L'Ascension d'un Homme de Main

Critiques Spectateurs de L'Ascension d'un Homme de Main

Réalisé par Julian Gilbey, sorti en 2007.

 Inscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !

10
★★★★★★★★★★
1 critique
10 1
9 0
8 0
7 0
6 0
5 0
4 0
3 0
2 0
1 0
Portrait de Gory FreddyGory Freddy
I am Legend - 1988 critiques
publié le 05/06/2012 - 23:26
10
 

L'Ascension d'un Connard

Si j'ai toujours été fasciné par ces personnages violents et marginaux, de type Mesrine, je n'ai jamais réussi à éprouver la moindre empathie ou respect pour eux, malgré la volonté des auteurs de les présenter sous une forme plus "humaine" que dans les journaux. Pas la moindre ! Alors cette histoire vraie contant "les exploits" de Carlton Leach, le criminel le plus connu d'Angleterre, ne fait pas exception, surtout quand en plus il commence sa glorieuse "carrière" comme Hooligan (vous savez les débiles profonds qui hurlent dans les stades pendant que des attardés mentaux courent après un ballon persuadés de sauver l'Univers, et qui après cassent tout et agressent tout le monde gratuitement), et que c'est précisément ça qui l'amène à dériver dans la violence et la connerie...

Maintenant, il faut voir le personnage, méprisable, moralement stupide, finalement aussi ridicule que terrifiant; et toute l'histoire qui est tissée autour de lui. Car un cas pareil, sait évidemment s'entourer d'autres têtes de vainqueurs bien biledés comme lui, et des problèmes qui vont avec. L'histoire, tirée d'interviews que le scénariste a eu avec le vrai Carlton Leach, est tout bonnement passionnante. La montée en puissance d'un individu grotesque et associal, qui va faire de sa violence un fond de commerce pour devenir un des criminels les plus craints d'Angleterre, est tout à fait fascinante. Les événements, tous plus tragiques les uns que les autres s'emboîtent avec une logique implacable, et l'on reste pantois devant le rendu incroyable de la violence par le réalisateur, autant graphiquement que psychologiquement.

Tous les acteurs sont épatants, terrifiants, mention spéciale à Ricci Harnett qui se met dans la peau de Carlton Leach avec une force, une conviction étonnante, et également beaucoup de subtilité sous ses airs bourrus. Mais le problème, si vous êtes comme moi sans la moindre empathie pour cette tripoté de demeurés, c'est qu'il n'y a pas un personnage qui attire un tant soit peu la sympathie. On sent bien la volonté du réalisateur de les humaniser de temps à autres, particulièrement pour Carlton Leach, mais comment parvenir, malgré quelques instants positifs dans leurs personnalités, à apprécier un tant soit peu une telle tripotée de demeurés ??? Moi je n'y arrive pas, pas du tout ! Aussi quand il y en a un qui meurt, je n'éprouve pas la moindre pitié, le moindre regret, malgré les quelques personnes qu'ils laissent derrière eux, ne leur trouvant aucun intérêt humainement parlant... N'ayant même pas à mes yeux le statut d'être humain. Peut-être parviendrez-vous à les voir autrement... Ça fausse en tout cas à mes yeux l'impact dramatique que voudrait le réalisateur lors de la mort de certains...

Quoi qu'il en soit, des oeuvres comme celle-ci ou comme le dyptique "Mesrine", sont la preuve que l'on n'a pas besoin d'aimer les personnages pour aimer un film. Des individus consternants, méprisables, ridicules, peuvent avoir une vie passionnante, pleine de rebondissements et d'émotions, d'autres vies s'articulant autour d'eux. Il suffit ensuite que scénariste, metteur en scène et acteurs sachent rendre tout cela attrayant. Et c'est largement le cas ici, très très largement ! Un film à voir d'urgence donc, d'urgence !!!

A noter dans les bonus du Blu-Ray, une interview de plus de 20 mn du vrai Carlton Leach, qui était consultant sur ce film relatant sa vie de merde. A le voir comme ça, calme, il a l'air presque sympa, même si un peu bovin. La sagesse de l'âge probablement. Mais cela fait un effet étrange de le voir calme, posé, presque réfléchi, et de savoir que tous les actes de violence et de cruauté dans le film sont réellement arrivés, que le scénariste n'a fait que de s'inspirer de ses conversations avec lui...