Kakashi

Kaoru recherche son frère dans un petit village reculé. Elle découvre le comportement étrange des habitants et leurs coutumes pour le moins curieuse. Ne vous fiez pas à l’affiche du film, la fille aux longs cheveux noirs n’est pas un spectre vengeur comme on pourrait si attendre. Il fut un temps où ce genre d’affiche aurait pu attirer le public. Dorénavant, il a plutôt tendance à faire fuir n’importe qui étant donné le nombre conséquent de productions du même style. Fort heureusement pour lui, Kakashi installe derechef une atmosphère angoissante. A défaut d’être effrayant, le film de Norio Tsuruta se révèle une bonne surprise compte tenu de la concurrence. Certes, le déroulement du récit est assez laborieux. Certains pourraient s’ennuyer ferme, mais l’intérêt est tout autre. A travers ce village, on découvre des traditions ancestrales singulières auxquelles les habitants vouent un culte morbide aux épouvantails. Ces derniers sont omniprésents. A tel point que l’on s’interroge sur leur place prépondérante dans les évènements découlant de l’histoire. Les influences de Kakashi sont diverses et variées. The wicker man (Robin Hardy) a clairement inspiré les scénaristes. On peut citer également Ring dans une moindre mesure. Il est à regretter que la bande son soit beaucoup trop discrète. Elle a tendance à endormir la vigilance du spectateur de par sa modestie. Le dénouement est également un peu précipité et oublie d’apporter quelques précisions bienvenues. Néanmoins, Kakashi possède un climat oppressant et paranoïaque suffisamment bien entretenu pour se laisser happer par l’histoire. Un film fantastique japonais sympathique.