrer crédible. Car que ce soit le flic camé Billy Bob Thornton ou bien le tueur Oliver Jackson-Cohen, aucun de ses deux là n'est à sa place, j'ai pas bien saisi, mais leur jeu m'a paru vide de sens. Pour le reste c'est du classique de chez classique, une histoire de vengeance mais qui a le mérite d'être mis en scène de façon percutante pour finalement nous amener jusqu'au bout, qui soit dit en passant se ramasse par un twist quelque peu présomptueux. Au final, le film remplit à moitié sa mission.Côté acteurs seul The Rock s'en sort avec les honneurs, côté scénario c'est simple mais efficace, mais au final on sent un goût d'inachevé, avec un manque d'explications notamment pour le tatouage.

Un homme qui sort de prison se met en tête de venger la mort de son frère survenu après un braquage. À travers différents états, la traque prend des proportions démesurées à tel point que le chauffeur va être pourchassé à son tour par un curieux tueur à gages. George Tillman est un cinéaste qui se fait plutôt rare. En l’espace de 20 ans, il n’a réalisé « que » 6 films dont l’excellent Les chemins de la dignité. Après Notorious big, il s’attèle à un film d’action brut de décoffrage qui marque, après de nombreuses incursions dans des productions familiales (Fée malgré lui, La montagne ensorcelée…), le grand retour de Dwayne Johnson dans un rôle moins commode et plus sérieux.

Au début, ils étaient deux frères et, par la suite, il n’en resta plus qu’un. Inutile de dire que le second va venger le défunt. Un pitch de départ aussi simpliste ne peut que susciter moult craintes. Combien de fois a-t-on pu voir une sombre histoire de vengeance qui tourne mal ? Beaucoup trop, à n’en pas douter. Seulement, pour celle-ci, il faut compter avec un casting impliqué et un cinéaste qui l’est tout autant. D’emblée, on nous octroie des images cisaillées par l’impressionnant Dwayne Johnson qui fait preuve d’une détermination sans faille face à l’objectif qu’il s’est fixé. D’ailleurs, on a du mal à saisir le pourquoi du comment en voyant la diversité des « victimes » assassinées froidement. Télévendeur, vieux pervers ou videur de boîte de nuit, on se demande bien ce qu’il les a réunis pour mettre en rogne The Rock.

Une fois cette surprise de départ passé, on se complaît devant un métrage, certes classiques dans le fond, mais ô combien prenants et distrayant. On y traite de la notion de pardon et de rédemption, ainsi qu’une proportion non négligeable de l’inutilité de la vengeance qui ronge l’être telle une gangrène latente. Dwayne Johnson ne parle que très peu, mais sa présence s’impose de par un charisme à toute épreuve et une gestuelle appuyée. Rien ne semble ébranler le roc tant dans son rôle que dans ses motivations. Voilà qui était loin d’être gagné, mais le pari est remporté haut la main grâce à la réflexion qui se porte en second plan. En fin de compte, chacun aspire au pardon et à la sérénité d’une vie perdue ou jamais trouvée.

Nanti d’un rythme nerveux qui laisse tout de même le temps de développer le caractère de chaque protagoniste, Faster est un film d’action qui a le mérite de ne pas offrir de la violence pour le simple fait d’en consommer. Il porte un regard vif et brutal sur la nécessité de se venger ainsi que les conséquences qui en découlent. On soutiendrait le chauffeur dans sa vendetta personnelle si les victimes (en particulier les deux dernières) ne démontraient pas un certain repentir vis-à-vis de leurs actes passés. Rien ne peut changer ce qu’ils ont fait, mais leurs remords peuvent les conduire vers un éventuel salut. Un film d’action qui possède une histoire conventionnelle, mais réalisée avec dextérité et interprété avec une tout aussi belle adresse.