BIFFF 2010 : Compte-rendu

 QUATRIEME JOUR

MARDI 13 AVRIL. Avant la cuvée « Boll » de ce festival, mes yeux ont eu le plaisir d’admirer les créations de body-painting de ce jour. Avec en prime une très jolie « body-painteuse » avec accent liégeois se nommant Céline.


Les trois créations du jour et la jolie Céline

Malgré qu’Uwe Boll soit Uwe Boll, c’est Uwe Boll bon sang ! Navrant lorsque l’on pense à l’ensemble de ses films, comme le très mauvais Alone In The Dark. Mais réjouissant lorsqu’on regarde dans ces dernières bandes. En effet car beaucoup disent du bien de Stoic, Tunnel Rats et Postal. Au moment où j’écris ces lignes, je ne les ai pas encore vu. Mais est-ce difficile de faire pire ? En plus d’être de loin son meilleur long-métrage, Rampage est un putain de thriller dramatique complètement à la masse ! Une épopée vengeresse sans aucune concession et rentre dedans. D’où sort allègrement du lot le plus ou moins connu Brendan Fletcher. Si, si ! Le Marc Davis du Freddy contre Jason de Ronny Yu, c’est lui ! Portant sur ses petites épaules et ses tablettes de chocolat un des meilleurs films du BIFFF. Comme quoi tout est possible.


Ca va chier très grave !

Présentation habituelle d’avant-projection, à la différence près que Monsieur n’a pas voulu pousser la traditionnelle (et culte) chansonnette. Ce n’est pas grave car pour une fois, je ne lui en veux pas trop (rires). Mais ce dernier s'est largement rattrapé au « Q & A » de post-projection.


Chanteeee Uwe allez chanteeee…


Danke Mister Boll

Au menu ce soir et en première internationale, l’islandais Reykjavik Whale Watching Massacre. Une salle peu comblée pour un slasher fort sympathique avec le grand Gunnar « Leatherface » Hansen. A la fin du film, une chose saute carrément aux yeux : les américains ont du souci à se faire sur ce terrain.


Quand la tronçonneuse est remplacée par un harpon...

Une fois les tempêtes Rampage et Reykjavik Whale Watching Massacre passées, je me suis collé telle une sangsue vietnamienne au coin VIP. Uwe Boll a beau être un habitué du BIFFF, je n’allais quand même pas rater ça ! Et tout d’un coup, badaboum ! Voilà que tombe THE star. THE homme. THE mad. J’ai bien nommé Rurik Sallé du magazine Mad Movies. Et tant pis pour ceux qui n’aime pas (rires). Mais je n’ai pas pu m’empêcher de lui avouer mon mécontentement par rapport à Halloween II de Rob Zombie. Vous auriez dû voir sa tête ! En plus d’avoir bien aimé mon superbe tee-shirt, il n’a pas rechigné pour la photo souvenir.


Punisher84 et Rurik de Mad Movies

 Malgré l’avertissement de Rurik sallé quant au talent de boxeur d’Uwe Boll, j’ai pris le risque d’avoir le nez cassé…

CINQUIEME JOUR

VENDREDI 16 AVRIL. Avec un temps de parcours deux fois supérieur, j’ai gouté aux joies des embouteillages des autoroutes belges. Mais je suis un fan prévoyant ! Avec un petit raccourci par les routes nationales et avec beaucoup de stress, je suis arrivé pile poil dix minutes avant l’ouverture des portes de The Killer Inside Me de  Michael Winterbottom. Je n’ai pas eu mon siège fétiche, d’où un sacré mal de dos. Mais celà ne m’a nullement empêché de savourer une Jessica Alba qui en prend plein la gueule. Pour un thriller soigné mais curieux, j’ai passé un agréable moment de cinéma. Surtout grâce à la grande performance de Casey Affleck. Bien meilleur comédien que son illustre frère ainé, il surpasse aisément un casting en demi-teinte ou certains personnages, pourtant excellents, sont trop mis de coté. Un petit manque de punch et une fin bâclée font de The Killer Inside Me une semi-réussite.


Un petit frère qui est devenu grand

Sans déconner, les tueurs en séries m’ont toujours donnés faim. Allez savoir pourquoi… Une petite pause s’impose. C’est avec délectation et impatience du prochain film que j’ai eu l’honneur de manger mon premier « croque Krueger ». Ce dernier avait l’air plus appétissant que « La Pizza Dario Argento ». Jambon, tomate, huile d’olive, crudités et frites (Viva Belgica !). Au moment où vous lisez ces lignes, vous avez certainement l’eau à la bouche. Et comme je ne suis pas rancunier, j’ai laissé quelques miettes pour vos yeux.


Slurp !

Délicieux, le repas ne m’a rempli l’estomac qu’à moitié. Et tant mieux car je n’étais vraiment pas préparé à ce qui allait suivre. Autant le dire tout de suite, A Serbian Film est le long-métrage le plus déroutant que j’ai pu voir dans ma vie. Tout y est crûment montré même l’insoutenable ! Si vous saviez… Mais ce n’est pas pour autant que le film de Srdjan Spasojevic est mauvais, loin de là. Car même s’il fait passer son message de manière ultra-extrême, il n'en demeure pas moins qu’il veut vraiment dire quelque chose. Il pointe toujours juste et là ou ça fait mal. Qui peut lui en vouloir ? A l’inverse du surestimé Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato qui ne racontait quasiment rien, le film de Srdjan Spasojevic est une expérience ultime et inoubliable avec laquelle j’ai eu la chance et l’honneur de partager un grand moment d’horreur. Une horreur humaine bien plus transgressive et mortelle que le fantastique basique que nous connaissons tous. L’estomac retourné mais toujours vaillant, c’est avec honneur que je suis arrivé au bout du film. Un véritable chemin de croix quand je pense aux nombreuses personnes qui sont sorties de la salle.


La pornographie est dangereuse pour la santé


Le producteur du film, le scénariste et le réalisateur

Loin de moi la peur mais curieusement, je n’ai pas voulu faire de photo avec le trio. Peut-être étais-je trop sans dessus-dessous dans mon esprit ! A moins qu’il y ait un jour un Serbian Film 2 (on peut toujours rêver), je promets de me rattraper un jour si jamais l’occasion se représente.

SIXIEME JOUR

SAMEDI 17 AVRIL. Journée très spéciale ! En plus du remake du Crazies de George A. Romero en avant-première, il y avait aussi un film belge très attendu. Peut-être en aviez-vous déjà entendu parler mais il s’agit du Vampires de Vincent Lanoo. Une docu-fiction sur les vampires belges. Non, vous ne rêvez pas ! Après plusieurs essais « mortels », une équipe de télévision française suit une famille de vampires dans leur vie de tous les jours. Le moins que l’on puisse dire est que Vampires est original. Avec son humour décalé et sa sincérité de tous les instants, Vampires est la révélation de cette 28ème édition du festival.


Que disiez-vous sur les belges ?

Après le dvd de Vampires ainsi que le poster achetés à la sortie de la projection, c’est autour de l’attendu mais surtout redouté The Crazies. La séance n’était même pas commencée que déjà la file était aussi longue qu’un départ de vacances sur le ring de Bruxelles ! Est-ce dû aux bons échos ou bien à la curiosité d’un énième remake ? Ou pour le réalisateur de Malpertuis et Daughter of Darkness recevant son prix ?


Harry Kümel recevant son prix « Knights of the order of the Raven » en hommage à deux de ses films, Malpertuis et Les lèvres rouges

Un remake, encore un. Mais un bon. Enfin ! Sans être un chef d’œuvre (d’ailleurs est-ce possible ?), le film de Breck Eisner est un putain de film. Je ne crie pas au loup mais The Crazies version 2010 est assez bien troussé pour éviter l’ennui malgré quelques passages téléphonés inévitables à ce genre de production. Quand on pense que le film est un remake produit par George A. Romero, ayant coûté seulement 12 millions de dollars et  mis en scène par le réalisateur de Sahara, on est en droit de ce dire que la catastrophe a été évitée. Non ?


Mais vous êtes fou ? Ho oui !

SEPTIEME JOUR

DIMANCHE 18 AVRIL. Ce dimanche, c’était la « Japanimation Day ». Le nom parle de lui-même mais laissez moi vous dire que j’ai rarement vu un marchandising aussi impressionnant ! Je ne suis pas un fan de manga mais vu les stands de bouquins, cartes et autres, j’espère un jour pouvoir être initié comme il se doit à l’incroyable diversité de ce monde hors norme. Passé cet émerveillement nippon, je me suis empressé d’admirer le coin DVD fantastique. Et après de multiples passages voyeuristes, une constatation navrante et inévitable doit se faire. Nos éditions dvd européennes de nos films préférés se résume en un seul mot : minable. De la taille d’une boite à chaussure avec un Pinhead en relief sur fond noir, l’édition zone 1 de la saga Hellraiser m’a littéralement bluffé ! Tout comme celle du Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper en forme de tronçonneuse. Et Dawn Of The Dead. Mon Dieu… Si vous saviez à quel point j’envie les polyglottes…


Maman, je veux ça !

Petite interlude artistique pour vous montrez une fois de plus l’art du body-painting. Désolé mais je n’ai pas pu m’en empêcher. J’aime trop le chocolat !


Punisher84 aime le chocolat et ça se voit !

Mais j’aime surtout les films d’horreur !


Cette petite statue vaut-elle ses 300 euros ?

En ce dimanche ensoleillé, un seul film. Un long-métrage norvégien que je n’attendais pas sur lequel ma curiosité a pris le pas. Ce Détour de Severin Eskeland est un slasher plutôt moyen de reculant devant aucun poncif pour essayer d’impressionner le spectateur.  Parfois ça fonctionne, parfois non. En faute, une interprétation discutable trop souvent risible et des situations très téléphonées. Mais de bons effets gores et une petite dose de sadisme sauve du naufrage.


Encore la Norvège !

CONCLUSION

Si je dois émettre un avis sur cette 28ème édition, il est entièrement positif. Malgré quelques écarts plus ou moins fâcheux, voici mon palmarès :

The Collector : 5/10
Hidden : 7/10
Survival Of The Dead : 8/10
Pontypool : 8/10
Deliver Us From Evil : 5/10
The Human Centipede : 9/10
Rampage : 8/10
Reykjavik Whale Watching Massacre : 7/10
The Killer Inside Me : 6/10
A Serbian Film : 10/10
Vampires : 8/10
The Crazies : 7/10
Détour : 4/10

Pour ma part, les grands vainqueurs de cette année sont sans nul doute The Human Centipede – First Sequence et A Serbian Film. Deux bombes d’intérêt public à voir absolument. Au contraire des deux déceptions de cette cuvée 2010 : Deliver Us From Evil et Détour.

Un cru de haut niveau. Un festival avec beaucoup d’invités de prestige et surtout un accueil et un service de qualité. Restaurant, bar, body-painting, maquillages, Bal des Vampires, Japanimation Day, Q&A, V.I.P., comics, affiches,… Une diversité incroyable pour un festival qui le fût tout autant. Le cinéma fantastique a encore de beaux jours devant lui et je remercie les organisateurs de nous avoir proposé des films de tout horizon. Un choix unique en son genre à faire au moins une fois dans sa vie.

 

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Le vieux sang rencontre le sang neuf.
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