En Chair et en Os

Tous les ingrédients farfelus et décalés du réalisateur sont là. Alors quand on aime le style, on ne peut qu’apprécier. Le film développe de belles et cruelles histoires d’amour autour d’un nombre limité de personnages. C’est une force car on s’attache à eux, et une faiblesse au niveau crédibilité. Mais le savoir faire scénaristique nous entraine dans une danse envoutante ou une nouvelle question se pose dès que l’on croit obtenir une réponse à la précédente.

La réalisation est toujours aussi soignée et inspirée. Le festival des couleurs espagnoles explose encore malgré le caractère plutôt sombre de l’ensemble. De nombreuses métaphores visuelles sont très appréciables au cours du film. Quant à la musique, elle est toujours parfaitement ajustée au spectacle, au point de nous faire frissonner.

Javier Bardem est éblouissant dans son rôle de revanchard face à l’amant maudit. Mais les autres acteurs sont aussi très bien mis en valeur à travers des rôles divers aux destins croisés. Elena est absolument magnifique dans la troisième partie du film.

Je suis un peu déçu par la fin, trop facile pour moi, mais pourtant très cohérente avec le reste. J’aurais aimé un dénouement beaucoup plus noir pour parfaire le tableau. En tout cas, Live Flesh se place aisément aux cotés des réussites d’Almodovar.