Haze

Un homme se retrouve séquestré dans un endroit dont il ignore tout. Il va tenter de s’en sortir tout en découvrant ce qu’il lui est arrivé. Singulier. Voilà le premier terme qui me vient à l’esprit pour résumer ce film très étrange. Etant donné sa courte durée (50 minutes), le réalisateur ne perd pas de temps et nous plonge directement dans le vif du sujet. Tout est fait pour nous mettre à la place du protagoniste. Une caméra rapprochée, des angles de vue serrés, le cinéaste parvient à nous faire vivre une expérience unique. L’empathie fonctionne à merveille entre notre vision de ce cauchemar halluciné et la perception du personnage principal. A l’instar de cet homme perdu dans ce dédale de béton, on essaye de découvrir l’origine de cet événement. Dès lors, les hypothèses se multiplient. S’agit-il d’un jeu pervers digne de Jigsaw ? Une allégorie de notre société oppressante et impitoyable ? Sont-ils morts ? Si oui, est-ce la représentation d’un quelconque enfer ? Autant de questions qui, malheureusement, ne trouveront pas de réponses. Le réalisateur laisse libre cours à notre imagination en nous délivrant un final ambigu. Il nous laisse seul juge de l’interprétation de son œuvre. Frustrant, mais intrigant. Une fois le film fini, on respire. Un grand bol d’air frais. Tsukamoto nous a entraîné dans un labyrinthe de tortures où le climat suffocant ne cessait d’entraver nos émotions. Rarement un film aura réussi à nous éprouver autant sur le plan physique que psychologique comme l’a fait Haze. Une atmosphère claustrophobique permanente qui ne délivrera aucun de ses nombreux secrets. Soit-dit en passant, le titre du film laissait présager une histoire énigmatique (Brume). Malgré sa brièveté, Haze est à la fois original et intense. Une excellente surprise.