When A Stranger Calls Back

8.0/10
When A Stranger Calls Back

Critiques spectateurs

Réalisateur: Fred Walton Avec Carol Kane, Charles Durning, Jill Schoelen, Gene Lythgow, Babs Chula

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Portrait de William William
Copycat Killer - 48 critiques
publié le 09/07/2012 - 13:22
8
 

Au-dessus de l'original

Beaucoup de suites, surtout quand le premier opus a un certain cachet, innove et surprend, beaucoup de suites donc, déçoivent. Non qu'elles soient toujours inférieures à l'original, mais l'effet de surprise étant passé, et la recherche de profit étant souvent un critère majeur, on assiste régulièrement à des ratages considérables. Quand Fred Walton réalise la suite de son classique de 1979, When a stranger calls (Terreur sur la ligne), nous sommes en 1992 et l'on serait en droit de penser que le réalisateur, n'ayant pas vraiment réussi à entrer dans le cercle consacré des maîtres de l'horreur au cours de la décennie 1980, cherche à revenir à ses premières amours pour reprendre du souffle. Et le goût de la madeleine fait son petit effet ravageur.

When a stranger calls, sorte de slasher policier connu pour ses vingt premières minutes magistrales, a déçu de nombreux spectateurs par sa seconde partie qui, il est vrai, ne parvient jamais à atteindre le sommet d'angoisse qui culmine au début du film. Ce début est bien connu : une jeune baby-sitter (Carol Kane) venue garder des marmots dans une maison de banlieue résidentielle aisée, se fait harceler au téléphone par un psychopathe n'ayant de cesse de lui demander si elle a pris soin de voir si les enfants, qui dorment à l'étage, vont bien. Cette scène culte, au dénouement terrifiant, a notamment inspiré Kevin Williamson pour l'ouverture de Scream avace Drew Barrymore. La suite du premier opus se concentrait sur la personne du tueur, cherchant à le rendre humain, sur le policier qui le traque (Charles Durning) et sur une femme esseulée avec laquelle le tueur cherche à nouer une relation (l'excellente Colleen Dewhurst). Le film prenait ainsi une tout autre tournure, plus lente et ennuyeuse, mais pas inintéressante, pour s'achever sur une note plus convaincante, renouant avec la tension du début.

Il semblerait bien que Fred Walton, également scénariste de cette suite, a pris en compte les défauts du premier film mais également les ingrédients qui ont fait sa renommée. C'est ainsi que When a stranger calls back débute avec une scène similaire à son aïeul, et place d'emblée le spectateur dans une situation de tension croissante à vue d'oeil, réussissant - et c'est bien là le coup de génie du réalisateur - à égaler, voire à surpasser la première scène du film de 1979, sans tomber dans l'écueil de la redite inutile. Là aussi, une jeune baby-sitter (Jill Schoelen) se retrouve dans une maison, devant faire face à la même situation d'angoisse que dans le premier film, mais avec des variations qui ont leur importance et qui permettront par la suite de maintenir un niveau de tension assez élevé durant le reste du film.

Car c'est bien là la seconde réussite du film : là où le premier s'essoufflait rapidement après sa longue introduction, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, le second ne lâche pas sa protagoniste principale et revient directement dans le vif du sujet : cinq ans après le drame vécu par la jeune fille, cette dernière se sent épiée dans son appartement et constate des intrusions discrètes et presque irréelles dans son domicile. Des intrusions qui lui rappellent étrangement les faits arrivés cinq ans auparavant. C'est ainsi qu'entrent en scène deux des principaux protagonistes du premier opus, que l'on retrouve avec plaisir et dont on peut mesurer l'évolution : la jeune et frêle Jill Johnson (C. Kane) est devenue une personne affirmée, aidant les étudiants au profil psychologique fragile. C'est donc naturellement qu'elle se lie avec la jeune victime, dont elle partage le lourd passif d'une expérience traumatisante. Elle fait également appel au policier chargé de l'affaire de 1979, devenu son ami, qui rempile pour la seconde affaire de ce type.

Au final, When a stranger calls back est une suite très réussite, cohérente et au rythme beaucoup plus soutenu que son prédécesseur. Par sa concision et l'efficacité de son scénario et de sa mise en scène, le film réussit là où le précédent échouait : convaincre le spectateur de son histoire et le maintenir cloué face à l'écran jusqu'au dénouement final, original. Fred Walton démontre ici tout son savoir faire, basé sur des procédés simples mais encore une fois efficaces, pour susciter la peur et maintenir le doute tout au long du métrage, où le peu de protagonistes et le nombre restreint de lieux (souvent intérieurs) créent un climat assez étouffant et claustrophobe, teinté du surnaturel.

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