BIFFF 2019 : compte-rendu complet


ONE CUT OF THE DEAD, de Shinichiro Ueda

"Ce film est mal joué, mal filmé et manque cruellement de rythme. Jusqu’à ce que…"

L'avis de Geoffrey :
Enfin ! Depuis le temps que j'entendais parler de ce film, j'ai enfin pu poser les yeux dessus. Véritable bête de festival, ONE CUT OF THE DEAD rafle quasi systématiquement tous les prix par où il passe. Et honnêtement, on comprend pourquoi.
Le film s'ouvre sur un impressionnant plan-séquence de 37 min que la suite du film va s'amuser à décortiquer du point de vue de la production. Et nous allons découvrir que tout ne s'est pas déroulé comme prévu (loin de la !), mais que l'équipe a tenu bon vaille que vaille pour nous offrir le résultat final auquel nous avons assisté en ouverture.
Et le tout est franchement drôle.

Cerise sous le gâteau : le générique de fin nous propose de véritables images du making-of, ce qui permet de réaliser l'incroyable logistique qu'a demandé le plan-séquence.
Bref, ONE CUT OF THE DEAD est un film à ne pas louper qui mérite amplement sa bonne réputation.

 

SUPERLOPEZ de Javier Ruiz Caldera

 

L'avis de Geoffrey :
Que se serait-il passé si Superman avait atterri en Espagne plutôt qu'aux Etats-Unis ? C'est, en gros, la question que pose le film de Javier Ruiz Caldera (auteur des très bons Ghost Graduation et Spy Time). On se retrouve donc avec un Superman nourri à la culture hispanique et forcé de rester "normal" pour ne pas faire de vagues.

Malheureusement, l'amusant postulat de départ s’essouffle à mi-parcours et le film se transforme alors en une histoire de super-héros nettement plus classique avec son super-méchant à vaincre, sa demoiselle en détresse et son héros forcé de dépasser ses limites.

Pas désagréable, mais on s'attendait à plus de folie avec un postulat de départ aussi amusant.


THE FURIES de Tony D'Aquino

« Étudiante et fêtarde invétérée, Kayla connaît très bien le concept de se réveiller dans un endroit inconnu avec les cheveux qui poussent à l’intérieur du crâne. Mais là, pour le coup, c’est quand même très chelou : elle vient de sortir d’un cercueil estampillé « Beauté N°6 », posé au milieu du bush australien… »

L’avis de Malko Douglas :
Près de vingt ans après avoir terminé ses études de cinéma en Australie, Tony D'aquino a décidé de participer au premier concours "Accelerator Pod" organisé par Screen Canberra en 2015. Résultat ? Son pitch gagne le concours et il est soutenu pour réaliser son premier long métrage diffusé au BIFFF en première mondiale vendredi dernier. (Une séance de rattrapage est prévue ce jeudi 18/04 pour ceux qui l'ont manqué la semaine dernière.)

Mais, au final, que vaut donc le film, vous demandez-vous certainement, rongés par l'impatience ?

Eh bien, The Furies s'inscrit dans la lignée des slashers australiens brutaux et sans concessions comme Wolf Creek (2005) ou encore Killing Ground (2016). Si le concept est simple, il n’en demeure pas moins efficace. Une dizaine de nanas se font enlever par des sadiques et se réveillent dans des coffres disséminés un peu partout dans le Bush aux alentours de Canberra. 
Entièrement tourné sur le site d'un ancienne mine d'or abandonnée, le cadre est parfait pour une chasse à la femme en bonne et due forme. 
Si, en plus, l’une des victimes s'appelle Airlie Dodds et qu'elle est canon, what else ?

FINALE de Søren Juul Petersen

"Ce soir, les rues du Danemark risquent d’être vachement vides. Ce soir, c’est la finale et tout le monde sera soit au stade, soit collé à son écran HD. Enfin, presque tout le monde : Agnès et Belinda ont une station d’essence à faire tourner et la nuit promet d’être longue..."

L'avis de Malko Douglas : 
Le premier film de Søren Juul Petersen fait figure d'ovni dans le cinéma danois. Ce « Snuff Soft Porn » movie propose quelques scènes gores à souhait.

Alors qu'une finale de foot passionne le pays, certains ont besoin d'un autre type de divertissement pour se sentir vivre dans leur vie insipide. Pourquoi pas attacher une fille sexy sur une chaise et lui faire subir plein de choses affreuses et dégradantes pour passer le temps ? Et tant qu'on y est, on en ferait pas une pièce de théâtre qu'on filmerait pour faire de l'audimat sur le Dark Web ?

Finale souffre de quelques longueurs, notamment à cause des nombreux flashbacks qui parsèment le film du début à la fin. C'est dommage car on se demande si la tension et le suspense n'auraient pas été plus palpables en évitant de dévoiler, dès la première scène, quelle fille finirait ligotée sur la chaise. Finale reste néanmoins un bon film dans la pure tradition du BIFFF.

A noter que Anne Bergfeld et Karin Michelsen, présentes à Bruxelles et en grande forme au BIFFF, forment un duo parfait en pompistes de service !


THE ROOM de Christian Volckman (La Chambre)

"Lassés par leur vie de citadins, Kate et Matt ont jeté leur dévolu sur une vieille bâtisse plantée au milieu de la campagne. Rapidement, ils découvrent une pièce cachée à l’étage. Une pièce qui matérialise leurs moindres désirs..."

L'avis de Geoffrey : 
Et encore une avant-première mondiale pour le BIFFF, cette fois pour un film français (co-produit avec la Belgique et le Luxembourg). 
Mais de tout ceci, on s'en fiche un peu. Ce qu'on veut voir, c'est un bon film. Et The Room l'est, assurément.

Doté d’une mise en scène très réussie et d’un casting impeccable (Olga Kurylenko et Kevin Janssens sont juste excellents), le film de Christian Volckman dispose, en plus, d'un scénario malin et bien écrit. Il ne surprendra guère les habitués du genre, mais il n'en demeure pas moins très bon, avec des fulgurances visuelles impressionnantes.

Quelques longueurs sont cependant à noter dans la seconde partie et, pour être honnête, je n'ai trop aimé la toute dernière image, un peu trop facile et convenue à mon goût. Mais je chipote. The Room est un bon film fantastique auquel je vous conseille de jeter un oeil si vous en avez l'occasion.

 


GO HOME de Luna Gualano

"Enrico est fier d’être un bon aryen, toujours prêt à défendre sa patrie de l’invasion sauvage des clandestins. Là, il s’est regroupé avec d’autres types en blouson clouté pour manifester contre un centre de réfugiés, où sont regroupés tous ces voleurs de boulot et ces violeurs de femmes.
Mais voilà qu’une épidémie foudroyante transforme très vite la démonstration de force en zone de guerre gangrenée par des zombies cannibales. Enrico réussit à fuir le massacre en demandant asile… au centre de réfugiés."

L'avis de Geoffrey : 
Quand on parle de films de zombies italiens, on pense forcément aux propositions de Lucio Fulci, Lamberto Bava, voire à celle de Michele Soavi, bref à des films plutôt amusants à regarder. Mais point de ce genre de fun ici, Luna Gualano est un réalisateur plutôt porté sur le film de zombies... social, avec tout ce que ça entraîne comme défauts.

En réalité, dans GO HOME, les zombies ne sont qu'un prétexte pour enfermer un raciste dans un asile de réfugiés puis, à partir de là, plus rien. Aucune tension, les personnages font leur vie chacun dans leur coin et, de temps en temps, un plan nous rappelle qu'il y a des zombies dans le film.

C'est long, c'est chiant, c'est mal joué, et c'est dommage parce que l'idée de base était vraiment génial. Mais le film tourne à vide et donne l'impression de ne pas savoir quoi raconter. Pour tout vous dire, j'ai dû lutter pour ne pas quitter la salle avant la fin, mais comme le film ne dure qu'1h24, j'ai tenu bon. Ça reste une heure de trop pour ce qu'il propose. Je pense que ça aurait fait un bon court métrage.


ALL THE GODS IN THE SKY de Quarxx (Tous les dieux du ciel)

"Simon, c’est un taiseux. Pas un mec qui va taper le carton chaque vendredi au café. Simon, il vit dans la bicoque familiale qui se déglingue complètement. Faute d’argent, de temps. D’envie aussi. Simon, il se sent seul, mais il ne l’est pas : déjà, il y a sa sœur, Estelle, cloîtrée dans son lit depuis vingt ans, après un jeu qui a mal tourné avec son frère. Et puis, il y a ces voix..."

L'avis de Malko Douglas : 
Avec sa réappropriation en format long d’UN CIEL BLEU PRESQUE PARFAIT, Quarxx a déjà eu droit à tous les cousinages possibles : de Gaspar Noé à Xavier Gens, en passant par Laugier et du Welz, c’est tout le cinéma francophone extrême qui lui est passé dessus. Mais c’est un étiquetage par défaut, tant son film est inclassable. À la fois drame rural sanglant et film d’horreur lumineux, ALL THE GODS IN THE SKY est un poème, une peinture, une plongée sans concession dans la folie banale. Et c’est justement ça qui rend ce film exceptionnel !

C'est en nombre que l'équipe du film était présente au BIFFF. Jean-luc Couchard très en forme a chanté la traditionnelle chanson tandis que la seule membre féminine présente sur la scène était la jeune et talentueuse Zélie Rixhon (que nous reverrons probablement encore sur grand écran dans le futur, au vu de son talent indéniable).

Avec un début de film qui se classe indéniablement parmi les plus brutaux et choquants de l'édition 2019 du festival, ALL THE GODS IN THE SKY plonge directement le spectateur dans un cauchemar qu'on ne souhaite à personne. On découvre ensuite les personnages les uns après les autres dans une ambiance complètement crédible et austère. Beaucoup de propositions sont faites et de nombreux thèmes sont abordés, au point que le spectateur se perd parfois un peu dans l'intrigue et son objectif. Mais la magie de ce film, c'est que la patience est récompensée et que la fin est à la hauteur du début du film. L'histoire finit en apothéose et finalement, nous sommes bien content d'être restés dans la salle jusqu'au bout, tant pis pour les impatients !

L'avis de Geoffrey : 
Pour ma part, je vais faire court : j'ai craqué et quitté la salle au bout de 45 minutes. C'est typiquement le genre de film que je n'apprécie guère, le genre absurde à l'extrême qui part dans tous les sens. Il y a des gens qui aiment. Personnellement, je ne supporte pas.
Par contre, mention à la scène d'introduction, tout simplement géniale.

 

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