La Chasse au Requin Tueur

Sven Hansen, pilote d’hélicoptère, vit avec sa fille à Majorque. Après la mort de sa femme, il devient obsédé à propos d’un requin tueur. Quelques temps après sa disparition, il semblerait que le squale soit de retour sur le lieu de ses méfaits. Petite production télévisée allemande, La chasse au requin tueur est, à mon grand regret, qu’une pâle copie des Dents de la mer. Une de plus me dira-t-on. On reprend un scénario quasi-identique, on y colle des personnages prétextes sans consistances pour laisser mijoter le tout à la sauce Requin préhistorique dans des péripéties sans grands intérêts. Outre les habituelles incohérences inhérentes aux personnes qui ne prennent pas le temps de se renseigner un peu sur leur sujet (un élevage de grands blancs !), le film de Jorgo Papavassiliou plonge dans des longueurs énervantes. L’affrontement avec le requin revêt un aspect secondaire pour céder la place aux cancans locaux, aux rivalités d’adolescentes en mal d’amour ou bien encore aux prises de bec entre deux amis dont les avis divergent sur le dit requin. On nage entre le film de vacances détendu et les sitcoms à la noix. On est bien loin d’une ambiance tendue d’un survival animalier qui n’en revêt que l’affiche et le nom. A l’instar d’images de synthèses grossières, les attaques du requin sont rares et peu crédibles. Les quelques plans où l’on aperçoit le squale, les angles sont calamiteux. On ne décèle quasiment rien (si ce n’est dans les 10 dernières minutes), exception faite d’un aileron ou d’une nageoire qui traînait dans le coin et lorsqu’on aperçoit le squale la déception côtoie le ridicule. Bref, on est bien loin d’un périple haletant. Parfois involontairement drôle, La chasse au requin tueur est surtout d’une pleutrerie effarante. Le film se cache derrière de nombreuses influences (Les dents de la mer, Peur bleue…) sans parvenir à se hisser à la cheville de ses modèles. Une production beaucoup trop modeste et banale pour attirer les spectateurs sur ses rivages.