Le Tournoi de la Mort

Bourrin. Voilà la principale particularité du Tournoi de la Mort. Pour un film d’action qui porte bien son titre, celui-ci a aussi le point fort de ne posséder que des tueurs professionnels comme personnages principaux. Ce qui rend agréable à regarder grâce à de nombreuses séquences « explosives ». Le problème c’est que la réalisation n’est pas à la hauteur. Au mieux, elle énerve sur la fin tant les caméras bougent dans tous les sens. Cela passe au début et à certains moments mais quand celles-ci ne prennent pas de pause, ce sont nos yeux et nos têtes qui commencent à fatiguer. Heureusement, je ne me suis pas ennuyé. D’ailleurs comment cela aurait-il pu être possible avec une histoire pareille ? Fusillades, exécutions et extrême cruauté sont au rendez-vous d’un jeu vidéo grandeur nature. Qui ressemble à s’y méprendre au Condemned de Scott Wiper. On aime ou non mais The Tournament est un divertissement pur et dur pour accros de la castagne et de sensations fortes. Quand j’y repense, j’aurais bien vu le casting d’Expendables dans un scénario comme celui-là. Ce dernier est aussi mince que Kelly Hu (une putain de bombe que je veux épouser !!!!!) mais il fallait penser à mettre en scène ce rêve d’enfant qui était le miens. Et bien quoi ? Sylvester Stallone l’a fait !

Tous les 7 ans, un tournoi se déroule dans une grande ville où des tueurs à gages s’affrontent dans le but de rafler un butin de 10 millions de dollars promis à l’unique survivant. Le pitch de départ laisse présager un film peu surprenant, mais nerveux et divertissant. Dans un sens, cette remarque s’avère exacte. Le tournoi de la mort rappelle le concept des condamnés de Scott Wiper et l’histoire du jeu vidéo No more heroes. Un tournoi mettant en scène des assassins prêts à tout pour devenir le numéro 1 en éliminant la concurrence. Le tout étant filmé par les innombrables caméras dont jouis le sol britannique. Le récit s’y apparente mais se démarque facilement de ses inspirations. Tout d’abord, l’émission n’est pas suivie par les masses, mais par une élite ayant déboursé un certain pécule pour avoir le privilège de parier sur le potentiel vainqueur. Le cinéaste ne recherche pas forcément la critique vindicative à l’encontre de la télé-réalité et du voyeurisme qui en découle, mais nous offre un film d’action débridée où se déroule de multiples règlement de comptes. Simple, mais efficace. Le second point sur lequel Le tournoi de la mort se différencie de ses homologues et des productions lambda réside dans les situations hétéroclites où se déroule l’intrigue. Entre les fusillades brutales et les affrontements chorégraphiés avec soin, on ne s’ennuie pas un seul instant. En faisant preuve de ressources variées pour donner corps au film, le réalisateur s’est véritablement interroger sur la meilleure manière d’aborder son sujet et cela fonctionne. Non satisfait d’être un film d’action inventif, Le tournoi de la mort fait preuve d’une violence rare pour une production de ce genre. L’hémoglobine coule à flot, les hors-champs sont quasiment inexistants afin de nous laisser voir les têtes exploser ou les corps subir l’assaut des balles frénétiques. Gore et brutal, Le tournoi de la mort est une excellente surprise. Jouant la carte du spectaculaire à plus d’un titre, voici une production décomplexée, distrayante et d’une qualité certaine. Un très bon moment en perspective.