BIFFF 2019 : compte-rendu complet

THE UNTHINKABLE du collectif Crazy Pictures

"En 2005, Alex est un jeune ado introverti, gaulé comme un os de poulet. Sa famille dysfonctionnelle et un amour qu’il n’ose pas avouer à sa voisine le poussent à claquer soudainement la porte. 
Douze ans plus tard, l’heure est pourtant venue de retourner dans sa campagne natale. Non pas pour débarquer comme un conquérant, mais parce que deux attentats viennent tout juste de détruire la capitale suédoise..."

L'avis de Geoffrey :
Attention, cas épineux. THE UNTHINKABLE n'est clairement pas un mauvais film. Par bien des aspects, visuels notamment, il est même très bon. Mais son scénario est, comment dire, mal structuré. On commence par 45 minutes d'un drame familial qui n'a aucun autre but que de séparer nos protagonistes, puis survient la catastrophe et les points de vue se multiplient... Pour le meilleur et pour le pire.
C'est assez difficile de parler de ce film en fait. Il a d'ailleurs alimenté les conversations longtemps après la projection, et chaque intervenant avait un avis différent sur la question. Personnellement, je trouve le scénario mal équilibré avec trop de drama familial inutile, mais d'autres ont trouvé que ça rajoutait quelque chose... tout en critiquant d'autres points faibles, qui pour moi n'en sont pas.
Bref, le mieux, c'est encore que vous vous fassiez votre propre opinion en allant le voir (oui, tout ça pour ça :D )
Ceci dit, tout le monde était d'accord pour souligner la grande qualité de la réalisation.


KASANE -BEAUTY AND FATE- de Yûichi Satô

"Si Kasane a clairement hérité des talents de comédienne de sa célèbre mère, la transmission génétique semble avoir fait l’impasse sur la beauté. Une vilaine cicatrice au visage lui donne en effet l’air d’une autoroute belge, anéantissant au passage son rêve de fouler les planches. 
Mais, juste avant de mourir, sa mère lui a légué un tube de rouge à lèvres aux pouvoirs stupéfiants : en l’appliquant et en embrassant quelqu’un sur la bouche, Kasane prendra l’apparence de cette personne pendant quelques heures..."

L'avis de Geoffrey :
Un film japonais sur le théâtre. Un de plus. Mais avec un point de vue intéressant, je vous rassure. Le principe du "vol de visage" permet un traitement des personnages plutôt plaisant, et des performances d'actrices particulièrement impressionnantes, les deux têtes d'affiche devant régulièrement échanger leur personnalité et leur attitude (Oui, comme dans Volte/Face. Nicolas Cage, je t'aime toujours ^^).
Au-delà de ça, je dois avouer que le film ne m'a pas passionné outre mesure, sans pour autant m'ennuyer, et je n'ai rien de négatif à dire sur lui. 
Le sujet n'était sans doute pas fait pour moi, mais je ne vous le déconseille pas pour autant.

 

I TRAPPED THE DEVIL de Josh Lobo

 

"S’il y a bien une période propice pour faire la paix avec tout le monde et retrouver un peu de cet esprit de famille digne d’une pub Knacki Herta, c’est Noël. En tout cas, c’est ce que se dit Matt, quand il débarque à l’improviste chez son frère, Steve. Bon, d’accord : ça fait longtemps qu’ils ne se sont plus vus. OK, ils se sont un peu brouillé. Mais ça reste une belle surprise pour les fêtes, non ?"

L'avis de Geoffrey :
Bon. Que dire de ce film ? En quelques mots, on pourrait le résumer ainsi : trois personnes discutent pendant 80 min de ce qu'il convient de faire d'une quatrième retenue dans la cave, et qu'il soupçonnent d'être le Diable. A part ça ? Pas grand-chose, en vérité, hormis une jolie photographie à base de guirlandes lumineuses. Ça papote, ça se dispute et ça s'engueule, et pendant ce temps-là le spectateur s'ennuie.
"I trapped the Devil" annonce le titre. A mon avis, Josh Lobo a plutôt capturé le fun...

HELLBOY de Neil Marshall

"Avec un papa démon, une maman humaine, et une enfance passée en Enfer, Anung un Rama n’est pas le genre de bestiau qu’on impressionne facilement. Même son père adoptif, le professeur Bruttenholm, lui a trouvé un p’tit sobriquet qui lui va à ravir: Hellboy…"

L'avis de Geoffrey :
Je vais vous avouer une chose : j'avais très peur en entrant dans la salle. Les premiers échos concernant ce nouveau film sur la création de Mike Mignola sont plus que mitigés (30% sur Metacritic, 15% sur Rottentomatoes) et je craignais donc de me faire chi** prodigieusement, malgré la joyeuse ambiance qui règne toujours au BIFFF. 
Eh bien non, en fait. J'ai passé un bon moment, même si le film n'est clairement pas un chef-d'oeuvre.

Evidemment, la comparaison avec les films de Del Toro est inévitable et ne joue pas en faveur du film de Neil Marshall (c'est plus pauvre visuellement, David Harbour a moins de charisme que Ron Perlman, ...etc), mais si l'on parvient à faire abstraction des anciens films, celui-ci s'avère finalement très correct. A mon sens, il ne mérite pas de se faire autant traîner dans la boue, même si certains choix scénaristiques interpellent (Le lien avec le Roi Arthur ? Vraiment ?).

Milla Jovovich est amusante en sorcière millénaire, les péripéties s'enchaînent sans temps mort et quelques giclées gores viennent parfois éclabousser l'écran. Bref, ce n'est pas du grand cinéma, mais ça fait le taf niveau divertissement.


THE POOL de Ping Lumprapleng

"Directeur artistique sous payé, Day vient tout juste de terminer le tournage d’une publicité dans une piscine olympique désaffectée. À lui maintenant de nettoyer tout le bordel et vider les millions de litres de flotte chlorée qui s’y trouvent. Mais, le soleil et la fatigue aidant, Day décide de piquer un roupillon en se prélassant sur un matelas pneumatique. Sauf qu'un autre employé a décidé de vider le bassin…"

L'avis de Geoffrey :
Curieux film que ce The Pool tout droit venu de Thaïlande. Curieux parce qu'il repose intégralement... sur la connerie de ses personnages. En effet, rien de tout cela ne serait arrivé si le "héros" avait réagi normalement, comme n'importe qui d'autre l'aurait fait dans des circonstance similaires, et ça va être ainsi durant tout le film. On passe son temps à se dire : "Mais qu'il est con. Pourquoi il fait ça comme ça ? Après tout, il a bien mérité ce qui lui arrive." 
Pareil pour sa copine, qui le rejoint au fond de la piscine dans un grand moment de n'importe quoi.

Pourtant, le film réussit l'exploit d'être bon, en grande partie grâce à sa réalisation tendue qui parvient à créer de beaux moments de tension durant lesquels on souffre avec le personnage principal.

Les 90 min du film défilent donc sans qu'on les voie passer, et ça c'est beau.


ACHOURA de Talal Selhami

"Vingt ans après avoir croisé la route d’un Djinn assassin, quatre amis d’enfance tiennent enfin leur revanche..."

L'avis de Geoffrey :
Un film d'horreur marocain, la chose est suffisamment rare pour être signalée. Cela suffit-il à rendre Achoura intéressant ? En soi non, mais le réalisateur a tenu à baser son histoire sur une créature du folklore local, ce qui offre une certaine dose d'exotisme au spectateur habitué au genre (un peu comme The Golem, dans un autre style).
Au final, Achoura est-il bon ? Eh bien oui, même si le film de Talal Selhami souffre de quelques problèmes au niveau de sa narration, et que le jeu de certains acteurs (enfants et adultes) se montre parfois très approximatif. Par contre, visuellement, le film en jette pas mal, la réalisation est stylée et les effets spéciaux, la créature en tête, sont splendides. 
De très bonnes choses donc, un peu gâchées par une histoire racontée de manière un brin confuse, mais qui mérite assurément le coup d'oeil.

KILLER WEEKEND de Ben Kent

"Un enterrement de vie de garçon se transforme en survival game épique..."

L'avis de Geoffrey :
Une bande d'abrutis un peu bourrés VS. une troupe de militaires psychopathes, c'est globalement ce que propose le film de Ben Kent. 
Selon ce dernier (interviewé avant la séance), tout serait parti de la mauvaise expérience vécue par un ami durant un weekend où certains participants d’un jeu de rôle s’étaient pris un peu trop au sérieux. Bilan : un doigt cassé et une coupure au visage. Rien de trop grave, mais l’idée a fait son chemin et Kent a transformé l’anecdote en un véritable régal de comédie noire.

On rigole beaucoup devant ce film porté par une brochette d'acteurs talentueux, lesquels incarnent des personnages parfois très cons, mais profondément sympathiques. Et les bonnes idées de scénario fusent régulièrement, ainsi que les fulgurances de la mise en scène.

Bref, c'est du bon. Pas du niveau de Shaun of the Dead auquel Killer Weekend est souvent comparé, mais pas loin ! Un excellent film pour une soirée bières-pizzas entre amis.

 

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