From Paris with Love

Le scénario de base est relativement simple. Un homme fait des opérations secrètes pour son gouvernement en France et a pour couverture un poste dans le gouvernement français. Ayant accompli quelques missions sans grande envergure mais avec un certain succès, il va faire équipe avec Travolta pour démanteler un réseau de terroristes pakistanais. Évidemment, s'il n'y avait que ça, ce serait bien trop simple. Morel et Besson ont donc rajouté un retournement de situation un peu bancal et franchement pas folichon. La toute fin n'est pas géniale non plus, laissant présager un manque émotionnel de la part des protagonistes et cela enlève une grosse crédibilité.

Les acteurs sont assez bons, si ce n'est Travolta complètement loufoque, en roue libre sur tout le métrage et qui s'en donne à cœur joie sur les insultes, les poses insultantes et les dialogues lourdingues. Jonathan Rhys-Meyer joue les beaux gosses de service et ne sert que de faire-valoir à Travolta. Je passerai sur les prestations féminines qui ne sont qu'anecdotiques. Donc si on aime Travolta, on est servi mais on est loin d'une prestation tout en finesse et en charme.

Le film est bien rythmé, on ne peut pas lui enlever ça. Bagarres, explosions, scènes de fusillades. Le tout est extrêmement bien maîtrisé et on prend un plaisir coupable à voir tous ces morts. Par contre, Travolta, gras comme une figue, se met à virevolter autour des balles sans jamais se faire choper et il se paye même le luxe de quelques acrobaties. Pas super crédible. Quant à Rhys-Meyer, il se prend une balle dans l'épaule, et le lendemain, à part se tenir l'épaule pour dire qu'il a mal, il peut encore se servir de son bras.

Au final, From Paris with love est un divertissement sympathique mais dont le scénario et la morale reste simpliste au possible, avec des acteurs qui manquent de profondeur et des clichés nauséabonds (la cité parisienne est pleine d'arabes dealers, c'est évident). Si on aime les films d'action, on est servi, si on veut un scénario solide, on passera son chemin. J'ai préféré Taken dans le même genre et avec le même réalisateur. L'avantage avec ce genre de film, c'est que Besson ne réalise plus, et ça c'est une bonne nouvelle.

M. Besson rêve d’Amérique depuis longtemps… Mais triste est de constater qu’un scénario pour les américains, avec des acteurs américains avec en toile de fond Paris, n’arrivera jamais à la hauteur d’un scénario français avec des acteurs américains, un 1er rôle français, le tout à New-York. Ici on est très loin d’un Léon, on est même très loin d’un TAXI. Oui, on y retrouve un peu d’humour, de l’action surréaliste et ça dézingue à tout va. On se rend compte aussi très vite que le film est adapté, voir dédié totalement à un public nord américain. Non ce qui surprend c’est le scénario et ses relents : « il pue ». Sous ses travers de film d’action on retrouve un propos qu’on peine à comprendre, surtout venant de scénaristes français.

On rigole au début devant tant d’invraisemblances. On y retrouve la 'French Touch' des cascades et des humoristes/acteurs de l'hexagone. On trouve le personnage de J.T. sympas. On apprécie le clin d’œil à ‘Pulp Fiction’ et on sourit de la discrétion d’une ‘Escalade’ au pays de la ‘Twingo’. Mais on est vite écœuré par le scénario et le fond du propos. A croire que Adi Hasak et Luc Besson n’ont pas lut le scénario...

Bref, un film d’action « peu réussi » si vous le comparez à la concurrence ou aux anciennes productions Besson, profondément gâchés par un fond aux relents forts désagréables… à éviter.